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    Bataille des fourches caudine, fresque.

    (image wikipédia)

     

     Passer sous les fourches caudines ;  Se soumettre de façon humiliante.

     

    L’origine de l’expression conduit à se reporter au IVe siècle avant J.C. dans la région de Capoue, au sud de Rome, dans le défilé de Caudium (d’où est venu l’adjectif « caudines »).
    Les ennemis des Romains, les Samnites, réussissent à acculer les légions romaines dans ce défilé. Les Romains n’ont aucune chance de s’en sortir.

    Au terme de négociations déshonorantes, ils s’engagent à ne plus combattre les Samnites. Ils doivent de plus, accablés d’insultes et de jets de pierres, passer en s’inclinant sous une sorte de joug.

    Le souvenir de cette défaite sans combat et de l’humiliation qui suivie ne s’effaça jamais de la mémoire des Romains.

     

     

    J'ai du mal à comprendre les Samnites, qui insultent, et jettent des pierres, aux romains, alors que ces derniers avaient capitulé sans combattre en acceptant leurs conditions déshonorantes c’est un peu barbaresque non ?

    Je n’ai trouvé que cette  petite reproduction d’une fresque à demie effacée, représentant cette guerre de Caudium.

    Et pourtant, les romains appréciaient beaucoup les « images » qui donnaient les « infos » sur les marbres et les murs de la ville, mais ils ont peu illustré cette bataille de Caudium, qui fut  une très grande humiliation, pour eux si attachés à  l’honneur.

     

    Je pars aujourd’hui, pour de petites vacances familiales, retrouver mes trois têtes blondes.

    Bonne fête du 1er mai !

    A bientôt.

    Liviaaugustae


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    Balade au milieu des palétuviers...

    Les palétuviers des marais en Guadeloupe…

     

    Le Marais 

    J'aime le grand silence qui hante le marais.
    Ou seul règne, en grand maître, un calme reposant
    Qui envahit partout, en ces lieux, c'est la paix.
    Une étendue tranquille caressée par le vent
    Que rien ne vient troubler, si ce n'est quelque oiseau
    Effrayé par un rat ou frustré dans ses rêves
    Qui vient alors gâcher ce grand calme si beau.

     

    J'aime aussi contempler la mangrove qui sans trêve,
    Nouant entrelaçant ses racines gorgées d'eau,
    Comme une immense armée alignée en bataille
    Qui avant le combat a formée les faisceaux
    Sachant qu'il faudra affronter la mitraille.

     

    Et quand tombe le soir sur cette immensité
    Une lune timide montre le bout du nez
    Projetant ça et la des ombres fantastiques,
    C'est l'heure du mystère, des gnomes diaboliques.
    Le chasseur attardé frissonne et se dit bien
    Que l'homme dans la nature, n'est qu'un tout petit rien.
     

    Ambroise de Friberg

     

    C’est un poème, écrit par un mien cousin, sur les Marais en Guadeloupe, dont je vous ai déjà parlé il y a quelques temps.

    Dans les marais, c’est toujours la paix et le grand silence que les poètes d’autrefois ont chanté, cependant aujourd’hui avec le tourisme et les bateaux aux moteurs gonflés, la paix n’est plus là-bas, aussi belle et profonde qu’au temps de ma jeunesse.

    Liviaaugustae

    Offert par mon ami Jean-Claude du blog : « Guadeloupe attitude »

    http://halleyjc.blog.lemonde.fr/


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    La guerre des mots a lieu...

    Chaque jour, à chaque heure, à chaque minute, à chaque seconde, le « politiquement correct » nous implante dans le  cerveau, ses matériaux afin de les formater !

    Des mots creux,  détournés de leur sens, des images trafiquées, au détriment  de l’homme, de la France et de sa culture !

     

    « Mal nommer les choses, c’est ajouter au malheur du monde »

    Albert Camus

     

     

    « Une nation est une âme, un principe spirituel. Deux choses les constituent. L’une est dans le passé, l’autre dans le présent […] Avoir des gloires communes dans le passé, une volonté commune dans le présent ; avoir fait de grandes choses ensemble, vouloir en faire encore, voilà les conditions essentielles pour être un peuple.

    On aime la maison qu’on a bâtie et qu’on transmet. »

    Renan

     

    Aujourd’hui, la construction de notre maison France est mise à mal, l’école, ne fabrique plus guère que des sots, qui ne savent ni lire, ni écrire, pas même « causer »  le français.

