•  

     

     

     

     

     

    C’EST LE PLUS DIFFICILE METIER DU MONDE…

     

     

    Comment ne pas s’étonner que devant les guichets du pôle emploi présidentiel se pressent tant de demandeurs sans références valable alors qu’il s’agit du métier le plus difficile du monde ?

    Quelqu’un qui se présente comme « normal » peut-il prétendre à une magistrature suprême qui, depuis l’élection au suffrage universel, échoit surtout à des monstres sacrés ? Suffit-il de disposer d’une expérience de député ou de sénateur, voir de juge pour faire l’affaire ? On en doute. Car le poste exige autant de compétences que de dossiers différents sur lesquels il commande de se pencher, beaucoup de cœur et pas mal d’ingratitude, cette qualité essentielle des hommes d’Etat, de la diplomatie et de l’autorité en veillant à ce que la main de fer ne troue jamais le gant de velours, du panache et de la simplicité. A la fois intellectuel et funambule, coureur de fond et jongleur de mots, chef des Armées et dépourvu d’uniforme, le numéro un doit être capable de prononcer plusieurs discours dans une même journée, de répondre sans notes et avec chiffres incontestables à l’appui aux questions les plus pointues, de sauter dans un avion alors qu’il avait prévu un diner de famille, d’être réveillé en pleine nuit par le ministre de l’intérieur, de sacrifier ses week-ends pour participer, sans connaître de langues étrangères, à des réunions internationales, de continuer à comprendre la base alors qu’il ne l’observe plus que depuis le sommet, de recevoir des solliciteurs avec urbanité mais sans leur accorder de subvention, d’embrasser des marmots, la reine du muguet, des souverains africains, d’accepter des omoplates des gardes du corps comme ligne d’horizon, de lire chaque matin sans s’énerver tant de calomnies qu’il n’aurait pas assez de toute la journée pour les démentir, de ne pouvoir susurrer le moindre propos à des ministres ou à des visiteurs sans les découvrir le lendemain dans le canard enchaîné, de cacher sa famille et ses menus, d’aller prendre ses vacances à Souzy-la-Briche ou à Brégançon, de serrer des mains sans visage, d’affronter des visages sans mains, de faire contre mauvais sondages bon cœur, de diner froid parce qu’il n’a pas pu s’éclipser tout de suite après une apparition au journal de vingt heures. Sans oublier de conserver son calme et sa réactivité, de garder son sourire et son sérieux ainsi que retrouver sa joie de vivre après chaque douloureux épisode. Bref, d’être vingt-quatre heures sur vingt-quatre un père de la Nation qui n’a plus le temps de voir ses propres enfants.

    Et tout cela en échange d’un CDD de cinq ans, une seule fois renouvelable et, alors qu’on dirige un pays de 65000 d’habitants, pour le salaire d’un patron de PME.

    Philippe Bouvard

    Extrait de : Figaro Magasine.

     

     

     

     

     

     

     

     


    votre commentaire
  •  
     
     
     
     
    N’AYANT PAS DEMERITE, JE REFUSE D’ETRE CULPABILISER…
     
     
    Je ne suis pas un héritier. Je n’ai jamais disposé d’un franc, puis d’un euro que je n’ai gagné à la salive de ma langue ou à l’encre de mon stylo. Je profite d’une aisance qu’il ne m’est possible de sauvegarder qu’en continuant à travailler à 82 ans, dix heures par jour et 365 jours par an.
    J’ai élevé de mon mieux mes enfants. J’aide mes petits-enfants à poursuivre les études qui n’ont pas été à ma portée. J’ai toujours payé mes impôts sans un seul jour de retard et sans un mot de remerciement.
    J’ai financé des porte-avions qu’on ne pas admis à visiter, des bâtiments officiels à l’inauguration desquels on a omit de me convier.
    Et ne voilà-t-il pas qu’un énarque, entretenu depuis sa majorité par les contribuables, voudrait me faire honte de ce que je gagne avant de me déposséder de ce qui a échappé à la triple érosion du fisc, de l’inflation et des emplettes inutiles !
    Je suis un créateur et un mainteneur d’emplois. Je fais vivre des proches dont certains m’accompagnent depuis plus de trente ans et que le candidat socialiste (puisque c’est de lui qu’il s’agit) projette implicitement de diriger vers les Assedic. Hors, en quoi ai-je démérité ? Ai-je volé quelque chose à quelqu’un ? N’ai-je pas donné au fur et à mesure que je recevais, persuadé que la dépense constituait le plus efficace acte social ? J’ai perçu quelques heures supplémentaires mais aucune subvention. Je n’ai touché d’autre argent publique que la maigre solde de sous-officier durant mes quinze mois de service militaire. Je n’ai jamais bamboché aux frais d’une République qui examine à la loupe les additions des restaurants de ses dignitaires mais qui continue à les régler. Je n’ai pas fréquenté de paradis fiscaux. On chercherait en vain la plus petite niche chez moi depuis que j’ai cessé d’avoir des chiens. Une seule fois je me suis délocalisé dans le cadre de la loi Pons à la coûteuse faveur d’un investissement hôtelier dans les DOM TOM qui m’a fait perdre 100% de ma mise. A la distribution des bonus, des stock-options et des dividendes, j’ai toujours été oublié.
    Mon casier judiciaire est vierge. Mon courage est intact. Je ne suis pas un damné de la terre. Mais je ne suis pas non plus un profiteur ou un esclavagiste.
    Je ne suis le protégé de personne sauf celui du public auquel je dois la longueur de mon parcours.
    J’ai mes opinions mais je n’ai jamais adhéré qu’au parti des amoureux de la France.
    J’ai versé à la collectivité d’avantage que je n’en ai reçu : pas un jour de chômage et une seule nuit d’hospitalisation en six décennies.
    Je me situe sans honte mais sans fierté excessive dans cette classe moyenne qu’on souhaite faire disparaître en nivelant notre société par le bas.
    Je refuse autant d’être culpabilisé par un politicien (qui voudrait qu’on prenne son inexpérience pour de la normalité) que la France accorde sa confiance à un homme que l’Europe prive de la sienne et qui, bien qu’ambitionnant de devenir le gardien de la constitution, ne paraît pas s’être préoccupé de la constitutionnalité de ses propositions. Quand à moi, j’aurai nourri des enfants, construit des maisons, planté des arbres.
    Mission accomplie.
    Philippe BOUVARD
    Extrait de : Figaro Magasine.
     
