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    DSCF0151La lune est par-dessus les toits, comme un point sur un i…

     

     

    ON ETUDIE SERIEUSEMENT…

     

    On étudie sérieusement les moyens scientifiques de faire communiquer la terre avec la lune.

    Il y a deux sortes de lunes. Il y a la lune qui ressemble à une pierre ponce sous un projecteur, celle qui tourne autour de la terre en vingt-neuf jours et demi : celle qui a des volcans et des phases ; celle qui a des vallons et des quartiers ; la lune de l’astronome, du savant et celle des gens qui ne la voient que dans les livres, parce que les becs de gaz les empêchent d’apercevoir le ciel.

    Et puis il y a la superstitieuse, la légendaire lune qui regarde la nuit par la fenêtre les amants et qui s’assoit en rond dans les sceaux d’eau et dans les puits ; la lune de l’astrologue et du chat ; la lune qui tire sur le sable la mer, pour la faire sécher ; la lune des herbes propices et la lune des maléfices ; la lune de Titania, de Monelle, de Willette et de Cyrano.

    Il y a la lune du philtre et de l’enchantement, et la lune de dix-neuf cent, avec un moulin sur son champ. Il y a la lune qui luit parmi les rameaux romantiques de la musique de Chopin, et la lune de la folie, cardant au fil de l’eau les cheveux pluvieux d’Ophélie. Il y la lune d’Hoffmann, celle de Gaspard de la Nuit, derrière des mâchicoulis, la belle lune des savanes d’Atala, peinte par Prud’hon ; il y la lune qui est ronde, qui a deux yeux, un nez, une bouche et qui louche en regardant les nouveau-nés. Il y a la lune dans laquelle un vieux bonhomme tout courbé porte un fagot d’épines. Il y a la lune assassine. Il y a la lune qui ressemble à Théodore de Banville que la rime riche aurait limé.

    Cette lune en marge des astres, qu’il est facile d’y atteindre ! Tous les chemins de l’esprit conduisent à la lune. Les uns partent entre deux arabesques d’un rideau, et montent parmi les temples sans bases, sous des arbres bleus sans racines ; les autres s’ouvrent entre deux pages d’un livre, entre deux phrases d’un discours, entre les miroirs et leur tain, entre le fil et l’aiguille, entre la laine et l’ouvrage, entre la veille et le sommeil, entre un pas et un autre pas, entre un regard et un souvenir, entre un vêtement et son parfum. Ce sont les chemins du désir, de l’aventure, de l’ennui ; les chemins de la fantaisie et les chemins de l’insomnie, ouverts le jour, ouverts la nuit ; des chemins parfois sans retour.

    Et c’est là qu’est tout le problème. La science est assez forte pour envoyer un jour dans la lune des gens qui sont sur la terre, mais comment fera-t-elle pour ramener sur la terre les gens qui sont dans la lune ?

    Germaine Beaumont

    Extrait de : Si je devais…

    (Ce livre paru en 1930 éditions Le Tambourin) et fut réédité en 2005 édition le dilettante)

     

     

    Après pas mal de ratés, bien entendu, les savants envoient de nos jours des gens « sur » la lune, les ravitaillent, et les font revenir…

    Mais les autres ? Ceux de Jean de la lune ? Les amis de Pierrot ? Comment les faire tenir sur la terre ?

    Je ne crois pas que cela soit possible… C’est une petite folie, un extra, que les « luniens terrestres » s’offrent, simplement pour fuir la vie par le biais du rêve !

    Toujours déçus, mais toujours prêt pour un nouveau départ…

    C’est  beau de rêver ! Mais attention à l’atterrissage !

    Liviaaugustae

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     


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    LE GOUT DES MOTS…

     

    « QUELQUE PART »

     

     

     

     

     

    numérisation0003Coup de pied « quelque part !

