Quichottine m’a invité à me joindre à ceux qui écrivent pour les anthologies éphémères, et j’ai accepté avec joie cette invitation. Vous pouvez voir son blog sur le lien suivant : http://quichottine.fr/
Cette nouvelle anthologie est intitulée : Le Mariage.
Le produit de la vente du recueil ira en totalité à la fondation : Rêves.
Pour en savoir plus cliquez sur le lien ci-dessous :
http://les-anthologies-ephemeres.over-blog.com
Pacha, mon chien.
Je m’appelle Pacha, je suis le chien de Marie, vous savez bien Marie qui se marie aujourd’hui, je pensais que j’étais invité à assister à la noce, puisqu’on m’a toiletté, « une douche au jet, pas très chaude l’eau », on m’a séché, étrillé, et brossé pour lustrer mon poil. Quelqu’un a même suggéré que l’on me mette une faveur bleue autour du cou pour la circonstance, non mais, je suis un homme que diable ! Et puis… sans ménagement, on m’enferma au grenier.
Sidéré, j’étais sidéré ! Pourquoi Marie, ma Marie ne venait pas me délivrer, comme elle l’a fait moult fois depuis que nous vivons ensembles ?
Là, mon amour propre étant déjà bafoué, j’ai hurlé, pleuré, gratté à la porte. Plusieurs personnes m’ont grondé au travers de cette porte, et m’ont ordonné le silence. Mais j’ai continué à hurler.
Un déclic, la porte s’est ouverte, qui l’a ouverte ? Je n’en sais rien, et sans demander mon reste, pfutt, je me suis enfui et me suis caché, là où personne ne me trouverai, enfin je l’espérai.
Je suis resté terré un long moment. Et brusquement le silence s’est fait, un silence lourd, plus un bruit, je n’entendais plus que le vrombissement des mouches…
A pas de velours, je me suis avancé, j’ai sorti mon nez de dessous le jupon de la table… personne ! Où sont-ils donc passés ?
Maintenant, je me souviens, tout le monde en parlait : « l’église ils sont à l’église, et hop, par la fenêtre, (un peu poussif le hop), m’enfin, je suis de l’autre côté ».
Ils sont tous là, je m’approche la tête haute, les oreilles bien dressées… mais voilà que des cris résonnent : mais que vient faire ce chien ? Il ne va tout de même pas entrer dans l’église ? C’est un lieu sacré, etc… et je me suis fait jeter comme un malpropre ! Tandis que tout le monde entrait dans l’église et que la porte se refermait.
Couché dans l’herbe, derrière une haie, je refoulais mes larmes (si, si, un chien pleure, même si personne ne s’en rend compte, sauf s’il hurle), ce que je ne voulais pas, ma Marie, se fâcherait, et je ne voulais pas lui faire de peine le jour de son mariage. Je me suis rappelé l’histoire d’un « Saint François », qui paraît-il est l’ami des bêtes, alors je lui demandais un tout petit miracle, d’ouvrir la porte de l’église pour que j’assiste au mariage de Marie, « promis je resterai tout au fond de l’église, je ne ferai pas de bruit », à mon grand étonnement, la petite porte sur le côté s’entrouvrit, « merci l’ami ».
Je me suis faufilé jusqu’au fond de l’église, je me suis assis sur un carrelage glacé, « pourvu que cela ne dure pas trop longtemps, je ne voudrai pas choper des hémorroïdes » !
Il y avait de la musique, des fleurs, et ma Marie, tout de blanc vêtue, resplendissait de bonheur, dans la lumière du soleil qui inondait le chœur, où elle était agenouillée, je le voyais à son sourire, à ses yeux qui brillaient, nous nous connaissons depuis si longtemps, nous deux, enfin bref, tout le monde était heureux.
Elle m’avait confié très souvent combien elle aimait Clément, (il n’était pas à mon goût, mais Marie l’aimait), elle m’a confié tant de choses, mais ne comptez pas sur moi pour vous les dire, c’est un secret entre elle et moi.
J’avais quand même un peu le cœur gros, Clément occupait tant de place dans le cœur de Marie, est-ce que de temps à autre elle penserait à moi ?
Je suis sorti avant la fin de la cérémonie, et suis retourné me cacher sous la table juponnée, je me suis fait tout petit, personne ne pensait plus à moi, quand la fête commencerait, je sortirai d’ici, pour y participer.
La musique éclata en me faisant sursauter, les gens arrivaient, se congratulaient, riaient, les enfants courraient partout en criant. Je constatais une fois de plus combien les humains sont bruyants lorsqu’ils sont heureux. A chaque fête c’était le même cinéma, j’en avais pris mon parti depuis fort longtemps, pensez, je n’avais que 2 ou 3 mois quand les parents de Marie, m’avaient acheté et mis dans un petit panier (on m’avais déjà noué une faveur bleue autour du cou en guise de collier, ils ont de la suite dans les idées), je suis tombé amoureux de Marie et elle de moi, il n’y avait pas encore Clément à cette époque, je l’avais pour moi tout seul.
Ce fut une vie de chien… paradisiaque !
J’aventurai un œil, vite, il fallait faire mouvement, les extras passaient les plats de canapés, j’adore les canapés, et l’air de rien, je sorti sans bruit, et…patatras ! Un énergumène de serveur, se prend les pieds dans mes pattes et tombe à plat ventre avec son plateau sur lequel étaient posées des coupes pleines de champagne.
La musique stoppa net, un silence tonitruant se fit entendre, je m’aplatis le museau entre les pattes, les oreilles collées sur le cou, car le père de Marie rouge de colère s’avançait, c’était une ire violente qui allait s’abattre sur moi.
Les invités très courroucés eux aussi me montraient la porte : « Oust ! Dehors ! Ce n’est pas la place d’un chien ! »
J’étais anéanti, je tremblais que l’amour de ma vie ne me rejette aussi.
Mais, Marie retint son père par la manche, et vint vers moi, elle me prit dans ses bras, me fit un bisou sur la truffe puis me mit entre les dents un délicieux canapé.
Ouf ! Je l’avais échappé belle, j’étais sauvé, la fête pouvait commencer…
C’est une histoire presque vraie, (je l’ai un peu arrangée), car mon chien, (celui de la photo) a fait irruption dans la salle de banquet à mon mariage, et un serveur est tombé avec son plateau, papa l’a emmené manu militari et l’a enfermé ! (le chien pas le serveur)
Liviaaugustae