• Après le déluge...

     

     

    « Temps difficiles,

     

    Temps affreux, disent les hommes,

     

    Mais le temps c’est nous !

     

    Tels nous sommes, tels sont nos temps ! »

     

    Saint Augustin

     

     

    Après le déluge...

    La retraite de Russie

     

    Bernard-Edouard Swebach

     



     

    Expiation
    Il neigeait. On était vaincu par sa conquête.
    Pour la première fois l’aigle baissait la tête.
    Sombres jours ! l’empereur revenait lentement,
    Laissant derrière lui brûler Moscou fumant.
    Il neigeait. L’âpre hiver fondait en avalanche.
    Après la plaine blanche une autre plaine blanche.
    On ne connaissait plus les chefs ni le drapeau.
    Hier la grande armée, et maintenant troupeau.
    On ne distinguait plus les ailes ni le centre.
    Il neigeait. Les blessés s’abritaient dans le ventre
    Des chevaux morts ; au seuil des bivouacs désolés
    On voyait des clairons à leur poste gelés,

     

    Restés debout, en selle et muets, blancs de givre,
    Collant leur bouche en pierre aux trompettes de cuivre.
    Boulets, mitraille, obus, mêlés aux flocons blancs,
    Pleuvaient ; les grenadiers, surpris d’être tremblants,
    Marchaient pensifs, la glace à leur moustache grise.
    Il neigeait, il neigeait toujours ! La froide bise
    Sifflait ; sur le verglas, dans des lieux inconnus,
    On n’avait pas de pain et l’on allait pieds nus.
    Ce n’étaient plus des cœurs vivants, des gens de guerre
    C’était un rêve errant dans la brume, un mystère,
    Une procession d’ombres sous le ciel noir.
    La solitude vaste, épouvantable à voir,
    Partout apparaissait, muette vengeresse.
    Le ciel faisait sans bruit avec la neige épaisse
    Pour cette immense armée un immense linceul ;
    Et chacun se sentant mourir, on était seul.
    — Sortira-t-on jamais de ce funeste empire ?
    Deux ennemis ! le czar, le nord. Le nord est pire.
    On jetait les canons pour brûler les affûts.
    Qui se couchait, mourait. Groupe morne et confus,
    Ils fuyaient ; le désert dévorait le cortège.
    On pouvait, à des plis qui soulevaient la neige,
    Voir que des régiments s’étaient endormis là.
    Ô chutes d’Hannibal ! lendemains d’Attila !
    Fuyards, blessés, mourants, caissons, brancards, civières,
    On s’écrasait aux ponts pour passer les rivières,
    On s’endormait dix mille, on se réveillait cent.
    Ney, que suivait naguère une armée, à présent
    S’évadait, disputant sa montre à trois cosaques.
    Toutes les nuits, qui vive ! alerte ! assauts ! attaques !

     

    Ces fantômes prenaient leur fusil, et sur eux
    Ils voyaient se ruer, effrayants, ténébreux,
    Avec des cris pareils aux voix des vautours chauves,
    D’horribles escadrons, tourbillons d’hommes fauves.
    Toute une armée ainsi dans la nuit se perdait.
    L’empereur était là, debout, qui regardait.
    Il était comme un arbre en proie à la cognée.
    Sur ce géant, grandeur jusqu’alors épargnée,
    Le malheur, bûcheron sinistre, était monté ;
    Et lui, chêne vivant, par la hache insulté,
    Tressaillant sous le spectre aux lugubres revanches,
    Il regardait tomber autour de lui ses branches.
    Chefs, soldats, tous mouraient. Chacun avait son tour.
    Tandis qu’environnant sa tente avec amour,
    Voyant son ombre aller et venir sur la toile,
    Ceux qui restaient, croyant toujours à son étoile,
    Accusaient le destin de lèse-majesté,
    Lui se sentit soudain dans l’âme épouvanté.
    Stupéfait du désastre et ne sachant que croire […]

     

    Victor Hugo

     



     

    Ce poème de Victor Hugo, montre combien la France était en déshérence après la retraite de Russie, dans quel état se retrouvera-t-elle après cette élection ?

     

    Et que nous réserve l'avenir ? C'est le grand suspens !

     

    Liviaaugustae

     



     

     


  • Commentaires

    1
    Lundi 8 Mai 2017 à 00:49

    Çà .......Que de points d'?????

    Bisous

    Sabine

      • Lundi 8 Mai 2017 à 12:41

        Bonjour et merci Sabine, pour ton com sympa!

