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    L’ABONDANCE.
     
     
     
     
     
    numerisation0003.jpgL’Abondance, IIIe siècle après J.C.
     
    (Carthage, Musée National)
     
     
     
    Déesse romaine, personnification de la richesse, elle figure souvent sur les monnaies impériales.
     
    On la représente tenant à la main une corne remplie de fleurs et de fruits : la corne d’abondance, qui a donné lieu à trois légendes divergentes.
     
    -1) A l’origine, selon les uns, cette corne avait appartenue à la chèvre Amalthée qui allaita Zeus en Crète.
     
    -2) Pour d’autres, Amalthée était une Naïade, fille de l’Océan, qui nourrit Zeus du lait d’une chèvre. Celle-ci s’étant brisé une corne contre un rocher, Amalthée l’a remplit de fleurs et de fruits et l’offrit aux Dieux.
     
    -3) Selon une troisième version, ce fut Zeus lui-même qui brisa la corne de la chèvre Amalthée et l’offrit aux Nymphes en leur promettant qu’il veillerait toujours à la remplir de tous les biens qu’elles pourraient désirer.
     
    Le trait commun à ces trois versions de la légende est qu’elles présentent Amalthée comme une mère nourricière. Ainsi les romains, présentaient Rome comme une mère nourricière.
     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     


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    LE TEMPS AGITE…

     

     

    « Ô ! Vous qui prétendez à des destins brillants,

    Craignez, craignez de vivre trop longtemps ;

    En vain sur votre tête un beau jour semble luire,

    Succès, gloire, bonheur, le temps peut tout détruire. »

    Choderlos de Laclos : Epître de la mort.

     

     

     

     

     

     

     


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    LE ROI-SOLEIL ET DIEU.
     
     
     
     
     
     
     
    numérisation0007Louis XIV offrant sa couronne et son sceptre à la Vierge
     
    vers 1650 par Philippe de Champaigne
     
    (Hambourg Hamburger Kunsthalle)
     

     

     

     

     

    numérisation0006Louis XIV, Anne d’Autriche et Philippe d’Anjou présentés à la Trinité par Saint Benoît et Sainte Scholastique

    Vers 1645 par Philippe de Champaigne

    (Château de Versailles)

     

     

    Le vœu de Louis XIII à la Vierge s’inscrit dans le destin de Louis XIV. Ce vœu a été prononcé à un moment où il n’était pas encore question de la naissance de Louis XIV : il fallait d’abord sauver le Royaume de l’invasion ennemie ! Puis, une fois la Reine Anne d’Autriche enceinte, il a revêtu une signification différente : c’est à l’intercession de la Vierge qu’était du en quelque sorte, cette naissance si longtemps désirée et si inattendue.

    Toute sa vie Louis XIV a gardé une profonde dévotion à la Vierge : songez qu’il a demandé l’institution d’une fête solennelle en l’honneur de l’Immaculée conception plus de cent cinquante ans avant la promulgation du dogme. Il a confirmé la Vierge comme protectrice spéciale du Royaume.

    L’alliance des Carolingiens avec la papauté, puis la part importante que les Capétiens et leurs sujets prirent aux croisades, valurent au Roi de France le titre de très chrétien. Mais c’est seulement à la fin du Moyen Age que ce titre devint l’apanage du seul Roi de France et de toute sa race. Il signifiait que le Roi et le peuple de France se distinguaient entre tous par leur foi. Il signifiait aussi que le Roi de France ne tenait son royaume que de Dieu seul, qu’il ne relève de l’autorité ni du pape, ni de l’Empereur : « L’alliance avec Dieu remplaça l’alliance avec l’église ». En vertu du concordat de Bologne de 1516, c’est au Roi de France qu’incombe le choix des évêques de son royaume : Louis XIV est le chef de l’église Gallicane, ce qui ne peut que provoquer des tentions, voir des frictions avec la papauté. La situation s’est terriblement compliquée avec Innocent XII, qui a prétendu régler certains conflits en brandissant une menace d’excommunication et en menaçant Louis XIV et sa famille de châtiments divins. Mais à aucun moment, le Roi n’a franchit le pas du schisme : si le pape refusait de reconnaître les évêques nommés par Louis XIV, ce dernier ne les imposait pas. Si bien que plus de 35 diocèses se sont trouvés vacants en 1688. Cela prouve bien que Louis XIV a tenu à rester fidèle à l’église romaine.

