• Patrimoine

     
     
     
     
     
     
     
     
    UNE CATHEDRALE EN SOUFFRANCE…
     
    La cathédrale de Narbonne resta inachevée après un procès avec les autorités de la ville qui refusaient d’abattre l’enceinte fortifiée pour construire la nef.
     
     
     
     
     
     
    numérisation0001La cathédrale Saint-Just de Narbonne, vue de l’extérieur, encastrée dans l’enceinte fortifiée.
     
     
     
     
     
    La construction de la cathédrale Saint-Just, entreprise à la fin du XIIIe siècle, se veut ambitieuse.
     
    Soucieux d’imiter les « églises nobles du royaume de France », les chanoines de Narbonne font appel à un maître d’œuvre de renom, Jean Descamp, formé sur les chantiers gothiques du Nord avant de se voir attribuer ceux de Rodez, Limoges et Clermont-Ferrand. A son initiative, le chevet grandit en majesté. Les voûtes culminent à 40 mètres, supportées par d’élégantes colonnades, et le chœur s’étire en profondeur à l’ombre du déambulatoire.
     
    Les choses se compliquent dans les années 1340, au moment de « pousser les murs » fortifiant Narbonne pour ériger le transept et la nef. L’extension de la cathédrale suppose en effet de détruire une courtine et deux tours de la vieille enceinte romaine, entraînant des frais pour les consuls, propriétaires du rempart antique : ce sont des bourgeois, des hommes d’argent, élus par les quartiers et les corporations pour gérer les affaires de la ville. La dépense leur paraît inconsidérée, d’autant qu’avec la guerre de Cent Ans et les pillages du Prince Noir (qui assiège Narbonne durant une semaine, en octobre 1355), ces fortifications retrouvent leur utilité. C’est non ! L’affaire va en justice, le procès traîne en longueur, portée devant l’autorité royale en la personne du Sénéchal de Carcassonne. Jugement est enfin rendu en 1361, donnant gain de cause à la municipalité.
     
     La vieille enceinte sera démolie à la fin du XVe siècle, mais il faudra attendre l’archiépiscopat de Mgr Charles Le Goux de la Berchère, un prélat bourguignon humaniste, pour que les travaux reprennent en 1709. Dix ans plus tard le transept est bien avancé mais toujours à ciel ouvert.
     
    Viollet-le-Duc essaiera en vain de le terminer vers 1840.
     
    Aujourd’hui église paroissiale, Saint-Just de Narbonne restera éternellement tronquée.
     
    Si les évêques du Moyen Age consacrent une part importante de leurs revenus au chantier de la cathédrale, ils ne regardent  pas d’avantage à la dépense pour leur résidence personnelle, profitant de l’élan gothique pour la mettre au goût du jour. Il est probable que ces travaux furent confiés au même maître d’œuvre, assurant une certaine unité à l’ensemble architectural dont la cathédrale Saint-Just et le palais  des Archevêques de Narbonne constituent en France l’un des plus beaux exemples.
     
     
     

     

     

     

    numérisation0002Intérieur du palais épiscopal de Narbonne.

    Maison seigneuriale, fortifiée parfois, luxueuse toujours, le palais épiscopal témoigne de la puissance temporelle de l’Evêque dans la cité.

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     


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