La Pentecôte bénédictine,

Se trouvant dans un missel, conservé à l’abbaye bénédictine San Martino delle Scale (Saint Martin des escaliers), en Sicile.

« Que le feu d’en haut venu des disciples consume tout mal au fond de vos cœurs. »

(Bénédiction solennelle de la Pentecôte)

C’est toute la flamme spirituelle de la Pentecôte qui traverse cette petite enluminure italienne du XVIe siècle.

Cette lettrine (scène peinte à l’intérieur d’une initiale majuscule) représente le « S » de « Spiritus Sanctus », qui ouvre une oraison de la messe de la Pentecôte. Elle est peinte à la gouache sur parchemins, comme toutes les enluminures de manuscrits.

La colombe du Saint-Esprit apparaît dans le Cénacle. De ses ailes largement déployées, elle semble bénir et protéger les Apôtres qui ont tous le visage tournés vers elle, sauf Jean qui prie intensément, les yeux fermés. Marie est au centre, au cœur de l’Eglise. Les langues de feu se dirigent vers eux, mais il y en trois fois plus que d’Apôtres. Elles sortent du cadre et apportent l’effusion de l’Esprit au monde entier. Pierre est au premier plan à gauche (mais à la droite de Marie), Jean est à droite. Les Apôtres sont onze et non pas douze, car Mathias, pourtant elu juste, n’a pas été représenté.

Aux portes de Palerme, au-dessus de Monreale dont la cathédrale est ornée de célèbres mosaïques byzantines, une route sinueuse mène à un cirque de montagnes. C’est dans ce site majestueux que se cache l’abbaye de San Martino delle Scale. Fondée par Saint Grégoire le Grand en 590, détruit par les sarrasins, le monastère fut ressuscité au XVIe siècle et devint un foyer intellectuel et artistique, et ce jusqu’à nos jours.

Les langues de feu envoyées par le souffle du Saint-Esprit volent gracieusement vers les Apôtres.

Marie prie de toute son âme, les mains jointes, au milieu des Apôtres. Elle est toute vêtue de bleu, peint avec du lapis-lazuli.

Marie-Gabrielle LEBLANC

Extrait de : Famille Chrétienne