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    Poème

    ODE A L’AMOUR.

     

    L’Amour est une symphonie,

    Un orchestre, une polyphonie,

    Des instants « lente »,

    Des moments « allégro »,

    Des temps « forte »,

    Des passages « pianissimo »,

    Des silences et des soupirs,

    Des arpèges et des sourires,

    Une mélodie et des frissons,

    Des paroles, de la passion,

    Toute une gamme de clefs de vie

    Sur une portée pleine d’harmonies.

     

    ANONYME.

     

     

     

     

     

     


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    Poème

    LES PLEURS DU DRAPEAU…

     

         J'ai longuement flotté sur les champs de bataille, 

           Résistant bravement aux coups de la mitraille  

             Maintes fois ma voilure épongea dans le vent 

    Le sang des soldats morts, les pleurs des survivants. 

           Au sommet du pays je dressais mes couleurs, 

           Témoignage vibrant de la Foi, de l’Honneur 

    Les anciens devant moi soulevaient leur chapeau, 

      

        Qui-y-a-t-il de plus beau que l'amour d'un drapeau ? 

       Ma hampe fut brisée par des mains étrangères. 

      

     Lacérés, mes beaux plis sanglotaient en silence 

      En voyant que ces doigts s'attaquaient à la France. 

    Devant la foule haineuse, on me jeta à terre. 

     Un instant je pensais : « nous sommes donc en guerre ! » 

    Ici nul n'accourut pour calmer ma douleur ! 

    Les uniformes bleus trépignaient de colère, 

    Mais leur chef, tout là-haut, préservant sa carrière, 

     Me laissa sans mot dire aux mains de mes bourreaux : 

      Je mourus sans qu'une arme quitte son fourreau. 

    Ce soir je regrettais de porter ces couleurs, 

        Car une part de la France est morte dans mes pleurs. 

    Quand mon pays me laisse ainsi succomber, seul, 

      Je ne suis plus drapeau, mais je deviens linceul. 

    Anonyme


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    A LA RECHERCHE DU FRANÇAIS PERDU… 

     

    Littérature

    Notre-Dame de Paris se mirant dans la Seine

     

     

    La langue française est belle parce qu’elle est vieille. Vieille comme Notre-Dame, vieille comme Versailles, comme la maison de Jacques Cœur, comme le portrait de d’Agnès Sorel par Fouquet. Chaque mot a été roulé par les âges, il est devenu beau par l’usure, l’érosion, les souvenirs qui s’attachent à sa forme, l’étymologie qui raconte sa vie séculaire. On pourrait quasiment poser en principe que lorsqu’un mot est laid, c’est qu’il est superflu. Il n’est que de comparer un dictionnaire du XIXe siècle, le Littré ou le Darmesteter, aux dictionnaires que l’on publie aujourd’hui. Ces derniers sont pleins de discordances bien propres à désespérer les écrivains, les lettrés et le peuple s’il les feuillette. On voit là en plein les ravages de la néologie : quand apparaît un vocable inédit, au sens indécis, à consonance étrangère ou scientifique, il a vite fait de se substituer aux termes anciens qui étaient non seulement esthétiques mais encore adéquats ; il les mange comme un loup ou un bacille. 

     

    Jean DUTOUR : 

     

    Extrait de « A la recherche du français perdu » 

     

     

     

     

     

     

     

     


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    LE TEMPS…

     

     

    « Comme disaient les Epicuriens : Pourquoi craindre la mort ?

    Quand nous sommes là, elle n’y est pas !

    Quand elle est là, nous n’y sommes plus ! »

    Anonyme


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    Poème

     

    Germaine Beaumont en 1930.

     

    SI JE DEVAIS…

     

     

    Si je devais partir, ne me cherchez pas

    Dans le souvenir de ce que j’ai fait ou dit.

    Ne me cherchez pas dans le temple interdit

    Des pensées qui ne se livrèrent pas.

    Ne me cherchez pas dans l’étroite mesure

    Que limite l’anneau quotidien des jours.

    Ne me cherchez pas dans l’aventure

    Inscrite entre les jamais et les toujours.

