• Les destinées...

     

     

     

     

    Les trois Parques

     

    Elihu Vedder

     

    Les destinées

     

    Depuis le premier jour de la création,


    Les pieds lourds et puissants de chaque Destinée


    Pesaient sur chaque tête et sur toute action.

     



    Chaque front se courbait et traçait sa journée,


    Comme le front d'un bœuf creuse un sillon profond


    Sans dépasser la pierre où sa ligne est bornée.

     



    Ces froides déités liaient le joug de plomb


    Sur le crâne et les yeux des Hommes leurs esclaves,


    Tous errant, sans étoile, en un désert sans fond ;

     



    Levant avec effort leurs pieds chargés d'entraves ;


    Suivant le doigt d'airain dans le cercle fatal

    ,
    Le doigt des Volontés inflexibles et graves.

     



    Tristes divinités du monde oriental,


    Femmes au voile blanc, immuables statues,


    Elles nous écrasaient de leur poids colossal.

     



    Comme un vol de vautours sur le sol abattues,


    Dans un ordre éternel, toujours en nombre égal


    Aux têtes des mortels sur la terre épandues,

     

     

    Elles avaient posé leur ongle sans pitié


    Sur les cheveux dressés des races éperdues,


    Traînant la femme en pleurs et l'homme humilié.

     



    Un soir il arriva que l'antique planète


    Secoua sa poussière. - Il se fit un grand cri :


    " Le Sauveur est venu, voici le jeune athlète,



    " Il a le front sanglant et le côté meurtri,


    " Mais la Fatalité meurt au pied du Prophète,


    " La Croix monte et s'étend sur nous comme un abri ! "

     



    Avant l'heure où, jadis, ces choses arrivèrent,


    Tout Homme allait courbé, le front pâle et flétri.


    Quand ce cri fut jeté, tous ils se relevèrent.

     



    Détachant les nœuds lourds du joug de plomb du Sort,


    Toutes les Nations à la fois s'écrièrent :


    " O Seigneur ! est-il vrai ? le Destin est-il mort ? "

     



    Et l'on vit remonter vers le ciel, par volées,


    Les filles du Destin, ouvrant avec effort


    Leurs ongles qui pressaient nos races désolées ;

     



    Sous leur robe aux longs plis voilant leurs pieds d'airain,


    Leur main inexorable et leur face inflexible ;


    Montant avec lenteur en innombrable essaim,

     



    D'un vol inaperçu, sans ailes, insensible,


    Comme apparaît au soir, vers l'horizon lointain,


    D'un nuage orageux l'ascension paisible. […]

     

     

    Alfred de Vigny

     



     



     

    Las Alfred ! Si tu revenais, tu verrai aussitôt

     

    Que rien n'a changé sous le ciel pâle et froid!

     

    L'homme a tué Dieu !

     

    Le veau d'or est debout.

     

    Mais en tuant Dieu,

     

    L'homme s'est tué lui-même !

     

    Livia

     


  • Commentaires

    1
    Lundi 9 Décembre 2019 à 06:46

    journées calme ce week-end, le marché de Noël a été pratiquement nul.....mais pas grave on fera mieux la prochaine fois si il y en a une....passe un doux début de semaine

      • Lundi 9 Décembre 2019 à 09:45

        Bonjour Monique,

        C'est dommage, tes cartes sont si belles!

        Belle journée

    2
    Lundi 9 Décembre 2019 à 08:23

    Un joli poème d'Alfred de Vigny, merci Livia.

    Bises et bon début de semaine

      • Lundi 9 Décembre 2019 à 09:46

        Bonjour Zaza,

        Ravie de te retrouver, j'espère que tu es en pleine forme!

        Bises et belle journée

    3
    Lundi 9 Décembre 2019 à 13:19
    Féelaure

    Bon début de semaine Livia et merci pour ce partage

    Bises

      • Lundi 9 Décembre 2019 à 14:37

        Merci Laure,

        Bises et belle semaine à toi aussi

    4
    Lundi 9 Décembre 2019 à 13:43

    Bonjour Chantal. C'est un joli poème sur les Destinées. Bisous

      • Lundi 9 Décembre 2019 à 14:38

        Bonjour Brigitte,

        Quand c'est signé Musset on n'est jamais déçu!

        Bisous et belle journée

    5
    Lundi 9 Décembre 2019 à 15:36

    j'avais cru comprendre que c'était Alfred de Vigny et non Musset ?

    bonne fin de journée 

      • Lundi 9 Décembre 2019 à 17:19

        Et tu as raison Framboise, je me suis trompée d'Alfred et j'en suis fort  désolée , cela n'aurait pas du être!

        Bonne soirée

    6
    Lundi 9 Décembre 2019 à 19:33

    L'homme de changera pas dans l'histoire

    c'est très bien ce poème

      • Lundi 9 Décembre 2019 à 23:55

        Bonsoir Christian,

        Il faut quand même espérer, que ce monde là prendra fin, et que nous retrouverons la joie un jour!

        Bonne nuit

      • Mardi 10 Décembre 2019 à 18:55

        Comme la violence va dans les réseaux sociaux, j'ai peur pour la suite. je n'espère plus rien moi. 

      • Mardi 10 Décembre 2019 à 20:52

        Espérons qu'ils feront la trêve de Noël!

    7
    Lundi 9 Décembre 2019 à 21:03

    Il est agréable à lire ce poème 

    Merci 

    Bonne soirée 

     

      • Lundi 9 Décembre 2019 à 23:56

        Je suis ravie Rose, que ce poème t'ai plu, je l'aime particulièrement.

        Bonne nuit

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    8
    Lundi 9 Décembre 2019 à 21:42
    Couleur-Parenthèse

    Très beau et le texte et la peinture! Mais si Livia la guérison de notre humanité est en marche puisqu'Il est Ressuscité!!! Alléluia! Encourageons-nous dans la foi au Fils de Dieu et prions plus que jamais! money

      • Mardi 10 Décembre 2019 à 00:00

        Bonsoir Laure,

        C'est un poème que j'avais appris autrefois, quand nous avions avec mes cousins créé une compagnie théâtrale, j'avais beaucoup aimé le réciter et j'avais fait pleurer la salle entière, y compris moi...

        Noël est un temps d'espérance et d'espoir, il faut donc espérer que cette Naissance apporte une fois de plus dans le monde entier, la paix même si elle est de courte durée et l'Espoir!

         

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