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    Le Christ en croix carolingien…

     

    « L’un des soldats, de sa lance, Lui perça le côté et aussitôt il en sortit du sang et de l’eau. »

    (Jean 19, 34.)

     

     

    Art Chrétien

    Le Christ en croix est une page enluminée d’un somptueux manuscrit carolingien, les Evangiles dits de François II. Réalisé à la l’abbaye de Saint-Amand-en-Pévèle à la fin du IXe siècle, probablement par un artiste de Reims, cet ouvrage est aujourd’hui conservé à la Bibliothèque Nationale de France à Paris.

    Le Christ est crucifié entre les allégories du soleil et de la lune. Jeune et imberbe, Il est serein et presque souriant sur la croix : cette représentation est caractéristique des époques carolingiennes et romanes, où Il est montré plus comme Dieu que comme homme, et où l’on insiste sur sa Toute Puissance, sa victoire sur le mal et la mort. Ce n’est guère qu’à partir du VIIIe siècle que l’on commence à figurer le Christ sur la croix, et non plus la Croix Glorieuse (c’est-à-dire sans Christ dessus). Il faudra attendre la fin du XIIe siècle pour que les artistes représentent le Christ souffrant en croix.

    Jésus se situe entre Stephaton (à la gauche du Christ) qui lui présente l’éponge imbibée de vinaigre qu’Il a goûté et refusé : « Il dit : Tout est accompli, baissa la tête et remis l’esprit ». On voit près du soldat, sur le rocher, le vase de vinaigre. A la droite du Christ se tient le centurion Longin ou Longinus qui, selon de nombreux textes apocryphes, a transpercé de sa lance le côté du Christ et a vu en sortir du sang et de l’eau, symbole de l’Eucharistie et du Baptême. « Celui qui a vu en rend témoignage », écrit Saint Jean, ou « Il vit et il crut » selon d’autres traductions. C’est pourquoi au Moyen Âge on appelait ce centurion saint Longin.

     

     

    Art Chrétien

    Un serpent rampe au pied de la croix, à droite et à gauche, en faisant de nombreux méandres. C’est bien sûr le démon qui rôde partout dans le monde. Satan se réjouit de la mort du Christ sans comprendre encore qu’il est définitivement vaincu par la Rédemption.

     

     

     

    Art Chrétien

    La lune à droite est figurée comme une femme argentée aux longs cheveux, portant le croissant en diadème.

     

     

     

    Art Chrétien

    Le soleil orangé à gauche, comme un roi couronné et la lune figure toujours à cette époque de part et d’autre de la Croix. Les ténèbres se sont en effet faites sur terre à l’heure de la mort du Christ. La rencontre des deux astres souligne la dimension cosmique du Salut.

     

    Marie-Gabrielle LEBLANC

     

     

     


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    POUR LE TABLEAU DU SAMEDI

     

     

     Les  enfants de Razmukov.

     

    Konstantin Razmukov,  est un peintre russe, né à Moscou en 1974, où il étudie la peinture à l’académie des Beaux-arts.

     

     

     

    Art

    Le petit rat…

     

     

     

    Art

    Le chien curieux…

     

     

     

    Art

    Les petites filles au bateau…

     

     

     

    Art

    Le repas des mouettes…

     

     

     

    Art

    La fillette et la mer…

     

     

     

    J’adore ce peintre, ses personnages sont délicats, tendres, évanescents…

    J’ai choisi de vous offrir ses petites filles,  jouant à la plage, dans une harmonie exquise, de vagues, de sable et de bleus, ou bien à la dinette, et puis ce petit rat, regardant ses chaussons de danse d’un air perplexe.

    Liviaaugustae

     

     

     

     

     


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    Billet

    Satan vue par Gustave Doré

    C’est lui, c’est Monsieur Dédé !

     

    « L’arrogance précède la ruine et l’orgueil précède la chute. »

    (Livre des Proverbes 16, 18.)

