MAIS ALORS QUE PENSER ET QUE FAIRE ?

 

Ce florilège de tant de choses qui se sont dites de la sottise au cours des siècles nous permet-il, sinon d’en proposer une définition, ainsi que des sots, du moins de nous en faire une idée moins vague, ainsi que des causes de ce phénomène particulièrement agaçant ?

Ce serait trop beau.

La diversité même des situations fait ressortir le flou de concepts qui jusque-là allaient de soi pour beaucoup. En fait, de la sottise et des sots, on a tout dit et n’importe quoi, et on ne sait trop que faire ni comment réagir à l’occasion.

De plus, s’il en va ainsi de ce que font advenir au quotidien les sots et les imbéciles, les idiots, les…, est-on sûr de n’être pas du nombre, sinon en acte, dirait Saint Thomas d’Aquin, du moins en puissance ?

LUCIEN JERPHAGNON.

 

 

« Bouvard et Pécuchet, deux retraités décidés à s’approcher de tous les savoirs, sont les personnages d’une blague, mais en même temps les personnages d’un mystère (…). Ils manifestent souvent un surprenant bon sens et nous leur donnons entièrement raison quand ils se sentent supérieur aux gens qu’ils fréquentent, sont très indignés de leur sottises et refusent de la tolérer.

Pourtant, personne ne doute qu’ils soient bêtes. Mais pourquoi nous paraissent-ils bêtes ? Essayez d’ailleurs de définir la bêtise en tant que telle ! Qu’est-ce que c’est que la bêtise ? La raison est capable de démasquer le mal qui se cache perfidement derrière le beau mensonge. Mais face à la bêtise, elle est impuissante. Elle n’a rien à démasquer. La bêtise ne porte pas de masque. »

MILAN KUNDERA  (Le Rideau)

 

« Pleure sur un mort ; il est privé de la lumière. Mais pleure sur un imbécile : il est privé d’intelligence. »

SIRACIDE  (XXII, 11)

 

« Cette vraie sottise que par gentillesse nous qualifions de candeur… »

PLATON  (La République, III, 400a)

 

« Quoi ! Est-ce là chose à crier devant tout le monde ? Non pas ! Il faut s’accommoder aux ignorants et se dire : « il me conseille ce qu’il croit bon pour lui, je lui pardonne. »

EPICTETRE  (Entretiens, I, 29)

 

« Tant que tu ne lui auras pas montré la vérité, ne te ris pas de lui, mais aie plutôt le sentiment de ta propre incapacité. »

EPICTETRE (Entretiens, II, 12)

 

« Quelqu’un va me mépriser ? Ce sera son affaire. »

MARC-AURELE (Pensée, XI, 13)