    Les premiers Capétiens passaient pour des Rois guérisseurs. Au fil des générations cette vertu dynastique se précisa et ne concerna plus que les écrouelles. Le tableau de Jean Jouvenet conservé à l’abbatiale de Saint Riquier est l’une des rares représentations du toucher des écrouelles.

     

     

     

     

     

    numérisation0005Louis XIV touchant les écrouelles 1690 de J. Jouvenet

    (Abbatiale de Saint Riquier)

     

     

     

     

     

    numérisation0004La Chapelle Royale de Versailles.

    En dehors des grandes cérémonies religieuses, chaque jour le Roi se rend rituellement à la chapelle royale. Fidèle à l’ancienne tradition des Rois de France, il y assiste à l’office à minuit et demi après son conseil. S’il n’entend pas se laisser dicter sa conduite, le Roi Soleil n’en apprécie pas moins les sermons. A sa mort en 1715 il en aura entendu un bon millier. Il les suit avec une attention extrême, le menton sur ses mains, s’appuyant sur le pommeau de sa canne. « C’est un grand honneur d’être à côté du Roi au sermon, mais je céderais volontiers ma place car sa majesté ne veut pas me permettre de dormir ; sitôt que je m’endors, le Roi me pousse du coude et me réveille » remarque ironiquement la princesse Palatine

     

     

     

     

     

    numérisation0008Allégorie de la révocation de l’Edit de Nantes 1687 par Guy Louis Vernansal

    (Château de Versailles)

     

     

    La décision la plus importante et la plus controversée du règne, en matière de religion, fut la révocation de l’Edit de Nantes en 1685. François Bluche a rappelé qu’il s’agissait d’une décision avant tout religieuse et non politique : le souverain voulait extirper l’hérésie de son royaume car il la croyait complètement éteinte.

     

     

     

    numérisation0009Manuscrit calligraphié et enluminé 1682.

    (Paris Musée de l’Armée)

     

     

     

     

     

    numérisation0011-copie-1Reliure parchemin, reliure de veau moucheté orné de fleurs de lys d’or sur ais de bois avec renforcement métallique tranche dorée 1686.

    (Bibliothèque Nationale)

     

     

     

     

    A partir de 1680, Louis XIV rétablit l’unité entre sa conduite personnelle et les exigences de la religion. Ce sont des sentiers de sainteté dans la dernière partie de sa vie qui a amenés le Roi à un complet renoncement : tout en devant faire face à une guerre extrêmement pénible, il voit mourir son fils, ses petits-fils et son arrière petit-fils entre 1712 et 1714. Et en 1715, au moment de mourir, lui qui était si fier de sa descendance, n’a plus qu’un enfant de cinq ans pour lui succéder. Il prononce alors cette phrase : « Je m’en vais, mais l’Etat demeure. » Ce qui est l’inverse de celle apocryphe qui lui est prêtée : « l’Etat c’est moi. »

     

     

     

     

     

     

     

     


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    JULIEN  DIT : « L’ASPOSTAT »
     
