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Le Massacre des innocents (1566)
Poussin
Le 27 avril 1854, le Duc d'Aumale écrit à son ancien précepteur : « J'ai acheté un très beau Poussin, Le Massacre des innocents... »
En exil depuis 1848, le cinquième fils de Louis-Philippe continue d'étoffer ses collections depuis sa résidence de Twickenham.
C'est ce « très beau Poussin » que le château de Chantilly, dernière demeure du Duc, a décidé de mettre à l'honneur.
La genèse de ce tableau débute en 1325 par une commande du riche mécène Vinzenzo Giustiniani. Natif de Chios, qui a été marqué par un épisode douloureux dans l'histoire de sa famille et de cette île. En 1566, les Turcs enlèvent et massacrent des adolescents ayant refusé de se convertir à l'islam. Ils seront reconnus martyrs par l 'Eglise. D'où le choix de cet épisode biblique par Poussin.Contrairement à ses contemporains, Poussin se concentre sur trois personnages. Cela devient presque le massacre « d'un » innocent.
Les gestes, les couleurs, la composition : tout est d'une extrême violence. Et ce cri poussé par la mère : « Le plus beau cri de toute la peinture dira Bacon, qui reprendra ce thème dans sa série des Têtes).
Et Head II (1949) de Bacon, ainsi que le Charnier (1945) de Picasso font aussi parti de l'exposition qui se tient au Château de Chantilly jusqu'au 7 janvier 2018.
Le Charnier (1945)
Picasso
Head II (1949)
Bacon
Si le tableau du Massacre est très violent, il représente au moins quelque chose, j'avoue ne rien comprendre aux deux autres qui l'accompagnent durant cette expo !
Cependant nous remarquons, que si l'on polémique beaucoup sur le « Massacre des saints innocents », on ne parle jamais de ce Massacre-là !
Liviaaugustae
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Automne en couleur
(image internet)
L'automne
On voit tout le temps, en automne
Quelque chose qui vous étonne,
C'est une branche tout à coup,
Qui s'effeuille dans votre cou.
C'est un petit arbre rouge,
Un, d'une autre couleur encor,
Et puis partout, ces feuilles d'or
Qui tombent sans que rien ne bouge.
Lucie Delarue-Mardrus
24 commentaires -
J'ai écrit ce texte, pour le jeu Café/thé N° 83 de Brigitte en m'inspirant de sa jolie photo et aussi des promenades que nous avons faites en famille.
Je remercie Brigitte, http://www.unebonnenouvelleparjour.com/ qui donne aux poètes amateurs l'occasion d'écrire....
Liviaaugusate
La photo de Brigitte
Brumes sur le lac...
Sur les bords du lac, règne un silence végétal, silence plein de rumeurs : frémissement de feuilles balancées par le vent, crissement des insectes, bruissement d'aile soudain d'un oiseau qui s'envole...
Le ciel gris pâle ne peut se mirer dans les eaux du lac qui se cache, s'emmitoufle dans un manteau de brume cotonneuse, un poisson parfois vient en surface gober une mouche et le miroir éclate en ronds mouvants... quelques gouttes d'eau éparses font jaillir dans les bois des notes cristallines.
La nature d'automne respire doucement baigné de lumière dorée !
Automne 2016
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« Venise n'est-elle pas la plus belle et émouvante ville du monde ? »
Jean d'Ormesson
Santa Maria della Salute et la palais des Doges
Jean Madura
12 septembre 1833 – Chateaubriand se sent en parfaite harmonie avec la cité lacustre. Il est descendu à l'hôtel de l'Europe face à la Salute et San Giogio Maggiore. Il s'émerveille des bronzes, des marbres, des granits et porphyre du palais des Doges, de la basilique San Marco et rêve au passé de la Sérénissime quand elle : « Donnait des empereurs à Constantinople, des rois à Chypre, des princes à la Dalmatie, au Péloponnèse, à la Crète. »
Venise n'est plus l'épouse de la mer et elle n'a plus de Doges voguant à bord du bus centaure pour lancer un anneau dans l'Adriatique, mais elle incarne, ce que nul ne peut lui contester, la civilisation. Et François René voudrait rester dans cette cité à l'abri d'un palais ocre pour y terminer ses mémoires et sa propre vie. Pour y mourir comme meurt cette civilisation.
