• Souvenirs d'enfance de Pagnol...

     

     

     

     

    littérature

     

     

    L’image ci-dessus, n’est pas la Bastide Neuve de Pagnol, mais juste un mas en Provence.

     

     

    La Bastide Neuve…

     

    Alors commencèrent les plus beaux jours de ma vie. La maison s’appelait La Baside Neuve, mais elle était neuve depuis bien longtemps. C’était une ancienne ferme en ruines, restaurée trente ans plus tôt par un monsieur de la ville, qui vendait des toiles de tentes, des serpillères et des balais. Mon père et mon oncle lui payait un loyer de 80 francs par an (c’est-à-dire quatre louis d’or) […]

    Mais la maison avait l’air d’une villa – il y avait « l’eau à la pile » : c’est-à-dire que l’audacieux marchand de balais avait fait construire une grande citerne, accolée au dos du bâtiment, aussi large et presque aussi haute que lui : il suffisait d’ouvrir un robinet de cuivre placé au-dessus de l’évier, pour voir couler une eau limpide et fraîche. […]

    Devant le jardin, des champs de blé ou de seigle assez pauvrement cultivés, et bordés d’oliviers millénaires.

    Derrière la maison, les pinèdes formaient des îlots sombres dans l’immense garrigue qui s’étendait, par monts, par vaux et par plateaux, jusqu’à la chaîne de Sainte-Victoire. La Bastide Neuve était la dernière bâtisse, au seuil de désert, et l’on pouvait marcher pendant 30 kilomètres sans rencontrer que les ruines de trois ou quatre fermes du Moyen Âge, et quelques bergeries abandonnées. […]

    Il était défendu de sortir du jardin, mais on ne nous surveillait pas. Ma mère croyait que la clôture était infranchissable […]

    C’est ainsi que livrés le plus souvent à nous-mêmes, il nous arrivait de monter jusqu’aux premières pinèdes. Mais ces explorations, le couteau à la main, et l’oreille aux aguets, se terminaient souvent par une fuite éperdue vers la maison, à cause de la rencontre inopinée d’un serpent boa, d’un lion, ou d’un ours des cavernes. […]

    Marcel Pagnol : La Gloire de mon père

     

    Je relis avec délectation « La Gloire de mon Père ».

    Une gloire magique ! Marcel Pagnol, nous fait participer à ses souvenirs d’enfance, dans les garrigues de Provence, parfumées, pleines de bleue… C’est un pur délice, je vous en offre une pincée…

    Liviaaugustae


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