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    LES CACARDEMENTS DES OIES SACREES.
     
     
     
     
     
     
     
     
    numerisation0001.jpg
    Frise du IIe siècle figurant les oies du Capitole donnant l’alerte.
     
    (Musée Archéologique, Ostie)
     
     
     
    En 390 avant J.C., nos ancêtres les gaulois – c’est à peine croyable -  qui étaient dans la plaine du Pô, poussèrent leurs avantages et défirent l’armée romaine…
     
    Marchand sur Rome, ils prirent la ville, qu’ils incendièrent à l’exception du Capitole. On prétend la citadelle sauvée par les oies sacrées qu’on y élevait en l’honneur de Junon : alors que ni les sentinelles, ni même les chiens n’avaient perçu quoi que ce soit d’anormal au cours de cette nuit, ce furent leurs cris qui donnèrent l’alerte.
     
    Les romains durent se féliciter de n’avoir mangé, par scrupule de piété, ces volailles consacrées.
     
    Les gaulois eurent toutefois le bon esprit de ne pas s’attarder, et ils disparurent comme ils étaient venus…
     
    Extrait de : Histoire de la Rome antique, de Lucien Jerphagnon.
     
     
     
     
     
    Les oies furent entretenues par l’Etat ensuite, on leur accorda même une procession annuelle.
     
    C’est l’ancien consul Marcus Manlius Capitolines qui entendit les cacardements, s’alarma et commanda la contre-attaque qui repoussa les assaillants. Couvert de louanges et d’honneurs, Manlius fut ivre de popularité et se mit à rêver de se faire reconnaître comme roi. On l’expédia du haut de la roche Tarpéienne. C’est à partir de lui, que le dicton de – l’abîme (la roche) est proche des hauteurs (le Capitole) entra en vigueur.
     
    Extrait de : Figaro hors série de Xavier Darcos.
     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     


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    numérisation0004-copie-1La Boudeuse de Watteau (1715-1717)

    (Saint-Pétersbourg Musée de l’Ermitage)

     

     

    FABLE.

    (A la manière de…)

     

    Un jour, un homme qui aimait son image,

    Comme jadis, Narcisse  aimât la sienne,

    Entra arrogant, sans y être désiré,

    Dans le boudoir d’une femme.

    Cette femme, il en était sûr, devait l’aimer,

    Convaincu qu’il était, d’être le plus beau,

     

    Mais, bien vite il déchanta,

    La Belle le prit de haut.

    Il lui fallait à elle, de l’Amour,

    Et cet ours mal léché, ne faisant point son affaire,

    Elle l’éconduit, et le fit jeter dehors par ses gens,

    Il en fut éberlué,  et ne compris point l’attitude de cette femme.

     

    Peu me chaut celle-ci,

    J’en ai bien d’autres que je pourrais séduire ;

    Et il s’en fut de l’autre côté de la rue.

    Celle-là était, pensait-il à part-soi,

    Timide, obéissante et douce ;  

    Un seul mot suffirait ; il obtiendrait ses faveurs.

     

    Mais  ce ne fut pas le cas.

    La fille cachait sous de petits airs de rien,

    Un caractère sournois, boudeur et frivole,

    Elle le reçut, la mine réservée, pleine de rires à l’intérieur,

    Car elle voulait moquer cet importun,

    Si plein, se croyait-il, de savoirs et d’agréments

     

    Aussi quand celui-ci, avec des ronds de jambes,

    Des phrases enrubannées, lui déclara sans ambages,

    Une flamme, qu’elle ne désirait point,

    Penchant son cou gracile, fit une moue dédaigneuse,

    Interloqué, là encore ne comprenant rien,

    Il se dit que les femmes, ma foi, étaient bien compliquées.

     

    Il s’en retourna, fort marri, de n’être point aimé,

    Pourtant son miroir, tous les jours lui disait,

    Qu’il était beau, et de bel tournure,

    De plus son avoir était conséquent,

    Il possédait tout, maison, calèche, chevaux…

    Alors ? Qu’avaient-elles donc toutes ?