     

    Un péché capital…

     

    C’est un homme de l’ombre (des ténèbres, devrait-on dire), discret et influent, qui aime le pouvoir. Sous des airs à peu près civilisés se cache un caïd d’une brutalité et d’une arrogance rares.

    Dédé l’Orgueil – dites « Monsieur Dédé » -, suffisant, méprisant, arrogant, plein de lui-même, c’est le commanditaire de multiples méfaits et le chef d’une bande redoutable : « la puissance de feu d’un croiseur et des flingues de concours »*. Des gros bras et des petites frappes, que des gens qu’on ne présenterait pas à sa grand-mère.

    Dans la garde rapprochée de Dédé, on trouve la plupart des notables du crime organisé :

    -      P’tit Louis l’égoïste, qui ne pense qu’à lui, se sert généreusement, donne parcimonieusement, voit le monde à partir de ses intérêts.

    -      Mado, la reine du fard. Il faut qu’on la voie, qu’on l’entende, qu’on l’admire, qu’elle soit sur le devant de la scène, tant pis s’il faut piétiner les autres.

    -      Bébert l’indépendant, « j’me suis fait tout seul », assène-t-il tout fiérot Un cas d’auto-génération, comme c’est intéressant ! Il ne veut dépendre de personne et se prend pour sa propre source, jamais un merci. Sans le savoir, il reproduit exactement le péché qui conduisit Satan au « terminus des prétentieux »* et Adam et Eve hors du Paradis terrestre.

    -       Monsieur Fernand, le vaniteux, a tout vu, tout fait, tout compris. S’il a le temps et que vous êtes bien sages, il va tout vous expliquer. Les prétentieux, « çà ose tout, c’est même à çà qu’on les reconnaît ».*

    -      Mauricette la perfectionniste se veut irréprochable : c’est la reine du crime parfait.

    -      Georgette la vertueuse : une montagne d’orgueil cachée sous un semblant de modestie. Tous les airs de la vertu et une propension à se trouver au-dessus du lot absolument hors du commun, elle nage dans le mépris et la suffisance.

    Les tontons flingueurs de la vie spirituelle sont l’orgueil et la suffisance. Ils ont oublié qu’on leur a appris au catéchisme, que « le commencement de tout péché, c’est l’orgueil » (Si 10, 13). L’orgueil, c’est le péché de Satan et le péché des origines, le péché capital par excellence, celui qui a provoqué la cascade de tous les autres péchés. Pour notre bonne santé spirituelle, il est important de clarifier les liens que nous entretenons avec Dédé et sa bande.

    Oh, bien sûr, on est bien un peu orgueilleux par-ci par-là, mais on n’est pas du genre à préférer l’enfer au paradis. Le Curé d’Ars, pourtant prétendait que, l’orgueil, c’est comme le sel, on en met un peu partout (pas étonnant, du coup, qu’on fasse de la rétention d’ego). […]

    […] Si Dédé et ses sbires ont la puissance de feu d’un croiseur, nous, nous avons celle de l’Esprit Saint ; çà devrait suffire. Notre meilleure arme, c’est Lui. Mettons-nous sous son aile, et demandons-Lui de nous éclairer sur nos points d’orgueil et de nous donner sa force pour les combattre.

    « Pas de pitié pour la racaille, sinon on sera dans la béchamel ».*

    Juliette LEVIVIER

     

    Les phrases en italiques, sont des citations du film de Georges Lautner : Les tontons flingueurs. Nous devons les savoureux dialogues à Michel Audiard.

    Liviaaugustae


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    Poème

    Sur ce vase de Vulci 550 avant J.C. Héraclès tue sur le Lac Stymphale, les oiseaux munis d’ailes aux bouts d’acier qui infestaient la région…

     

     

    STYMPHALE

    Et partout devant lui, par milliers, les oiseaux,
    De la berge fangeuse où le Héros dévale,
    S'envolèrent, ainsi qu'une brusque rafale,
    Sur le lugubre lac dont clapotaient les eaux.

