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    « Voici votre Dieu !

     

    Et voici les nations, comme un grain de sable sur un plateau de balance.

     

    Isaïe 40, 15 »

     

     

    Regard sur l'art chrétien...

    Le tympan de la cathédrale d'Autun Iie siècle (partie en demi-cercle au-dessus du portail) représente le Jugement dernier et a été restauré en 2009.C'est l'un des sommets de l'art roman bourguignon.

     

    Avec ceux de Vézelay, Conques et Moissac, il est l'un des quatre plus beaux tympan romans sculptés en France.

     

     

     

    Au centre, le Christ, d'une impressionnante majesté propre à l'art roman, vient à la fin des temps pour juger les vivants et les morts. Sa tête est entourée par le Soleil et la Lune. La ma,dorle (forme en amande signifiant l'apparition divine) est portée par quatre anges. Aux bords du tympan, quatre anges sonnent les trompettes de la résurrection.

     

    A la droite du Christ (à gauche pour nous), saint-Pierre, avec une grande clé, fait entrer les élus au paradis. Au-dessus trône la Mère de Dieu. A gauche (à droite pour nous), c'est la pesée des âmes par les anges. Les démons, hideux, appuient de tout leur poids sur le plateau de la balance pour la faire pencher de leur côté ; mais elle penche du côté de la miséricorde et un ange recueille précieusement les âmes.

     

    Le linteau (la bande horizontale en bas) représente ls résurrection des morts. Ceux de gauche – hommes, femmes, moines, évêques, pèlerins de Jérusalem ou de Compostelle – sont sauvés. Séparés par un ange armé d'un glaive, les damnés, à droite, vont en enfer où ils sont torturés par les démons. Au-dessus de l'ange figure la signature du sculpteur, Gilbert (Gilbertus hoc fecit), fait rarissime au Moyen Âge.

     

     

    Regard sur l'art chrétien...

    Un ange immense, (saint Michel ?) recueille les âmes sur la balance.

     

    Deux âmes figurées comme des enfants, effrayées par les démons, trouvent refuge dans les plis de sa robe.

     

     

    Regard sur l'art chrétien...

    Un ange montre le Christ à trois enfants qui s'accrochent à Lui pour qu'il les sauve des diables et de l'enfer, au milieu à gauche du linteau

     

     

    Regard sur l'art chrétien...

    La voussure la plus extérieure du portail figure les signes du Zodiaque et les travaux des douze mois.

     

    Ici, c'est le mois de novembre, un homme porte un fagot, entre le Sagittaire et le Capricorne.

     

     

     

    Marie-Gabrielle Leblanc

     

     

     

     

     


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    Pour faire suite à la fête de la Toussaint, voici le Paradis avec Abraham, Isaac et Jacob qui nous attendent, tandis que saint Pierre, avec son énorme clé, nous ouvre le paradis.

     

    Liviaaugustae

     

     

    Regard sur l'art chrétien...

    Fresque L'Entrée au Paradis

     

    Les proportions longilignes, sont la particularité du peintre de Tismana  Grigore Popescu

     

    Dans les fresques orthodoxes du « Jugement dernier » « l'Entrée du Paradis » est située en bas à gauche. C'est ce que montre le détail de la fresque.

     

     

     

     

     

    Dans une région secrète au sud-ouest de la Roumanie, l'Olténie (le nom vient de l'Olt, affluent du Danube), se cachent des monastères dont les petites églises de brique sont ornées de fresques . « L'Entrée du Paradis » est un détail du Jugement dernier, dans le narthex (vestibule) de l'église du monastère orthodoxe de Tismana.

     

    A droite, saint Pierre, tenant son emblème, une grande clé qu'il va introduire dans la serrure de la Porte du Paradis, entraîne par la main Jean, André et Paul. Une foule de saint auréolés les suivent. Près de la porte trône la mère de Dieu, servie par deux anges. A gauche se trouve le buisson ardent (un arbre au long tronc) dans lequel apparaît le Christ.

     

    Tout à gauche, trônent les trois patriarches (malheureusement Isaac n'a pas été pris en compte dans le scannage), au milieu Abraham et Jacob à droite. Cette iconographie du Paradis comme sein d'Abraham, Isaac et Jacob a été créée au Ve siècle dans les monastères d'Egypte.

