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    Un miracle de Noël...

     

    Charles Brown et Franz Stigler

     

    Les deux frères d'armes

     



     

    C’est l’histoire de Charles Brown et de Franz Stigler, le premier pilote d’un bombardier américain et le second pilote allemand pendant la Seconde Guerre mondiale. Quelques jours avant Noël 1943, Charles Brown, jeune homme de 21 ans, effectuait sa première mission, et rien ne se passait comme prévu. Son avion volait seul au-dessus de l’Allemagne, les tirs ennemis avaient criblé son bombardier et l’avaient quasiment détruit. La moitié de son équipage était grièvement blessé et le soldat mitrailleur gisait mort sur le sol.

     

    Soudain, Charles Brown aperçut la seule chose susceptible d’aggraver encore la situation : un chasseur Messerchmitt allemand à un mètre de l’aile de son avion. La situation semblait désespérée et sans issue : Brown pensa que c’était la fin.

     

    Un tournant inattendu

     

    À un moment donné, les yeux des deux pilotes se sont croisés, puis le pilote allemand fit un signe de tête à Brown, et contre toute attente il se mit à voler sous l’avion américain pour que les artilleurs anti-aériens allemands, au sol, n’abattent pas le bombardier lent et sans défense. Le pilote allemand escorta le bombardier au-dessus de la mer du Nord, hors de la frontière allemande et loin du danger. Il jetta un dernier regard au pilote américain et retourna en Allemagne.

     

    «Bonne chance, vous êtes entre les mains de Dieu», se dit Franz Stigler, le pilote allemand. Cet homme venait en réalité d’une famille antinazie et avait étudié pour devenir prêtre avant la guerre. Au début, il refusa de rejoindre l’armée et s’inscrit uniquement pour former d’autres pilotes. Cependant, après la mort de son frère August, également pilote pendant la guerre, Stigler accepta finalement d’aller au front, motivé par la colère et la vengeance.

     

    Cependant, ce jour-là, quelque chose de plus profond surgit en lui. Lorsqu’il vit les yeux terrifiés du pilote américain et qu’il comprit qu’il ne pouvait pas se défendre, il sut qu’il n’abattrait pas son avion : «Pour moi c’était comme s’ils étaient dans un parachute. Je les ai vus et je n’ai pas pu les abattre», a-t-il expliqué plus tard à propos de cet événement. «Il y a des choses pires que la mort, et l’une de ces choses est de perdre complètement son humanité».

     

    En touchant le chapelet qu’il gardait dans sa poche, Stigler élabora alors un autre plan, au détriment de ses propres intérêts. Stigler n’était pas n’importe quel pilote de chasse :c’était un pilote d’élite et il ne lui manquait plus qu’une victoire pour obtenir la Croix de Chevalier, la plus haute distinction allemande. De plus, dans l’Allemagne nazie, si quelqu’un l’avait dénoncé, il aurait été exécuté. C’est pourquoi il n’en parla à personne pendant de très nombreuses années.

     

    À la recherche du pilote allemand

     

    Après la guerre, les deux hommes ont quitté l’armée, se sont mariés et ont fondé une famille. Cependant, cet épisode survenu des années auparavant était resté gravé dans leur mémoire. Charles Brown continuait à en faire des cauchemars et, des décennies plus tard, il décida de chercher cet homme allemand qui lui avait sauvé la vie et celle des membres de son équipage.

     

    Après de longues recherches dans les archives militaires, Brown mit une annonce dans un bulletin d’information allemand destiné aux anciens pilotes de la Luftwaffe, demandant si quelqu’un connaissait le pilote.

     

    Le 18 janvier 1990, Charles Brown reçut finalement une lettre :

     

    Cher Charles, pendant toutes ces années, je me suis demandé ce qui était arrivé au B-17. Avait-il survécu ou non ?

     

    50 ans après cet événement qui a changé leur vie, Franz Stigler et Charles Brown se sont rencontrés en Floride.

     

    Comme deux frères

     

    Les deux hommes sont devenus des amis proches : ils se rendaient souvent visite, ils ont fait des voyages ensemble, des sorties à la pêche… Leurs épouses également sont devenues amies. Ils prenaient régulièrement des nouvelles et se parlaient plus d’une fois par semaine. Ils ont même raconté leur histoire dans des écoles et lors de réunions d’anciens combattants.

