-
Par Liviaaugustae le 2 Décembre 2011 à 18:00
Fontaine romaine en forme de navire.
(Musée des Thermes)
DES ROMAINS, DES DIEUX, DES « POULETS »…
" La défaite des Romains à Drépanum est restée mémorable parce que significative de l'état d'esprit religieux qui animait les entreprises romaines.
En 249, le consul Claudius Pulcher se disposait à entreprendre devant cette ville un combat naval lorsque les augures, chargés des présages, vinrent lui dire que les poulets sacrés, dont le comportement était censé les renseigner, refusaient obstinément de s'alimenter. Homme de peu de foi, le consul balança les cages à la mer, suggérant que si ces pieuses volailles ne mangeaient pas, c'était sans doute qu'elles avaient soif...
Le moral des troupes se ressentit de cet horrible sacrilège, et l'on s'en fut sans conviction au combat, qui tourna à la déconfiture.
L'épisode servira longtemps à prouver qu'il ne faut en aucun cas badiner avec les dieux. "
L'épisode a lieu durant la 1ère guerre punique contre Carthage.
(Punique = Carthaginois)
Extrait de : "Histoire de la Rome Antique" de Lucien Jerphagnon.
Tite-Live, nous dit :
Le Sénat le rappelle et lui ordonne d'abandonner son mandat de consul (à cause de sa grande impiété et, accessoirement, de s'être pris une claque militaire monumentale en perdant la plupart de ses navires) et de désigner un dictateur comme remplaçant. Par mépris, il désigne l'un de ses affranchis, Marcus Claudius Glicia (qui abdiquera peu après), et fut condamné pour ce fait. (condamné à quoi ?).
Il meurt avant 244, car sa sœur la vestale Claudia regrette que par son absence, il ne puisse la débarrasser de la foule qui encombre le passage en la mobilisant sur ses navires.
En bleu clair : note de liviaaugustae…
votre commentaire -
Par Liviaaugustae le 28 Novembre 2011 à 10:10FÊTES RELIGIEUSES ROMAINES…Calendrier romain des fêtes religieuses.(Musée du Capitole)Dans presque toutes les maisons et hostelleries romaines, vous trouverez près de l’entrée un calendrier. Les marques noires et blanches rappellent les jours de chance et de malchance. Les lettres :F. (fastus), et C. (comitialis), indiquent les jours ouvrés, ceux où peuvent se tenir les assemblées publiques et les jours ordinaires de la semaine. L’initialeN. (néfastus), signifie que certaines affaires publiques ne seront pas traitées.E. N. est un jour mixte, où la conduite des affaires n’est autorisée que l’après-midi.N.P. en revanche, annonce une importante journée de fêtes publiques.Sur le calendrier romain, hormis les jours de la semaine, souvent marqués de A à H. et les jours de marché, sont indiquées les trois parties principales du mois :Le commencement : les calendes, consacrées à Junon.Les Nones : aux alentours du 7.Le 13 ou le 15 : les Ides, consacrées à Jupiter.L’année romaine est remplie de fêtes, souvent en l’honneur de Dieux dont personne ne se souvient. Et dont les rites sont célébrés dans des temples, souvent obscurs. Cependant, d’autres cérémonies sont extrêmement populaires, et nombre de personnes se rendent à Rome exprès pour les fêter.Janvier : curieusement le 1er janvier est un jour ouvré. En effet, l’année commençait en mars et les romains n’introduisent jamais plus de changements que nécessaire. Néanmoins, lors de cette journée, les nouveaux consuls défilent avec leur escorte sur la Via Sacra jusqu’au Capitole où ils sacrifient des taureaux à Jupiter, afin de garantir