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Le phénix...
Phénix, cet oiseau fabuleux, qui renaît indéfiniment de ses cendres fit beaucoup rêver autrefois, Jean-Pierre Claris de Florian, poète du XIIIe siècle, en a fait un joli poème.
Ce XIIIe siècle naquit sous les lumières et finit à l'ombre de la guillotine, notre poète qui était noble, fut jeté en prison sur ordre de Robespierre et n'en sortit qu'à la mort de ce dernier.
Livia
Le phénix en feu
(image internet)
Le phénix
Le phénix, venant d'Arabie,
Dans nos bois parut un beau jour :
Grand bruit chez les oiseaux ; leur troupe réunie
Vole pour lui faire sa cour.
Chacun l'observe, l'examine ;
Son plumage, sa voix, son chant mélodieux,
Tout est beauté, grâce divine,
Tout charme l'oreille et les yeux.
Pour la première fois on vit céder l'envie
Au besoin de louer et d'aimer son vainqueur.
Le rossignol disait : jamais tant de douceur
N'enchanta mon âme ravie.
Jamais, disait le paon, de plus belles couleurs
N'ont eu cet éclat que j'admire ;
Il éblouit mes yeux et toujours les attire.
Les autres répétaient ces éloges flatteurs,
Vantaient le privilège unique
De ce roi des oiseaux, de cet enfant du ciel,
Qui, vieux, sur un bûcher de cèdre aromatique,
Se consume lui-même, et renaît immortel.
Pendant tous ces discours la seule tourterelle
Sans rien dire fit un soupir.
Son époux, la poussant de l'aile,
Lui demande d'où peut venir
Sa rêverie et sa tristesse :
De cet heureux oiseau désires-tu le sort ?
- Moi ! Mon ami, je le plains fort ;
Il est le seul de son espèce.Jean-Pierre Claris de Florian
Un mot sur le poète
Jean-Pierre Claris de Florian
Jean-Pierre Claris de Florian, né à Sauve le 6 mars 1755 et mort à Sceaux le 13 septembre 1794, est u auteur dramatique, romancier, poète et fabuliste français. [...]
En 1792, Florian publie un recueil de cent fables réparties en cinq livres, auxquelles s’ajouteront 12 fables publiées à titre posthume. Ce sera son principal titre de gloire et la raison de sa survie littéraire. Ses fables sont unanimement considérées comme les meilleures après celles de Jean de La Fontaine, mais Florian était conscient de ne pas pouvoir rivaliser avec le « divin » La Fontaine et, dans son avant-propos, il se justifie de s'être malgré tout essayé au genre des fables, car « beaucoup de places infiniment au-dessous de la sienne [La Fontaine] sont encore très belles. » Il s'intéresse surtout au jeu de l'allégorie, comme le montre la fable qu'il place en tête de son recueil (voir illustration ci-jointe). Au lieu d'oppositions tranchées et irréconciliables entre les personnages, il recherche les dénouements heureux et les compromis.
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Commentaires
Un très beau poème, et un poète qui a su faire comme le Phénix, en renaissant de ses cendres, puisque nous ne l'avons pas oublié.
Bises et bon début de semaine
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Lundi 25 Novembre 2019 à 14:39
Bonjour Zaza,
Les poèmes de Jean-Pierre Claris sont tous magnifiques.
Bises et belle journée
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Bonjour Chantal. Je découvre avec plaisir cette belle fable dont j'aime la morale et ce fabuliste que je ne connaissais pas (ou avait oublié). Bonne journée et bisous
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Lundi 25 Novembre 2019 à 14:40
Bonjour Brigitte,
J'ai été ravie de le découvrir, je ne le connaissais pas du tout mais ses fables et poème sont magnifiques.
Bisous et belle journée
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C'est une découverte pour moi, c'est très joli
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Lundi 25 Novembre 2019 à 21:04
Merci Christian,
Bonne soirée
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Je te souhaite une bonne journée
Merci Cigalette et bonne journée à toi aussi