     

     

    Regard sur l'art chrétien...

    Saint Pierre chef des Apôtres, entraîne à sa suite la foule des saints à franchir la porte du paradis, ornée d'une croix.

     

     

    Regard sur l'art chrétien...

    Les élus sont représentés sous la forme d'enfants sur les genoux d'Abraham, en écho à la parabole du pauvre Lazare, où Jésus appelle le paradis « le sein d'Abraham ».

     

     

     

    Marie-Gabrielle Leblanc

     

     

     

    Ce monastère de moniales est blotti au pied d'une falaise. Fondée en 1377 près de la ville de Târgu Jiu par l'ermite saint Nicodème le Pieux, il est à une centaine de kilomètres au nord du Danube et est surnommé « L'Etoile de l'orthodoxie ».

     

     

     

     


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    « Lazare, viens dehors ! »

     

    Jean 11, 43.

     

     

    Regard sur l'art chrétien...

    La Résurrection de Lazare

     

    Gravure à l'eau-forte par Rembrandt

     

    Les gravures de Rembrandt sont aussi saisissantes que ses tableaux en couleurs.

     

    L'eau-forte consiste à dessiner au stylet sur le vernis recouvrant une plaque de cuivre, puis à plonger quelques secondes la plaque dans un bain d'acide qui n'attaquera le cuivre que là où il est dénudé.

     

    (Cette gravure fait aussi partie de l'exposition qui se tient au Musée Jacquemart à Paris jusqu'au 23 janvier)

     

     

     

     

     

    Cette scène est rapporté par saint Jean, en un long chapitre (11, 1-45). Juste avant les Rameaux, elle va provoquer la conversion de nombreux juifs, et un complot pour faire mourir Jésus.

     

    Le Christ d'une stature majestueuse, semblant mesurer deux fois les tailles des autres personnages, s'impose à l'entrée de la grotte.

     

    La composition verticale, en profondeur et en diagonale, est traversée, comme toujours chez Rembrandt, par la mystique de l'ombre et de la lumière en un fort clair-obscur. Il a inversé l'ordre chronologique : le monde extérieur, à gauche, d'où devrait venir la clarté naturelle, est plongé dans les ténèbres. Le tombeau, à droite, royaume de la mort, est illuminé par l'arrivée de Jésus qui est la Lumière et la Vie, et irradie intensément jusqu'au fond. Sous le geste et la Parole irrésistibles (« il cria d'une voix forte... »)Lazare dans son suaire, ouvre les yeux et commence lentement à se relever.Les assistants sont ébahis et crient de surprise. Marthe est de dos, tout à droite.

     

     

    Regard sur l'art chrétien...

    Jésus, immense, lève la main en un geste d'une toute-puissante et d'une autorité irrésistibles pour appeler Lazare à la vie.

     

     

    Regard sur l'art chrétien...

    Lazare, très émacié, est représenté par Rembrandt à la seconde même où il ouvre les yeux, il n'a pas encore vu Jésus.

     

     

    Regard sur l'art chrétien...

    Marie, sœur de Lazare, penchée sur la tombe de son frère, lève les bras dans sa stupeur de le voir revenir à la vie.

     

     

     

    Marie-Gabrielle Leblanc

     

     

     

     

     


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    « Amen, je vous le dit : celui qui croit en moi fera les œuvres que je fais. »

     

    JN 14,10

     

     

    Regard sur l'art chrétien...

    Le Christ Rédempteur et trois saints franciscains (1485)

     

    Pinturicchio

     

     

     

    C'est en 1485, que le peintre ombrien Pinturicchio, achève les fresques dans la chapelle de la famille Bufalini, en l'église Santa Maria in Aracœli à Rome. Le Christ apparaît dans une mandorle de lumière, entouré d'une douzaine de chérubins, de deux grands anges adorateurs et de quatre anges musiciens et chanteurs jouant du luth et de la viole.

     

    En-dessous, au centre, saint Bernadin de Sienne est couronné par deux anges. A gauche, le jeune évêque francisqain est saint Ludovic de Toulouse (aussi appelé Louis d'Anjou), fils du roi de Naples, petit neveu de Saint Louis et évêaque de Toulouse. A droite, saint Antoine de Padou est représenté jeune. C'est un des premiers compagnons de saint François. Il est fêté le juin. Le cyprès est un emblème de la Vierge Marie, et le palmier fait allusion au Psaume 92.

