Domitien (Musée du Capitole).

 

« Domitien avait la taille haute, un visage modeste et rougissant, de grands yeux, mais une vue assez faible ; de plus, il était beau, bien proportionné, surtout pendant sa jeunesse, et dans toute sa personne, si ce n’est qu’il avait les doigts de pieds trop court ; plus tard, il fut enlaidi par la chute de ses cheveux, par son obésité, et par la maigreur de ses jambes, qui s’était encore accrue à la suite d’une longue maladie.

Il se rendait compte que sa mine pudique prévenait en sa faveur, si bien qu’il s’en vanta un jour, en ces termes, devant le Sénat : « jusqu’ici du moins, vous avez approuvé mes sentiments aussi bien que mon visage. » Il était si fâché d’être chauve, qu’il croyait à une injure personnelle lorsqu’il entendait reprocher ce défaut à un autre par plaisanterie ou dans une dispute ; toutefois, dans un opuscule sur l’entretien de la chevelure, qu’il dédia à l’un de ses amis, il alla jusqu’à écrire pour leur commune consolation : « ne vois-tu pas combien je suis beau et grand, moi aussi. Pourtant, le même sort est réservé à ma chevelure, et je supporte avec courage de la voir vieillir en pleine jeunesse. Sache qu’il n’y a rien de plus agréable que la beauté, mais rien de plus éphémère. »

(Extrait de « la vie des douze Césars).  

 

 

 

(Suétone regarde souvent par le petit bout de la lorgnette).

 

 

Domitien (Musée des Offices).

Camée d’Auguste.

 

Auguste se pose à la mort de César comme son héritier désigné. Il forme le second triumvirat en novembre  43 avant J.C avec Lepide et Antoine, ensembles ils éliminent l’opposition républicaine par de sanglantes proscriptions, battent Brutus et Cassius à Philippes en 42 avant J.C et en dépit d’une entente difficile se partage le monde romain, à la paix de Brindes en 40 avant J.C. Octave reçoit l’Occident, Antoine l’Orient et Lepide l’Afrique.

Le mariage d’Antoine avec Octavie scelle cette paix. Reconduit en 37 avant J.C, le triumvira assure 7 ans de paix relative entre 40 avant J.C et 33 avant J.C.

Octave avec l’aide d’Agippa bat Sextus Pompée en Sicile en 36 avant J.C et confisque les possessions  africaines de Lepide, tandis qu’Antoine abandonne peu à peu à Cléopâtre toutes les possessions romaines.

En Italie la popularité d’Octave, restaurateur de la paix et du bien-être, dans le respect des traditions nationales, ne cesse de croître.

 

 

 

Tête de l’Empereur Auguste (musée d’Arts et d’Histoire de Genève)

 

La guerre déclarée à Cléopâtre aboutie à la victoire d’Octave à Actium en 31 avant J.C. Il annexe l’Egypte et refait l’unité du monde méditerranéen romain.

Maître incontesté de l’état romain, Octave avait reçu en 38 avant J.C, le titre d’Imperator (dépositaire de la souveraineté et chef de guerre victorieux.) On lui décerne également en 28 avant J.C, le titre de Princeps Sénatus (le premier à donner son avis dans les délibérations sénatoriales).

 

 

 

Auguste en sénateur (Musée du Louvre).

 

 

En 27 avant J.C, le sénat et le peuple de Rome lui décernent le cognomen d’Augustus (terme religieux qui consacre sa mission divine).

Sans bouleverser radicalement la constitution romaine, Auguste substitut à la république un nouveau régime, le principat, par lequel il assure donner au Sénat et au peuple un rôle équivalent à celui de l’Empereur dans la direction de l’Empire.

 



Camée d’Auguste avec la couronne de chêne, dite couronne civique.

 

 

Mais le régime reste fragile et jusqu’à sa mort Auguste est tourmenté par le problème de sa succession. N’ayant qu’une fille, Julie, il la donne en mariage à son neveu Marcellus en qui il croit trouver un héritier, mais Marcellus meurt. Alors il donne Julie en mariage à Agrippa, dont les fils (adoptés par Auguste comme princes de la jeunesse) meurent très jeunes et leur père les suivra de près ; enfin à son beau-fils Tibère, qu’il oblige à adopter Germanicus (petit-fils d’Octavie).

A l’intérieur, Auguste divise l’état en provinces Sénatoriales et en provinces Impériales.

Dès 38 avant J.C, il a entrepris de restaurer les traditions religieuses, plaçant son autorité sous le signe d’Apollon ; Grand Pontife en 12 avant J.C, il devient le chef religieux de l’Empire, et le culte du genius Augusti (de la force divine incarnée) gagne bientôt toutes les provinces et est consacré par des jeux publics.

