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    SOTTISE ET SAVOIR.

     (On aurait pu croire « et qui ne l’a cru un jour » ? Que la sottise cédait au savoir comme la migraine à l’aspirine. On pouvait même espérer que, bien administré au long d’une saine éducation, le savoir préserverait de la sottise, à la façon d’un vaccin…)

    L. JERPHAGNON

     

     

    « Si nos écoles crétinisent la jeunesse, à mon avis, c’est à cause de ça : on n’y voit ni entend rien de la vie de tous les jours. »

    PETRONE (Satiricon)

     

    « Une longue préface pour excuser  ou recommander des idioties est le comble de la bêtise. »

    Pline le Jeune (Lettres)

     

    « On est quelquefois un sot avec de l’esprit, mais on ne l’est jamais avec du jugement. »

    LA ROCHEFOUCAULD (Maximes)

     

    « TRSSOTIN :

    J’ai cru jusqu’ici que c’était l’ignorance

    Qui faisait les grands sots, et non pas la science.

    CLITANDRE :

    Vous avez cru fort mal, et je vous suis garant

    Qu’un sot savant est plus sot qu’un sot ignorant. »

    MOLIERE (Les Femmes savantes)

     

    « Un sot trouve toujours un plus sot qui l’admire. »

    BOILEAU (L’Art poétique)

     

    « Un pédant enivré de sa veine science,

    Tout hérissé de grec, tout bouffi d’arrogance,

    Et qui, de mille auteurs retenus mot pour mot,

    Dans sa tête entassés, n’a souvent fait qu’un sot. »

    BOILEAU ( Satire)

     

    « Tes écrits, il est vrai, sans art et languissants,

    Semblent être fermés en dépit du bon sens ;

    Mais ils trouvent pourtant, quoi qu’on en puisse dire,

    Un marchand pour les vendre, et des sots pour les lire. »

    BOILEAU (Satire)

     

    « Le sot qui a beaucoup de mémoire est plein de pensées et de faits ; mais il ne sait pas en conclure ; tout tient à cela. »

    VAUVENARGUES (Réflexions et Maximes)

     

    « Car la bêtise a ceci de terrible, qu’elle peut ressembler à la plus profonde sagesse. »

    VALERY LARBAUD (Fermina Marquez)

     

    « La ressource suprême des hypocrites est d’appeler cynisme la franchise, comme celle des imbéciles est d’appeler paradoxe la vérité. »

    HERVE BAZIN (Au nom du fils)

     

     

    De nos jours, cela empire, car « LA BÊTISE » pense !

     


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    ART RENAISSANCE ITALIENNE.

    BOTTICELLI.

     

     

     

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    La Fortitude de Botticelli vers 1470

    (Florence Galerie des Offices)

     

     

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     Le Printemps vers 1482-1485

    (Florence Galerie des Offices)

     

     

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    La Naissance de Vénus vers 1484-1485

    (Florence Galerie des Offices)

     

     

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    Mars er Vénus vers 1483

    (Londres National Gallery)

     

     

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    Pallas et le Centaure vers 1485

    (Florence Galerie des Offices)

     

     

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    Portrait idéal de jeune fille vers 1483-1484

    (Francfort-sur-le-Main Städelsches Kunstinstitur)

     

     

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    Fresque de la Villa Lemmi. Un jeune homme présenté par la grammaire aux Arts Libéraux vers 1486

    (Musée du Louvre)

     

     

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    Fresque de la Villa Lemmi. Une jeune fille accompagnée des trois Grâces présente des fleurs à Vénus vers 1486

    (Musée du Louvre)

     

     

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    La Divine Comédie  l’ »Enfer ». Chant XVIII vers 1495-1497

    (Berlin Kupferstichkabinett)

     

     

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    La Calomnie d’Apelle « Ce petit panneau se réfère à l’injustice subie par le peintre Apelle, comme le relate Lucien dans un célèbre passage De Pictura de la peinture. Vers 1495-1496

    (Florence Galerie des Offices)

     

     


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    LES PORTRAITS DU FAYOUM. (Suite)

     

     

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    Linceul à trois personnages : le défunt, Osiris, Anubis.

