•  

     

    Mercredi 1er avril 2020

     

    Le temps a coulé tout doucement, nous voici arrivés cahin-caha en avril, et si la

    vie est toujours arrêtée, grâce à Dieu nous sommes toujours vivants !

     

    Abandonnons les blagues et les poissons d'avril aux enfants...

     

    Et laissons-nous aller à la douceur de ce joli poème d'amour de François

    Coppée !

     

    Livia

     

     

    1er avril...

     

     

     

    Flore et Zéphyr

     

    William Bouguereau

     



     

    Le printemps.

     

    C'est l'aurore et c'est l'avril,
    Lui dit-il,
    Viens, la rosée étincelle.
    – Le vallon est embaumé :
    Viens, c'est mai
    Et c'est l'aube, lui dit-elle

    Et dans le bois abritant
    Un étang,
    Où les chevreuils viennent boire,
    Ils sont allés, les heureux
    Amoureux,
    Suspendre leur balançoire.

    Gaîment ils s'y sont assis,
    Puis Thyrsis
    Prit les cordes à mains pleines ;
    Et voilà qu'ils sont lancés,
    Enlacés
    Et confondant leurs haleines.

    Daphné, près de son ami,
    A frémi
    D'entendre craquer les branches,
    Et, prise d'un rire fou,
    Mis au cou
    Du brun Thyrsis ses mains blanches.

    Mais, fier du fardeau léger,
    Le berger
    La regarde avec ivresse
    Et presse le bercement
    Si charmant
    Qui lui livre sa maîtresse.

    Elle a son seul point d'appui
    Contre lui,
    Qui touche ce que dérobe
    L'écharpe qu'un vent mutin
    Du matin
    Fait flotter avec la robe.

    Leurs beaux cheveux envolés,
    Sont mêlés.
    Ils vont, rasant les fleurettes
    De leurs jeunes pieds unis ;
    Et les nids
    Là-haut sont pleins de fauvettes.

    – Un baiser sur tes cheveux,
    Je le veux
    Et je veux que tu le veuilles.
    – Non, berger, car les grimpants
    Ægipans
    Sont là, cachés sous les feuilles.

    – Un baiser, – qu'il soit moins prompt ! –
    Sur ton front,
    Sur ta bouche qui m'attire !
    – Non, berger. N'entends-tu pas
    Que là-bas
    Déjà ricane un satyre ?

    Ainsi l'ingénue enfant
    Se défend
    Et veut détourner la tête ;
    Mais, pour augmenter sa peur,
    Le trompeur
    Fait voler l'escarpolette ;

    Et craintive, et s'attachant
    Au méchant
    Qui lâchement en profite,
    La vierge au regard divin
    Bien en vain
    L'adjure d'aller moins vite.

    Mais déjà le bercement
    Lentement
    S'affaiblit et diminue.
    Les enfants se sont assez
    Balancés,
    Mais leur baiser continue.

    Où ce jeu les mène-t-il ?
    Très subtil
    Est Éros, riveur de chaînes,
    Et, dans le taillis en paix,
    Très épais
    Le gazon au pied des chênes.

    Sur l'écorce des rameaux
    En deux mots
    Plus d'une idylle est écrite,
    Et sous les myrtes de Cos
    Les échos
    Savent par cœur Théocrite.

     

    François Coppée

     

     

     

    C'est dans les Bucoliques ou Eglogues du poète latin Virgile que François Coppée a

    trouvé l'inspiration pour ce poème, Virgile lui-même s'est inspiré de Théocrite un

    auteur grec du IIIe siècle avant J.C.

     


    14 commentaires
  •  

    Vendredi 20 mars 2020

     

    Aujourd'hui commence le printemps !

     

    Sous la houlette de saint Herbert dont c'est la fête aujourd'hui, accompagné par les vers de Victor Hugo

     

    Souhaitons-lui la bienvenue malgré les soucis du moment !

     

    Livia

     

     

    Les peupliers au bord de l'eau...

     

    (image internet)

     

     

     

     

     

    Printemps

     

    Voici donc les longs jours, lumière, amour, délire !
    Voici le printemps ! mars, avril au doux sourire,
    Mai fleuri, juin brûlant, tous les beaux mois amis !
    Les peupliers, au bord des fleuves endormis,
    Se courbent mollement comme de grandes palmes ;
    L'oiseau palpite au fond des bois tièdes et calmes ;
    Il semble que tout rit, et que les arbres verts
    Sont joyeux d'être ensemble et se disent des vers.
    Le jour naît couronné d'une aube fraîche et tendre ;
    Le soir est plein d'amour ; la nuit, on croit entendre,
    A travers l'ombre immense et sous le ciel béni,
    Quelque chose d'heureux chanter dans l'infini.