     
    Une nuit de 337 au palais de Constantinople. Dans leur chambre, deux gamins qui dorment. Gallus, 11 ans, très malade ; Julien, son demi-frère, 5 ans. Réveillés en sursaut, Julien, terrifié, s’est caché à temps. Des soldats sont entrés. Il entend une grosse voix : « Non, celui-là tu le laisses : il crèvera bien tout seul ! ».
    Le commando repart, le silence retombe. Julien sort de la chambre. Sur les dalles du palais, une quinzaine de corps. Entre autres, son père, un oncle, un frère, des cousins… Pourquoi ce massacre ? Une sombre histoire entre les trois fils du défunt Constantin et leurs demi-frères et neveux. Les premiers redoutaient que les second, naguère évincés de la pourpre, ne la veuillent reprendre. Bref, une opération préventive. A qui profite le crime ? A Constance II, bien sûr, l’Empereur chrétien qui ne s’embarrasse pas de l’esprit des Evangiles.
    Pour Julien, tout commence donc par un carnage familial. Cela n’arrangeait pas Constance que les deux jeunes s’en soient tirés. Faute de pouvoir les occire en toute discrétion, il expédia Gallus, entre temps guéri, on ne sait trop où, et Julien chez sa grand-mère à Nicomédie, aujourd’hui Izmir en Turquie. Ce fut sa chance. Mardonios, son précepteur, un eunuque chrétien, était fou d’Homère et d’Hésiode, et s’est dans leurs livres que Julien apprit à lire, à écrire et… à penser. Dans sa tête de gosse, Ulysse, Jésus, Héra, Marie, les apparitions des uns, les métamorphoses des autres, se mêlaient sans problème. Les plus belles années de sa jeunesse : il le dit.
    Cinq ans plus tard, les deux frères se retrouvent en résidence surveillée, ô combien ! Dans la forteresse de Macellum, dans les montagnes de Cappadoce.
     
     
     
     
    numérisation0002Solidus de Constance II (337-361)
     
     
     
    Cousin Constance pensait à tout. Il attachait  une trop grande importance à l’éducation chrétienne des deux adolescents. En effet, pour les écarter définitivement du trône, quoi de mieux que d’en faire… Des prêtres ? Il en avait chargé Georges d’Ancyre, un ecclésiastique qui avant de se vouer au commerce des âmes c’était enrichi dans celui des porcs, dont il vendait la viande aux armées. Mais il avait la confiance de l’Empereur. Point positif : sa superbe bibliothèque, où Julien s’arrangeait pour passer le plus clair de son temps. Gallus, lui faisait du sport. Pour Julien, ce fut la révélation, et sur bien des plans. La philosophie d’abord : Platon, Aristote, les Stoïciens. C’était donc dans la lumière des Dieux d’Homère que s’était éveillée leur pensée. De ces Dieux dont il entendait encor Mardonios lui parler.
     
    Et puis, il y avait l’histoire de Rome, et voilà qu’à scruter ces textes lui apparaissaient les raisons de cette nuit de 337. Bien sûr : c’était à son père que revenait la pourpre, et un jour à Gallus ou à lui. Oncle Constantin avait bel et bien usurpé le trône, renié les Dieux, et ses fils avaient cette nuit-là exterminé tous les siens, les manquant eux-mêmes de peu. Bref, la famille des Atrides qui serait allée à la messe. C’est ainsi que les mois passant à méditer, Julien adolescent se découvrit un beau jour, dans le secret de son âme, revenu aux Dieux d’Homère, d’Hésiode, de Platon, de Virgile. Apostasie ? Retour aux sources, plutôt, d’une âme en peine à l’enfance tragique. Passons sur les aventures des deux frères, que Constance II, empêtré dans les guerres sans fin d’un Empire en déclin, se résigna, faute de mieux, à prendre successivement comme adjoints. Successivement car Gallus, qui bien imprudemment avait tenté de (doubler) Constance, fut décapité sans délais. Peu après l’Empereur faisait de Julien son César dans les Gaules, alors fort agitées. Cette intellectuel se révéla un si bon général qu’une nuit de février 360, à Lutèce, ses troupes, que Constance voulait rappeler et qui n’y tenaient pas, l’acclamèrent Empereur.
     
    Pour Julien, pas de doute : la providence des Dieux lui restituait l’héritage de ses ancêtres. Par chance, Constance II, à qui la chose n’avait guère plu décédait peu après.
     
