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LA SULTANE FAVORITE.
N’ai-je pas pour toi, belle juive,
Assez dépeuplé mon sérail ?
Souffre qu’enfin le reste vive.
Faut-il qu’un coup de hache suive
Chaque coup de ton éventail ? (1)
Dans leur solitude profonde,
Laisse-les t’envier toujours ;
Vois-les passer comme fuit l’onde ;
Laisse-les vivre : à toi le monde !
A toi mon trône, à toi mes jours ! (6)
Que m’importe juive adorée,
Un sein d’ébène, u front vermeil !
Tu n’es point blanche ni cuivrée,
Mais il semble qu’on t’a dorée
Avec un rayon de soleil. (12)
N’appelle donc plus la tempête,
Princesse, sur ces humbles fleurs,
Jouis en paix de ta conquête,
Et n’exige pas qu’une tête
Tombe avec chacun de tes pleurs ! (13)
Ne songe plus qu’aux vrais platanes
Au bain mêlé d’ambre et de nard,
Au golfe où glissent les tartanes…
Il faut des perles au poignard ! (14)
VICTOR HUGO (extraits de : Les Orientales, 1828)
L’apparition (détail) de Gustave Moreau 1876
(Musée du Louvre)
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LA LAITERIE ROYALE DE RAMBOUILLET.
Le triomphe de l’élégance et du luxe.
Marie-Antoinette dans le parc de Trianon (détail) par Antoine Vestier vers 1775.
La façade de la laiterie de la reine. Le frontispice est formé de colonnes toscanes soutenant un fronton cintré.
La salle de dégustation. La coupole à caissons est ornée de rosaces représentant des feuilles de chêne. Au centre une console en marbre de Carrare.
Dans le fond de la salle de rafraîchissement, la grotte artificielle abrite la chevrière de Pierre Julien sculptée dans le marbre.
La salle de rafraîchissement dans le prolongement la salle de dégustation.
A l’été 1779, Louis XVI pour plaire à Marie-Antoinette demande à Jacques-Jean Thévenin de créer dans le parc du château de Rambouillet un temple d’inspiration idéaliste, à l’antique, et qui, dès qu’on en ouvre la porte, fait découvrir une grotte merveilleuse en pierre et en marbre, abritant une statue de Nymphe par Pierre Julien conduisant Amalthée, la chèvre qui allaita Jupiter enfant.
Mais tout autant que cette laiterie royale, ce dont Marie-Antoinette souhaita l’équiper est extraordinaire, notamment la vaisselle commandée à Sèvres, dont chacune des pièces est une prouesse d’équilibre sublime, à l’exemple de ce bol réalisé par Lagrenée, la légende dit qu’il fut moulé sur le sein de la reine.
Jatte téton, dite bol sein, en porcelaine.
(Manufacture royale de Sèvres)
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LA CHIMERE.
L’aube glacée entre à travers les vitres
Dans l’ombre de ce lit où elle dort,
Lasse de volupté, tenant mi-closes
Ses douces lèvres où tremble le sourire.
Or la lune, frappant dans le coffret
Ouvert
Les beaux joyaux, fameux ouvrages
D’habiles orfèvres, illumine
Diamants, camées, perles,
Emeraudes.
Les colliers resplendissent comme
Les spirales
De quelque fabuleux reptile
Assoupi ;
A côté, dans la coupe, languit
Noble et pur, un lys virginal,
Tel un liturgique vase d’argent.
GABRIELE D’ANNUNZIO (La Chimera, sonnet VIII, 1885-1888)
Toutes les babioles qu'adorent les femmes…
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« Si vous nagez dans le bonheur, soyez prudents, restez là où vous avez pied. »
MARC ESCAYROL.
Dessin de Luc tesson.
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LE CHATEAU D’AMBOISE.
« Le château d’Amboise dominant toute la ville qui semble jetée à ses pieds comme un tas de petits cailloux au bas d’un rocher, a une noble et imposante figure de château fort, avec ses grandes et grosses tours percées de longues fenêtres étroites, à plein cintre ; sa galerie en arcade qui va de l’une à l’autre, et la couleur fauve de ses murs rendue plus sombre par les fleurs d’en haut, comme un panache joyeux sur le front bronzé d’un vieux soudard. »
GUSTAVE FLAUBERT.
Le château d’Amboise, dominant la ville.
Le château d’Amboise se reflétant dans la Loire.
Le logis du roi et le balcon des conjurés : sur lequel les corps furent pendus jusqu’au pourrissement.
La chapelle Saint Hubert XVe siècle.
Le tympan représentant la Vierge à l’Enfant, encensée par des Anges.
A ses pieds, Charles VIII et Anne de Bretagne.
Sur le linteau, la légende de Saint Christophe et la légende de Saint Hubert.
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