    D'autres, d'un vol plus bas croisant leurs noirs réseaux,
    Frôlaient le front baisé par les lèvres d'Omphale,
    Quand, ajustant au nerf la flèche triomphale,
    L'Archer superbe fit un pas dans les roseaux.

    Et dès lors, du nuage effarouché qu'il crible,
    Avec des cris stridents plut une pluie horrible
    Que l'éclair meurtrier rayait de traits de feu.

    Enfin, le Soleil vit, à travers ces nuées
    Où son arc avait fait d'éclatantes trouées,
    Hercule tout sanglant sourire au grand ciel bleu.

    José-Maria de Heredia

    (Les Trophées)


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    Poème

    Peinture de la Renaissance, représentant Hannibal affrontant une légion romaine à la Trébie.

     

    LA TREBBIA

    L’aube d’un jour sinistre a blanchi les hauteurs.
    Le camp s'éveille. En bas roule et gronde le fleuve
    Où l'escadron léger des Numides s'abreuve.
    Partout sonne l'appel clair des buccinateurs.

    Car malgré Scipion, les augures menteurs,
    La Trebbia débordée, et qu'il vente et qu'il pleuve,
    Sempronius Consul, fier de sa gloire neuve,
    A fait lever la hache et marcher les licteurs.

    Rougissant le ciel noir de flamboiements lugubres,
    A l'horizon, brûlaient les villages Insubres ;
    On entendait au loin barrir un éléphant.

    Et là-bas, sous le pont, adossé contre une arche,
    Hannibal écoutait, pensif et triomphant,
    Le piétinement sourd des légions en marche.

    José-Maria de Heredia

    (Les Trophées)

     

    Un peu d’histoire :

    Ce qui s’est vraiment passé à la Trébie : Le commandant romain Scipion et ses troupes s’étaient retranchés sur les bords de la Trébie, où ils furent rejoints par les forces du Consul Sempronius, remontées de Sicile. Sempronius était partisan d’une attaque frontale, mais Hannibal, soupçonnant la manœuvre, déjoua les plans du stratège romain et envahit le camp de l’adversaire au petit matin, en décembre 218 avant J.C. Transit de froid et affamés, les légionnaires romains peu préparés pour cette campagne succombèrent sous l’attaque. Cette défaite retentissante amputa les armées de Scipion et de Sempronius de près de 30000 hommes. Rome mit du temps à s’en remettre et enfin en 146 avant J .C. Rome réussit enfin a rayer Carthage de la carte.

     

     

     

    Poème

    José-Maria de Heredia.

    (Gravure par Adolphe Lalauze)

     

    José-Maria de Heredia est le fils de Domingo de Heredia et de sa deuxième épouse Luisa (dite Louise dans de nombreux textes) Girard, issue d’une famille française de réfugiés de l’ancienne colonie de Saint Domingue (aujourd’hui Haïti). Ses parents étaient des sujets espagnols.

    Le poète naît le 22 novembre 1842, dans la plantation de café familiale nommée la Fortuna, près de Santiago de Cuba.

    Il vient en France à l’âge de 9 ans  poursuivre ses études au collège Saint Vincent de Senlis, où il reste jusqu’au baccalauréat en 1859. C’est un élève brillant et très apprécié. La découverte de l’œuvre de Leconte de Lisle fait sur lui une forte impression.

    Il retourne à Cuba, mais l’équivalence du baccalauréat français lui est refusée pour des raisons administratives. Avec sa mère veuve, et riche, il revient en France et s’inscrit à la faculté de droit de Paris.

    Ses goûts et ses ambitions sont plus littéraire que juridiques, il écrit des sonnets, et fait partie d’associations littéraires comme la Conférence La Bruyère, il est un membre influent de l’école Parnassienne.

    Texte et image wikipédia

     


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