• Mythologie.

     

     

     

     

     

    ACTEON.

    (Extrait des Métamorphoses d’Ovide)

     

     

    …La ramure insolite qui crut sur son front, et vous, chiens, qui vous repûtes du sang de votre maître…

    La Déesse des forêts, après les fatigues de la chasse, avait coutume d’y venir baigner d’eau limpide son corps virginal… Tandis qu’en ces lieux la fille du Titan fait couler sur ses membres l’onde accoutumée, voici que le petit-fils de Cadmus, qui avait pour un certain temps délaissé tout travail, errant à pas incertain à travers la forêt inconnue, parvient à la partie sacrée…

    Dès qu’il eut pénétré dans l’antre tout ruisselant d’eau vive, les nymphes, nues comme elles l’étaient, à l’apparition d’un homme, se frappèrent la poitrine et de leurs cris perçants emplirent soudain tout le bois ; groupées autour de Diane, elles lui firent un rempart de leurs corps. Cependant la Déesse elle-même, plus grande qu’elles, domine leur groupe de toute la tête… Elle prit ce qu’elle avait, puisa de l’eau et en inonda le visage du jeune-homme. Et, tout en versant sur sa chevelure l’onde vengeresse, elle ajouta ces mots annonciateurs de l’infortune qui allait l’accabler : « et maintenant, libre à toi d’aller raconter, si tu le peux, que tu m’as vu sans voile ! » Sans ajouter d’autres menaces, elle dote sa tête qu’elle vient d’arroser de la ramure d’un cerf promit à de longues années, étire son cou, effile en pointe le haut de ses oreilles, change ses mains en pieds, ses bras en longues jambes et revêt tout son corps d’un pelage tacheté ; par surcroît elle le rend craintif. Le héro, fils d’Autonoe, s’enfuit, et tout en courant s’étonne de se sentir si rapide. Mais lorsqu’il vit dans l’eau sa face et ses bois : « malheureux que je suis ! » allait-il dire ; mais aucun mot ne sortit de sa bouche ; il gémit, ce fut là son langage ; les larmes coulèrent sur ce visage qui n’était plus le sien. De son ancien état seul lui reste la raison… Comme il hésite, ses chiens l’ont vu… Cette meute emportée par le désir de la proie… prend en chasse Actéon. Il fuit à travers ces lieux si souvent parcourus à leur suite, il fuit, hélas ! A son tour devant ses propres serviteurs… Tandis qu’ils retiennent leur maître, le reste de la meute s’assemble et tous à la fois lui plantent leurs crocs dans le corps. La place manque bientôt pour les blessures. Actéon gémit ; ses accents bien qu’ils ne soient pas d’un homme, ne sont pas ceux que peut proférer un cerf ; il remplit ces montagnes familières de ses plaintes déchirantes… De tous côté dressés, ils l’entourent, et, le museau enfoncé dans son corps, ils déchirent leur maître caché sous l’apparence trompeuse d’un cerf. Et ce fut seulement lorsqu’il perdit la vie par d’innombrables blessures que fut, dit-on, satisfaite la colère de Diane, la Déesse au carquois.

     

     

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    Actéon dévoré par ses chiens sous le regard de Diane.

     

     

     

     

     

     

     


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