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    Jérôme Bosch était-il visionnaire ?

     

    Est-ce notre monde éclaté d'aujourd'hui qu'il dépeignait dans les panneaux de ce triptyque ?

     

     

    Le Jardin des délices Jérôme Bosch

     

    (Il faut agrandir l'image pour bien suivre les détails)

     

     

    Panneau de gauche, Le Paradis, la création d'Ève, sa présentation à Adam et leur union.

     

     

    Panneau central, L'Humanité avant le déluge.

     

     

    Panneau de droite, L'Enfer.

     

     

     

     


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    Pour faire suite à la fête de Pâques et à le Résurrection du Christ, je vous offre toutes les résurrections réalisées par les prophètes et par le Christ lui-même, qui sont racontées dans la Bible.

     

     

    Elie et la veuve de Sarepta

     

    Bernardo Strozzi

     

    Dans le Livre des Rois, lorsque le prophète Élie se rend à Sarepta, il rencontre une femme veuve qui le nourrit. Celle-ci perd alors brusquement son enfant. Élie supplie alors le Seigneur de le lui rendre : «Par trois fois, il s’étendit sur l’enfant en invoquant le Seigneur : « Seigneur, mon Dieu, je t’en supplie, rends la vie à cet enfant ! » Le Seigneur entendit la prière d’Élie ; le souffle de l’enfant revint en lui : il était vivant !» (1R 17, 21-22)

     

     

    Elisée ressuscite le fils de la femme Sunamite

     

    Benjamin West

     

    Dans le Livre des Rois, toujours, pour remercier la femme Sunamite de son accueil, Élisée implore le Seigneur de lui accorder un fils. Ce dernier meurt subitement après d’intenses maux de têtes. Alors Élisée se rend à son chevet : Quand Élisée arriva dans la maison, il trouva l’enfant mort, étendu sur le lit. Il entra, ferma la porte pour être seul avec lui, et il se mit à prier le Seigneur. […] [L’enfant] éternua sept fois, et ouvrit les yeux. (2R 4, 32-35)

     

     

    Le miracle sur la tombe d'Elisée

     

    Jan Nagel

     

    L’intercession d’Élisée semble toute aussi puissante après sa mort. Le Livre des Rois rapporte ainsi qu’un homme inconnu ressuscite après que sa dépouille ait touché celle du prophète : «Élisée mourut, et on l’ensevelit. Or, chaque année, des bandes venant de Moab pénétraient dans la région. Il advint que des gens qui portaient un homme en terre aperçurent une de ces bandes ; ils jetèrent l’homme dans la tombe d’Élisée et partirent. L’homme toucha les ossements d’Élisée, il reprit vie et se dressa sur ses pieds.» (2R 13, 20-21)

     

     

    Le Christ ressuscitant la fille de Jaïre

     

    William Blake

     

    Jaïre est le chef de la synagogue qui vient supplier Jésus de sauver sa fille mourante. Lorsqu’ils arrivent, la petite n’est déjà plus. Mais Jésus ne la laisse pas aux mains de la mort : « Tous la pleuraient en se frappant la poitrine. Mais Jésus dit : « Ne pleurez pas ; elle n’est pas morte : elle dort. » Mais on se moquait de lui, sachant qu’elle venait de mourir. Alors il lui saisit la main et dit d’une voix forte : « Mon enfant, éveille-toi ! » L’esprit lui revint et, à l’instant même, elle se leva. Alors Jésus ordonna de lui donner à manger.»

     

     

    Résurrection du fils de la veuve de Naïm

     

    Jean-Baptiste Vicar

     

    L’Évangile de Luc rapporte que Jésus, passant par la ville de Naïm, y voit une mère veuve enterrer son fils. Saisit de pitié, il touche le cercueil pour rappeler le défunt. : « Voyant celle-ci, le Seigneur fut saisi de compassion pour elle et lui dit : « Ne pleure pas. » Il s’approcha et toucha le cercueil ; les porteurs s’arrêtèrent, et Jésus dit : « Jeune homme, je te l’ordonne, lève-toi. » Alors le mort se redressa et se mit à parler. Et Jésus le rendit à sa mère. » (Lc 7, 13-15)

     

     