     

    Un jour, Charles Brown a voulu montrer à son ami l’étendue de sa gratitude et a organisé une réunion avec ses anciens membres d’équipage survivants, ainsi qu’avec leurs familles élargies, et a convié Stigler comme invité d’honneur.

     

    Leur profonde amitié a duré 18 ans, jusqu’à leur mort à quelques mois d’intervalle en 2008. Leur histoire s’est largement répandue aux États-Unis. Dans la bibliothèque de Charles Brown, une dédicace de Franz Stigler a été retrouvée dans un livre sur les avions de combat allemands.

     

    Il avait écrit :

     

    En 1940, j’ai perdu mon frère unique alors qu’il combattait la nuit. Le 20 décembre, quatre jours avant Noël, j’ai eu la chance de sauver un B-17, un avion si gravement endommagé que c’était étonnant qu’il volât encore.

     

    Le pilote, Charlie Brown, est devenu pour moi aussi précieux que l’était mon frère.

     

    Merci Charlie.

     

    Ton frère,

     

    Franz.

     

    La Seconde Guerre mondiale a pris le frère de Stigler, mais elle lui a donné un autre frère, cinquante ans plus tard, d’une manière que personne n’aurait pu imaginer.

     

    Theresa Civantos Barber – Aline Laschine

     


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    Lors d'un quiz j'ai appris une ou deux choses, par exemple :

     

     

     

     

     

     

    Un cyclone, ouragan, typhon ou tempête en formation...

     

    (image pixabay)

     

     

     

    Comment est choisi le nom des tempêtes ?

     

    Rien n’est dû au hasard ! Le nom des tempêtes est choisi par les services de météorologie du premier pays touché. Chaque pays a une liste de nom déjà établi et une alternance entre les noms féminins et masculins est respectée. On peut donc savoir à l’avance le nom des prochaines tempêtes: elles devraient s’appeler Elisa, Frederico, Géraldine…. (Pas trouvé, je n'en avais aucune idée. Espérons que cette bande là nous laissera tranquille ? Mais rien n'est sûr ! Livia)

     



     

    Quelle est la différence entre un cyclone et un ouragan ?

     

    Ouragans, cyclones, typhon, tempête… Ils désignent tous le même phénomène, c’est-à-dire lorsque les vents dépassent 120 km/h, mais l’appellation diffère selon les parties du monde où il prend forme. On parle de cyclone lorsque le phénomène prend naissance au niveau de l’équateur, ouragan lorsque c’est sur la partie Atlantique et Indien et typhon lorsqu’il se forme dans le Pacifique. (trouvé)

     



     

    Et que signifie Raccoiser à votre avis ?

     

    En vieux français, cela veut dire « apaiser ». ( Pas trouvé, je vais tâcher de le retenir afin de le caser dans une conversation un jour... Livia)

     


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    Aujourd'hui, la musique est mise à toutes les sauces.

     

    On savait déjà qu'elle adoucissait les mœurs, mais aujourd'hui, au cours d'une lecture, je découvre qu'elle vaut autant qu'un analgésique ???

     

    Si ces chercheurs canadiens sont sérieux, on peut crier youpi ! car la vie sera belle !

     

    Depuis le temps que nous avalons des comprimés qui nous soignent d'un côté tout en délocalisant la douleurs avec des «effets gênants » ( c'est ce qui est indiqué pudiquement sur les notices dans les boîtes médicamenteuses) alors qu'il n'y avait qu'à déposer un microsillon sur le plateau du tourne disque et écouter religieusement les sons pour être guérit, rattrapons le temps perdu et enfournons nos CD dans les chaînes pour nous sentir revivre !

     

    Au diable le pharmacien, à bat le médecin et vive le boulanger, le boucher, le maraîcher, etc... !

     

    Plus le temps passe et plus je trouve que ces docteurs Folamour nous prennent pour des billes !

     

    Livia

     

     

    La fée bienfaisante...

     

    (image pixabay)

     

     

     

    La musique est un art aux pouvoirs insoupçonnés. En plus d'adoucir les mœurs, d'apporter du bonheur et réconfort à ceux qui la pratique, elle aurait également la faculté de réduire la douleur.

