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    Poème

    Sur ce vase de Vulci 550 avant J.C. Héraclès tue sur le Lac Stymphale, les oiseaux munis d’ailes aux bouts d’acier qui infestaient la région…

     

     

    STYMPHALE

    Et partout devant lui, par milliers, les oiseaux,
    De la berge fangeuse où le Héros dévale,
    S'envolèrent, ainsi qu'une brusque rafale,
    Sur le lugubre lac dont clapotaient les eaux.

    D'autres, d'un vol plus bas croisant leurs noirs réseaux,
    Frôlaient le front baisé par les lèvres d'Omphale,
    Quand, ajustant au nerf la flèche triomphale,
    L'Archer superbe fit un pas dans les roseaux.

    Et dès lors, du nuage effarouché qu'il crible,
    Avec des cris stridents plut une pluie horrible
    Que l'éclair meurtrier rayait de traits de feu.

    Enfin, le Soleil vit, à travers ces nuées
    Où son arc avait fait d'éclatantes trouées,
    Hercule tout sanglant sourire au grand ciel bleu.

    José-Maria de Heredia

    (Les Trophées)


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    Poème

    Peinture de la Renaissance, représentant Hannibal affrontant une légion romaine à la Trébie.

     

    LA TREBBIA

    L’aube d’un jour sinistre a blanchi les hauteurs.
    Le camp s'éveille. En bas roule et gronde le fleuve
    Où l'escadron léger des Numides s'abreuve.
    Partout sonne l'appel clair des buccinateurs.

    Car malgré Scipion, les augures menteurs,
    La Trebbia débordée, et qu'il vente et qu'il pleuve,
    Sempronius Consul, fier de sa gloire neuve,
    A fait lever la hache et marcher les licteurs.

    Rougissant le ciel noir de flamboiements lugubres,
    A l'horizon, brûlaient les villages Insubres ;
    On entendait au loin barrir un éléphant.

    Et là-bas, sous le pont, adossé contre une arche,
    Hannibal écoutait, pensif et triomphant,
    Le piétinement sourd des légions en marche.

    José-Maria de Heredia

    (Les Trophées)

     

    Un peu d’histoire :

    Ce qui s’est vraiment passé à la Trébie : Le commandant romain Scipion et ses troupes s’étaient retranchés sur les bords de la Trébie, où ils furent rejoints par les forces du Consul Sempronius, remontées de Sicile. Sempronius était partisan d’une attaque frontale, mais Hannibal, soupçonnant la manœuvre, déjoua les plans du stratège romain et envahit le camp de l’adversaire au petit matin, en décembre 218 avant J.C. Transit de froid et affamés, les légionnaires romains peu préparés pour cette campagne succombèrent sous l’attaque. Cette défaite retentissante amputa les armées de Scipion et de Sempronius de près de 30000 hommes. Rome mit du temps à s’en remettre et enfin en 146 avant J .C. Rome réussit enfin a rayer Carthage de la carte.

     

     

     

    Poème

    José-Maria de Heredia.

    (Gravure par Adolphe Lalauze)

     

    José-Maria de Heredia est le fils de Domingo de Heredia et de sa deuxième épouse Luisa (dite Louise dans de nombreux textes) Girard, issue d’une famille française de réfugiés de l’ancienne colonie de Saint Domingue (aujourd’hui Haïti). Ses parents étaient des sujets espagnols.

    Le poète naît le 22 novembre 1842, dans la plantation de café familiale nommée la Fortuna, près de Santiago de Cuba.

    Il vient en France à l’âge de 9 ans  poursuivre ses études au collège Saint Vincent de Senlis, où il reste jusqu’au baccalauréat en 1859. C’est un élève brillant et très apprécié. La découverte de l’œuvre de Leconte de Lisle fait sur lui une forte impression.

    Il retourne à Cuba, mais l’équivalence du baccalauréat français lui est refusée pour des raisons administratives. Avec sa mère veuve, et riche, il revient en France et s’inscrit à la faculté de droit de Paris.

    Ses goûts et ses ambitions sont plus littéraire que juridiques, il écrit des sonnets, et fait partie d’associations littéraires comme la Conférence La Bruyère, il est un membre influent de l’école Parnassienne.

    Texte et image wikipédia

     


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    Les enfants de Marc Aurèle,

    Ci-dessous, les deux rescapés…

     

     

     

    Antiquité

    Lucilla, deuxième moitié du deuxième siècle après J.C.

    (Musée du Louvre)

     

     

     

    Antiquité

    Commode qui devint Empereur.

    (Musée du Louvre)

     

    Marc Aurèle eut de Faustine de nombreux enfants, les historiens ne sont pas d’accord sur les chiffres, entre 13 et 15. Seul deux arrivèrent à l’âge adulte : Lucilla et Commode.