    Résurrection de Lazare

     

    Rembrandt

     

    Sans doute le plus connu des ressuscité de la Bible, Lazare de Béthanie est le frère de Marthe et Marie. C’est le Christ lui-même qui le rappelle à la vie quatre jours après sa mort, comme le raconte Jean : «Après cela, il cria d’une voix forte : “Lazare, viens dehors !” Et le mort sortit, les pieds et les mains liés par des bandelettes, le visage enveloppé d’un suaire. Jésus leur dit : “Déliez-le, et laissez-le aller.“» (Jn 11, 43-44)

     

     

     

     

     


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    Le Jugement dernier

     

     

     

     

    Tympan roman de l'église de Beaulieu-sur-Dordogne en Corrèze

     

     

     

    En 1125 la façade de l'ancienne église abbatiale Saint-Pierre s'enrichit d'un portail sculpté dans le granit, figurant le Jugement Dernier, dont la figure centrale est le Christ en majesté. Un thème fréquent à l'époque romane.

     

    Au centre du tympan, le Christ en majesté ouvre largement les bras pour accueillir les ressuscités. Il est nettement plus grand que les autres personnages. Cette différence de taille selon la hiérarchie des personnages représentés se nomme la taille héroïque et a été inventée par les artistes de l'Egypte ancienne. « Roi d'immense puissance », dit l'hymne des vêpres de l'office des défunts.

     

    La toute puissance est en effet ce que montre ce bas-relief : le Christ est le vainqueur de la mort. « Tu as brisé les traits de la mort... tu as livré le grand combat. » L'art roman préférait mettre l'accent sue la divinité du Christ et sa puissance, il est figuré comme le Tout Autre. Au contraire, l'art gothique mettra d'avantage en lumière la représentation de son humanité.

     

    Aucun enfer n'est figuré sur le portail de Baulieu-sur-Dordogne, contrairement à la plupart des Jugements Derniers sculptés ou à ceux peints par Michel Ange à la chapelle Sixtine, ainsi que sur les mosaïques byzantines ou encore les fresques orthodoxes dans les Balkans.

     

    Deux anges sonnent de la trompette, et quatre autres portent les instruments de la Passion ; la Croix et les quatre clous, et une couronne impériale à droite, pas la couronne d'épines, car c'est un Christus triumphans, triomphant de la mort. A droite et à gauche son assis les apôtres avec leur codex et leur volumen, deux formes différentes de livres. Il est impossible de les identifier, sauf Pierre muni de sa clé, à gauche, à la dextre du Christ.

     

    Au-dessous, les morts ressuscitent et sortent des tombeaux. Ils soulèvent les couvercles de leurs sarcophages à l'appel du Christ, Souverain Juge qui vient à la fin des temps pour juger les vivants et les morts. Une note d'humour à droite : deux ressuscités doivent pousser de toute leur force pour pouvoir entrebâiller leur cercueil et en sortir, car deux apôtres ont les pieds posés sur les couvercles et bloquent l'ouverture, inconscients de ce qui se passe en dessous et à commenter l'événement...

     

    « Alors apparaîtra dans le ciel le signe du Fils de l'homme ; toutes les races de la terre se frapperont la poitrine ; et l'on verra le Fils de l'homme venir sur les nuées du ciel avec puissance et grande gloire. Il enverra ses anges avec une trompette sonore, pour rassembler ses élus des quatre vents, d'un bout des cieux à l'autre. » (Matthieu)

     

    La Croix est grande et très visible. C'est le premier tympan du Jugement Dernier sur lequel elle apparaît, alors qu'elle figurera un peu plus tard sur la plupart des Jugements Derniers gothiques. D'une manière générale, la Croix est presque absente de l'art roman, seul compte à cette époque le Christ en majesté. La Croix de Baulieu est d'ailleurs une Croix glorieuse, qui a la même forme que dans l'Antiquité chrétienne, sur les mosaïques de Ravenne des Ve et VIe siècles. Le linteau (partie horizontale au-dessus de la porte) s'étage sur deux registres, ornés d'un bestiaire fantastique de lions, de sangliers et de monstres hybrides : chimères, dragons, griffons, hydres à sept têtes. Placés sous les pieds du Christ, ils signifient qu'Il est vainqueur des forces du mal.