     

    La musique a toujours eu cette réputation d'être un puissant catalyseur capable de réveiller nos émotions, positives ou négatives. Elle agit non seulement sur notre moral en suscitant divers états psychologiques, mais peut-être également une véritable source d'énergie. Plus généralement, elle rassemble, fédère, fait sourire, tantôt pleurer, mais quoi qu'il en soit, elle ne laisse personne indifférent.

     

    Et si les pouvoirs de la musique étaient bien plus étendus encore ? D'après une étude canadienne relayée dans The Guardian, écouter de la musique en marchant ou en courant pourrait considérablement soulager les douleurs du quotidien.

     

    Musique VS Advil

     

    Cette enquête, menée par l'Université McGill à Montréal, a demandé à 33 participants d'écouter différents types de musique et d'évaluer comment cela affectait leur niveau de douleur.

     

    Pour conduire leur expérimentation, les chercheurs ont utilisé une sonde chauffante pour provoquer une faible douleur sur le bras gauche des participants, qui s'apparente à l'effet d'une tasse de café sur la peau, lit-on dans la revue Frontiers en Pain Reserch.

     

    D'après les résultats, "la douleur était moins intense d'environ quatre points sur une échelle de 100 points et moins désagréable d'environ neuf points lorsqu'ils écoutaient leurs morceaux préférés par rapport au silence ou au son brouillé". Darius Valevicius, premier auteur de la recherche de l'Université McGill, estime que la musique préférée est "au moins aussi puissante qu'un analgésique en vente libre comme l'Advil", et que la musique peut avoir un effet "encore plus fort" lorsqu'elle est écoutée en mouvement.

     

    Des "frissons musicaux" pour bloquer la douleur

     

    Ces pouvoirs d’hypoalgésie — soit la diminution de la perception de la douleur — se manifestent par des picotements, des frissons, voire chair de poule. Comment expliquer ce phénomène ? "La différence d'effet sur l'intensité de la douleur implique deux mécanismes : les frissons peuvent avoir un effet physiologique d'inhibition sensorielle, bloquant les signaux de douleur ascendants, tandis que le caractère agréable peut affecter la valeur émotionnelle de la douleur sans affecter la sensation, donc davantage à un niveau cognitif-émotionnel impliquant les zones préfrontales du cerveau, fait savoir Darius Valevicius, qui souhaite confirmer ces idées dans des travaux ultérieurs.

     

    En conclusion, le chercheur invite toutefois les personnes souffrant de douleur à davantage intégrer la musique et le divertissement dans leurs activités quotidiennes.

     

    Aurélie Duhamel

     

     


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    Pour ce 163ème Café Thé, Brigitte, allias écureuilbleu – Vous pouvez voir son blog sur ce lien https://www.unebonnenouvelleparjour.com – nous propose de broder autour de cette photo de maki catta qui semblent en train de jouer au zoo de Beauval.

     

    La bande à Paulo...

     

    La bande à Paulo...

     

    (photo de Brigitte)

     

     

     

    Trois copains traînaient sur l'herbe verte du zoo...

     

    Qu'est-ce qu'on s'ennuient ! dit Paulo. Et si on jouait ?

     

    Mais les deux autres semblaient trop occupés pour s'adonner aux jeux.

     

    Que cherches-tu Manu, il n'y a rien par terre !

     

    Si, j'ai perdu une délicieuse cacahuète, que je veux absolument retrouver !

     

    Et toi Gégé, laisses donc ce portable et viens jouer avec moi.

     

    Mais Gégé ne l'entend même pas, c'est un addict au portable comme beaucoup de monde aujourd'hui, il continue donc à le scruter inlassablement.

     

    Venez donc jouer tous les deux, à la fin, crie Paulo exaspéré !

     

    Youpi ! j'ai retrouver ma cacahuète, mais je ne veux pas jouer, j'ai des choses plus intéressantes à faire, car Sissi m'attend dans l'arbre là-bas.

     

    Et en trois bond Manu file retrouver sa copine dans l'arbre là-bas, tandis que Gégé est toujours absorbé par les merveilles qu'il découvre sur son portable.

     

    Qu'est-ce que je m'ennuie, dit Paulo en baillant !

     

    De guerre lasse, il s'en va se lover au creux d'une branche pour faire une petite sieste, il dormit longtemps et fit un rêve merveilleux.

