• Le goût des mots...

     

     

     

     

    Fier comme Artaban…

     

     

     

    Qui est Artaban duquel est née cette locution française ?

    Elle est née de la plume d’un auteur, que plus personne ne lit : Gautier de Costes de la Calprenède (1610-1663), dans une épopée en douze volumes intitulés Cléopâtre. Comme on le devine Artaban, est imbu de sa personne et la modestie n’est pas sa qualité principale.

    Le romancier s’est-il inspiré d’un capitaine de Xerxès, au destin tragique, qui porta réellement ce nom ?

     

     

    Un regard sur l’auteur de Cléopâtre…

     

     

     

    Le goût des mots...

    Gautier de Costes de la Calprenède.

     

    Gautier de Costes de la Calprenède, de Toulgou et de Valmy (communément appelé  La Calprenède), né au château de Toulgou à Salignac en 1609 et  mort aux Andelys en1663, est un écrivain et dramaturge français.

    Ses saillies casgonnes, la gaieté de son humeur et sa manière piquante de raconter, acquièrent bientôt une certaine réputation à la Calprenède. Titon du Tillet raconte qu’ayant composé et vendu fort bien un roman intitulé Syvandre, il se fit taillé un costume très bizarre, lorsqu’on lui demande de quelle étoffe est fait son habit, il répond : « il est en sylvandre ».

    Le père Niceron a confirmé que lorsque le cadet gascon était de service au château, il débitait et contait des histoires si amusantes que les dames de la cour et même les dames de la reine négligeaient leur service pour l’écouter. Un jour l a reine Anne d’Autriche se plaignant à ces femmes de ce qu’elles étaient toujours en retard, elles répondirent à sa Majesté qu’il y avait un jeune homme dans le première salle de ses appartements qui contait les histoires les plus drôles du monde et qu’on ne pouvait s’empêcher de l’écouter, ce qui aiguisa la curiosité de la reine, elle alla donc l’écouter et en fut si satisfaite qu’elle lui donna une pension.

    En faveur auprès de la reine, La Calprenède ne tarde pas à l’être auprès du roi, qui l’admet en 1650 au nombre des gentilshommes ordinaires de sa chambre. […]

    Bien que les ouvrages de La Calprenède soient tombés dans l’oubli aujourd’hui, il est l’un des auteurs les plus féconds et le plus lut de son époque, et acquit une grande célébrité pour son œuvre romanesque.

    On peut lui reprocher une prolixité qui rend ennuyeuse la lecture de ses romans, et surtout d’avoir fait parler ses personnages suivant leur rang et leur caractère.

    C’est le défaut dont l’a accusé Boileau et Mme de Sévigné a également dit que : « Le style de La Calprenède est maudit en mille endroits ; de grandes périodes de romans, de méchants mots. »

    Malgré ces jugements sévères, La Calprenède s’est distingué, nonobstant son style, des autres romanciers du XVIIe siècle, par une imagination féconde et brillante, et l’élévation de son caractère passe souvent dans ses écrits.

    Tout en blâmant leur exagération, Boileau rendit, en quelque sorte, justice à l’énergie des sentiments de La Calprenède, à propos de ce roman :

    « Souvent, sans y penser, un écrivain qui s’aime

    Forme tous ses héros semblable à lui-même

    Tout à l’humeur gasconne en un autre gascon

    Calprenède et Juba parlent du même ton. »

    (L’Art poétique, chant III)

     

    Rendons à la Calprenède ce qui lui appartient, il a laissé à la postérité cette locution française, que nous continuons à employer,  ce pauvre Mr de La Calprenède n’est plus tellement fier, puisque totalement oublié…

    Nous sommes fiers comme l’Artaban, de Mr de La Calprenède et nous le remercions d’être français !

     liviaaugustae

     


  • Commentaires

    1
    Mardi 13 Janvier 2015 à 07:24

    il est vrai que l'on emploi ds mots sans bien savoir leur véritable signification....passe une bien douce journée et merci de ces explications

    2
    Mardi 13 Janvier 2015 à 08:25

    Merci  !  J'ignorais  totalement l'existence de ce monsieur et le pourquoi de cette expression

    3
    Mardi 13 Janvier 2015 à 09:28
    ÔvÔ lili ÔvÔ

    Merci de m'avoir appris l'origine de cette expression. 

    Je vais pouvoir expliquer sa signification en société  ha ha  et j'en serai fière comme Artaban !  happy

    gros bisous ensoleillés

    4
    Mardi 13 Janvier 2015 à 10:26

    Bonjour moqueplet,

    En effet, ce "fier comme Artaban" on le dit assez souvent, je ne connaissais pas non plu cet auteur...passe une belle journée

    5
    Mardi 13 Janvier 2015 à 10:28

    Merci gazou, comme toi j'ignorai complètement l'existence de cet auteur, qui avait pourtant en son temps beaucoup de lecteurs.

    6
    Mardi 13 Janvier 2015 à 10:30

    Bonjour lili,

    J'ai déjà moi aussi "fière comme Artaban" expliquée à mon entourage d'où vient cette expression, mais... à part deux personnes, cela n'a pas tellement intéressé!

    Aujourd'hui, je t'envoie des bisous tout mouillés, il pleut!

    7
    Mardi 13 Janvier 2015 à 12:24

    Peut-on écrire Fière comme Artaban !

    Vous le mériteriez !

    Jean-Claude

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    8
    Mardi 13 Janvier 2015 à 13:59

    Merci Jean-Claude, c'est très sympa!

     

    9
    Mardi 13 Janvier 2015 à 18:47

    Merci Livia pour cette découverte je ne connaissais pas cet auteur

    10
    Mardi 13 Janvier 2015 à 18:54
    Cigalette 106

    Bonne soirée a demain

    11
    Mardi 13 Janvier 2015 à 18:56

    Bonsoir Old Nut

    C'est un auteur complètement tombé dans l'oubli, dont jignorai l'existence, je ne pense pas qu'il existent encore des eoeuvres de lui  aujourd'hui, sauf à la BN.

    12
    Mardi 13 Janvier 2015 à 18:56

    Bonne soirée à toi aussi et à demain Cigalette

    13
    Mardi 13 Janvier 2015 à 21:33
    erato:

    J'aime beaucoup connaitre l'origine des expressions.

    Je ne connaissais pas cet auteur  ni l'origine de cette expression.

    Très intéressant , merci Livia , tu as dû bien chercher ta documentation.

    Douce soirée, bises Livia

    14
    Mardi 13 Janvier 2015 à 22:52

    Bonsoir erato,

    L'origine des mots est très intéressante, parfois amusante. J'ai en effet fait des recherches sur Gautier de Costes de La Calprenède, que je ne connaissais absolument pas (comme quoi, la gloire est très éphémère pour certains).

    Douce soirée et bises erato

    15
    Jeudi 15 Janvier 2015 à 18:24
    Aude terrienne

    n long article documenté, je me sens moins idiote tout à coup, merci !

    16
    Jeudi 15 Janvier 2015 à 20:57

    Bonsoir Aude,

    Alors tant mieux,  j'apprends beaucoup aussi avec mon blog...Et comme toi, je e sens moins sotte

    17
    Dimanche 18 Janvier 2015 à 20:52

    Je ne connaissais pars l'origine de cette expression, que Coluche avait transformé en "fier comme un bar-tabac". Bisous

    18
    Dimanche 18 Janvier 2015 à 21:04

    Bonsoir écureuil bleu,

    Je ne savais pas que Coluche y avait touché, c'est comme cela que la langue se perdquand on la déconstruit... Bisous

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