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Les parfums de Verlaine...
Mosaïque romaine (banquet)
Imité de Catulle
I
Quel délicieux repas Tu feras
(Si les Dieux te prêtent vie)
Chez moi, pourvu toutefois
Qu’avec toi
Tu apportes, toute servie,
Une table, avec bons vins,
Mets divins,
Sainte couronne de roses,
Quel délicieux repas
Tu feras…
Moyennant toutes ces choses.
C’est vois-tu, mon doux ami,
Qu’à demi
Ma bourse n’est ruinée
Et qu’au fond du sac de ton
Apollon
Fait sa toile d’araignée.
Moi, je dirai les atours
Des Amours
Et des Grâces sadinettes
Et ferai naître en ton cœur
Le bonheur
En te sonnant mes sornettes.
Dame, je n’ai point de nard
Mais mon art
A ta narine altérée
Ami, fera monter un
Doux parfum
Que m’a donné Cythérée.
Ce festin sera, gourmand,
Si charmant
Et cette odeur si divine
Que, toute pudeur en bas,
Tu voudras
N’être plus qu’une narine.
II
Ô Sirnium, cap au gazon fleuri,
Enfin, c’est toi, je te revois encore
Et les rayons consolants de l’aurore
Mon révélé ton visage chéri.
J’ai encore à croire à l’évidence
Que j’ai quitté les bords Bithyniens,
Ces flots, ô cap Sirnium, sont les tiens,
Je puis enfin te voir en assurance.
Ah ! qu’il est bon au retour, le foyer,
Et qu’il est doux le vieux lit de noyer,
Quand on s’y couche après un long voyage.
Aussi, salut, cap Sirnium et toi, son
Bleu miroir, lac qu’une forêt ombrage.
Gai ! que la joie emplisse la maison.
Paul Verlaine, (Premiers Vers)
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