     

    Au trumeau, entre les deux battants de la porte, et sur les pieds droits, à droite et à gauche, se tiennent les prophètes.
    Marie-Gabrielle Leblanc

     


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    Georges de La Tour est un peintre lorrain, né le 14 mars 1593 à Vic-sur-Seille et mort le 30 janvier 1652 à Lunéville.

     

    Artiste au confluent des cultures nordique, italienne et française, contemporain de Jacques Calot et des frères Le Nain, La Tour est un observateur pénétrant de la réalité quotidienne.

     

    goût prononcé pour les jeux d'ombres et de lumières fait de lui l'un des continuateurs les plus originaux du Carvage. (Cependant je préfère de beaucoup La Tour Livia)

     

    Reconnu de son vivant, il est rapidement oublié après sa mort. Redécouvert au début du XXe siècle, il inspire ensuite des écrivains aussi divers que René Char, André Malraux, Pascal Quignard et Charles Juliet.

     

     

    Saint Joseph charpentier

     

     

     

    La Madeleine pénitente à la flamme

     

     

    L'éducation de la Vierge

     

     

    L'Adoration des bergers

     

     

     

     

     


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    Création du soleil et de la lune

     

     

     

    « Dieu fit les deux luminaires majeurs : le plus grand pour régner sur le jour, et le plus petit pour régner sur la nuit » (Genèse).

     

    Dieu créant les deux grands luminaires est l'une des plus belles parmi les admirables sculptures qui ornent le porche central du portail nord de la cathédrale de Chartres, il date du début du XIIIe siècle. C'est une ds rares cathédrales gothiques où l'on peut observer deux profondeurs de voussures, ces petites sculptures disposées en cordon, suivant les arcs brisés des portails gothiques. Les voussures intérieures figurent les ancêtres de la Vierge, l'arbre de Jessé et les prophètes, tandis que les voussures extérieures racontent les étapes, en sept jours de la création du monde.

     

    Nous sommes au quatrième jour de la Genèse. Dieu est assis, comme toujours dans ce type de représentation. Il est en train de modeler le soleil ou la lune, un des deux astres créés par lui. Son visage est très impressionnant de bonté et d'amour pour sa création. Il ne regarde pas ce qu'il est en train de faire, il voit plus loin la suite de la création qu'il fait venir à l'existence en pensant à l'homme à qui il va l'offrir. Dieu a une expression étonnante, concentrée, les sourcils froncés et le front plissé dans cet acte grandiose de créer le soleil et la lune.

     

    Sur place, celui qui s'attache à suivre la Création au fil des voussures pourra remarquer un détail qui ne se voit nulle part ailleurs : Plus la Création progresse, plus le visage de Dieu rajeunit.

     

    Les artistes des XIIe XIIIe siècles ne représentent jamais Dieu le Père âgé, mais éternellement jeune comme le Christ : c'est le cas dans les cathédrales françaises, mais aussi dans les mosaïques byzantines de Sicile (chapelle Palatine de Palerme, cathédrale de Monreale.) C'est plus tard à la Renaissance (Michel Ange à la chapelle Sixtine par exemple), que l'on figurera Dieu comme un vieillard.

     

    Sur le cordon de voussure à droite, deux anges apparaissent : un adolescent ailé protège le soleil, sous la forme d'un disque, et une jeune fille la lune, sous la forme d'un croissant, dont la création est maintenant achevée. L'ange de gauche est l'ange du soleil et du jour, avec un visage juvénile et masculin. Celui de droite, placé intentionnellement par le sculpteur dans la pénombre de la porte, est l'ange de la lune et de la nuit. Son visage est plus féminin. On ne peut pas le voir de face, il est secret, caché. Le soleil tenu par l'ange de gauche est un disque avec des rayons tournoyants gravés, qui fait penser à une galette des rois.

     

    Dans les monastères orthodoxes de Roumanie, des fresques représentent aussi l'ange du jour tenant en ses mains le soleil, chargé de protéger les journées des hommes, et l'ange de la nuit tenant la lune, qui veille sur leurs nuits.

     

    Marie-Gabrielle Leblanc

     


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