    Illustre l’étrange symbiose opérée entre les mondes Egyptien Grec et Romain.

    (Moscou Musée Pouchkine)

     

     

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    Portrait de femme provenant de Thèbes

    (Musée du Louvre)

     

     

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    Portrait de deux petites filles sur momies complètes provenant d’Hawara

    (Berlin Musée Egyptien)

     

     

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    Portrait d’une femme portant l’inscription Aliné

    Ce portrait de femme fut trouvé dans une sépulture collective à côté des deux petites momies, vraisemblablement les petites filles de la défunte.

    (Berlin Musée Egyptien)

     

     

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    Portrait de femme : grave jeune femme au regard anxieux.

    (Londres British Museum)

     

     

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    Fragment d’un linceul provenant d’Antinoupolis

    Ce portrait très réaliste est connu sous le nom d’Ammanius, ce dernier tient un calice en or dans lequel certain ont reconnu un symbole chrétien ainsi qu’une guirlande de pétales de roses

    (Musée du Louvre)

     

     


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    LE JEU DE L’AMOUR ET DU HASARD.

    De MARIVAUX

     

     

     

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    Les acteurs !

     

     

     

    Curieuse coïncidence, nous avons eu droit en l’espace de quelques jours à un Roméo, à une Juliette et à un Chérubin bien trop mûrs.

    A présent Michel Raskine  -qui met en exergue à sa mise en scène du Jeu de l’Amour et du Hasard les vers d’Aragon « Il n’y a pas d’amour heureux »- nous présente une Silvia, un Dorante, une Lisette et un Arlequin non seulement trop vieux mais rechignés. Pourquoi ? Pour « entendre – (ré) entendre se qui se dit » explique-t-il.

    Cette déprédation d’un des plus purs chefs-d’œuvre de notre répertoire devrait être passible d’amende.

    Les pétroliers surpris en train de dégazer en mer ne sont-ils pas lourdement condamnés ?

    En souillant délibérément la comédie de Marivaux, ce metteur en scène se conduit en pollueur lui aussi. On n’ose imaginer l’impression que ce spectacle accablant de laideur et de tristesse laisse aux jeunes qui découvrent la pièce. C’est criminel.

    Critique de JACQUES NERSON.  Valeurs Actuelles du 20 janvier 2011.

     

     

    Alors que j’ai le souvenir, d’une pièce magnifique, délicate et sensuelle à la fois.

    Vue au Français, il y a longtemps… 

    Car ce fleuron de la culture française fut démolit par les socialistes, dans les années Mitterand, et coulé  par « Jack » ! Et comme aujourd’hui, personne n’est capable d’écrire correctement une pièce, on pille les anciens, on les saccage, ce qui donne les horreurs dont parle Mr Jacques Nerson.

    Au cinéma, c’est la même chose, on fait des « remake » ! Et les anciens excellents films deviennent un peu n’importe quoi, une fois que notre staff d’intellos y a touché…

    Voilà quelques critiques de non moins grands auteurs et acteurs, à l’égard des pièces de Marivaux :

    « Marivaux et ses phrases pures comme du cristal, et ses jolis drames d’amour qui sont comme des torrents emprisonnés. » Jules Renard.

    « Ce qui fait de lui un des plus grands auteurs français, c’est cette sincérité perpétuellement douloureuse et cependant si maîtresse d’elle-même, qu’on a pu voir une discipline et presque un jeu dans un désordre de sensibilité » Edmond Jaloux.

    « Ce qui doit nous intéresser dans le théâtre de Marivaux, …c’est ce qu’il a d’abstrait. C’est cette convention poussée à son extrême limite et spiritualisée » Louis Jouvet.