     

    Ce qu’elles désiraient toutes, c’était l’Amour !

    Elles sentaient bien que cet homme plein de morgue,

    Ne pouvait rien donner, mais seulement tout prendre.

    Il resterait donc seul, et devant son miroir,

    Verrait tout doucement passer les ans.

    Et personne, pas même son valet,

    Qu’à plusieurs reprises, il avait vu rire sous cape,

    Ne l’aimerait jamais !

    Livia

     

     

     

    Inspiré de : L’HOMME ET SON IMAGE. De J. de La Fontaine.  Qui la conclut ainsi :

    […] Je parle à tous ; et cette erreur extrême

    Est un mal que chacun se plaît d’entretenir.

    Notre âme ; c’est cet homme amoureux de lui-même ;

    Tants de miroirs, ce sont les sottises d’autrui,

    Miroirs, de nos défauts les Peintres légitimes ; […]

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     


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    numérisation0003-copie-1« Grive mauvis et sa nichée »

    (Aquarelle d’Edith Holden)

     

     

     

    J’eus toujours de l’amour…

     

    J’eus toujours de l’amour pour les choses ailées.

    Lorsque j’étais enfant, j’allais sous les feuillées,

    J’y prenais dans les nids de tous petits oiseaux.

    D’abord je leur faisais une cage de roseaux

     

    Où je les élevais parmi des mousses vertes.

    Plus tard je leur laissais les fenêtres ouvertes.

    Ils ne s’envolaient point ; ou, s’ils fuyaient aux bois,

     

    Quand je les rappelais ils venaient à ma voix.

    Une colombe et moi nous nous aimâmes.

    Maintenant je sais l’art d’apprivoiser les âmes.

     

    VICTOR HUGO

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     


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    CHŒURS DE MUSIQUE SACRE.

    SCHOLA REGINA.

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

    numérisation0003

     

     

     

     

    Un chant qui traverse les âges.

    Le chant grégorien prend ses origines dans le chant romain (principalement composé entre le Ve et VIe siècle) et le chant gallican notamment messin. Le rapprochement de la papauté avec le royaume Franc au VIIIe siècle permet un échange et un apport mutuel qui donne naissance au grégorien que nous connaissons. Les mélodies ont étés enrichies à plusieurs reprises jusqu’au XVIIe siècle. Le renouveau du grégorien est initié par Dom Guéranger (1805-1875) Abbé de Solesmes et restaurateur de l’ordre monastique en France. Il lance le chantier de la restauration liturgique et notamment la restauration du chant grégorien sur la base de l’étude des manuscrits anciens. C’est un chant modal. Certains modes grégoriens sont dérivés des modes gréco-romains antiques. Le chant grégorien est chanté par les chantres et l’assemblée souvent en alternance. Il était connu par cœur et transmit oralement. […]

    […] Le texte mis en musique est la prière de l’église « inspiré par la bible et qui exprime, par l’accord harmonieux des paroles et de la musique, la beauté de la parole divine » (exhortation apostolique, verbum domini du Pape Benoît XVI en 2010).

    Philippe Nikolov.

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

    numérisation0007-copie-1

    Vitrail représentant Saint-Pierre avec les clefs du Paradis.

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     


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    JEANNE D’ARC (1412-2012)
    La jeunesse de l’Ame française…
     
    Cette année nous fêtons le six centième anniversaire de la naissance de la Sainte, la plus marquante et la plus populaire des grandes figures de notre histoire.
     
     
     
     
     
     
     
     
     
    numérisation0001Jeanne d’Arc, par Albert Lynch, 1897.
     
    (Célébrée par des dizaines d’artistes).
     
     
     
     
     
    ANTHOLOGIE :
     
    Le destin unique de Jeanne a inspiré une surabondante littérature. Quelques morceaux choisis, forcément subjectifs…
     
     
     
    MICHELET : Une réalité plus belle que la légende.
     