     

    Un rêve qui le ramena sur son *île natale au milieu de l'Océan Indien et dans ce joli rêve, il avait retrouvé les siens, il grimpait aux arbres dans les forêts et gambadait dans les fourrés en leur compagnie...

     

    Livia

     

    *Le Lémur catta est originaire de Madagascar et évolue dans les fourrés épineux et les forêts sèche du sud de l'île [...]

     

     

     

    C'est un animal qui n'est absolument pas sauvage, nous avions été visité il y a quelques années « le Zoo de la Boissière du doré » sis dans le vignoble nantais à 30 minutes seulement de Nantes, nous y avions rencontré beaucoup de lémuriens dont des Makis cattas et des makis vari roux.

     

    Mon époux qui était en fauteuil roulant, après un AVC, mangeait des petits gâteaux, il y en a un qui est descendu de son arbre, il s'est installé sur ses genoux et lui a pris son gâteau pour le déguster tranquillement... quelques autres le voyant faire, sont aussitôt descendu de leur arbre et se sont installés aussi sur le fauteuil en réclamant des gâteaux, nous leur en avons donné, mais nous les avons prié d'aller les manger ailleurs que sur le fauteuil, car je craignais des dégazements... comme on peut le voir sur la photo, les pattes ont déjà laissé des traces de poussière sur le jean de mon époux.

     

    Nous y avions passé une délicieuse journée et le repas pris au restaurant du Zoo était excellent.

     

    Livia

     

    La bande à Paulo...

     

    Le mangeur de gâteaux installé sur les genoux de mon époux...

     

    (photo de mon fils)

     


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    Bien que certaines personnes affirment préférer les petites fleurs des champs aux roses... non que les petites fleurs des champs ne soirent pas attirantes, je me suis toujours demandé si c'était bien vrai, si ce n'était pas juste une pose pour se rendre intéressants ???

     

    Beaucoup d'autres adorent les roses, j'avoue que j'en fais partie, cependant chaque personnes à sa couleur préférée, il y en a qui adore : les roses roses, d'autres les blanches, d'autres encore aimeront plutôt le rose safrané ou alors le jaune, tandis qu'à la Saint Valentin, aucun compromis de couleurs n'est permis, c'est la rose rouge qui domine puisqu'elle représente en général l'amour brûlant, l'amour fou !

     

    La rose depuis l'Antiquité tient le haut du pavé dans les jardins, les poètes les ont chantées à travers les siècles et les peintres n'ont pas résisté à les immortaliser sur leur toiles, les rois et les reines, faisaient dessiner par de grands jardiniers des roseraies dans les jardins de leurs châteaux sur les bords de Loire et dans certains aujourd'hui encore, on peut admirer de splendides roseraies redessinées à l'identique...

     

    Livia

     

     

     

    «Mignonne allons voir si la rose... »

     

    Pierre de Ronsard

     

     

     

    « J'ai voulu ce matin te rapporter des roses... »

     

    Marceline Desbordes Valmore

     

     

     

    «Roses de juin, vous les plus belles...»

     

    Emile Verhaeren

     

     

     

    «Ô toi, rose moussue et blonde, a tes oreilles,

     

    que mes vers chantent comme un murmure d'abeilles...»

     

    Francis James

     

     

    «Quand la rose s’entr’ouvre, heureuse d’être belle,
    De son premier regard elle enchante autour d’elle... »

     

    Louise Akermann
     
     

    La rose au fil des âges...

    La roseraie du Puy-du-Fou

    (ma photo)

    La rose dans l’Antiquité

    La rose dans l'Antiquité

    On sait que les Grecs et les Hébreux appréciaient et cultivaient déjà la rose, notamment pour les cérémonies nuptiales,. Des roses ont été également retrouvées dans des tombeaux égyptiens, dans le but d’accompagner les morts vers l’éternité.
    Les Romains, eux, développèrent une véritable passion pour cette fleur : ses pétales jonchaient le sol et l’on en répandait sur les invités les jours de fête. Les roses étaient cultivées principalement en Egypte ainsi qu’en Perse (actuel Iran), c’est pourquoi les Romains les importèrent d’abord par bateaux entiers avant de les cultiver eux-mêmes. Ils développèrent pour cela un système ingénieux afin de forcer leur floraison, en réchauffant les sols de culture à l’aide de canalisations d’eau chaude. Même si peu d’écrits l’attestent, on suppose que la rose de cette époque était la rose de Damas (Rosa x damascena), répandue ensuite dans le monde par les Romains au fur et à mesure de leurs conquêtes de nouveaux territoires.

