LE DIEU
PRIAPE.
Relief
mural : Priape au milieu des vignes vers (100-120) époque Flavienne.
(Musée
du Vatican)
Qu’est-ce
qui aurait pu déplaire chez un Dieu de la fécondité, doté d’un sens de l’humour exceptionnel ? Rien selon les romains. Priape est donc le Dieu du sexe avec une bonne dose d’humour. C’est un
Dieu Italique très ancien.
Un
poète grec vivant en Italie, Xénarque, écrivit une pièce de théâtre à son sujet au IVe siècle avant J.C. Le culte de Priape devint de plus en plus populaire au IIIe siècle avant J.C. Et s’étendit
à toute l’Italie ancienne.
Priape
est le fils de Bacchus et de Vénus. Vénus le trouva si laid qu’elle l’abandonna et son père le recueillit dans sa Thiase (son cortège). Priape tomba amoureux d’une Nymphe qui l’éconduit à cause
de sa laideur. Mais Priape ne voulut pas abandonner, il profita que la Nymphe fut endormie et essaya de lui faire l’amour. Mais un âne, la réveilla en criant : depuis lors Priape détesta les
ânes.
On
représente Priape comme un homme laid, exposant des parties génitales énormes, on l’associe naturellement à la sexualité, à la fécondité et bien sûr aussi à la fertilité des
champs.
De
nombreux romains, placent une statue de Priape dans leurs jardins (un ancêtre des nains de jardins), et sa fonction est d’éloigner les intrus. Il est sensé pour cela de les impressionner par sa
laideur et son gigantesque phallus.
Genre
poétique à part entière, les Priapées sont de courts poèmes drôles, dans lesquels Priape interpelle les intrus avec un humour au bas de la ceinture. Souvent une bonne partie de l’humour de ces
poèmes, se fait aux dépens du Dieu lui-même. Par exemple dans un poème d’Horace, Priape explique qu’il a commencé sa vie en tant que figuier. Mais quelqu’un a coupé cet arbre et en a fait une
statuette représentant le Priape même qui est en train de parler : il pense qu’il a eu de la chance, parce qu’il aurait tout aussi bien pu finir sous la forme d’un tabouret.
Offrande
à Priape de Jean Raoux (1720)
(Musée
Fabre Montpellier)