la sécurité de Rome. Au début du mois, vous avez aussi les compitales, une fête de trois jours destinée à apaiser les Lares, gardiens des carrefours.Février : C’est le mois de la purification. Au cours de la semaine des parentales, les romains honorent leurs morts. Les Temples sont fermés et aucun mariage n’est célébré. Les parentales coïncident avec les lupercales, un rite si ancien que tout le monde a oublié sa raison d’être.Mars : Toutes les cérémonies de ce mois sont en l’honneur du Dieu du même nom. Ce rite est très certainement antérieur à la création de la ville.Avril : Le mois de la floraison (du latin aperio, j’ouvre). Le 4, on donne des banquets en l’honneur de la Magna Mater, la grande mère un culte d’Asie Mineure. Ensuite il y a les parilies, au cours desquelles un mélange préparé par les Vestales est brûlé sur des petits bûchers à travers la ville, et les participants, après s’être aspergés d’eau avec une branche de laurier, sautent trois fois au-dessus des flammes. Les floralies, se déroulent entre le 28 avril et le 3 mai, il s’agit d’une semaine de jeux consacrée à la floraison et à la fertilité. Beaucoup d’enfants naîtront de ces fêtes.Mai : Les appréhensions concernant la moisson de printemps, amènent chaque ferme et village à organiser une lustration. C’est également le mois où l’on procède au recensement de la population.Juin : Le 9 ont lieu les vestalies. Les femmes mariées sont autorisées à pénétrer dans les parties du Temple de Vesta, pour y déposer des offrandes. Le mois est jugé défavorable jusqu’au 15, date à laquelle les Vestales purifient leur sanctuaire. Malgré cela, une beuverie a lieu dans le Temple de Minerve aux ides de juin. Puis le 24, la population entière esclaves et prisonniers inclus, sacrifient à Fortuna. Tout le monde déserte Rome pour assister aux cérémonies près de la plaine Vaticane.Juillet : Du 6 au 13, se tiennent les jeux en l’honneur d’Apollon.Août : Beaucoup d’hommes d’affaires commencent le mois en sacrifiant des taureaux à Hercule. Le 13 est consacré au culte de Diane sur l’Aventin. Pour d’obscures raisons, les femmes sont censées se laver les cheveux. Il y a également une fête en l’honneur de l’antique Dieu Consus, le 21.Septembre : Une seule fête ! Les jeux romains, du 2 5 au 19, qui éclipsent tout le reste. Chaque année aux Ides, un clou est solennellement planté dans la paroi latérale du Temple de Jupiter Stator.Octobre : La fête du cheval d’octobre, une course de char où tous les coups sont permis. Un des chevaux gagnent sera sacrifié et les Vestales verseront son sang lors d’un de leur cérémonie sacrée.Novembre : C’est le mois des jeux plébéiens, avec la célèbre procession qui part du Capitole et traverse le Forum pour rejoindre le Circus Maximus. Aux Ides de novembre, ont donne d’immenses banquets patriciens et peu de dignitaires s’absentent de Rome à cette époque.Décembre : Le mois débute avec la fête de la Bona Dea, strictement réservée aux femmes. Le mois s’achève avec les Saturnales, qui débutent par une grande ripaille publique au Forum. Les boutiques sont fermées, ont s’offre des cadeaux, les rues sont le théâtre de réjouissances et de jeux d’argent, interdits par la loi en temps normal. Les gens troquent leur tenue habituelle contre des tenues de soirée, et se coiffent de chapeaux extravagants. Les esclaves se font servir par leurs propriétaires.
Extrait de : Guide de la Rome Antique.