    La rose au Moyen Age

    En France, au XIIIe siècle, on cultivait déjà la rose à Provins : on raconte que le comte de Champagne et roi de Navarre Thibaut IV, rapporta de son expédition à Jérusalem une rose rouge très parfumée, aujourd’hui appelée Rosa x gallica ‘Officinalis’, plus communément « rose de Provins » ou « rose des apothicaires ». Si sa culture se développa, c’était alors surtout à des fins médicinales, car on attribuait à cette rose le pouvoir de guérir de nombreuses maladies. Bien que Charlemagne encourageait la plantation de rosiers près des édifices religieux dans son capitulaire de villis, la rose était alors considérée comme une fleur moins ornementale qu’utilitaire.
    Les hybridations étaient jusque-là spontanées.
    Ainsi au XVIIe siècle, une mutation de Rosa gallica fit naître les Rosa centifolia (« roses centfeuilles »), dont une mutation également au XVIIIe siècle donna les « rosiers moussus ».

    Jusqu’à la fin du XVIIIe siècle, on comptait seulement une trentaine d’espèces de roses. Si les rosiers de l’époque se prêtaient peu à l’aspect rigide des jardins dits « à la française », la mode du style anglais, plus naturel, arriva en France fin XVIIIe et lanca leur réputation. Les aristocrates furent alors désireux de remanier les parcs de leurs propriétés avec de nouvelles plantes. Les pépiniéristes suivirent le mouvement en proposant à leur clientèle
    des variétés de roses de plus en plus nombreuses.

    L’impératrice Joséphine et la passion des roses

    Le français Jacques-Louis Descemet, premier obtenteur de roses, publia en 1803 un ouvrage sur ces fleurs. Il y recensa 80 rosiers, des rosiers botaniques mais aussi des roses galliques et cent feuilles. En 10 ans, il ajouta à son catalogue environ 200 nouvelles variétés. Un véritable intérêt se développa alors dans le pays autour de cette fleur, insufflé principalement par l’impératrice Joséphine de Beauharnais. Entre 1803 et 1814, elle envoya des botanistes à travers le monde pour enrichir la collection de sa roseraie de la Malmaison. Elle rassembla ainsi la plus incroyable des collections, de près de 600 variétés, qui constituera par la suite une vrai mine d’or pour les pépiniéristes.

    La rose, fleur de légendes

    De tous temps, la reine des fleurs a émerveillé les hommes. Dans la mythologie grecque, on attribue la naissance de la rose à Chloris (Flore chez les Romains), déesse des fleurs. Chloris se promenait lorsqu’elle trouva le corps sans vie d’une nymphe pour laquelle elle avait beaucoup d’affection. Afin de faire d’elle la plus belle fleur, elle la métamorphosa en une rose et demanda aux autres dieux d’enrichir sa création de leurs pouvoirs : Aphrodite lui accorda la beauté éternelle, Dionysos la baigna dans un nectar pour lui révéler le plus doux des parfums et enfin les Trois Grâces ajoutèrent la joie, le charme et l’éclat…
    Chez les Romains existe une autre version : un arbuste épineux aurait retardé la course d’une nymphe qui tentait d’échapper à Bacchus, en s’accrochant à son voile. Bacchus, reconnaissant d’avoir pu capturer sa proie, remercia l’arbuste en le dotant de splendides fleurs odorantes.
    La rose rouge est rattachée à Vénus (équivalente de la Grecque Aphrodite), déesse romaine de l’amour et de la beauté, mais les versions divergent. La déesse se serait blessée avec l’épine d’une rose blanche, transformant ainsi la fleur en rose rouge. On raconte aussi que la rose se serait empourprée lorsque son fils Cupidon renversa son verre de vin sur elle.
    Dans la religion chrétienne, la rose est riche de symboles : elle y est à la fois l’expression du martyre et du sang du Christ, et la rose blanche la représentation de la Vierge Marie.