    « Quelle légende plus belle que cette incontestable histoire ? Mais il faut bien se garder d’en faire une légende ; on doit conserver pieusement tous les traits, même les plus humains, en respecter la réalité touchante et terrible…
     
    Que l’esprit romanesque y touche, s’il l’ose ; la poésie ne le fera jamais. Eh ! que saurait-elle ajouter ?... L’idée qu’elle avait pendant tout le Moyen Âge, poursuivie de légende en légende, cette idée se trouve à la fin être une personne ; ce rêve, on le toucha. La vierge secourables des batailles que les chevaliers appelaient, attendaient d’en haut, elle fut ici-bas… et qui ? c’est la merveille. Dans ce qu’on méprisait, dans ce qui semblait le plus humble, dans une enfant, dans la simple fille des campagnes, du pauvre peuple de France… Car il y eut un peuple, il y eut une France. Cette dernière figure du passé fut aussi la première du temps qui commençait. En elle, apparurent à la fois la Vierge… et déjà la Patrie. […]
     
    Elle eut la douceur des anciens martyrs […] Celle –ci fut douce dans la plus âpre  lutte, bonne parmi les mauvais, pacifique dans la guerre elle-même ; la guerre ; ce triomphe du Diable, elle y porta l’esprit de Dieu. »
     
    (Le Moyen Âge)
     
     
     
     
     
    LEON BLOY : Le plus haut miracle depuis l’incarnation.
     
    « Le royaume abominablement profané du Fils de Dieu ne pouvait, au XVe siècle, être sauvé que par une vierge. Pour parler exactement, pour tout dire, il était nécessaire qu’une vierge l’enfantât, car ce royaume n’existait encore que dans la pensée divine. La vocation de la Pucelle apparaît alors comme le prodige des siècles, le plus haut miracle depuis l’incarnation. »
     
    (Jeanne d’Arc et l’Allemagne)
     
     
     
     
     
    PEGUY : Ce grand général n’était qu’une humble enfant.
     
    « Et ce grand général qui prit tout un royaume, (et ce n’était pas rien le royaume de France),
     
    Dans le dernier climat et sous le dernier dôme,
     
    N’aura pas plus vieilli que la jeune espérance… […]
     
    Et ce grand général qui ramassait des villes
     
    Comme on gaule des noix avec un grand épieu
     
    N’était dans la rumeur et les guerres civiles
     
    Qu’une humble enfant perdu en son amour de Dieu. »
     
    (Eve)
     
     
     
     
     
    ANOUILH : La confiance de Dieu.
     
    « Il faut tenter l’impossible tout tranquillement. Commence, Jeanne, Dieu ne te demande pas autre chose, après il pourvoira à tout. Et si tu crois qu’il t’abandonne, s’il laisse un obstacle sur ton chemin, c’est pour t’aider encore, c’est parce qu’il te fait confiance.
     
    C’est parce qu’il pense : avec la petite Jeanne, je peux laisser cette montagne – je suis tellement occupé – elle s’écorchera les mains et les genoux jusqu’au sang, mais je la connais, elle passera. Chaque fois qu’il laisse une montagne sur ta route, il faut être très fière, Jeanne : c’est que Dieu se décharge sur toi… »
     
    (L’Alouette)
     
     
     
     
     
    COCTEAU : L’écrivain que j’admire le plus.
     
    « De tous les écrivains de France, Jeanne d’Arc est celui que j’admire le plus. Elle signe d’une croix, ne sachant point écrire. Mais je parle de son langage, et de ses brefs qui sont sublimes. Pourquoi écrit-elle, s’exprime si bien ? C’est qu’elle pense bien, et que c’est la première vertu d’un style.
     
    Elle dicte ce qu’elle veut dire, en quelques mots. Les réponses de son procès sont des chefs-d’œuvre. Ses réponses reflètent sa vie courte et sensationnelle, mieux que l’histoire ne nous la raconte. »
     
    (Reines de la France)
     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

    numérisation0003-copie-1Jeanne d’Arc entre à Orléans le 8 mai 1429.

    Par Jean-Jacques Sherrer (1887)

     

    Laurent Dandrieu.

    Extrait de : Valeurs Actuelles

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     


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