 

 

Camée d’Auguste et de Rome.

 

 

A l’extérieur, il s’emploie plus à affermir les frontières qu’à satisfaire son désir de conquête qu’il sait nuisible à l’Empire. Il fixe la frontière de l’Empire Parthe et de l’Empire Romain sur l’Euphrate ; au Nord, il recule les frontières jusqu’au Danube ; puis il tente d’atteindre l’Elbe, mais malgré la victoire de Drusus, il ne réussit pas à annexer la Germanie avec la défaite de Varus en l’an 9, d’où la célèbre phrase d’Auguste : « Varus qu’as-tu fais de mes légions ? » IL reporte alors la frontière sur la rive gauche du Rhin. IL pacifie l’Espagne et les Alpes (voir le trophée d’Auguste à la Turbie) et annexe la Galatie et la Judée.

Parallèlement à cette œuvre de réorganisation, il s’applique avec l’aide d’Agrippa et de Mécène, à protéger les Arts (maison de Livie sur le Palatin, thermes d’Agrippa sur le champ de mars et le premier Panthéon), et les lettres (Virgile, Horace, Tibulle, Ovide), faisant de son règne le siècle d’Auguste, l’âge d’or du classicisme romain.

IL meurt à Nole en tenant la main de son épouse bien-aimée, Livie en 14.

A sa mort le Sénat le divinise et son culte associé à celui de Rome est rendu dans tout l’Empire.

 

 

Grand camée de France (en haut Auguste siégeant parmi les Dieux)

 

Tête d’Auguste (musée du Louvre).

 

Statue d’Auguste (Musée d’Arts païens Arles)

 

 

Le poète Virgile, annonce au jeune Octave, qu’il va tenir une place dans les assemblées des Dieux, qu’il va s’installer au ciel à l’endroit du zodiaque où le situe son moi natal ; et lui demande de : « s’accoutumer désormais à être invoqué dans les prières. » (Georgiques)

Mais qui est donc cet Homme-Dieu dont les honneurs qui lui sont donnés sont éclatants et durables et s’accompagnent d’un culte ?

Il naît le 24 septembre de l’année 63 avant J.C. Aux Ides de Mars il n’a donc pas 20 ans. Ce jeune homme intelligent, ambitieux est doté d’une énergie morale extrême, qui compense un physique fragile. Confiant en sa destinée il est un politicien habile et tenace, circonspecte, organisé, impitoyable. Il ne pratique guère cette vertu de clémence dont Jules César a donné le modèle à Rome et dont, il se fera par la suite, lui-même un mérite.

Il mène une vie simple, conforme au vieil idéal romain. Il sait s’entourer d’amis sûrs ; il entraîne la confiance.

Les portraits de l’Empereur donne d’Auguste, cumulant toutes les dignités, ayant donné au monde l’ordre et la paix, une image de noblesse, calme, douceur presque, un visage d’une majesté tranquille comme transparente (les dossiers de l’Archéologies n° 41) 

 

 

Tête d’Auguste avec lauriers (musée du Louvre)

 

Tête d’Auguste avec lauriers (musée des Thermes Rome)

 

 

Il garde toujours dans ses portraits ce cheveu rebelle, avec les mèches en pince au-dessus de l’oeil droit, comme un signe distinctif d’identité.

Suetone, nous donne dans la vie des douze Césars, un portrait très réaliste d’Auguste : « la beauté d’Auguste était remarquable, et à tous les âges de sa vie garda un charme extrême ; pourtant, il négligeait tout artifice et il était si peu attaché aux soins de la toilette, que pour aller vite, c’est à plusieurs coiffeurs à la fois qu’il demandait des services, et tantôt se faire tondre, tantôt raser sa barbe le tout dans le même temps qu’il lisait ou même écrivait (Napoléon fit de même). Son visage, qu’il parla ou qu’il se tût, était si calme que l’un des premiers personnages de Gaule… S’en trouva incapable d’agir et sans volonté… Ses yeux étaient vifs et brillants… Ses dents étaient écartées, petites et irrégulières ; ses cheveux, légèrement bouclés et tirant sur le blond ; ses sourcils, joints ; ses oreilles moyennes ; son nez, bombé du haut et recourbé par le bas ; son teint entre le brun et le blanc ; sa taille était petite… Mais cela ne se voyait point, tant son corps était bien proportionné… »

 

 

Auguste en costume héroïque (musée du Louvre)

 

Auguste en grand Pontife (musée des Thermes Rome)

 

Auguste en Magistrat (musée du Louvre)

 

 

 

 

Marc-Aurèle jeune homme à l’époque où il étudie le stoïcisme.