    Pour plaire  à certains, on écrème l’histoire, François 1er dont on fête cette année le 500e anniversaire de son couronnement, est banni, Charles Martel lui, n’aurait jamais existé, Louis XIV, Napoléon font parti de la charrette, et bien d’autres encore…

    Aimerons-nous transmettre à nos enfants, cette maison en ruine ?

    Liviaaugustae


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    Autre auteur, autre : « Chant de l’eau » !

     

     

     

    Une inspiratrice de choix...

    Une rivière  en Bretagne…

    (Photo prise l’année dernière)

     

     

     

    Le chant de l'eau

    L'entendez-vous, l'entendez-vous
    Le menu flot sur les cailloux ?
    Il passe et court et glisse
    Et doucement dédie aux branches,
    Qui sur son cours se penchent,
    Sa chanson lisse.

    Là-bas,
    Le petit bois de cornouillers
    Où l'on disait que Mélusine
    Jadis, sur un tapis de perles fines,
    Au clair de lune, en blancs souliers,
    Dansa ;
    Le petit bois de cornouillers
    Et tous ses hôtes familiers
    Et les putois et les fouines
    Et les souris et les mulots
    Ecoutent
    Loin des sentes et loin des routes
    Le bruit de l'eau.

    Aubes voilées,
    Vous étendez en vain,
    Dans les vallées,
    Vos tissus blêmes,
    La rivière,
    Sous vos duvets épais, dès le prime matin,
    Coule de pierre en pierre
    Et murmure quand même.
    Si quelquefois, pendant l'été,
    Elle tarit sa volupté
    D'être sonore et frémissante et fraîche,
    C'est que le dur juillet
    La hait
    Et l'accable et l'assèche.
    Mais néanmoins, oui, même alors
    En ses anses, sous les broussailles
    Elle tressaille
    Et se ranime encor,
    Quand la belle gardeuse d'oies
    Lui livre ingénument la joie
    Brusque et rouge de tout son corps.

    Oh ! les belles épousailles
    De l'eau lucide et de la chair,
    Dans le vent et dans l'air,
    Sur un lit transparent de mousse et de rocailles ;
    Et les baisers multipliés du flot
    Sur la nuque et le dos,
    Et les courbes et les anneaux
    De l'onduleuse chevelure
    Ornant les deux seins triomphaux
    D'une ample et flexible parure ;
    Et les vagues violettes ou roses
    Qui se brisent ou tout à coup se juxtaposent
    Autour des flancs, autour des reins ;
    Et tout là-haut le ciel divin
    Qui rit à la santé lumineuse des choses !

    La belle fille aux cheveux roux
    Pose un pied clair sur les cailloux.
    Elle allonge le bras et la hanche et s'inclina
    Pour recueillir au bord,
    Parmi les lotiers d'or,
    La menthe fine ;
    Ou bien encor
    S'amuse à soulever les pierres
    Et provoque la fuite
    Droite et subite
    Des truites
    Au fil luisant de la rivière.

    Avec des fleurs de pourpre aux deux coins de sa bouche,
    Elle s'étend ensuite et rit et se recouche,
    Les pieds dans l'eau, mais le torse au soleil ;
    Et les oiseaux vifs et vermeils
    Volent et volent,
    Et l'ombre de leurs ailes
    Passe sur elle.

    Ainsi fait-elle encor
    A l'entour de son corps
    Même aux mois chauds
    Chanter les flots.
    Et ce n'est qu'en septembre
    Que sous les branches d'or et d'ambre,
    Sa nudité
    Ne mire plus dans l'eau sa mobile clarté,
    Mais c'est qu'alors sont revenues
    Vers notre ciel les lourdes nues
    Avec l'averse entre leurs plis
    Et que déjà la brume
    Du fond des prés et des taillis
    S'exhume.

    Pluie aux gouttes rondes et claires,
    Bulles de joie et de lumière,
    Le sinueux ruisseau gaiement vous fait accueil,
    Car tout l'automne en deuil
    Le jonche en vain de mousse et de feuilles tombées.
    Son flot rechante au long des berges recourbées,
    Parmi les prés, parmi les bois ;
    Chaque caillou que le courant remue
    Fait entendre sa voix menue
    Comme autrefois ;
    Et peut-être que Mélusine,
    Quand la lune, à minuit, répand comme à foison
    Sur les gazons
    Ses perles fines,
    S'éveille et lentement décroise ses pieds d'or,
    Et, suivant que le flot anime sa cadence,
    Danse encor
    Et danse.