    A chaque naissance, c’était pour l’Empereur, écrit Fronton : « une lumière sereine, un jour de fête, une espérance prochaine, un vœu exaucé, une joie entière. »

    Malheureusement, l’état de santé de cette « chère petite couvée », laissait souvent à désirer. Plusieurs de ses tendres poussins moururent à peine éclos. Aussi les moments de répit et de tranquillité étaient-ils rares et signalés avec joie. « Pour nous, écrivait un jour Marc Aurèle à Fronton, nous éprouvons encore les chaleurs de l’été. Mais comme nous pouvons dire que nos petites se portent bien, nous croyons jouir d’un air pure et salubre, et de la température du printemps. »

     

     


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    Les couvre-chefs de la légion…

     

     

     

    Antiquité

    Romulus, vainqueur d’Acron, porte les dépouilles opimes au temple de Jupiter Férétrien.

    (Jean-Auguste-Dominique Ingres)

    Les romains entendaient par dépouilles opimes, les armes et les uniformes pris au chef vaincu. Le tableau ci-dessus, montre Acron, mort et dénudé, Romulus lui a enlevé son statut de guerrier.

     

     

    Antiquité

    Casque romain de parade orné, IVe siècle après J.C.

    (Musée Voivodine de Novi Sad, Serbie)

    (Image wikipédia)

     

    Casque appelé : Berkassovo 1. Il est en fer revêtu de feuilles d’argent doré et orné de gemmes. Il date d’avant 324, il a été trouvé avec un autre casque dans un champ en Serbie dans la province où Constantin vainquit Licinius. Plusieurs archéologues pensent que ce casque aurait appartenu à Constantin lui-même.

     

     

    Antiquité

    Tête de légionnaire romain de l’époque Trajanne, avec son casque.

     

    Le casque romain d’infanterie offre des couvre joues et un couvre nuque. Il constitue une évolution du prototype du casque celtique, il fut adopté par les romains après leurs conquêtes.

     

    Antiquité

    Casque de légionnaire romain de Drusemheim.

    (Alliage cuivreux, avec des éléments en cuivre, laiton et argent).

    (Image wikipédia)

     

     

     

     

     

     

     

     


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    La Vierge et les Saints…

     

    « Salut, Reine des Cieux !

    Salut Reine des anges !

    Salut Porte du Ciel ! »

    (Antienne mariale Ave Regina caelorum.)

     

     

     

    Art Chrétien

    Ce superbe triptyque italien du XIVe siècle, conservé au Petit Palais d’Avignon, montre la Vierge à l’Enfant avec saint Jean Baptiste et l’archange Michel. On l’attribut à Barnada da Modèna (1328-1386), un peintre né à Modène, en Emilie, et actif en Ligurie. Les couleurs sont éclatantes, bien qu’il soit endommagé dans sa partie centrale.

    A gauche, Jean Baptiste, maigre et émacié par sa vie de pénitence dans le désert, porte le vêtement des ermites, le kaunakès en poil de chameau, sous un manteau pourpre discrètement brodé d’or qu’il a revêtu au paradis. Le rouge est le symbole de son martyre. Il désigne du doigt le Christ sous la forme, courante au Moyen Âge, d’un agneau divin dans un disque. Les paroles solennelles qu’il a prononcées au bord du Jourdain avant de baptiser Jésus, « voici l’Agneau de Dieu qui enlève le péché du monde », que des millions de prêtres ont prononcées à la messe depuis deux mille ans, sont inscrites en latin sur le parchemin qu’il tient.

    Au centre la Vierge Marie siège sur un trône revêtu d’un tissu brodé d’écarlate, couleur de la divinité du Christ. Son visage de trois quart rappelle les icônes byzantines. L’Enfant Jésus, un beau petit garçon blond avec un oiseau qui symbolise l’âme des hommes en laquelle Dieu met tout son amour.

    L’archange Michel, à droite, d’une beauté surnaturelle, aux cheveux d’un blond doré, terrasse un démon qu’il transperce de sa lance, tel un jeune chevalier médiéval. Sa tunique est brodée de croix d’or.

     

     

    Art Chrétien

    Dans la peinture et la sculpture gothiques, saint Jean Baptiste tient toujours un médaillon avec l’Agneau divin qu’il désigne. (Dans la cathédrale de Chartres, par exemple).

    L’Agneau porte l’étendard de la Résurrection.

     

     

     

    Art Chrétien

    L’archange Michel est le personnage le plus éclatant du retable : ses ailes et sa tunique sont peintes avec du lapis-lazuli ; et un somptueux manteau carmin, doublé de vert fait de malachite, couvre ses épaules.

     

     

     

    Art Chrétien

    Aux pieds de Jean Baptiste, à gauche, est agenouillé le donateur du tableau, qui l’a offert à une église : un prêtre en chasuble bleu et or, les mains jointes : sans nul doute le curé de la paroisse ou le chapelain de cette église.

     

    Marie-Gabrielle LEBLANC

     

     

     

     


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