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Art Chrétien
L’ANNONCIATION.Dimanche 25 mars 2012L’Annonciation du « Primatice, fresques réalisées en 1515, par la peintre italien Francesco Primaticcio, dit en français « le Primatice ».Détail : La tige de lis tenue par l’Archange est le symbole, dans les représentations de l’Annonciation de la pureté de la Vierge.
Le Cardinal d’Este a voulu faire peindre à Chaalis (Senlis) une somme théologique. Le mystère de l’Incarnation y est glorifié avec le thème de la rédemption du genre humain par la venue de Jésus dans le sein de la Vierge Marie. […]
Le Père Eternel, inspiré de la célèbre « Création d’Adam » de Michel-Ange, apparaît dans sa gloire, porté par une ronde de quatre grands anges et six angelots, dans un cercle argenté symbolisant l’éternité et le Paradis. Ils tiennent des couronnes de laurier destinées aux saints.
Humblement agenouillée au pied d-un prie-Dieu, Marie, portant les couleurs traditionnelles bleue et rouge de l’Incarnation et de la Rédemption, s’incline devant l’archange Gabriel, éblouissant de lumière.
La colombe du Saint-Esprit, petite et presque transparente (sous les pieds de l’ange de droite), montre la discrétion de Dieu qui laisse à Marie sa liberté.
Le livre de prières est écrit en hébreu. Les colonnes doriques signifient que le paganisme va laisser la place au christianisme.
UNE CHAPELLE ITALIENNE EN ILE-DE-FRANCE.
La chapelle Sainte-Marie de l’abbaye cistercienne de Chaalis (Senlis) – construite au XIIIe siècle, sous Saint Louis qui y venait régulièrement - reçut, de 1543 à 1545, un ensemble de fresques sur ses murs et ses voûtes gothiques. Le cardinal Hippolyte d’Este (tout jeune archevêque de Milan, de l’illustre famille princière de Ferrare et Modène), en mission diplomatique pour le pape auprès de François Ier, fut nommé par le Roi abbé commendataire de Chaalis, et les fit réaliser en s’inspirant de Michel-Ange à la chapelle Sixtine.
Défigurées au cours des siècles, elles étaient devenues illisibles et avaient été oubliées.
Leur spectaculaire restauration vient de les rendre à Primatice, dont elles sont les seules peintures religieuses conservées.
Né à Bologne, formé auprès de disciples de Raphaël dans sa ville natale, puis à Mantoue par Giulio Romano, il fut envoyé à Fontainebleau par ce dernier, en 1532, pour le remplacer au service de François Ier. Son compatriote Rosso était le chef de ce que l’on appellera « l’Ecole de Fontainebleau ». La Renaissance française y fleurit dans la version du maniérisme italien, qui est en Italie la troisième Renaissance.
A la mort de Rosso, en 1540, il lui succède et décore entièrement le palais.
Marie-Gabrielle Leblanc
Extrait de : Famille Chrétienne
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