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    Histoire

    Bal à la cour d’Henry III donné au Louvre pour le mariage du Duc Anne de Joyeuse, (24 septembre 1581).

     

    LE BALLET DE COUR

    Fable mythologique ou mascarade, le ballet de cour, grand divertissement des élites, dansé par le Roi comme par les courtisans, est l’affirmation du pouvoir et du rang de chacun !

    La danse, incarnation des grandes valeurs de la noblesse, élégance et maîtrise de soi, au même titre que la force à travers l’escrime ou l’équitation, revêt un enjeu social et politique. Symbole de pouvoir, art du paraître qui atteindra son apogée sous Louis XIV, le ballet concentre un message politique louant la puissance du Roi, quand le bal permet aux courtisans d’affirmer son appartenance à cette société.

    L premier ballet de cour sous Henri III, le ballet comique de la Reine, est dansé le 15 octobre 1581, dans la grande salle du palais du Louvre, à l’occasion du mariage du Duc de Joyeuse et de Marguerite de Lorraine Vaudémont, sœur de la Reine. Ce spectacle grandiose d’une durée de 5 heures mêle poésie, musique, théâtre, chorégraphie et scénographie. Dansé par la Reine et les dames de la cour, il évoque un récit mythologique basé sur les maléfices de la magicienne Circée.

    Le soin de la rédaction des vers est confié à d’éminents poètes, la composition revient au surintendant de la musique, sous l’œil expert du maître de ballet qui coordonne l’ensemble.

    Les entrées instrumentales se succèdent, mettant en valeur tour à tour, les interprètes masqués et vêtus de costumes somptueux. La dernière entrée, le grand ballet, est l’apothéose qui réunit tous les danseurs dans un ultime tableau. Ce divertissement est souvent prolongé jusqu’à l’aube par un bal où les grands de ce monde consolident les alliances tout en s’exerçant à quelques pas de danses.

    C’est au précieux travail de compilation du théoricien Michael Praetorius, contemporain d’Henry IV, que l’histoire doit la conservation et la publication du répertoire de bal de son règne.

    « (…) Sans la vertu rythmique, la danse serait obscure et confuse (…) La danse est une espèce de rhétorique muette, par laquelle l’orateur peu par ses mouvements, sans parler un seul mot, se faire entendre, et persuader aux spectateurs, qu’il est gaillard digne d’être loué, aimé et chéri. » (Extrait de : Orchésographie de Thoinot Arbeau, traité sur la danse publié en 1589).

     

    Alors dansons ! Pour nous faire louer, aimer et chérir !

    Voilà un bien agréable programme, à la portée de tous…

    Liviaaugustae


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    Histoire

    Le déjeuner de : François Boucher (1739) en famille, l’artiste sacrifie à la mode du café, dans un intérieur du plus pur style rococo.

    (Musée du Louvre)

     

    LE CAFE A VERSAILLES…

     

    Parvenu à Toulon après un long périple, Soliman Agha, se rend immédiatement à Paris. Le diplomate turc, organise de fastueuses réceptions aux cours desquels il promeut une boisson que les français, contrairement aux Ottomans, connaissent peu et n’apprécient guère : le café !

    C’est ici que le café va jouer un rôle majeur, car le Roi de France Louis XIV s’entiche de cette boisson. Pendant quelques mois la Cour, par soucis d’imitation, adopte résolument la boisson souveraine.

    La vogue se poursuit, non seulement à la Cour, mais aussi parmi toute la bonne société occidentale.

    Cultivé avec succès dans les serres du jardin du Roi, l’arbuste officiellement dénommé « cafier » par l’orientaliste Antoine Galand, se reproduit si bien, qu’il devient la souche commune des caféiers des iles à sucre. Dès lors, en Martinique, d’abondantes récoltes sur la Montagnes Pelée vont encourager les colons à planter des caféiers, puis à en expédier à Saint-Domingue et à la Guadeloupe, où il s’adapte avec succès.

    Grand amateur de café, Louis XV confère des lettres de noblesse à la boisson. Il fait cultiver des caféiers dans le jardin expérimental du Trianon, et bon an mal an, ses jardiniers parviennent à produire quelques livres de café. Louis le Bien Aimé torréfie lui-même sa récolte et il prend l’habitude de préparer en personne sa boisson favorite où ses petits appartements renferment une pièce du café. Le Monarque descendait chaque matin dans l’appartement de sa fille Adélaïde, par un escalier dérobé. Celle-ci tirait un cordon de sonnette pour avertir ses sœurs et sa mère et la famille royale dégustait le café.

    Boisson chic et chère, le café confère sans conteste une appréciable forme de distinction et, à Versailles, de tumultueuses cascades d’imitations entraînent les courtisans à suivre la mode. La noblesse détient d’importantes quantités de café.

    Louis XVI, aime à se reposer de ses études et de sa vaste correspondance en prenant le café au Trianon avec la Reine Marie-Antoinette. Plus tard au cours de son procès à Paris en 1793, Louis XVI sera notamment accusé par le tribunal révolutionnaire, d’être un accapareur de blé, de sucre et de café, et d’en avoir fait vendre d’importantes quantités à l’étranger (Londres, Hambourg).

    Le café et le sucre semblent aussi importants aux autorités révolutionnaires que les nourricières céréales. Il restait toutefois suffisamment de café pour qu’un mémoire, rédigé à l’initiative de Fouquier-Tinville, énumère le coût des dépenses de la veuve Capet et en particulier ses soixante quatorze jours de café pour déjeuner à la conciergerie.

    Doit-on évoquer un simple effet de mode ? Par delà les accélérations de l’histoire, un véritable mouvement de civilisation a émergé à Versailles, qui perdure jusqu’à nous.