    Le 11 décembre 361, Julien Auguste entrait solennellement dans Constantinople. C’était comme un rêve éveillé, illuminé de pieux fantasmes. Il se voyait réalisant l’image du souverain idéal selon Homère, selon Platon… Il était le Pontife mandaté par l’Olympe pour restaurer la gloire bafouée des Dieux. Cela dit, selon les historiens sérieux, parmi lesquels des chrétiens, ce fût un règne honnête, à part quelques maladresses et une bavure : interdire d’enseignement les intellectuels chrétiens. Mais un siècle et demi plus tard, le très chrétien Justinien estima intelligent de déclarer : « Nous interdisons qu’aucun enseignement soit professé par ceux qui sont malades de la folie sacrilège des Hellènes », et là-dessus, il ferma l’école d’Athènes. Toujours est-il que Julien, contrairement à ce qu’on raconte, n’a jamais vraiment persécuté les chrétiens.
     

     

     

     

     

     

    numérisation0001Sculpture de Julien Ier « dit l’Apostat » IVe siècle après J.C.

    (Musée du Louvre)

     

    Le 26 juin 363, il trouvait la mort sur le front Perse, au cours d’une expédition ratée. Après cet intermède païen de 18 mois, l’Empire Constantinien était redevenu chrétien comme devant, et Julien serait pour les siècles le héros d’une légende noire fabriquée de toutes pièces, ou plus d’un auteur écornera sa propre réputation de sainteté, ou plus simplement d’objectivité historique.

    Julien n’avait pas rencontré le Christ : il n’avait rencontré que des chrétiens.

    Lucien Jerphagnon

    Extrait de : De l’amour, de la mort, de Dieu et autres bagatelles.

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     


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    DESTIN !

     

    L’ESPRIT DES MOTS…

     

    Il faut imaginer Sisyphe heureux : Camus n’aurait plus besoin d’imaginer aujourd’hui, Sisyphe heureux s’est fait connaître – c’est le candidat socialiste.

    C’est lui qui veut « changer le destin » de la France, comme on change la roue d’une automobile, avec cette infatuation dans le néant qui lui tient lieu d’autorité. Ce serait fascinant si ce n’était tellement ennuyeux.

    On a comparé son mentor, feu le président à la rose, à un personnage de bande dessiné : avec lui on passerait du personnage à l’hologramme, il décourage jusqu’à la caricature. Il décourage parce qu’il sidère, et cette sidération tient à la distance que l’on ressent entre lui et les mots dont il use avec une aisance si péremptoire –destin, par exemple- ; mais dans le monde des hologrammes, rien ne pèse, tout est possible parce que rien n’est réel.

    Cette lugubre impression d’apesanteur qui accompagne ce président virtuel, cette langue de bois qu’on pourrait dire parfaite, tant elle ne dit rien en parlant de tout, et qui ne retrouve un semblant d’accent humain que dans l’injure et les accents d’hystérie de ses tricoteuses, partisanes ou supplétives, est-ce cela désormais la norme, et faut-il être à ce point en dehors de la réalité pour se targuer d’être un « homme normal » ? « Le combat politique est un combat sans fin, se réjouit notre Sisyphe, et moi, je suis un combattant ». Battant vraiment ?

    Philippe BARTHELET

     

    Extrait de : Valeurs Actuelles (L’esprit des mots)

     

    SISYPHE : (en grec Sisuphos) Fondateur mythique de Corinthe, fils d’Eole, père lui-même de Glaucos.

    Renommé pour sa ruse, il passe parfois pour le père d’Ulysse.

    Aux Enfers, il est condamné à rouler éternellement un rocher sur une pente ; parvenu au sommet, le rocher retombe et il doit recommencer sans fin.

    Sur les raisons de ce châtiment, il existe plusieurs versions.

    Sisyphe avait enchaîné Thanatos (la Mort) venu pour l’accompagner aux Enfers, ou il avait trompé Hadès et était revenu à la vie, ou encore il avait dénoncé Zeus dans une de ses aventures amoureuses.

    Extrait de : ROBERT, Dictionnaire des noms propres

     

     

     

     

     

     

     

     

     


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