LOUIS
XV : LE BIEN-AIME.
UNE
ENFANCE SOLITAIRE…
Louis Dauphin de France, peu avant
son avènement.
Ce
tableau peint par Pierre Gobert en juin 1714, représente le futur Roi Louis XV à l’âge de quatre ans et quatre mois. Le corsage est barré du cordon bleu de l’Ordre du Saint Esprit. Le visage
grave du petit Prince, son regard profond et comme voilé de mélancolie étonne. Sa gouvernante le Duchesse de Ventadour, écrit à ce sujet à Madame de Maintenon : « C’est un enfant
qu’il faut ménager, car naturellement il n’est pas gai… »
« Il
y a peu d’exemple de ce qui m’arrive, pouvait dire Louis XIV, et que l’on perde dans la même semaine son petit-fils, sa petite-fille et leur fils, tous de grande espérance et tendrement
aimés ».
En
quelque mois une véritable hécatombe s’était abattue sur la dynastie française et allait avoir des répercussions très étendues sur le déroulement du règne à venir et la personnalité du seul
survivant Louis XV.
« Si
tout roule sur la vie d’un enfant de deux ans, disait le Duc du Maine, que nous reste-t-il à envisager pour l’avenir ? »
Le
Roi n’étant pas en âge de diriger l’Etat, le règne s’ouvre par la Régence de Philippe d’Orléans. Louis XV vit à Paris avec grandeur et servitude inhérentes à sa qualité de Roi, mais le
sentiment de solitude le hante : plus de père, plus de mère, ni frères, ni sœurs pour partager ses jeux ; ses seuls proches parents sont tous très âgés. Seul cocon d’amour, celui
qu’il partage avec sa gouvernante, qu’il appelle « maman Ventadour ».