     
     
     
     
    numérisation0001Plafond de la Chapelle Sixtine, par Michel-Ange.
     
    Adam et Eve chassé du Paradis Terrestre.
     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     


    votre commentaire
  •  

     

     

     

     

     

     

    PETIT LEXIQUE…

     

    JOURNALISTES : Briseurs de belles carrières, saboteurs de bonnes réputations, pourfendeurs de généreux programmes mandatés par leur inaptitude à exercer  d’autres professions, vraiment libérales.

     

     

    MINISTRES : Ceux du culte doivent remercier Dieu de ne jamais faire les frais d’une alternance ou d’un remaniement.

     

    NOTATIONS : Brimades réservées aux Etats depuis que les écoliers et les professeurs ne les supportent plus.

     

    NUCLEAIRE : Energie qui alimente les écolos.

     

    PRESSE : Comme son nom l’indique, traite l’actualité comme un citron sans se préoccuper des pépins.

     

    SIGNATURES (collecte des) : Bizutage des candidats à l’Elysée remplaçant la course en sac des anciens collèges.

     

    SONDAGES : Prises de températures du corps électoral si fréquentes qu’on n’a plus le temps de ranger le thermomètre.

     

    Philippe BOUVARD

    Extrait de : Figaro Magasine

     

     

     

     

     

     

     

     

     


    votre commentaire
  •  

     

     

     

     

     

     

     

     

     

    numérisation0002Un bar aux Folies Bergère (détail), par E. Manet (1881-1882)

    (Courtauld Institute Galleries Londres)

     

     

     

    NE SORTEZ PLUS LE SOIR SANS VOTRE BONUS CULTUREL !

     

    BOURSE : Affirmez en évoquant les « indignés de Wall Street » que le capitalisme, honteux chez nous depuis 1981, est en train de s’écrouler un peu partout . Assurez que vous attendez avec impatience la disparition de l’argent et le retour du bon vieux troc.

     

    CHANSONS : Remarquez qu’on ne doit pas connaître plus de deux cent mots pour en écrire une et encore moins pour la fredonner.

     

    HUMANITES : Imputez leur disparition des programmes scolaires à la mauvaise gestion de la Grèce de Papandréou et à la décadence de la Rome de Berlusconi.

     

    LEON BLUM : Rangez sa vaisselle d’or sur le même rayon que les diamants de Giscard.

     

    PRESIDENTIELLE : Prévoyez qu’avant de faire, dans sept mois, un heureux et des déçus, la campagne électorale fera beaucoup de morts.

     

    SPINOZA : Précisez négligemment qu’avant de ciseler le « traité théologico-politique », il polissait les verres des lunettes.

     

    SADI CARNOT : Exposez comment il fut définitivement refroidi pour avoir, à cause de la chaleur,  refusé d’enfiler son gilet pare-balles.

     

    STAVISKY : Soutenez que « Monsieur Alexandre » est le seul suicidé à s’être tiré deux balles dans la tête. Rapprochez l’anecdote du poêle défectueux chez Zola.

    Philippe BOUVARD : extrait du Figaro Magasine.

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     


    votre commentaire
  •  
     
     
     
     
     
    Pour les plus de 50 ans

    Un petit poème à la manière de Ronsard…
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
    numérisation0001
    « Cueillez, cueillez, si le pouvez… (Détail)
     
    (J.W. Waterhouse)
     



     
    Mignonne, allons voir si l'arthrose

    Qui ce matin tant m'ankylose
    Depuis qu'a sonné mon réveil
    Pour clore une nuit de sommeil
    Aura perdu de sa vigueur
    Après un footing d'un quart d'heure.

    Las ! Voyez comme sont les choses,
    Il faudrait que je me repose.

    Mes maux, loin de se calmer

    Las, las, ne cessent d'empirer.

    Ô vraiment, marâtre nature

    Avec l'âge la douleur perdure !

    Donc, si vous m'en croyez, mignonne,
    Tandis que votre âge fleuronne
    En sa plus verte nouveauté
    Avant que ne ternisse votre beauté,

    Pour assouvir toutes envies

    Cueillez dès aujourd'hui les roses de la vie
     
     Yves-José
     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     


    votre commentaire


    Suivre le flux RSS des articles de cette rubrique
    Suivre le flux RSS des commentaires de cette rubrique