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    A PROPOS DE BERTHE MORIZOT…
     
    La bourgeoisie  a cette propriété paradoxale de produire tout à coup des artistes, sans que rien dans les goûts, dans les mœurs, dans les ambitions de familles bien tempérées aient pu faire prévoir la génération spontanée d’individus tout irréductibles aux qualités de leurs auteurs ou de leurs proches.
    La modération, la crainte du risque, les idéaux éprouvés et bien définis, le culte du sûr et du solide sous toutes ses formes semblent soudainement défiés et mystifiés par le Démon de la peinture ou par celui de la poésie, surgis parmi les flammes brusquement surexcitées d’un foyer tiède et somnolent.
    Des êtres d’une sensibilité singulière, travaillés par une inquiète volonté d’expression, apparaissent au sein d’un milieu tranquille qui s’étonne, parfois s’indigne, et parfois se laisse séduire. […]
    Berthe Morizot est cette dame, qui peint à sa guise, à l’écart, qui expose parfois avec les impressionnistes, à partir de 1874, et qui procède comme eux de Corot et de Manet, demeure presque toute sa vie assez effacée. Son œuvre très goûté d’un petit nombre, se trouve comme offusquée par la gloire de plus en plus proclamée des autres peintres de son groupe. Mais le temps qui affaiblit nécessairement les effets de surprise et de nouveauté, profite à cette œuvre d’un exceptionnelle et discrète harmonie, dont la valeur se fait de plus en plus sensible à un nombre de plus en plus grands d’amateurs.
    La peinture se cherche sur les objets, rêve au moyen des yeux ouverts, puise dans les choses vues ce par quoi elles chantent. […]
    La singularité de Berthe Morizot fut de, de vivre sa peinture et de peindre sa vie, comme si ce lui fût une fonction naturelle et nécessaire, liée à son régime vital, que cet échange d’observation contre action, de volonté créatrice contre lumière. […]
    Elle prenait, laissait, reprenait le pinceau, comme nous prend, s’efface et nous revient une pensée…
    Extrait du texte de : PAUL VALERY
     
     
     
     
     
    numérisation0003-copie-1La fleur aux cheveux huile sur toile 1893
     
    (Petit Palais, musée des Beaux-Arts de la ville de Paris)
     
     
     
     
     
    Entre 1893 et 1894, Berthe Morizot fait appel à un modèle prénommée Marthe. La jeune femme aux courbes sensuelles et voluptueuses lui inspire un ensemble d’œuvres ayant pout thème la toilette.
     
    La « fleur aux cheveux » est le premier tableau pour lequel Marthe a posé. Stéphane Mallarmé, qui était chargé de la rédaction du catalogue de l’exposition posthume de 1896, lui donna ce titre, que Julie Manet trouva prétentieux.
     
    Elle appête son modèle, lui met une fleur dans les cheveux comme elle l’avait déjà fait en 1875 pour « femme à l’éventail » et esquisse le large décolleté d’une robe blanche et verte. La courbe des épaules, le ligne du cou et l’amorce de la poitrine de Marthe sont entièrement dévoilés et place l’œuvre à mi-chemin entre deux genres : le nu et le portrait.
     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     


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