    La rose dans les Lettres

    Le persan Saadi, la Grecque Sappho, Shakespeare, Apollinaire, Verlaine, Anna de Noailles, Rilke, Garcia Lorca… les poètes ont tous célébré au fil des siècles la beauté délicate de la fleur, métaphore de l’être aimé mais aussi du temps qui passe.
    On retrouve déjà des évocations de la rose dans
    l’Iliade et L’Odyssée du Grec Homère. Elle est aussi présente dans Les Métamorphoses d’Ovide, qui l’associe à la déesse Aurore, ainsi que dans l’œuvre de Sappho puis d’Achille Tatius qui dit d’elle « Si Zeus avait voulu donner aux fleurs un roi, c’est la rose qui règnerait sur les fleurs. Elle est la parure de la terre, la gloire des plantes ; elle est l’œil des fleurs, la rougeur de la prairie : c’est la beauté dans tout son éclat ; elle respire l’amour, elle est messagère d’Aphrodite » (Le roman de Leucippé et Clitophon, IIe-IIIe siècle). Attribut de la déesse Aphrodite, la rose est alors déjà le symbole de l’amour et de la beauté.
    Le Roman de la Rose, écrit par Guillaume de Loris vers 1230 et poursuivi par Jean de Meung, constitue l’œuvre la plus célèbre du Moyen Age. Dans ce poème allégorique, la rose est l’objet de toutes les quêtes, le symbole de l’être aimé.
    Dans la poésie de Ronsard, au XVIe siècle, la rose représente la fragilité de la vie, notamment dans son célèbre poème «Ode à Cassandre» (« Mignonne, allons voir si la rose.. »). Idem chez Corneille ou François de Malherbe, où la fleur est le témoignage du temps qui passe et de la beauté éphémère. Cette thématique de la fragilité sera reprise plus tard par Victor Hugo, dans La rose de l’Infante.

    La rose dans les Arts

    La première représentation de roses peintes est découverte en 1900 dans les vestiges du palais de Cnossos en Crête: sur «la fresque à l’oiseau bleu», datant de l’an 2000 avant J.-C., on peut voir des rosiers fleuris. La rose est également représentée sur des pièces de monnaie datant de 500 avant J.-C., retrouvées sur l’île grecque de Rhodes. Chez les Grecs comme chez les Romains, on sait que des représentations de la rose ornaient, comme beaucoup de fleurs, les bâtiments.
    Tout comme dans le domaine des Lettres, la rose en peinture est souvent la représentation de l’amour, mais aussi de la fragilité de la vie et des sentiments. Dans la religion chrétienne, la rose évoque l’amour universel et pur, et de ce fait la Vierge Marie. On sait pourtant qu’au début de l’ère chrétienne, les Pères de l’Eglise (Clément d’Alexandrie, Tertullien) interdirent la représentation de fleurs dans l’iconographie religieuse. Cet interdit fut plus tard levé pour la rose par Saint Paulin de Nola.
    Pierre-Joseph Redouté (1759-1840), crée son fameux ouvrage Les Roses, planches en eau-forte en pointillé coloriée, illustrant les textes du rosiériste Claude-Antoine Thory. Il s’inspire pour ses aquarelles – d’une minutie presque botanique – de la collection de la Malmaison de l’Impératrice Joséphine, dont il est le peintre officiel.
    D’innombrables peintres, de toutes époques confondues, ont puisé l’inspiration dans la rose. Citons parmi eux Sandro Botticelli et sa Naissance de Vénus (1485), Vincent Van Gogh et ses Rosiers en fleurs (1889), et chez les impressionnistes Edouard Manet et son tableau Roses dans un verre de champagne (1881), Pierre-Auguste Renoir avec Roses et jasmin dans un vase de Delft (1881) ou encore Claude Monet et Le Rosier. La rose est également très présente dans les natures mortes des peintres flamands et hollandais du XVIIe siècle.

    La rose est une des premières senteurs à avoir été utilisée en parfumerie. Les Romains en extrayaient déjà l’huile essentielle et faisaient une incroyable consommation de roses, notamment pour son parfum. Ses pétales remplissaient des coussins, et parfumaient les bains… Son essence, enivrante et sensuelle, était conviée de ce fait aux préparatifs amoureux. On raconte même que Cléopâtre et Marc-Antoine passèrent leur première nuit d’amour sur un lit de pétales de roses de 45 cm d’épaisseur…

     

     


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