        Bisous

    2
    Lundi 8 Mai 2017 à 00:58
    Bien d'accord chère Livia ! On entend des choses .... et on en subit aussi !!!! Si seulement les gens réfléchissaient un peu plus ! au lieu de se fier aux apparences !
    Bon 8 mai journée de souvenir ! N'oublions pas ce que ns leur devons !
    Gros bisou
    Nicole75
      • Lundi 8 Mai 2017 à 12:44

        Bonjour Nicole,

        Nous le savions, qu'il allait passer ce petit minet, et je me préparai déjà à en subir les conneries.

        Mais cependant nous les retraités nous allons galérer avec ce petit Mr, et de plus il paraîtrait que l'ineffable Hollande va rester comme conseiller à l'Elysée !

        Bisous et bon 1er mai quand même malgré tous les chambardements que nous allons essuyer!

         

    3
    Lundi 8 Mai 2017 à 07:01

    il va falloir patienter un peu pour voir réellement ce qui va se passer, croisons les doigts pour que tout se déroule pour le mieux.....doux 8 mai

      • Lundi 8 Mai 2017 à 12:45

        Bonjour Monique,

        En effet, atttendons, mais...nous savons que les conneries de Hollande vont se prolonger et c'est çà qui ne passe pas!

        Belle journée très ensoleillée chez moi après un dimanche très pluvieux

    4
    Lundi 8 Mai 2017 à 07:01

    Coucou Livia, c'est un très beau pomème de victor Hugo que tu viens de nous rappeler. Merci.

    Bises et bon début de semaine

      • Lundi 8 Mai 2017 à 12:46

        Coucou Zaza,

        J'adore Hugo et ce poème plein de force et de douleur me prend tout entière, il est fascinant!

        Bises et belle journée

    5
    gazou
    Lundi 8 Mai 2017 à 08:48

    La France a connu des temps encor ebien plus arides que le nôtre et elle  s'est redressée...Que chacun fasse ce qu'il peut pour  que  "liberté, égalité et fraternité ne soient pas de vains mots mais une réalité...Bonne journée Livia !

      • Lundi 8 Mai 2017 à 12:51

        Bonjour gazou,

        La France, c'est vrai, a connu bien des horreurs et  s'est relevée,  car il avait quand même de la morale, la fierté d'être français et l'amour de la Patrie!

        Mais aujourd'hui, que tout cela a disparu au profit de la mondialisation et de la finance, on peut tout craindre! N'oublions pas que Macron ministre de l'économie a vendu des industries françaises au plus offrant : Chinois et américains en ont été très contents, que va-t-il vendre aujourd'hui ? La France peut-être ?

        Bonne journée quand même

    6
    Lundi 8 Mai 2017 à 09:38

    Bonjour Chantal. Merci de nous offrir ce beau poème de Victor Hugo sur la retraite de Russie. Nous n'en sommes qu'en même pas là, même si ces élections n'ont rien donné de bon... Bisous

      • Lundi 8 Mai 2017 à 12:53

        Bonjour Brigitte,

        Nous n'en sommes pas encore là, mais tout près n'oublions pas que les barbares sont chez nous et nous livrent une dure guerre, je ne fais pas confiance au petit Macron pour nous défendre, beaucoup de français mourront encore! c'est à cela que je pensais en mettant ce mot au bas du poème!

        Bisous

    7
    Lundi 8 Mai 2017 à 21:48

    C'est très bien écrit mais vu l'auteur c'est normale. Pour la suite, ce sera la suite plus à droite encore. Je remarque que pour l'instant il n'a pas prit la douche avec la pluie comme hollande.

      • Mardi 9 Mai 2017 à 01:12

        Bonsoir Christian,

        Tu as raison, puisque c'est de Monsieur Hugo, c'est forcément splendide! Quand au reste, on ne sait pas c'est le grand suspens, mais il a évité la douche! Est-ce de bon augure ? On ne sait pas! attendons et soyons vigilants!

    8
    Lundi 8 Mai 2017 à 22:59
    erato:

    Un très beau poème de Victor Hugo .

    Attendons de voir les réalisations et pensons aux législatives.

    Belle soirée, bises Livia

      • Mardi 9 Mai 2017 à 01:13

        Bonsoir erato,

        En effet, pour l'instant c'est liesse au château!

        Soyons vigilants et redressons la barre (du moins je m'espère), aux législatives!

        Bises et belle nuit

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