• Histoire.

     
     
     
     
     
    LE ROI-SOLEIL ET DIEU.
     
     
     
     
     
     
     
    numérisation0007Louis XIV offrant sa couronne et son sceptre à la Vierge
     
    vers 1650 par Philippe de Champaigne
     
    (Hambourg Hamburger Kunsthalle)
     

     

     

     

     

    numérisation0006Louis XIV, Anne d’Autriche et Philippe d’Anjou présentés à la Trinité par Saint Benoît et Sainte Scholastique

    Vers 1645 par Philippe de Champaigne

    (Château de Versailles)

     

     

    Le vœu de Louis XIII à la Vierge s’inscrit dans le destin de Louis XIV. Ce vœu a été prononcé à un moment où il n’était pas encore question de la naissance de Louis XIV : il fallait d’abord sauver le Royaume de l’invasion ennemie ! Puis, une fois la Reine Anne d’Autriche enceinte, il a revêtu une signification différente : c’est à l’intercession de la Vierge qu’était du en quelque sorte, cette naissance si longtemps désirée et si inattendue.

    Toute sa vie Louis XIV a gardé une profonde dévotion à la Vierge : songez qu’il a demandé l’institution d’une fête solennelle en l’honneur de l’Immaculée conception plus de cent cinquante ans avant la promulgation du dogme. Il a confirmé la Vierge comme protectrice spéciale du Royaume.

    L’alliance des Carolingiens avec la papauté, puis la part importante que les Capétiens et leurs sujets prirent aux croisades, valurent au Roi de France le titre de très chrétien. Mais c’est seulement à la fin du Moyen Age que ce titre devint l’apanage du seul Roi de France et de toute sa race. Il signifiait que le Roi et le peuple de France se distinguaient entre tous par leur foi. Il signifiait aussi que le Roi de France ne tenait son royaume que de Dieu seul, qu’il ne relève de l’autorité ni du pape, ni de l’Empereur : « L’alliance avec Dieu remplaça l’alliance avec l’église ». En vertu du concordat de Bologne de 1516, c’est au Roi de France qu’incombe le choix des évêques de son royaume : Louis XIV est le chef de l’église Gallicane, ce qui ne peut que provoquer des tentions, voir des frictions avec la papauté. La situation s’est terriblement compliquée avec Innocent XII, qui a prétendu régler certains conflits en brandissant une menace d’excommunication et en menaçant Louis XIV et sa famille de châtiments divins. Mais à aucun moment, le Roi n’a franchit le pas du schisme : si le pape refusait de reconnaître les évêques nommés par Louis XIV, ce dernier ne les imposait pas. Si bien que plus de 35 diocèses se sont trouvés vacants en 1688. Cela prouve bien que Louis XIV a tenu à rester fidèle à l’église romaine.

    Les premiers Capétiens passaient pour des Rois guérisseurs. Au fil des générations cette vertu dynastique se précisa et ne concerna plus que les écrouelles. Le tableau de Jean Jouvenet conservé à l’abbatiale de Saint Riquier est l’une des rares représentations du toucher des écrouelles.

     

     

     

     

     

    numérisation0005Louis XIV touchant les écrouelles 1690 de J. Jouvenet

    (Abbatiale de Saint Riquier)

     

     

     

     

     

    numérisation0004La Chapelle Royale de Versailles.

    En dehors des grandes cérémonies religieuses, chaque jour le Roi se rend rituellement à la chapelle royale. Fidèle à l’ancienne tradition des Rois de France, il y assiste à l’office à minuit et demi après son conseil. S’il n’entend pas se laisser dicter sa conduite, le Roi Soleil n’en apprécie pas moins les sermons. A sa mort en 1715 il en aura entendu un bon millier. Il les suit avec une attention extrême, le menton sur ses mains, s’appuyant sur le pommeau de sa canne. « C’est un grand honneur d’être à côté du Roi au sermon, mais je céderais volontiers ma place car sa majesté ne veut pas me permettre de dormir ; sitôt que je m’endors, le Roi me pousse du coude et me réveille » remarque ironiquement la princesse Palatine

     

     

     

     

     

    numérisation0008Allégorie de la révocation de l’Edit de Nantes 1687 par Guy Louis Vernansal

    (Château de Versailles)

     

     

    La décision la plus importante et la plus controversée du règne, en matière de religion, fut la révocation de l’Edit de Nantes en 1685. François Bluche a rappelé qu’il s’agissait d’une décision avant tout religieuse et non politique : le souverain voulait extirper l’hérésie de son royaume car il la croyait complètement éteinte.

     

     

     

    numérisation0009Manuscrit calligraphié et enluminé 1682.

    (Paris Musée de l’Armée)

     

     

     

     

     

    numérisation0011-copie-1Reliure parchemin, reliure de veau moucheté orné de fleurs de lys d’or sur ais de bois avec renforcement métallique tranche dorée 1686.

    (Bibliothèque Nationale)

     

     

     

     

    A partir de 1680, Louis XIV rétablit l’unité entre sa conduite personnelle et les exigences de la religion. Ce sont des sentiers de sainteté dans la dernière partie de sa vie qui a amenés le Roi à un complet renoncement : tout en devant faire face à une guerre extrêmement pénible, il voit mourir son fils, ses petits-fils et son arrière petit-fils entre 1712 et 1714. Et en 1715, au moment de mourir, lui qui était si fier de sa descendance, n’a plus qu’un enfant de cinq ans pour lui succéder. Il prononce alors cette phrase : « Je m’en vais, mais l’Etat demeure. » Ce qui est l’inverse de celle apocryphe qui lui est prêtée : « l’Etat c’est moi. »

     

     

     

     

     

     

     

     


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