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Par Liviaaugustae le 22 Janvier 2014 à 00:39
L’hiver ou le Fagottage de Jean-Baptiste Oudry (1749)
Il est 9 heurs. Le jour peine à se lever, la ville semble assoupie nappée de brume glacée.
Morale en berne…
Il est 11 heures 15. Phébus ouvre enfin les yeux ! Balaye de ses doigts dorés l’écharpe blanche, inonde l’air de lumière, le ciel devient bleu par-dessus les toits…
Des pies jacassent dans les branches dénudées, au creux des jardins.
Carpe Diem !
Il est 11 heures 50. En mer moutonnante, des nuages gris, porteurs de pluie, envahissent le ciel. Il fait sombre, les pies se sont tues. L’hiver n’a pas dit son dernier mot, et reprend les rênes du temps.
Alea jacta est !
C’est la journée que nous avons vécu aujourd’hui.
Et l’hiver est loin d’être terminé !
Liviaaugustae
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Par Liviaaugustae le 21 Décembre 2013 à 00:54
HIVER
Aujourd’hui, 21 décembre…
Nous voici arrivé au terme de l’automne.
L’hiver est là, gelé, frissonnant dans le petit matin.
Mais le ciel reste clément et le soleil nous offre encore un reste de lumière, un reste de chaleur…
Vue sur la vallée du Drac, depuis le sommet en hiver.
(image wikipédia)
[…] Le matin, à six heures, il faisait encore nuit. Je me levais en grelottant, et je descendais allumer le grand feu de bois ; puis je préparais le café que j’avais moulu la veille, pour ne pas réveiller ma mère. Pendant ce temps, mon père se rasait. Au bout d’un moment on entendait grincer au loin la bicyclette de l’oncle Jules, ponctuel comme un train de banlieue ; son nez était rouge comme une fraise, il avait de tout petits glaçons dans sa moustache, et il frottait vigoureusement ses mains l’une contre l’autre, comme un homme très satisfait.
Nous déjeunions devant le feu, en parlant à voix basse. […]
Dans le ciel de velours violet, les étoiles brillaient, innombrables. Ce n’étaient plus les douces étoiles de l’été. Elles scintillaient durement, claires, et froides, cristallisées par le gel de la nuit… Sur la Tête-Rouge, que l’on devinait dans l’ombre, une grosse planète était pendue comme une lanterne, si proche que l’on croyait voir l’espace derrière elle. Pas un bruit, pas un murmure, dans le silence glacé […]
Nous rentrions de la chasse à la tombée de la nuit : installés à plat ventre devant le grand feu de bois résineux, nous faisions des parties de dames, de dominos, de jeu de l’oie […]
A partir de six heures et demie, la broche tournait, et la graisse rousse des grives fondantes attendrissait d’épaisses rôties de pain de campagne…
Marcel Pagnol : Le Château de ma mère.
On aimerait, se mettre à plat ventre devant la cheminée, déguster ces épaisses rôties de pain de campagne attendries par la graisse des grives, en si agréable compagnie, où l’on sent l’amour et l’amitié si présents…
Liviaaugustae
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Par Liviaaugustae le 11 Octobre 2013 à 00:42
Oliveraie en Ombrie
(Image wikipédia)
Les terrasses de Vala…
Les terrasses de ce Vala étaient couvertes d’oliviers à quatre ou cinq troncs, plantés en rond. Ils se penchaient un peu en arrière pour avoir la place d »épanouir leurs feuillages qui formaient un seul bouquet. Il y avait aussi des amandiers d’un vert tendre, et des abricotiers luisants.
Je ne savais pas les noms de ces arbres, mais je les aimais aussitôt.
Entre eux, la terre était inculte, et couverte d’une herbe jaune et brune dont le paysan nous apprit que c’était de la « baouco ». On aurait dit du foin séché, mais c’est là son teint naturel. Au printemps, pour participer à l’allégresse générale, elle fait un effort et verdit faiblement. Mais malgré cette pauvre mine, elle est vivace et vigoureuse, comme toutes les plantes qui ne servent à rien.
C’est là que je vis pour la première fois des touffes d’un vert sombre qui émergeaient de cette « baouco » et qui figuraient des oliviers en miniature. Je quittai le chemin, je courus toucher leurs petites feuilles. Un parfum puissant s’éleva comme un nuage, et m’enveloppa tout entier.
C’était une odeur inconnue, une odeur sombre et soutenue, qui s’épanouit dans ma tête et pénétra jusqu’à mon cœur.
C’était le thym, qui pousse au gravier des garrigues : ces quelques plantes étaient descendues à ma rencontre, pour annoncer au petit écolier le parfum futur de Virgile.
J’en arrachai quelques brindilles, et je rejoignis la charrette en les tenant sous mes narines.
- Qu’est-ce que c’est ? dit ma mère.
Elle les prit, les respira profondément :
- C’est du thym frais, dit-elle. On fera des civets merveilleux.
- Du thym ? dit François avec un certain mépris. Il vaut bien mieux le pèbre d’aï…
- Qu’est-ce que c’est ?
- C’est comme une espèce de thym, et en même temps c’est une espèce de menthe. Mais çà ne peut pas se dire : je vous en ferai voir !
Il parla ensuite de la marjolaine, du romarin, de la sauge, du fenouil. Il fallait en « bourrer le ventre de la « lièvre », ou bien « le hacher finfinfin », avec « un gros bout de lard gras ».
Ma mère écoutait très intéressée. Moi, je flairais les brindilles sacrées, et j’avais honte.
Le chemin montait toujours, franchissant de temps à autre un petit plateau. En regardant en arrière, on voyait la longue vallée de l’Huveaune, sous une traînée vaporeuse, qui allait jusqu’à la mer brillante.
Marcel Pagnol
Extrait de : La Gloire de mon père.
Puisque l’hiver s’est installé en catimini, je vous offre une bouffée de « baouco », pour humer l’été avec Pagnol !
Liviaaugustae
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Par Liviaaugustae le 10 Octobre 2013 à 00:14
BALADES D’AUTOMNE…
Je vous offre de magnifiques balades, dans nos forêts françaises, où l’or et le rubis se côtoient, cachant des merveilles, sous leurs frondaisons…
Bonne promenade !
Liviaaugustae
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Textes et images internet.
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Par Liviaaugustae le 1 Octobre 2013 à 00:29
Octobre.
C’était le huitième mois de l’année romaine. Pour les slaves, c’est le « mois jaune » parce que les feuilles perdent leurs couleurs vertes.
(image wikipédia)
« Les pervenches s’attardent encore sur le gazon qui recouvre le bercail, et dans les bois paraît un second souffle de maintes fleurs, des fleurs peu teintées, sans parfum ; mais ce sont les fruits, et non les fleurs, qui couronnent les bois, entourent les tempes de l’automne.
Les cenelles rougeâtres revêtent l’aubépine à moitié défeuillé ; la ronce se courbe sous sa charge de jais ; le noisetier projette ses branches cuivrées, il plonge dans le torrent qui passe, emportant tout, et qui menace les berges jonchées de feuilles ; souvent telle une statue, j’observe – la pensée vide – ce torrent, et d’un œil rêveur, je chasse l’écume tournoyante ou la lourde branche du sorbier, ou la gerbe moissonnée, qu’entraîne rapidement vers l’aval le flot étourdissant.
Grahame
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