Le virus du même nom que cette sainte la remise en lumière !
Corona, dont le nom latin fut francisé en Couronne, également connue par le nom grec Stéphane (Stephana) ou Stéphanie (Stephania), née vers 160 en Égypte ou en Syrie et morte vers 177 est une martyre chrétienne. Elle est, dans les pays germanophones, la sainte patronne de la monnaie, des bouchers et des chasseurs de trésors. La raison pour laquelle on lui a attribué le patronage des questions d'argent est due à son nom en allemand Krone qui désigne différentes monnaies utilisées dans ces pays.
C’est peu dire que l’épidémie du coronavirus l’a mise en lumière. Sainte Corona, cette martyre chrétienne du IIe siècle était largement méconnue il y a encore quelques semaines. Depuis l’apparition de la pandémie, plusieurs articles de presse ont avancé une rumeur un peu trop parfaite pour y croire : de tout temps, son intercession aurait été demandée contre les épidémies. Pourtant, rien ne permet de confirmer une telle coïncidence. Il est en revanche certain que cette sainte a bel et bien existé, probablement en Syrie, vers 170 après Jésus-Christ. La légende raconte que l’empereur de l’époque, Marc Aurèle, l’a faite écarteler entre deux palmiers. Sa faute ? La jeune femme de 16 ans continuait de confesser sa foi chrétienne et protestait contre le martyr de saint Victor.
Le martyr de Saint Victor et de Sainte Corona
Vers le IXe ou Xe siècle, des pèlerins auraient rapporté des reliques des deux saints en Italie. Une basilique, qui existe toujours aujourd’hui, leur est alors dédiée à Anzù, dans le nord du pays. À défaut d’être invoquée contre les épidémies, il semble que sainte Corona soit généralement sollicitée pour des problèmes d’argent, en particulier par les chasseurs de trésors. Elle protège également des esprits mauvais. Elle est fêtée chaque année le 14 mai.
Lors de l’une de ses campagnes en Italie au Xe siècle, le roi de France Charlemagne rapporte une partie des reliques de sainte Corona à Aix-la-Chapelle, à l’ouest de l’Allemagne actuelle. D’autres reliques sont apportées à Prague. En Basse-Autriche, où elle est très vénérée, deux endroits portent même le nom de « Sankt-Corona ». C’est également le cas d’une petite chapelle à Arget, au sud de Munich.
C’est au lendemain de la propagation du coronavirus que la rumeur qui fait d’elle la patronne des épidémies a commencé à circuler. Pourtant, il n’y a pas, en tant que tel, de raison particulière d’invoquer cette sainte du IIe siècle face à la maladie qui porte son nom. Le seul lien se situe au niveau de la sémantique : le terme latin de « corona » peut vouloir dire « celui qui est couronné ». Or, le Covid-19 est ainsi nommé parce que sa structure rappelle celle d’une couronne.