Hôtel Danieli
13 février 1834 – La fièvre tient Musset dans sa chambre au Danieli. Georges Sand veille son « gamin » comme elle le nomme, alors qu'elle n'a que six ans de plus que lui. Ils sont en Italie depuis deux ans. A Gênes première étape de leur voyage, puis à Venise c'est Georges qui a été très malade. Mais Musset n'avait pas un tempérament de Saint Bernard ; il courait la ville de jour comme de nuit, impatient de découvrir les plaisirs et débauches de la Sérénissime et il rentrait ivre, et Georges pu toucher du doigt son côté sombre.
Venise vue depuis la douane
Jean-Baptiste Corot
8 octobre 1970 – Depuis plus de soixante ans Morand goûte Venise, elle est la seule dont il ne soit pas « décharmé ». Pour lui Venise est « ce décor de final d'opéra », ses canaux sont des encriers. Il plonge une dernière fois sa plume pour dire que tout comme la Sérénissime, lui-même ne s'accommode guère de la laideur qui vient. Il aime à remonter le temps à Rome mais surtout à Venise parce que dans cette ville : « le passé reste en suspens ».
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Ils se sont mis à deux pour araser la Guadeloupe et ses îles... Deux cyclones énormes avec des vents non moins énormes.
Faisant appel à mes souvenirs passés, car j'ai vécu 3 cyclones, dont celui de 1966 qui fut très violent, mais heureusement pas trop long, (les vents ont commencé à souffler vers 11 heures du matin et ont continué jusqu'à 19h), j'ai essayer d'en reconstituer la violence ainsi que la peur qu'ils suscitent chez les hommes qui se trouvent pris dans leurs tourbillons, que je vous offre ici, avec quelques images envoyées par mon ami le Scrutateur.
Cyclone Maria
La maison a eut beaucoup de chance que ce poteau électrique ne soit pas tombé sur son toit, mais ils n'ont sûrement pas d'électricité !
Cet arbre arraché par le vent est tombé sur le toit des maisons...
La nature est fâchée !
Et les vents déchaînés, poussent et bousculent dans le ciel.
De lourds et charbonneux nuages,
Qui déversent des trombes d'eau.
Des rafales de vents tout droit sorties de l'enfer
Se ruent à l'assaut des maisons
Qu'elles empoignent, les secouent, les ébranlent
Et emportent les toitures.
Ils déciment les grands arbres
Et font danser de diaboliques farandoles
Aux lourdes palmes des cocotiers.
Les filaos, ploient et ondoient
S'affolent et gémissent sous les doigts du vent.
Les fragiles et gracieux bananiers épuisés,
Se sont tous couchés.
Et le vent furieux n'a plus de prise sur eux.
La rivière grossie,
Roulent des eaux jaunâtres
Comme un abcès crevé.
Elle traîne des détritus arraché çà et là,
Elle enjambe le pont et fait trembler ses arches
Sous ses coups sans cesse répétés.
L'Océan en fureur déferle sur les côtes en vagues écumantes.
Brise les bateaux contre les appontements.
Emporte pêle-mêle les arbres et les cases
Qui se balancent un instant sur les crêtes des vagues
Pour finalement disparaître dans d'insondables abîmes
La montagne est blessée sous le choc des vents,
Et de ses flancs meurtris
Descend une lente procession d'arbres arrachés.
En ricanant, le vent et la pluie, étroitement mêlés.
Ivres de folie et de destructions,
Poussent jusqu'à l'effondrement
Tous ces géants morts les racines en l'air.
Et les hommes dans ce grand déferlement se sentent tout petits.
Et tous, retrouvant un lambeaux de prière au fond de leur mémoire,
Prie Dieu à genoux
Pour que cesse le carnage !
Liviaaugustae
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