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    Billet

     

     

    Château de Vaux-le-Vicomte.

     

     

    « POUR TON BIEN ! »

     

    Les violons se sont tus.

    L’éblouissante fête de Vaux-le-Vicomte, où mille soleils ont miroité, n’était  que l’illusion de la gloire. Moins de trois semaines après le régal offert par Nicolas Fouquet à Louis XIV, le 17 août 1661, le surintendant des Finances était arrêté sur ordre du Roi. Disgrâce, procès, exil, la descente aux enfers commençait. Aux enfers ? La mère du surintendant, née Marie de Maupeou, femme remarquable et chrétienne assumée, ne l’entend pas de cette oreille : « Je Vous remercie, ô mon Dieu, je Vous ai toujours demandé le salut de mon fils ; en voilà le chemin ».

    Dans ce XVIIe siècle aux stratégies matrimoniales compliquées, aux clans familiaux avides –et les Fouquet ne déparaient pas le tableau- ce cri du cœur illustre une autre réalité, très présente elle aussi : l’amour familial est dans son essence un amour de don, tourné vers le bien de ceux que l’on aime. On peut s’égarer dans le diagnostic du bien, on peut s’enferrer dans l’humain trop humain, mais la famille demeure ce lieu unique où l’on peut être aimé inconditionnellement, où l’on vous suit du berceau à la tombe, et même avant par les ancêtres ; et même après par les descendants. Un lieu fait pour grandir, les uns par les autres.

    Une famille peut se replier sur elle-même. La fureur de Gide (« Famille, je vous hais ! Foyers clos ; portes refermées ») semble pourtant bien injuste, si l’on mesure la nécessité de protéger ce qui est fragile. Un enfant est toujours un peu la rose du Petit Prince. Sans doute est-il indispensable de ne pas trop l’enserrer sous globe, mais la croissance des petits d’homme est lente et ne peut sans dommage être livrée à tous les vents.

    Le don de soi ne se décrète pas.

    La contrainte et l’amour, ces deux piliers de l’alliance inséparable fait de la famille la « cellule de base de la société », sont parfois mal compris aujourd’hui.

    Contrainte ?  La fidélité en est une, comme l’engagement du mariage lui-même, qui entend plier à notre volonté l’inconstante nature. Quand à l’éducation…

    Quelle éducation véritable ne passe pas par des interdits, des refus « pour ton bien » et quelques obligations positives « pour ton bien » également ?

    Mais l’amour ? L’amour qui dans la Première lettre aux Corinthiens, « supporte tout, fait confiance en tout, espère tout, endure tout » ne peut accomplir son œuvre que s’il est bien présent dans la famille. Là est l’os de nos sociétés individualistes. Le don de soi s’infuse et se diffuse, il ne se décrète pas. Pour que l’époux (se), pour que les enfants sentent que quelque chose difficile est exigée d’eux « pour leur bien », encore faut-il y mettre ce détachement de soi, cet amour sans conditions, cette humilité qui reflète, dans l’exercice des autorités humaines, les traces de la paternité divine.

    Marie-Joëlle  Guillaume

    Extrait de : Famille Chrétienne


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    Antiquité

     

     

    La magicienne de Dioscouridés de Samos 3e siècle avant J.C.

    (Musée Archéologique de Naples)

     

     

     

    La magie tient une place très importante chez les romains ; nombre de recettes permettent de guérir d’une maladie, de se venger d’un voisin ou de provoquer la pluie.

    La médecine romaine recours souvent à des traitements étranges relevant de la magie : ainsi on peut faire tomber la fièvre à l’aide d’un clou pris sur une croix (croix des esclaves crucifiés, il y en avait tous les jours à Rome), faire disparaître une tumeur en frottant le malade avec un cadavre (bien avancé) d’enfant !

    Avec l’ouverture du monde romain aux influences étrangères, la magie venue d’orient connaît très vite à Rome un succès extraordinaire, autant parmi les intellectuels et les savants que parmi le peuple.

    Vêtue d’une grande robe noire, les cheveux hérissés de serpents factices, la magicienne reçoit le consultant dans une pièce où elle a réunit tous les ingrédients de son art : clous pris sur un gibet, morceaux de cadavre, ossements mais aussi plantes et animaux funestes, tel que lierre et cyprès, corbeaux, chouettes, crapauds ou serpents.

     

     

     

    Antiquité

     

     

    Poupée d’envoûtements

    (3e 4e siècle après J.C.)

    (Musée du Louvre)

     

    Si le client veut se venger d’un ennemi, une poupée de cire à l’effigie de la victime est piquée d’épingles ou fondue dans le feu. Elle prépare également des filtres qui provoquent le désir amoureux ou bien des drogues mortels.

    (*Agrippine la jeune, tua l’Empereur Claude avec un filtre fabriqué par la magicienne Locuste.)