     

    Victor Hugo

     


    10 commentaires
  •  

     

     

    Jeudi 19 mars 2020

     

    C'est aujourd'hui la mi-carême....

     

    Une mi-carême bien tristounette : Pas de fête, pas de défilé, à cause de ce Covid-19 qui a donné un sérieux coup d'arrêt à nos vies !

     

    Mais aujourd'hui, c'est aussi la fête de saint Joseph qui est le patron des artisans, avec son aide nous essayerons de prendre les choses le mieux possible !

     

    Mais Musset nous invite malgré tout à la fête pour la Mi-Carême !

     

    Livia

     

     

    La mie Carême en deuil...

    Affiche de Ramon Casas I Carbo (1900)

     

    (image internet)

     

     

     

     

     

    A la mi-carême

     


    Le carnaval s'en va, les roses vont éclore ;
    Sur les flancs des coteaux déjà court le gazon.
    Cependant du plaisir la frileuse saison
    Sous ses grelots légers rit et voltige encore,
    Tandis que, soulevant les voiles de l'aurore,
    Le Printemps inquiet paraît à l'horizon.

    Du pauvre mois de mars il ne faut pas médire ;
    Bien que le laboureur le craigne justement,
    L'univers y renaît ; il est vrai que le vent,
    La pluie et le soleil s'y disputent l'empire.
    Qu'y faire ? Au temps des fleurs, le monde est un enfant ;
    C'est sa première larme et son premier sourire.

    C'est dans le mois de mars que tente de s'ouvrir
    L'anémone sauvage aux corolles tremblantes.
    Les femmes et les fleurs appellent le zéphyr ;
    Et du fond des boudoirs les belles indolentes,
    Balançant mollement leurs tailles nonchalantes,
    Sous les vieux marronniers commencent à venir. […]

     

    Alfred de Musset

     

     


    14 commentaires
  •  

     

    Vendredi 14 février 2020

     

    Fête de Saint Valentin

     

     

    Saint Valentin...

    Saint Valentin s'agenouillant devant la Vierge

     

    David Tréniers

     

     

     

     

     

    Martyr et évêque de Terni... 

     

    La Saint-Valentin symbolise aujourd'hui la fête des amoureux sans nul doute, mais ses origines sont sujettes à bien des hypothèses. La fête des lupercales ou Lupercalia, observée dans la Rome antique, semble être l'origine païenne de la Saint Valentin. Valentin est un martyr, ou plusieurs martyrs, dont l'histoire est assez floue, mais qui fut élevé en martyr au 3e ou 4e siècle.

     

    L'église chrétienne combattit les lupercales (les empereurs romains aussi) en vain durant le 4e et 5e siècle, période durant laquelle de nombreux rites païens ont été remplacés par des fêtes chrétiennes. Les lupercales furent associées à la Saint-Valentin sans toutefois disparaître, jusqu'au Pape Gélase 1er (492 - 496), qui réussit à supplanter cette survivance païenne à travers une violente lettre Contra Lupercalia qui interdit aux chrétiens de participer aux lupercales.

     

    Au Moyen Age, Valentin devient le patron des fiancés afin de correspondre à la période de reproduction des oiseaux. Les jeunes femmes désignaient alors leur fiancé comme leur Valentin, un terme dont l'origine provient peut-être du terme galantin. Les femmes tentaient d'en savoir plus sur leur futur mari en guettant les oiseaux le 14 février : un rouge-gorge signifiait que le mari serait un marin, un moineau annonçait un mariage heureux mais pauvre, tandis que le chardonneret figurait un homme riche comme mari.

     

    Par la suite, la Saint-Valentin perdura, notamment à travers la Fête des Brandons (premier dimanche de Carême), durant laquelle les cavaliers des jeunes filles étaient appelés valentins. La Saint-Valentin déclina jusqu'à la Seconde Guerre mondiale, durant laquelle les Anglo-saxons la remirent au goût du jour. Les échanges de petits mots d'amour, répandus depuis le 17e siècle en Grande-Bretagne, devinrent populaire en France. En 1965, la fête est entérinée par l'Union des commerçants de France et la Loterie nationale, avec le soutien des amoureux de Peynet.