     

    Dans mon enfance, l’expression « quelque part » n’avait qu’une signification : le derrière. D’où les locutions telles que : « Il mérite des coups de pied quelque part », ou encore : « Vos insinuations, vos injures, je me les mets quelque part ».

    A présent que nous vivons une époque aristocratique, « quelque part » a quitté le postérieur et s’est répandu un peu partout dans l’être humain.

    On entend couramment : « Cela m’interpelle quelque part », « J’éprouve un certain émoi quelque part », etc…

    Personne ne semble remarquer la cocasserie de pareilles formules. Personne non plus ne précise où se situe ce « quelque part ».

    Dans le cœur, dans la tête, dans la rate, dans les pieds ?

    Avec le derrière, au moins on était fixé.

    Jean Dutour

    Extrait de : A la Recherche du Français Perdu.

     

     

     

    Et aujourd’hui, il y a des tas de coups de pieds « quelque part » qui se perdent… Et que je serais ravie de donner !

    Liviaaugustae

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     


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    L’HOMME DESCEND-T-IL DU SINGE ?
     
     
     
     
     
     
    100 5106Des lémuriens au Zoo La Boissière du Doré…
     
    Nos ancêtres ?
     
     
     
    ADAM ET MOI…
     
    (1er octobre 1998)
     
     
     
    Je suis toujours étonné par la satisfaction que tant de gens éprouvent à descendre du singe. Il n’y a pas là de quoi se réjouir, pourtant. L’idée que mes ancêtres étaient des gorilles arboricoles, qui se grattaient sous les bras et aboyaient quand ils étaient en colère, ne me transporte pas d’enthousiasme. Au fond, j’aurais plutôt honte de n’être qu’une forme évoluée de l’australopithèque et, depuis vendredi 23 septembre, d’une espèce d’individu poilu et prognate, vieux, dit-on de quatre millions et demi d’années, dont on a découvert les ossements en Ethiopie.
     
    Il y a dans l’humanité un snobisme de l’évolution des espèces comme il y a chez les particuliers un snobisme des origines modestes. Qui ne connaît quelque gros patron, quelque industriel milliardaire mettant sa fierté à être fils de manœuvre ou de paysan, à avoir exercé dix métiers pour sortir de la mouise, à s’être élevé sans l’aide de personne. J’en ai même rencontré qui se vantait d’avoir eu une enfance misérable alors qu’ils étaient d’excellentes famille et étaient sortis de polytechnique. De même l’humanité, ou du moins une portion de l’humanité, veut  absolument s’être « fait toute seule », être arrivée du coelacanthe  à l’Homo sapiens par un rude et long chemin. Cela flatte en elle je ne sais quelle idée de sa valeur, de son énergie, de sa persévérance. Il lui est intolérable de penser que Dieu a créé l’homme, et qu’il l’a créé  à son image. Entre Dieu et le singe, elle choisit le singe.
     
    Elle ne le choisit pas partout, cependant. Ainsi il y a eu aux Etats-Unis naguère une fameuse affaire à ce propos. Un petit garçon rentra un soir chez lui tout en larmes. Le professeur avait fait un cours sur Darwin et avait expliqué que l’homme descendait du poisson, ce qui désespérait le gamin. Ses parents intentèrent un procès à l’école et le gagnèrent car le darwinisme va à l’encontre des enseignements de la Bible, et celle-ci fait partie de la Constitution américaine. C’est la main sur elle, en particulier, que les Présidents américains prêtent serment.
     
    L’écrivain anglais Chesterton a donné, selon moi, un argument irréfutable dans un ouvrage intitulé L’Homme éternel (The Everlasting Man), qui est une espèce de réfutation de Darwin. Il dit qu’on ne sait rien de l’homme préhistorique, sauf une chose : que c’était un artiste. Or, ajoute-t-il, on peut fournir toute la peinture et tous les pinceaux qu’on voudra à un singe, il ne parviendra pas à reproduire un bison ou un mammouth sur la paroi d’une caverne ; en d’autres termes, ce ne sera jamais un artiste.
     