votre commentaire -
Par Liviaaugustae le 24 Novembre 2011 à 11:01ROME CITE DES DIEUX.Sans patronage divin, comment Rome aurait-elle pu devenir la ville la plus puissante au monde ?Rome fourmille de Dieux : non seulement la religion romaine en compte des centaines, mais juifs, arabes, germains, hispaniques, britanniques ont importés les leurs. Chaque rue abrite un petit sanctuaire, et les temples y sont presque omniprésents que les tavernes.Temples de la Rome antique (Détail)(Tombeau des Haterii, Musée du Vatican)La religion romaine est fondée sur la Pax Deorum. Vénérés comme il se doit, les Dieux demeureront favorables à la communauté et la protègeront. Les grandes divinités peuvent manifester leur mécontentement par le biais de prodiges (passage de comètes, foudre, inondations, tremblements de terre et autres fléaux) ou pire encore en décidant d’abandonner une ville. En fait, les romains observent un rite : l’évocatio. En cas de siège particulièrement pénible, leurs prêtres peuvent invoquer les Dieux de leurs ennemis, les invitant à quitter leur cité actuelle pour venir profiter des charmes incomparables de Rome. Cela semble réussir, même si cela contribue à la prolifération des temples dans la capitale.A condition de recevoir leur dû, les Dieux se moquent de savoir si leur fidèles croient en eux ou pas. Dès lors qu’il a pris part aux rituels officiels, un citoyen est libre de célébrer le culte de son choix. Les Dieux de Rome sont là pour être obéis et respectés pas pour être aimés, et ils ne se soucient pas des sacrifices aux autres divinités. La religion est une affaire d’obligations réciproques et de respect mutuel. Confesser un amour profond à une divinité particulière relève de la pure superstitio, sans doute un signe de fragilité émotionnelle. On comprend pourquoi les chrétiens ont été persécutés.Les Dieux romains ayant un statut officiel, il n’existe aucune séparation entre la religion et l’Etat. L’Empereur est le grand prêtre, et le juge qui préside un tribunal aujourd’hui pourra fort bien sacrifier un taureau à Jupiter demain.
Marc-Aurèle réalisant un sacrifice. (Relief 175 après J.C.)
(Musée du Capitole Rome)
Voici le rituel : l’animal sacrificiel est conduit, paré de guirlandes et de fleurs, jusqu’à l’autel (les autels sont à l’extérieur devant les temples) où le prêtre le consacre en lui saupoudrant une farine spéciale (la mola) sur l’échine. La victime immolée est tuée et un prêtre (l’haruspex) en examine les entrailles. Les viscères sont ensuite brûlés en offrande aux Dieux, et les participants mangent la viande restante. Elle est aussi vendue sur place aux passants. Partager le repas d’un Dieu, celui du puissant Jupiter en personne, vaut qu’on le paye assez cher.
Autel de Domitius Ahenobarbus (Scène de sacrifice 114 avant J.C.)
(Musée du Louvre)
Autel de Domitius Ahenobarbus (Scène de sacrifice, détail).
votre commentaire -
Par Liviaaugustae le 3 Novembre 2011 à 18:32
LES ROMAINS ET LE MYTHE D’ALEXANDRE.
Mosaïque du IVe siècle après J.C. provenant de Baalbek, figurant une scène de la vie d’Alexandre Le Grand. Ici, Alexandre à sa naissance, lavé par sa mère Olympias.
(Beyrouth, Musée National)
Buste d’Alexandre du Ier siècle après J.C.
(Art romain, Musée de Cyrène)
Les larmes roulent abondamment sur le visage anguleux. César pleure. « Ne vous semble-t-il pas qu’il est juste de s’affliger parce qu’à mon âge, Alexandre avait déjà un très vaste empire, alors que je n’ai encore rien fait de grand ? » argue le jeune propreteur en Espagne.
A Rome, au début de l’ère chrétienne, on proroge efficacement la propagande Alexandrine par la classe politique. Pompée s’octroie le manteau du souverain épique en 63 avant J.C. Marc-Antoine appelle son fils comme le macédonien. Caligula porte sa cuirasse. Trajan, terrassant les Parthes brigue l’ardeur du vainqueur des barbares. Sévère Alexandre parfait le mimétisme avec une nourrice nommée Olympias, quand Julien l’apostat au IVe siècle se laisse gagner par son mentor par la fièvre du mirage oriental… Côté politique, la relève est donc assurée. L’Empire s’inspire de l’Empire. Un grec d’Egypte du IIIe siècle, emprunte l’identité de Callisthène pour produire un roman d’Alexandre, aussi éloigné de l’histoire que proche de la fable. Le mythe paraît atteindre son apogée.
