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    La lune éclairait la nuit de ce dimanche 9 octobre.

     

    Et de ses rayons,

     

    Tombait goutte à goutte un noir poison,

     

    Qui éradiquait le sommeil...

     

    Livia

     

     

    Pleine lune au-dessus des arbres...
    (image pixabay)

     

     

     

    Clair de Lune

     

    Lune mellifluente aux lèvres des déments
    Les vergers et les bourgs cette nuit sont gourmands
    Les astres assez bien figurent les abeilles
    De ce miel lumineux qui dégoutte des treilles
    Car voici que tout doux et leur tombant du ciel
    Chaque rayon de lune est un rayon de miel
    Or caché je conçois la très douce aventure
    J’ai peur du dard de feu de cette abeille *Arcture
    Qui posa dans mes mains des rayons décevants
    Et prit son miel lunaire à la rose des vents

     

    Guillaume Apollinaire

     



     

    *Arcture : Terme d'astronomie. Étoile fixe de la première grandeur, située dans la constellation du Bouvier, à la queue de la Grande Ourse.

     


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    Un Jurançon...

     

    La vigne au jardin de mes vacances à Saint-Avé

     

     

     

     

     

    Un Jurançon 93

     

    Un Jurançon 93
    Aux couleurs du maïs,
    Et ma mie, et l'air du pays :
    Que mon cœur était aise.

    Ah, les vignes de Jurançon,
    Se sont-elles fanées,
    Comme ont fait mes belles années,
    Et mon bel échanson ?

    Dessous les tonnelles fleuries
    Ne reviendrez-vous point
    A l'heure où Pau blanchit au loin
    Par-delà les prairies ?

     

    Paul-Jean Toulet

     


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    La chambre des souvenirs...

    (Image pixabay)

     

     

     

     

     

    Aimez-vous le passé

     

    Aimez-vous le passé
    Et rêver d'histoires
    Évocatoires
    Aux contours effacés ?

    Les vieilles chambres
    Veuves de pas
    Qui sentent tout bas
    L'iris et l'ambre ;

    La pâleur des portraits,
    Les reliques usées
    Que des morts ont baisées,
    Chère, je voudrais

    Qu'elles vous soient chères,
    Et vous parlent un peu
    D'un cœur poussiéreux
    Et plein de mystère.

     

     

     

    Paul-Jean Toulet

     

     

     

     

     

    Je dois avouer que j'aime passionnément le passé.

     

    Comme on a oublié toutes les petites misères infligées en ce temps-là, on peut rêver en caressant les joies qui sont restées au fond de notre mémoire et les déguster à nouveau.

     

    Livia

     

     

     

     


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    Le Christ dans la tempête sur le lac de Galilée

     

    Rembrandt

     

     

     

     

     

    Pleine nuit

     

    Tandis que la Nuit monte ainsi qu'une marée
    Sur les grèves du ciel silencieusement,
    Emplis tes yeux profonds de sa splendeur sacrée
    Et ton cœur orageux de son apaisement
    Déjà, comme une nef, le croissant de la lune
    Tend sa voile de nacre et fend l'air aplani ;
    Tous ces astres, là-haut, ce sont les feux de hune
    Des escadres de l'Infini.

    Ô signaux lumineux des étoiles filantes !
    Non, non, vous n'êtes pas un assemblage vain,
    Météores rayant le front des nuits brûlantes,
    Fulgurants radios du navarque divin.

    Comme au temps où son geste enchaînait la rafale,
    Nos yeux, si l'Au-Delà s'ouvrait à leur regard.
    Verraient, sur le tillac de la barque amirale,
    Jésus assis au banc de quart.

     

    Charles Le Goffic

     

     


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    Couchant marin à la Baule...

     

    (Photo de ma petite fille)

     


     

    Sur la dune

     

    Couchants marins, orgueil des ciels occidentaux !
    Pour mieux voir s'exalter leur lumière engloutie,
    Viens sur la dune à l'heure où rentrent les bateaux
    Et regarde le soleil d'août, sanglante hostie.
    Descendre au large des Etaux.

    De son orbe que ronge une invisible lime
    Surnage à peine un pâle dôme incarnadin.
    Et la morsure gagne encore, atteint la cime.
    Tout sombre. L'astre est mort, dirais-tu, quand soudain
    Son reflet jaillit de l'abîme

    Et, forçant les barreaux de l'humide prison,
    S'éploie en éventail au fond de l'ombre chaude,
    Comme si, par ces soirs de l'ardente saison,
    Quelque grand oiseau d'or, de pourpre et d'émeraude
    Faisait la roue à l'horizon.

     

    Charles Le Goffic

     

     


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