 

 

Marcus Aurelius Antoninus nait à Rome en 121. Adopté par l’Empereur Antonin, dont il épouse la fille Faustine la Jeune.

 

 

Faustine la Jeune, femme de Marc-Aurèle.

 

Marc-Aurèle est César en 139, reçoit l’imperium proconsulaire en 146 et le titre d’Empereur en 161. Il s’associe son demi-frère, Lucius Aurelius Verus.

 

L’Empereur Lucius Verus.

L’Empereur Lucius Verus.

 

Tout en s’appuyant sur le Sénat, Marc-Aurèle assure la continuité de la dynastie après la mort de Verus, en s’associant son fils Commode et en renforçant la centralisation administrative.

 

L’Empereur Marc-Aurèle.

 

Marc-Aurèle donne une grande place aux esclaves affranchis (pas très heureux). Hiérarchise la société et l’administration en officialisant les titres, assainit les finances (si l’on pouvait en faire autant aujourd’hui !!!) et humanise la justice.

De caractère très tolérant, c’est en philosophe dédaigneux de leur conception du monde qu’il laisse la loi s’appliquer aux chrétiens et ne fait rien pour améliorer leur situation (comme il l’avait fait pour les esclaves affranchis et pas romains).

Il lève de nouvelles légions, combat les Parthes en Orient qu’il chasse de Syrie et à qui il enlève une partie de la Mésopotamie en 166. Il chasse les Germains d’Italie et les rejette au-delà du Danube en 168. Mais il doit accepter l’installation de barbares comme colons ou bien comme soldats. (C’est exactement ce qui arrive à la France d’aujourd’hui, Rome ne s’en est pas relevée). Il entreprend une nouvelle campagne sur le Danube en 177.

 

 

Statue équestre de Marc-Aurèle au Capitole.

Les romains très superstitieux disaient que lorsque cette statue serait entièrement dédorée la fin du monde serait proche.

 

C’est à la fin de sa vie, en campagne sur le Danube qu’il rédige ses pensées en grec, qui constituent le dernier grand témoignage sur le stoïcisme antique. C’est à Vindobona en 180 qu’il meurt de la peste. (qui arrive avec les invasions babares)

Germanicus (détail d'une statue héroïque musée du Louvres)

 

 

Le prince Impérial et Général Germanicus est aimé et admiré par le peuple romain pour ses qualités militaire, politique et familial.

Fils d'Antonia (nièce d'Auguste) et de Drusus l'ainé, il voit le jour en l'an 15 avant Jésus Christ dans une famille aimante. Il a un frère, Claude (futur empereur), Considéré comme un fardeau par sa mère.

 

 

 

  Antonia mère de Germanicus et de Claude.

 

 

 L'Empereur Claude en Jupiter

 

 

Après la mort de son père, Germanicus, est adopté par l'empereur Tibère en l'an 4 avant Jésus Christ. Cette adoption marque son entrée dans la succéssion directe de l'empereur.

Germanicus, va contracter un mariage de raison pour l'empire, en épousant Agrippine l'Ainée (petite fille d'Auguste).Il y a donc consanguinité dans ce ménage, ce qui explique en partie les désordres psychiques de certains de leurs descendants, comme Galigula, Agrippine la jeune et Néron le célèbre incendiaire de Rome...?

 

 

 Caligula (au début de son règne il est victime d'une grave maladie qui le laissera "fou"

 

 

 

Agrippine la jeune intriguera pour épouser son oncle l'empereur Claude qu'elle empoisonnera.

 

 

L'innoubliable Néron

 

 

 

Le mariage de raison se transforme en mariage d'amour. Dès lors les deux époux, ne se quittent plus. Agrippine l'Ainée, accompagne Germanicus avec leurs enfants dans les forts de cantonnements où ils font l'admiration des soldats.

 

 

Agrippine l'Ainée épouse de Germanicus (musée du Louvre)

 

 

Germanicus (musée du Louvre)

 

 

 

Germanicus porte bien son nom "Le Germanique" car il venge la défaite de Varus, en battant Arminius en l'an 16 après Jésus Christ. Il va rendre un hommage funèbre aux soldats de Varus.

Mais certaines belles histoires finissent mal, et celle de ce couple en est la preuve. Alors qu'avec sa famille, il fait le tour de l'empire Romain d'Orient, Germanicus meurt subitement en Syrie en l'an 19 après Jésus Christ.

On soupçonne Pison, créature de Tibère, de l'avoir empoisonné.

Germanicus, en mourant, laisse une famille éplorée sur laquelle le sort, Tibère ? Va s'acharner.