A contrario, les historiens romains s’inscrivent en porte-à-faux. Ils rabrouent l’idole sans ambages et les plumes s’aiguisent sous les traits d’un Quinte-Curce au Ier siècle, puis d’un Justin au IIe siècle. Le corpus apparaît dans l’ensemble peu élogieux. Comme si leurs auteurs redoutaient qu’un Alexandre magnanime porte ombrage à la grandeur romaine dont ils sont les garants.
Leurs homologues de langue grecque, se chargent de rétablir l’équilibre. Diodore, Plutarque puis Arrien dressent de lui des portraits terriblement flatteurs. Sans doute retiennent-ils d’abord, qu’Alexandre les a libérés du joug Perse.
Plus que jamais, la nouvelle nécropole royale d’Alexandrie, devient un but de pèlerinage pour les visiteurs romains. Les plus prestigieux d’entre eux sont ces grands romains qui rêvent chacun d’être un nouvel Alexandre : César en 48 avant J.C. sera le premier. Après lui, ce sera Octave en moins 30, au lendemain de la victoire d’Actium. On montre au vainqueur la dépouille d’Alexandre qui dans l’opération perd un morceau de nez. Aux Egyptiens qui lui demandent s’il veut voir les tombes des Ptolémées, il oppose un refus, ajoutant qu’il est venu voir un roi et non des morts, hommage implicite à l’immortalité divine d’Alexandre ; par la suite d’autres Empereurs romains, Caligula, Hadrien, Septime Sévère, viendront rendre hommage à celui qu’ils considèrent comme leur modèle. Le dernier de ces illustres visiteurs est Caracalla en 215. Après le tombeau d’Alexandre disparaît dans le silence, entre 240 et 390 après J.C.
Vers la fin du IVe siècle, le chrétien Jean Chrysostome, parle de l’oubli qui affecte le tombeau d’Alexandre, car à l’époque, le tombeau de Jésus est devenu plus célèbre.
Point de vue personnel.
« Aujourd’hui encore des archéologues, cherchent activement l’emplacement du tombeau d’Alexandre, alors que l’on peut prier sur le tombeau de Jésus.
Mais Alexandre n’était qu’un homme ! »
votre commentaire -
Par Liviaaugustae le 8 Octobre 2011 à 20:20POMPEI INTIME… UNE SPLENDEUR EROTIQUE !Les artistes romains laissent à la vue de tous, des scènes érotiques surprenantes de réalisme. L’amour sur les murs en fresques et en statues, la présence un peu partout de phallus souvent disproportionnés, sont un des aspects de cette époque qui a le plus choqué l’homme contemporain comme celui du siècle des lumières qui s’empressa de cacher tout cela dans un cabinet secret de Naples.Royaume de la perversion et de la luxure, donc, que ce Pompéi ? Nouveau Sodome qui aurait bien mérité un châtiment divin ?« L’érotisme revêtait un tout autre aspect que celui auquel nous sommes habitués, car le sexe est avant tout, pour les romains, un phénomène positif, une source de vie et de joie, un élément magique qui a aussi une connotation religieuse. De telles représentations ne naissent pas du vice et n’ont absolument rien d’obscène. Elles sont héritées de la peur archaïque des forces obscures et de la recherche désespérée de protection. »Antonio Varone : directeur des fouilles de Pompéi.Notre avis : « si les hommes du XXIe siècle osent prétendre que ces peintures et statues des artistes romains sont obscènes etc… que dire des mœurs « libres » de nos contemporains !Vénus rattachant sa sandale.Villa dite de Poppée Ier siècle après J.C.(Oplontis)
Mercure attachant sa sandale.
(Musée du Louvre)
Le Dieu Pan jouant de la flûte.
(Musée du Louvre)
Fresque avec Satyre et Ménade (45-79 après J.C.)
(Pompéi)
Fresque : Neptune et Amphitrite sur un char conduit par des Tritons.
(Détail du mur du triclinium de la Villa de Carmiano, période Flavienne)
votre commentaire
Suivre le flux RSS des articles de cette rubrique
Suivre le flux RSS des commentaires de cette rubrique