    Le sens artistique n’existe pas dans les amibes, les poissons, les diplodocus et les pithécanthropes. Il est, je le crains, d’essence divine, et il nous faut bien en convenir à Adam et Eve, créés par le Seigneur dans un grand acte d’amour, ce qui n’est pas plus mystérieux, après tout, que la métamorphose du chimpanzé en Alain Delon. Autre avantage : il n’y a pas de « chaînon manquant » entre Adam et moi.
     
    Jean Dutour
     
    Extrait de : Le siècle des lumières éteintes.
     
     
     
    Je me sens moi aussi plus près d’Adam et d’Eve que du singe.  Me voilà donc rassurée, pas de chimpanzé dans mes ancêtres.
     
    Ce livre m’avait beaucoup amusée, je l’ai retrouvé, par hasard en cherchant un autre livre dans ma bibliothèque, qui frise l’effondrement… Je l’ai donc parcouru, et suis tombée entre autre sur cette histoire de singe, qui, comme Jean Dutour,  m’a toujours énervée…
     
    Liviaaugustae
     

     

     

     

     

     

     

     

     

     


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    SCIENCES ET PHILOSOPHIE.

     

     

     

     

     

     

    numérisation0002Nécessaire de mathématique du Duc de Bourgogne,

    Milieu du XVIIIe siècle

    (Musée du Louvre)

     

    […] Les sciences s’intéressent, on le sait, à tout ce qui a trait à la nature des choses et des hommes : leur genèse, leur durée, le foisonnement de leur élément, les lois qui président à leur ordre, et cela jusqu’au infime détail. Et l’on ne peut que féliciter ceux qui à cela consacrent leur vie, et souhaiter que ce soit en toute liberté qu’ils le fassent. Quant à la philosophie, c’est l’homme qu’elle regarde en tant qu’animal raisonnable, sa nature, sa vie individuelle et sociale, sa pensée, ses droits et devoirs, ses éventuelles espérances. Finalement, c’est de son bonheur qu’elle s’inquiète, chaque école ayant là-dessus son idée, quant à sa nature et à la manière d’y atteindre le plus sûrement. [...]

     

     

     

     

     

    numerisation0009Buste de Sénèque

    (Musée archéologique de Naples)

     

    […] Pour les Grecs et les Romains, ce que nous distinguons aujourd’hui, les sciences et la philosophie, ne faisaient qu’un. Connaître les lois de la nature, c’était un moyen, le moyen, d’accéder à ce qu’avait décidé de toutes choses, hommes compris, une transcendance idéale qu’on désignait plus ou moins confusément par les mots de Nature de Dieu, de Divin. Ainsi Sénèque : « Deus sive natura » sous-entendu : comme vous voulez. Et je redis que sur ce point, il y avait autant d’avis que de philosophe. De nos jours, en revanche, les sciences et la philosophie n’ont plus guère de rapports, parce chaque science c’est tant approfondie et développée qu’elle se cantonne dans son propre secteur, ce qui suffit à absorber chaque spécialiste. Les scientifiques, centrés sur leur spécialité, ont également en tête son application pratique. Cela étant, il était fatal que se soit peu à peu estomper l’ultime finalité de tout savoir : l’Homme. Mais l’homme selon toutes ses dimensions : sa nature à la fois matérielle et spirituelle, intellectuelle et morale, individuelle et sociale. Il n’est plus guère aujourd’hui qu’un élément parmi d’autres de l’univers, dont il suffit de rendre la vie physique, psychique, sociale, professionnelle aussi normale que possible. Tout juste, donc, un élément parmi l’infinité de ceux dont est fait l’univers. […]

     

     

     

     

     

    numerisation0008Uranie : Muse de l’astronomie.