     

    L'église de l'Aracœli (autel du Ciel en latin), desservie par les franciscains, s'élève au sommet de la colline du Capitole, au cœur de Rome, en haut de cent vingt-quatre marches.

     

    Elle commémore l'apparition de la Vierge à l'Enfant à l'empereur Auguste en ce lieu, et possède une statuette de l'Enfant Jésus très aimé des romains, le Santo Bambino, particulièrement vénérée à l'Epiphanie.

     

    E peintre Pinturicchio est célèbre pour ces fresques à la chapelle Sixtine. C'est un des derniers peintres de la Première Renaissance, avant l'entrée en scène des génies de la Deuxième Renaissance : Michel-Ange, Raphaël.

     

     

    Regard sur l'art chrétien...

    Saint Antoine de Padoue (1195-1231), né à Lisbonne et mort à Padoue, est représenté à droite avec une Bible et un cœur enflammé, car il parlait de l'amour de Dieu.

     

     

    Regard sur l'art chrétien...

    Saint Bernadin (1380-1444) de Sienne, grand prédicateur en Toscane et en Ombrie, captivait les auditoires par sa parole, bien qu'édenté. On le représente émacié.

     

     

    Regard sur l'art chrétien...

    Le palmier est une référence courante dans l'art chrétien, d'après le Psaume 92 : « Le juste croîtra comme un palmier. »

     

     

     

     

     

    Marie-Gabrielle Leblanc

     

     

     

     


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    « C'est moi qui vous ait choisis du milieu de monde. »

     

    Messe de Saint Luc

     

     

    Regard sur l'art chrétien...

    Saint Luc peignant la Vierge.

     

    Bas-relief sculpté dans le tilleul en 1510 par Jakub Beinahart

     

    Jakub Beinhart, artiste polonais de Wroclaw, a sculpté de grands retables pour des églises comme celles de Görlitz.

     

    Le sujet choisi par lui est très original : Jésus n'est pas dans les bras des sa mère mais joue par terre, et Marie montre à Luc la tunique sans couture qu'elle a tissée pour son Fils et qui selon la tradition, a grandi avec Lui durant toute sa vie jusqu'à la Passion et qui sera tirée au sort par les soldats qui L'ont mis en croix.

     

    Le cadre est l'atelier d'un peintre au XVIe siècle, avec son chevalet et ses étagères.

     

     

     

    Une tradition fort ancienne rapporte que saint Luc l'évangéliste, qui était médecin, bénéficia d'une apparition de la Vierge Marie avec Jésus, et qu'il peignit alors la première icône de la Vierge à l'Enfant. Une autre version de l'histoire dit que Marie posa pour lui à Ephèse et qu'il imagina l'Enfant dans ses bras. Il est, depuis, le saint patron des peintres, et fut pendant des siècles celui de leurs corporations.

     

    Il est difficile de savoir si cette tradition repose sur une réalité historique, et plusieurs sanctuaires se flattent de proposer cette icône à la révération des fidèles (couvent des dominicaines à Rome, sanctuaire de la Madona di San Luca Bologne...)

     

    Toujours est-il qu'au XVe siècle, les peintres et les sculpteurs aimaient représenter cette apparition. Des icônes byzantines, grecques et russes, des fresques dans les monastères orthodoxes, illustrent aussi la scène.

     

     

    Regard sur l'art chrétien...

    Le pinceau de Luc a disparu.

     

    Il peint le portrait de Marie sur un panneau de bois. Il porte une calotte de cuir sur la tête -coiffure des peintres au Moyen-Age.

     

     

    Regard sur l'art chrétien...

    Maris, très juvénile, montre à Luc la tunique qu'elle a tissée pour Jésus et que l'on vénère aujourd'hui à Argenteuil.

     

     

    Regard sur l'art chrétien...

    Sous le fauteuil de saint Luc est couché son emblème, le taureau, d'après la vision du prophète Ezéchiel et celle de l'Apocalypse de saint Jean.

     

     

     

    Marie-Gabrielle Leblanc

     

     

     

     

     


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