    Les autorités considèrent ces activités comme suspectes, et la loi punit de mort, quiconque est impliqué dans une affaire criminelle liée à la magie.

     

     

     *Cependant, Agrippine la jeune ne fut point inquiétée pour le meurtre de son oncle-époux Claude.

    « Selon que vous serez puissants ou misérables »…

    Liviaaugustae

     


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    Littérature

     

     

    La salle d’étude…

     

     

    L’enfant que je fus…

     

    L’enfant que je fus, je continuerai de le poursuivre dans les corridors dallés blancs et noir de Grand-Lebrun, ce collège englouti au fond de mon passé, monde minuscule où pendant des années j’ai vécu d’avance ma vie d’homme, où j’ai joué avec les modèles réduits de mes passions futures. Le ciel fumeux, les platanes du jardin, la récréation de quatre heures, l’odeur de l’étude du soir… Etrange univers qui avait ses lois, ses superstitions, ses triomphes et ses désastres. L’amour de Dieu et celui des créatures y déchiraient des cœurs. La liturgie catholique imposait au temps son rythme accordé sur celui des saisons et conférait à certains jours une atmosphère solennelle de deuil, d’espérance ou de joie. […]

    Nous entrions dans l’étude que chauffaient les premiers radiateurs à eau chaude ; nous entrions dans l’odeur des pensionnaires et dans celle du surveillant, odeur aigre, indéfinissable, qui ne me déplaisait pas.  Une demi-heure consacrée aux leçons, puis une brève récréation, et enfin deux heures de classe, encore un quart d’heure pour jouer, et de nouveau l’étude jusqu’à midi. A 1 heure et demie le travail reprenait jusqu’à six heures et demie ! Instant qui, aujourd’hui encore après un quart de siècle, a gardé pour moi un goût  délicieux de délivrance. A vrai dire, je commençais de n’être plus malheureux pendant la longue étude du soir. Le retour à la maison était proche. Rien ne me menaçait plus. Ce long temps que j’aurais pu consacrer à mes devoirs, c’était pour écrire mon journal ou des poèmes, que j’en usais. Très tôt m’a tenu le besoin d’écrire, de me délivrer par l’écriture. Que ne donnerais-je pas pour retrouver les cahiers intimes de ma première adolescence que j’eus la sottise de brûler !

    A travers les vitres, mon regard cherchait le ciel. Sous prétexte d’aller aux cabinets, parfois j’obtenais de sortir. J’avançais à petits pas dans la cour déserte, je respirais la nuit qui sentait les feuilles pourries, la brume ; mais je ne sais quel relent de ville composait cette odeur particulière à la banlieue.

    François MAURIAC : Commencement d’une vie.

     

     


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    AUTOMNE

    Aujourd’hui, 21 septembre 2013,  le calendrier nous annonce que l’automne est arrivé. Déjà !

    L’été s’en va, adieu l’ami !

     

     

     

     

     

    Des Saisons et des jours

     

     

    Et dans ces sous-bois, rutilants d’or et de rubis entassés, l’automne s’installe doucement, sur chaque arbre, sur tous les buissons…

     

     

    « Sur les murs des châteaux, sur les sommets neigeux

    A la longue histoire, déferle la splendeur.

    Le rayon de lumière frémit en traversant les lacs,

    Et la cataracte sauvage saute en sa gloire.

    Sonnez, cors, sonnez, faites que s’envolent les échos sauvages,

    Sonnez, cors, répondez, échos, faiblissant et faiblissant encor.

     

    Ô écoute, entends ! Comme le son en est léger et clair,

    Et s’éloigne, plus léger, plus clair encor !

    Ô doucement, loin des falaises et des escarpements,

    Les cors du Pays des Elfes résonnent faiblement !

    Sonnez, que l’on entende répondre les clairières pourpres,

    Sonnez, cors, répondez, échos faiblissant et faiblissant encor. »

    Tennyson


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    POUR LE TABLEAU DU SAMEDI

     

    Jean-Paul SURIN

     

     

    Par la grâce du trait toujours très affirmé sous le couteau, Surin sculpte la couleur, plus vive et généreuse que jamais.

    Une palette méditerranéenne ou, au gré des contrastes et des reliefs, naît la lumière !

    En premier plan l’eau, miroir du ciel où se reflètent les couleurs de la ville dans les friselis de la brise. Le sujet vedette : la lumière toujours ! (…)

     

     

     

    Art

     

     

    Lumière du soir à Cannes.

     

     

    Art

     

     

    Reflets à Menton.

     

     

    Art

     

     

    Voiliers à Sainte Maxime.

     

     

    J’ai eu un coup de cœur pour ces toiles bleues où l’ocre se reflète dans les eaux turquoise de la Méditerranée…

    Et pour nous remonter le moral, dans la grisaille de l’automne qui arrive, je vous offre tous ces bleus…

    Liviaaugustae

     

     

     


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