• Art Chrétien

     

     

     

     

     

     

    RESURRECTION

     

     

     

     

     

     

     

     

    numérisation0004La Résurrection du Christ, de Mathis Gothard Neithardt (dit Matthias Grünewald)

     

     

     

     

     

    numérisation0005Le soldat au fond à droite, qui semble rouler sur lui-même, représente la Victoire définitive du Christ sur la mort, le péché et le paganisme.

     

     

    Histoire : L’extraordinaire polyptyque à neuf volets fut peint pour la commanderie de chanoines réguliers antonins à Issenheim, en Alsace. Cet ordre religieux, fondé en Dauphiné en 1095, se référait à Saint Antoine le Grand d’Egypte, dont les reliques sont conservées à Saint Antoine l’Abbaye (Isère).

    Excellents médecins (ils étaient médecins des Papes), ils soignaient les patients atteints du mal des ardents ou « feu Saint Antoine » provoqué par l’ergot de seigle.

    Pour leur rendre espoir et courage, le chef-d’œuvre de Grünewald montre les terribles souffrances du Christ en croix, mais aussi la force salvatrice de la Résurrection. Les antonins d’Issenheim, outre des soins médicaux appropriés, plaçaient les malades devant le retable pour demander un miracle.

     

    Avec une force dramatique inouïe, Grünewald montre l’explosion de puissance divine de la Résurrection. Le Christ transfiguré (il ressemble de façon frappante au linceul de Turin) s’élève en sortant du tombeau, radieux, montrant triomphalement les plaies de ses mains qui étincellent comme des rubis. Ses cheveux blonds font « un halo d’or en fusion » comme l’écrit Huysmans. La déflagration de lumière dont il est lui-même la source irradie en dégradés orange, rouges et turquoise, se fondant dans le bleu nuit du ciel piqué d’étoiles, comme à Noël. C’est comme si l’étoile de Bethléem était reparue. Autre trait de génie : le linceul, bleu glacé près du tombeau, devient écarlate comme un manteau triomphale sur le Christ, et doré là où son visage glorieux se reflète.

    C’est une résurrection, mais c’est aussi un peu une ascension et une transfiguration.

    Au premier et à l’arrière plan, les soldats en armures du XVIe siècle tombent à la renverse terrassés.

    Grünewald est un des plus grands maîtres de la peinture allemande. Sa personnalité est d’une puissance hors du commun, d’un mysticisme déchaîné.

    C’est une sorte d’expressionniste du XVIe siècle, admiré par Huysmans qui parle de ses « buccins de couleurs ». Ses rouge-groseille et bleu glacier, orange et turquoise, s’entrechoque en un « fracas éblouissant ».

    Marie-Gabrielle LEBLANC

    Extrait de : Famille Chrétienne

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     


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