• Littérature.

     

     

     

     

     

     

     

    200px-Pluma gaivota-Feather of gull2La liberté…

    Est-ce cette plume balancée et emportée par le vent ?

     

    QU’EST-CE QUE LA LIBERTE ?

     

     

     

    C’est un concept… Un concept aussi accueillant que tous ceux dont nous avons dénoncé le vague. Un concept tout autant serviable aux amateurs de faux problèmes.

    Qu’il s’agisse de l’amour, de la mort, de la philosophie ou de ce qu’on voudra, chacun met là-dessous ce qui lui vient à l’esprit, si tant est que ce dernier mot soit approprié.

    Thucydide déjà le disait dans « la guerre du Péloponnèse » : « Plutôt que de se donner la peine de rechercher la vérité, les gens aiment mieux généralement adopter des idées toutes faites ». Voilà pourquoi à la question « Qu’est-ce que la liberté ? », il est probable que Jean Tartemol répondra : « C’est pouvoir faire ce que je veux où et quand je veux. Personne n’a le droit de m’en empêcher. »

    De fait il est des situations où cette définition de la liberté peut valoir. Si Jean Tartemol veut boire un verre de vin à 3 heures du matin, qui l’en empêchera ? Mais Tartemol ne se meut pas dans l’abstrait, et sa définition peut perdre de la validité du fait des circonstances. S’il est hospitalisé, une infirmière lui rappellera qu’il faut rester à jeun en vue de l’intervention qu’il va subir. Mais si Tartemol fait de sa définition un absolu et l’universalise, l’appliquant à toute forme d’action dont chacun sera désormais seul juge, cela même implique que n’importe qui peut légitimement faire n’importe quoi quand çà lui chante, étant entendu que dans cette perspective, « il est interdit d’interdire ». Qui en aurait le droit ? On reconnaît un des slogans de ce que l’on appelle « la pensée 68 ».

    Au reste, cette prétention émanant d’un ego surdimensionné exalté par l’idéologie avait-elle grand-chose de neuf ?

    En République VII, Platon revient trois ou quatre fois sur les périls que court une société où les parents se laissent dépasser, où l’on refuse toute forme de contrainte, où l’on revendique comme premier « le droit de faire ce que l’on veut », etc.

    Aristote dénonce de même dans le Politique, au chapitre XVI, le « copinage » parents-enfants – si courant de nos jours- et déplore que la multitude préfère le désordre à la bonne conduite. En point qu’il en vient à se demander « en quoi certaines foules diffèrent des bêtes sauvages ».

    Situations dont, quatre siècles plus tard, Tacite constate les dégâts dans les  Histoires, à propos du règne de Vitellius : « Chacun ayant sa notion de ce qui est permis, finalement, tout l’était. » Voilà bien dit-il dans le Dialogue des orateurs, « cette licence que les imbéciles appellent liberté ». […]

    Lucien Jerphagnon

    Extrait de : De l’amour, de la mort, de Dieu et autres bagatelles.

     

     

     

     

     

     

     

     

     


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