     

     

     

    Les Lupercales

     

    En effet, cette fête célébrée le 15 février à Rome réunissait les familles Fabii et Quinctii au Lupercal, grotte située au pied du mont Palatin (l'une des 7 collines de Rome), et dont la légende veut que Romulus et Romus fussent nourris par une louve. Les participants, appelés luperques, sacrifiaient une chèvre ou un bouc (et peut-être d'autres animaux), dont la peau était découpée en lanière pour être ensuite utilisée comme fouet. Certains participants s'élançaient alors, armés des lanières et vêtus des restes de la peau de chèvre, dans une course effrénée autour du Palatin puis dans les rues de la ville

     

    Les luperques fouettaient quiconque se présentait sur leur chemin, avec un acharnement particulier sur les femmes. Selon les écrits de l’époque, ces coups de fouet redonnaient aux femmes stériles leur fécondité, et permettait aux femmes enceintes d'accoucher sans douleur, aussi les jeunes femmes en âge de concevoir tendaient leurs mains aux luperques. Le rituel du fouet pendant les lupercales apportait aussi purification et énergie aux passants, aux murailles et au sol de la cité.

     

     

    Saint Valentin...

    Fiestas Lupercales
    On y voit les luperques fouetter les femmes qui leurs tendent les bras, et à droite une statue de Faunus

     

    Andrea Camassei

     

     

     

     

     

    Cette étrange pratique, bien loin des règles de conduites et de dignité instaurées par la gravitas romaine, symbolisait la libération des contraintes humaines et la libération des puissances naturelle, en particulier les forces de fécondité. Le dieu de la fête Faunus, protecteur des troupeaux et symbole de la fertilité animale, était à l'honneur durant les lupercales.

     

    Les interprétations des lupercales vont bon train depuis des siècles, on peut lire des écrits papier ou sur le web diverses affirmations parfois fantasques, visant parfois à ajouter un rituel amoureux afin de justifier son statut d'origine de la Saint-Valentin. Certains ont aussi rapproché les lupercales du loup, en avançant la proximité des Lupercalia avec le terme lupus, et en prêtant à l'animal un aspect démoniaque que la fête était sensée éloigné.

     

     

     

    Saint Valentin...



     

    Carte ancienne anglaise de Saint Valentin, pour vous souhaiter une bonne Saint Valentin

     

     

     

     


    16 commentaires
  •  

     

    Samedi 1er Février 2020

     

     

     

    Les fêtes de fin d'années sont bien loin,

     

    les jours se sont écoulés dans la froidure et la grisaille

     

    Ils oscillent entre pluies, brumes, neige et même inondations pour certains,

     

    Mais parfois, un timide soleil perce les nuages et colore le ciel de bleu évanescent.*

     

    Livia

     

    *évanescent :

     

    Qualité de ce qui s'amoindrit et disparaît graduellement.

     

     

    1er Février...

    « La scène représente la rudesse de la vie des paysans en hiver. Un enclos ceint une ferme comprenant une bergerie et, sur la droite, quatre ruches et un pigeonnier. À l'intérieur de la maison, une femme et deux jeunes gens se réchauffent devant le feu. À l'extérieur, un homme abat un arbre à la hache, des fagots à ses pieds, tandis qu'un autre s'apprête à rentrer en soufflant sur ses mains pour se réchauffer. Plus loin, un troisième conduit un âne chargé de bois, en direction du village voisin. »

     

     

     

     

     

    Février

     

     

     

    ...c'est février couleur d'étain

     

    qui siffle les premiers refrains

     

    et se promet de rire un brin

     

    en chevauchant par les ravins.

     



     

    c'est février couleur d'argent

     

    qui voyage à travers le vent

     

    et fait flotter par tous les temps

     

    sa bannière au soleil levant.

     

    Paule Lavergne

     



     



     

    Un mot sur la poétesse

     

     

     

    Paule Lavergne, pseudonyme de Paule Dumur (née à Gajoubert le 16 mars 1897, décédée à Bellac le 3 juillet 1984 est un écrivain français.

     

    Institutrice, puis directrice d'école dans la Haute Vienne, elle a écrit des romans pour adultes, des recueils de contes de sa région natale, le Limousin, des poèmes et des livres pour enfants.

     

    Sa première œuvre littéraire apparaît en 1925 avec La joie de l’été, puis apparaîtront en 1939 La Splendide Luppé et Printemps, aux éditions Gallimard qui restera le roman de sa carrière.

     

    Quand elle prend sa retraite en 1957, elle se consacre à la littérature jeunesse avec comme personnages souvent des animaux, des insectes… La poésie l’accompagnera tout au long de sa vie et par ses textes, on pénétrera peu à peu la vie intime de Paule Lavergne.

     

     


    12 commentaires


    Suivre le flux RSS des articles de cette rubrique
    Suivre le flux RSS des commentaires de cette rubrique