    Ne me cherchez pas dans le témoignage

    Incertain de ceux qui m’ont connue.

    Ne me cherchez pas dans les voyages

    Que fait l’esprit sans cesse, hors des chemins battus.

     

    Ne me cherchez pas dans les lignes de l’écriture

    Et ne me cherchez pas dans la forme et dans les signes

    Ni dans les hiéroglyphes de l’écriture,

    Nis dans le labyrinthe des lignes de la main,

    Nis dans celui des pas tracés sur les chemins

    Où l’empreinte parfois s’enfonce, et dure

    En dépit de la pluie, des saisons et du vent.

    Ne me cherchez pas lisant, rêvant

    Telle que m’ont fixée d’inexactes images.

    Ne me cherchez pas d’après les gages

    Que peut laisser de soi un être qui s’en va.

    Ne me cherchez pas, même en pleurant

    A la place que j’occupai dans le silence.

     

    Ne me cherchez pas dans mon absence

    Comme on cherche quelqu’un dans une maison vide.

    Ne me cherchez pas dans les pages du livre

    Que j’ai plus aimé et le plus souvent lu.

    Ne me cherchez pas là où je m’étais plu

    Selon le miroir déformant des apparences.

    Ne me cherchez pas dans ma souffrance,

    Je l’ai laissé au sol comme un manteau tombé ;

    Ni dans ma joie, ni même dans l’espérance

    Qui marchait à mon ombre et dormait à mes pieds.

     

    Ne me cherchez pas dans l’aire immense

    Où mes regards humains auraient pu se poser.

    Ne me cherchez pas près de l’eau qui sommeille

    Et ne me cherchez pas sous l’arbre que j’aimai.

    Ne me cherchez pas dans le chant des abeilles

    Ni dans l’hiver qui meurt, ni dans l’été qui naît.

    Ne me cherchez pas près de ces roses,

    Bien que j’aie plus que tout chéri les fleurs,

    Ni dans ce vert jardin où le passé repose

    Insensible au présent.

    Non plus qu’ailleurs sur la plage

    Où le vent fronce les sables,

    Où la sirène jongle avec les coquillages,

    Où les tritons joueurs soufflent dans les roseaux.

    Les ressacs détachaient du sable cette barque

    Et son lent mouvement m’était comme un berceau.

    Je vous aimai, statice au mauve mortuaire…

    Cependant, ne me cherchez pas dans l’estuaire.

     

    Si je devais partir, ô ne me cherchez pas

    Là où quittant ces lieux je ne puis être.

    Ne me cherchez pas près de fenêtres,

    Comme quand j’attendais quelqu’un qui ne vint pas.

    Et ne me cherchez pas près de la lampe douce,

    J’ai si longtemps tourné en rond dans sa clarté ;

    Et ne me cherchez pas auprès de la beauté

    Endormie dans la paix du feuillage et des mousses…

    S’il se peut que l’on dure à l’instant où l’on meurt,

    Et que l’on survive en son propre trépas,

    S’il se peut qu’après moi quelque chose demeure,

    Vous ne le trouverez qu’en ne le cherchant pas.

    Germaine BEAUMONT

     

    Extrait de : si je devais…

     

     

    Germaine Beaumont, de son vrai nom Germaine Battendier, est une journaliste et une romancière française, née à Petite-Couronne  (Seine-Maritime) le 31 octobre 1890, et décédée à Montfort-Lamaury  Yvelines le 21 mars 1983, et repose au cimetière de Montfort-Lamaury.

    Elle fut une grande amie de Colette.

    « C’est une féministe « individuelle », elle fut pourtant mariée deux fois, et divorcée deux fois, et eut une liaison…
    Mais c’est finalement à la littérature que Germaine Beaumont consacre sa vie, sans mari, sans enfant. Aussi faut-il la croire quand elle affirme : « Partout où il y a de quoi écrire avec un peu de silence autour, j’entre dans un paradis dont les portes se referment aussitôt sur moi.

     Et je m’accommode aussi bien de ses serpents que de ses pommes. »

    Texte  Wikipédia


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