• Art de Vivre (I)

     

     

     

     

     

    LES PROVINCES DE COLETTE…

     

    SAINT-SAUVEUR-EN-PUISAYE (1873-1891) :

    En 1873, Colette naquit dans ce petit village de l’Yonne aux « maisons qui dégringolent, depuis le haut de la colline jusqu’en bas de la vallée ».

    « Ma mère fleurait la cretonne lavée, le fer à repasser chauffé sur la braise de peuplier, la feuille de verveine-citronnelle qu’elle roulait dans ses mains ou froissait dans sa poche ».

    Elle est la fille du capitaine Jules Colette deuxième époux de sa mère, après Léo le frère aîné, naquit la petite Colette, le « joyau-tout-en-or ».

     

     

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    La maison « sonore, sèche et craquante comme un pain chaud » fournit aux enfants mains recoins où se tapir.

     

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    Dans les greniers, sèchent, en prévision des tisanes de l’hiver, les boutons de violettes et les fleurs de tilleul qui mêlent à la poussière leurs suaves parfums.

     

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    Les « bras invincibles » de la glycine centenaire ont descellé la grille de clôture du jardin.

     

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    Dans le jardin, Sido et le capitaine jouent aux dominos tout en buvant un café « sourdement doré comme un bel œil sombre »

     

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    Habitués à déjeuner quotidiennement au creux du sillon, les paysans de la Puisaye préfèrent dresser leur longue table de noces dans une grange plutôt qu’en plein air car « ils trouvent que ce n’est pas distingué ».

     

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    « Eblouie de l’ombre brusque, je devinais sur la table le pain de quatre heure. La miche encore tiède dont je rompais la croûte embaumée pour la vider de sa molle mie et y verser la gelée de framboises… » (La retraite sentimentale, 1907)

     

     

    LES MONTS-BOUCONS (1900-1905)

    Le 15 mai 1893, « c’est la gorge rétrécie » que Colette épouse le journaliste Henry Gauthier-Villars, surnommé « Willy ». Elle habitera désormais Paris aux côtés de ce personnage célèbre et fantasque qui l’introduit aussitôt dans les salons littéraires de la capitale.

     

     

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    Portrait de Colette par Ferdinand Humbert.

     

    Par une lettre anonyme dix mois après son mariage, elle apprend l’infidélité de son mari. Tout s’écroule autour d’elle.  Choquée, elle se calfeutre, perd l’appétit et tombe malade.

    Willy, pour faire plaisir à Colette, achète cette propriété dans le Jura, « Les Monts-Boucons ».  Elle fait la connaissance, « d’une Comté rude et fleurie, coupée de combes  pierreuses, âpres et nues comme l’hiver » où les levers de soleil couleur d’ambre » alternent avec le « violet vif »

     

     

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    « Sous les cinq marches disjointes de ce logis sans atours, mais non sans grâce, qui arbore fièrement son fronton directoire ». « Un crapaud chante le soir, d’un gosier amoureux et plein de perles ».

     

     

    Mais cela ne durera pas, Willy, homme dispendieux, est obligé de vendre la maison.

    En 1907, elle se sépare de Willy. Et à trente trois ans, doit recommencer sa vie, seule.

    Elle crée des mimodrames : « le désir, l’Amour etc… » Mais un soir, au Moulin-Rouge, elle échange un baiser avec Mathilde de Morny, marquise de Belbeuf, dite Missy, une homosexuelle. Cette relation entachera longtemps la réputation de Colette.

     

     

     

     

    ROZVEN (1910-1926)

     Les années avec Missy, sont pourtant heureuses.  Missy achètera à Colette cette maison bretonne entre Cancale et St-Malo, sur une « côte brûlée et odorante », dans un « endroit savoureux ». C’est un cadeau d’adieu, Colette a déjà rencontré Henry de Jouvenel.

     

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    « ROZVEN, dans la fraîcheur de l’aube bretonne et sa vapeur saline ».

     

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    La cuisine bleue de Rozven et son fouillis de charcuteries bretonnes, fleurie d’un bouquet de myosotis cueilli au passage sur le chemin du retour…

     

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    « Le chemin de sable qui descend jusqu’à la mer ».

     

    Colette gardera longtemps sa maison bretonne entourée de ses amis et d’Henri de Jouvenel : « mon élégant, beau, coléreux et jaloux Sidi ». Et jusqu’en 1925, elle se laissera aller à cette « griserie marine » à cet « abêtissement heureux », à cette « soif impitoyable de vacances ».

     

     


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