    « Difficile de maintenir le ton de ce dialogue aisé et qui cependant, est  constante émotion. Le savoir-faire  du conducteur est admirable : l’intrigue, les cœurs, le texte réduit à ce qu’il est, et cela seul nécessaire. » Jean Vilar.

    « Je pardonnerai volontiers un peu de singularité dans le tour de l’expression à tout auteur qui pensera avec autant de finesse et de vérité que l’auteur de Marianne. » Abbé Prévost.

     

     

     

     


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    JE SUIS UN PLOUC !

     

     

    Le vacancier a deux ennemis : le mauvais temps et le « culturel ».

    Mais la pluie ne l’empêche pas de s’adonner à la sieste, de butiner un livre, de taper un carton ou de prolonger un apéro. En outre, elle est intermittente. Tandis qu’un flic intérieur exige en permanence son  dû « culturel », sous peine de ringardisation. L’estivant est traqué par du « culturel » qui prétend « l’animer ». C’est trop de sollicitude. S’il échappe par inadvertance au concert de musique baroque dans l’église du village où il séjourne, une exposition d’ »art artisanal » le guette dans le patelin voisin. Qui oserait s’avouer que l’ « art artisanal » est plus ennuyeux que la pluie ? Personne  ou presque. Gare à la troupe de théâtreux qui se produit dans les ruines d’un château ! Et gare au groupe folklorique qui sévit sur l’ancien foirail !

    Le danger vient de partout. D’une brocante à une exposition de photographies de 1900, en passant par une séance de dédicace des plumitifs régionaux, le « culturel » inflige un chemin de croix à des gens qui comme moi, comme n’importe qui, préfèreraient lézarder sur une chaise longue ou déconner au coin du feu avec un armagnac à portée de la main. Pour tout dire, j’ai pris mon parti : je suis un plouc. Irrémédiablement, le « culturel » me fait fuir à toutes jambes. Mais combien de malheureux, captifs d’une mauvaise conscience inoculée par l’air du temps, se croient tenus de ne pas déserter quand sonne l’heure d’aller écouter un barde abscons, un conférencier de son terroir ou un orchestre de chambre !

    L’analphabétisme progresse, la convivialité s’exténue, la mémoire est de plus en plus courte, et on nous bassine avec ce « culturel » inepte – relayé à chaque carrefour par des panneaux signalant un mégalithe, un clocher du XVIe, une chartreuse XVIIIe, etc.

    Les musées thématiques prolifèrent : la moindre soupière ébréchée, le moindre fragment de rouet participent d’une sorte de névrose patrimoniale qui complètent  des « créations » contemporaines. Car les « créateurs » aussi prolifèrent, hélas !

    En Corrèze, le phénomène est contenu dans des limites acceptables. Nous n’avons pas grand-chose à exhumer, les touristes viennent surtout pour communier avec la nature, pécher quelques truites, escalader quelques vallons. Tout de même, on n’a de cesse de les « animer » culturellement, et on tâche de culpabiliser les récalcitrants de ma sorte. Du temps où j’étais localier à La Dépêche, j’appréhendais ces étés où il fallait couvrir du « culturel » sans relâche.

     J’avais dès lors adopté la devise attribuée à Jean D’Ormesson : « Mieux vaut un quart d’heure de mauvaise musique que deux heures de bonnes ».  En vertu de quoi, je m’honore de passer des vacances sans expos, ni festivals, ni concert, de vraies vacances où le temps se fait complice de mes langueurs au lieu de me harceler.

    Pendant onze mois, les gens endurent la vindicte  d’un patron, la promiscuité des transports, l’aigreur d’un conjoint, le brame d’un enfant, bref, les petites horreurs de la quotidienneté. Ils devraient exiger la promotion d’un nouveau droit de l’homme, celui d’être exemptés de « culturel », au moins lorsqu’ils partent en vacances.

    La Dépêche 18 juillet 1999

     

    DENIS TILLINAC  Extrait de : Ce qui reste des Jours.

     

     

     


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