    Emile Verhaeren

     

    Un petit mot sur l’auteur…

     

     

     

    Une inspiratrice de choix...

    Emile Verhaeren par Théo Van Rysselberghe

     

    Emile Adolphe Gustave Verhaeren, né à Saint-Amand dans la province d’Anvers, Belgique, le 21 mai 1855 et mort à Rouen le 27 novembre 1916, est poète belge flamand d’expression française.

     

    C’est avec plaisir que j’ai découvert ce ravissant poème d’Emile Verhaeren, sur les conseils de mon aminaute Nicole, du blog :

    http://lairdularge.eklablog.fr/

    C’est un  régal, cette eau chante si bien et si légèrement !

    Liviaaugustae

     

     


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    « Une porte était ouverte au Ciel…voici qu’un trône était dressé, et siégeant sur le trône, Quelqu’un. »

    Apocalypse 4, 1.)

     

     

     

    La Porte du Ciel...

    La porte ouverte au ciel, est une enluminure du Beatus de Leon, ou Beatus de Ferdinand et Sancha.

    (Ce manuscrit fut  réalisé en 1047 par le scribe Facundus pour les souverains de Castille-Leon, Ferdinand Ier et Sancha, au sanctuaire  royal de San Isidoro (une nécropole royale à l’époque romane) de leur capitale Leon. Ce manuscrit est conservé à la Biblioteca Nacional de Madrid)

     

    Cette page est une des plus fortes compositions des enluminures visionnaires qui illustrèrent l’Apocalypse dans l’Espagne romane. Au centre, dans un disque rouge, l’Agneau Divin porte sa croix, qui à la forme  de la croix de Covadonga, le « drapeau » de la Reconquête chrétienne en Espagne.

    Il porte aussi le Livre comme un coffret, car au chapitre 4, Dieu remet à l’Agneau (c’est-à-dire au Christ), les destinées du monde sous la forme d’un livre scellé. Cette couleur rouge signifie qu’il est encore dans l’Empyrée, le Ciel invisible. Mais il est venu sur notre terre qui est représentée par le grand disque bleu, couleur du firmament, le ciel de la terre bordé par une bande d’étoiles. Les vingt-quatre vieillards sont figurés debout ou prosternés, des luths à la main.

    Autour de l’Agneau, les quatre vivants (l’Homme, le Lion, le Taureau et l’Aigle) représentent les quatre évangélistes.

    Au sommet de la page, en dehors de ce cosmos circulaire, deux anges immenses en robe écarlate, aux ailes noires déployées, désignent le Seigneur sur le trône du ciel, tenant le Livre aux sept sceaux qui ne peut-être ouvert que par l’Agneau. Dieu apparaît sous un arc outre-passé en fer à cheval, que l’on appelle parfois à tort arc arabe : en effet, lorsque les Wisigoths arrivèrent en Espagne au VIe  siècle, ils construisirent de nombreuses églises selon cette architecture, qui fut par la suite copié par les Arabes quand ils envahirent l’Espagne et diffusée par eux dans les pays musulmans.

    Les silhouettes de quatre anges s’allongent tout en bas, calant visuellement la composition.

    Les Beatus sont des manuscrits romans de l’Apocalypse commentée, au VIIIe siècle, par le moine Beatus  de Liebana (le latin  beatus signifie « bienheureux »), réfugié dans les Asturies lors de l’invasion musulmane.

    On dit « un Beatus » comme on dit « un Larousse ».

    De nombreuses copies réalisées au nord de l’Espagne et sud-ouest de la France, il ne reste qu’une vingtaine du Xe et du XIIe siècle, qui sont une des plus belles réussites de l’art roman du nord de l’Espagne. Le reste de la péninsule étant occupée par les musulmans, toute représentation humaine y était interdite.

     

     

     

    La Porte du Ciel...

    L’Agneau tenant le Livre, au centre, est le Christ qui seul peut accomplir l’Ecriture Sainte.

     

    Marie-Gabrielle Leblanc

     

     


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