    (Galerie des Offices Florence)

    (photo personnelle)

     

     

     

     

     

     

     

     

     


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    800px-Syringe_5_With_Drops_-ZaldyImg-.jpgSeringue, pour prélever, ce sang, que l’on verse si facilement…

    (Image source Wikipédia)

     

     

    OU ALLONS-NOUS PUISQUE…

     

     

    Où allons-nous, puisque notre sang ne nous appartient plus, puisqu’il est tombé comme un chef-d’œuvre dans le domaine public, puisqu’il est la proie du jour, des expériences, de la curiosité, puisqu’on l’achète et qu’on le donne, puisqu’il est monnaie d’échange, puisqu’on le verse, qu’on le prélève, qu’on l’altère, qu’on le corrompt et qu’on le croise !

    Ce sang si beau, si personnel, si jalousement défendu ; ce charme concédé à la naissance pour n’être restitué qu’à la mort ; ce chaud confident ; ce magicien aux errants sortilèges ; cette résille aux mille chantantes mailles qui nous retenait vivant et prisonniers ; ce vaste piège amoureux du cœur, sa proie et sa raison d’être ; ce circuit sans fin, sans rupture ; ce chant sans pause ; cette chaîne continue et fragmentée ; cette cadence empruntée aux astres ; cette fluidité plus vive que l’eau, plus substantielle que le vin ; ce trésor sans cesse épanché, rubis sur rubis ; ce fourmillements d’atomes ; cette lutte constante et disciplinée ; cette suave paix née d’incessants conflits ; ce sang, le voici découvert, le voici prostitué puisqu’on le prend à un être pour l’incorporer à un autre.

    Fleuve qui n’étier point fait pour couler à ciel ouvert, mais dans l’ombre épaisse de l’homme, comment supportez-vous cette intrusion ? Quelles images naissent dans vos souterraines demeures ? Quels hôtes nouveaux vous habitent ? Le singe, le chien, et pis encore, le passant, nagent aveugles dans votre pourpre. Flottent-ils inconscients, mais nutritifs, présents mais annihilés ? Ou bien gardent-ils, lentement mêler aux vôtres, leurs instincts ? Sang malade qu’ils ont guéri à qui appartenez-vous désormais ? Vous carriez attachés ensemble, Hyde et Jekyll, Wilson et Poe. Haine, accord ou complicité, le pire mal n’est-il pas de ne plus savoir de quel cœur étranger jaillissent désormais vos peines et vos amours ?

    Faut-il périr ou capituler ? Véritablement libre est celui qui, placé entre le péril et la guérison, opte pour le péril : qui préfère à l’indélicat et profitable partage, une orgueilleuse, une individuelle mort.

    Germaine BEAUMONT

    Extrait de : Si je devais…

     

     

     

    Qu’aurait écrit Germaine Beaumont aujourd’hui ?

    Avec les grossesses in-vitro !

    Les expériences sur les embryons humains congelés !

    Les essais de clonage, qui tentent la création d’un homme !

    C’est çà ! le grand rêve de l’homme, créer un être, juste pour prouver qu’il n’y a pas de Dieu !

    Ou que se sont eux qui décide sur la terre, et qu’ils ont le pouvoir de créer la vie !

    La mort ! Ils connaissent, ils la donnent tous les jours, sous toutes les latitudes, sous toutes les formes et  toutes  races confondues…

    Nous remercieront la science quand même pour les prouesses qu’elle a fait, dans la recherche, dans la technique, (qui me permet d’écrire ce billet).

    Alors attendons : Vont-ils la créer cette vie ? Vont-ils abolir la vieillesse ?

    Mais je crois, que la mort, les hommes se la donneront toujours : par vengeance, par jalousie, par envie, mais surtout par soif de pouvoir !

    Il restera, à mon humble avis, à domestiquer la nature…

    Et cela ? Sera-ce possible ? Ne verrons-nous plus jamais ça !

     

     

     

     

     

    meteo 337Tempête dans le Midi de la France

    (Image internet)

    Liviaaugustae

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     


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