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Apogthèmes.
LA SOTTISE EST CHEZ ELLE
DANS TOUS LES MILIEUX.L’opinion, on l’aura remarqué, cantonne spontanément la sottise dans les couches sociales estimées inférieures : chez ceux que les romains groupaient sous le mot « vulgus », ou que le Moyen Âge appelait « les simples », ou que les temps postnapoléoniens désignaient comme « les obscurs, les sans-grades ». Il semble pourtant que depuis toujours, une vision plus nuancée des choses en ait retenu plus d’un d’absolutiser cette pseudo-hiérarchie de l’intelligence selon le milieu.
Pas de doute : de la sottise, aucun milieu ne serait exempt.
L. JERPHAGNON.
« Ce blablabla boursouflé de formules creuses ne leur servira qu’à se croire tombés sur une autre planète lorsqu’ils iront plaider au Forum. »
PETRONE (Satiricon)
« Il ne saurait exister pour les cités plus grand malheur que la force dépourvue d’intelligence. »
SYNESIOS de CYRENE (Discours à Paionios)
« Je ne connais rien de plus servile, de plus méprisable, de plus lâche, de plus borné qu’un terroriste. »
CHATEAUBRIAND (Mémoires d’outre-tombe)
« TURELURE : Est-ce ma faute si je suis pair de France, et comte, et maréchal, et grand officier de je ne sais quoi, et président de ceci, et le diable sait quoi ! Croyez-vous que je n’aimerais pas mieux autre chose ? Ce n’est pas moi qui suis fort et méritant, c’est les autres qui sont bêtes et si tristes, et qui vous donnent tout avant qu’on leur demande ! »
PAUL CLAUDEL (Le Pain dur)
« Car le médecin étant un compendium des erreurs successives et contradictoires des médecins, en appelant à soi les meilleurs d’entre eux on a grande chance d’implorer une vérité qui sera fausse quelques années plus tard.
De sorte que croire à la médecine serait la suprême folie, si n’y pas croire n’en était pas une plus grande, car de cet amoncellement d’erreurs se sont dégagées à la longue quelques vérités. »
MARCEL PROUST (Le Côté de Guermantes)
« En démocratie un homme devrait s’astreindre à donner l’illusion qu’il ne dépasse pas le niveau. Mais il est plus facile aux médiocres d’avoir l’air profond qu’aux grands esprits de faire la bête. »
FRANCOIS MAURIAC (Bloc-notes, 24 mai 1955)
« Les deux nigauds : le Français de droite qui a risqué toute sa mise sur les USA, ennemis irréductibles de l’URSS, et le Français de gauche qui s’est strictement boutonné dans la veste de Staline qu’elle lui colle à la peau et qu’il ne peut plus la retourner. »
FRANCOIS MAURIAC (Bloc-notes 20 août 1955)
« Le pouvoir en France, qu’il soit monarchique ou populaire, a toujours eu le goût des médiocres. L’intelligence y fut toujours redoutée. »
FRANCOIS MAURIAC (Bloc-notes septembre 1955)
« Vous pouvez le constater tous les jours : si un dîner réunit cinq personnes intelligentes et un imbécile, la conversation tombe toujours au niveau de l’imbécile. »
JEAN AMADOU (Journal d’un bouffon)
« Oui, je me rappelle une très bonne étudiante que j’avais à la Sorbonne et qui me déclara tout de go, peu après mai 68 : « Oh ! non, la culture, je n’en veux plus, car je pense à ceux qui ne l’ont pas ! »
JACQUELINE DE ROMILLY (une certaine idée de la Grèce, entretiens)
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