    Au siècle des Lumières, les médecins du palais, confèrent toujours des vertus thérapeutiques à la boisson. Ainsi, se félicitent-ils que le Dauphin Louis (Fils de Louis XV, père de Louis XVI) : « conservoit du goût pour le café, lors de sa fatale maladie. »

     

    Le déjeuner, sous l’ancien régime, se disait en parlant du « petit déjeuner », le repas de midi, « le dîner », le repas du soir, « le souper »

     

    Chez mes grands-parents, (Guadeloupe) nous avions du café, nous le cueillions, nous le faisions sécher, puis griller, avant de pouvoir le consommer, c’était une affaire qui durait… longtemps. J’en ai gardé un souvenir émouvant et chaque fois que je passe devant un  torréfacteur, (il y en a de moins en moins avec les dosettes Nespresso, et autres), je remonte le temps, en dégustant le parfum du café frais grillé…

    Liviaaugustae


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    Histoire

    Milon de Crotone de Pierre Puget (1671-1682)

    (Musée du Louvre)

     

    MILON DE CROTONE

    Cet athlète légendaire originaire de Crotone, colonie grec de l’Italie méridionale, voulut défier son âge et tester sa force en fendant de sa main un tronc d’arbre. Celle-ci resta coincée dans le tronc et il fut dévoré par les loups.

    «Le loup, fût remplacé par un lion,  Louis XIV, jugeant que le lion était un animal plus noble que le loup ! »


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    Histoire

    Louis XVI reçoit les hommages de l’ordre du Saint Esprit à Reims,

    (13 juin 1775)

    L’ORDRE DU SAINT ESPRIT

     

    En 1574, Henri III devient Roi de France sous les plus mauvais hospices. Les guerres de religion déchirent le royaume, l’Etat protestant grandit dangereusement alors que l’impétueux Duc de Guise s’affirme comme chef de file des catholiques, menaçant l’autorité royale.

    En 1578, pour renforcer ses liens avec la haute noblesse catholique, Henri III décide la création de l’ordre et milice du Saint Esprit dont il est fait grand maître. L’ordre de Saint Michel, fondé un siècle auparavant par le Roi Louis XII, a perdu de sa splendeur et de son prestige tant il a été décerné. L’ordre du Saint Esprit, choisi comme patron par Henri III devenu Roi le jour de la Pentecôte, se fait alors l’instrument des desseins politiques et religieux des souverains successifs : asseoir la foi catholique et affermir l’autorité de la couronne.

    L’ordre est réservé à cent chevaliers catholiques : quatre-vingt sept laïcs, neuf ecclésiastiques et quatre grands officiers. Elus par leurs pairs, mais souvent choisis par le Roi, ils sont âgés de 35 ans pour les nobles français et 25 ans pour les princes étrangers de sang français. Ne sont pas concernés les enfants de France qui reçoivent la plaque et le cordon bleu dès leur naissance et deviennent chevaliers après leur première communion. Afin de conserver le prestige de l’institution, tous doivent fournir des preuves de hauts lignages remontant au moins à trois générations. Le Roi peut lever des emprunts et possède toute autorité au sein de ce cercle dévoué, puissant et très confidentiel.

    Louis XVI, paré de l’habit de cérémonie, tient les derniers chapitres de l’ancien régime aux tuileries. En 1791, les ordres de chevaleries sont abolis et la convention fait fondre leurs insignes. Rétabli par Louis XVIII qui le décerne à Alexandre premier de Russie ou encore au Duc de Wellington vainqueur à Waterloo, l’ordre disparaît définitivement avec l’avènement de Louis-Philippe en 1830.

    Une partie du trésor de l’ordre du Saint Esprit est toujours conservé au Musée du Louvre (la révolution étant passée par là aussi).


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    Histoire

    Portrait de Bussy-Rabutin.

     

    BLASPHEMES ET CHATIMENTS…

     

    Bussy-Rabutin avait tout pour réussir à la Cour. Ce grand seigneur devint un lieutenant du Roi au terme d’une brillante carrière militaire et fut élue en 1665 à l’Académie Française.

    Mais son impertinence littéraire et ses blasphèmes durant les fêtes de Pâques 1659, où il parodie avec quelques seigneurs, dont le Duc de Vivonne, la liturgie Pascale. Bussy s’y livre aussi à la débauche, on y baptise des cuisses de grenouilles, on y fabrique quelques mauvais couplets que tout Paris fredonne bientôt,  comme autant d’insultes au Roi, à la Reine Mère, et à Mazarin.

    Dix ans plus tôt l’affaire eut été enterrée sous les rires, mais en ces lendemains de fronde, c’est inadmissible. Vivonne perd la faveur du Roi et Bussy est exilé une première fois en 1659. Quatre mois plus tard il rentre à Paris, se sentant surveillé, il est bien décidé à ne lire qu’en petit comité son dernier pamphlet contre le Roi : « l’histoire amoureuse des Gaules ».

    Le Roi d’abord s’en amuse, mais Bussy abuse, et le voilà expédié à son pourpoint de pierre, comme il nomme la Bastille. On l’autorise à se retirer définitivement sur ses terres en Bourgogne, il n’en bouge plus jusqu’à sa mort en 1693.

    « Le Mazarin est bien lassé

    De f… un c… si bas percé

    Qui sent si fort le faguena

    Alléluia !

    (Le faguena : odeur fade, pourrie, corrompue, comme la senteur d’un pied d’un messager, d’un hôpital etc…)

    Cet alléluia, est une allusion aux amours supposés de Mazarin et d’Anne d’Autriche.


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