-
Par Liviaaugustae le 22 Octobre 2012 à 15:35
FRANCOIS DE CHANCY.
François de Chancy est un chanteur, luthiste et compositeur français. Remarqué par le cardinal de Richelieu, il devint maître de sa musique en 1631.
Le cardinal de Richelieu peint par Philippe de Champaigne.
Louis XIII à 28 ans, peint par Philippe de Champaigne en 1629.
(Il est très rare qu’un Roi en grand apparat soit représenté dans la position assise)
De Chancy, occupa successivement les postes de maître de musique de la Chambre du Roi (1635), puis de la chapelle du Roi (1649). Il collabora à la réalisation des ballets de cour, s’occupant de la musique vocale comme ses collègues Vincent et A. Boesset (Ballet de la vieille cour, (1635) ; Ballet de la prospérité des armes de France, (1639) ; Ballet du dérèglement des passions, (1652), la musique instrumentale étant confiée en général, à d’autres musiciens.
François de Chancy composa également des chansons à boire et des pièces pour le luth seul. En effet, il fut contemporain du grand luthiste français Denis Gautier. D’autre part, il publia deux livres « d’Airs de cour à quatre parties » (1635-1644).
Dans l’intéressante préface du premier livre, l’auteur indique qu’il est l’auteur de la plupart des textes poétiques.
Quelques-uns de ces airs prennent la forme d’un dialogue avec un refrain à quatre voix (Faut-il mourir sans espérance ?).
Extrait de : Dictionnaire Larousse de la musique
A part le dictionnaire de la musique, aucunes traces de ce pauvre de Chancy. On sait qu’il travailla à la cour de Louis XIII, parce que Richelieu l’y avait introduit, il y occupa la place du « Musicien du Roi »
Louis XIII, aimait et protégeait les arts, au point qu’il a lui-même composé des morceaux de musique (disparues à la Révolution, cette dernière nous aura privés de beaucoup de bien belles choses) son fils et successeur Louis XIV, continua de protéger tous les arts.
Nous devons à Louis XIII et au cardinal de Richelieu, l’académie française, ces derniers leurs commanda un dictionnaire de la langue française (toujours pas terminé).
De toutes les façons, les artistes et musiciens qui travaillaient à la cour étaient peu représentés.
J’ai illustré le texte un peu sec du dictionnaire, par deux beaux tableaux, un portrait de Louis XIII et un portrait du Cardinal de Richelieu, peints par Philippe de Champaigne (peintre officiel de la cour).
Et comme la musique est indissociable du cinéma, je vous propose : François de Chancy…
Liviaaugustae.
votre commentaire -
Par Liviaaugustae le 4 Octobre 2012 à 19:14« Ode an die Freude ».L’ODE A LA JOIE…Traduction du poème allemand de Schiller, mis en musique par le divin BEETHOVEN.Mes amis cessons nos plaintes !Qu’un cri joyeux élève aux cieux nos chants de fêteEt nos accords pieux !Joie !Que celui qui a le bonheur d’être l’ami d’un ami ;Que celui qui a conquis une douce femme,Partage son allégresse !Oui, et aussi celui qui n’a qu’une âmeA nommer sienne sur la terre !Et que celui qui n’a jamais connu cela,S’éloigne en pleurant de notre cercle !Tous les êtres boivent la joieAux seins de la nature,Tous les bons, tous les méchants,Suivent ces traces de rose.Elle nous donne les baisers et la vigne,L’ami, fidèle dans la mort,La volupté est donnée au ver,Et le chérubin est devant Dieu.Heureux alors que ses soleils volentSur le glorieux système céleste,Courez, frères sur votre voie,Joyeux comme un héros vers la victoire.Qu’ils s’enlacent, tous les êtres !Ce baiser au monde entier !Frères, au plus haut des cieuxDoit habiter un père aimé.Tous les êtres se prosternent.Pressens-tu le créateur Monde ?Cherche-le au-dessus des cieux d’étoiles !Au-dessus des étoiles il doit habiter.Joie ! Belle étincelle des dieuxFilles de l’Elysée,Soyez unis êtres par millions !Qu’un seul baiser enlace l’Univers !« Beethoven, dès 1792, s’était enthousiasmé pour le poème « L’ODE A LA JOIE » de Friedrich Von Schiller ; en 1817, il esquissa une œuvre orchestrale avec voix. Puis au fur et à mesure que la composition avança (1822-23), il renonça à une fin vocale. Ce n’est qu’à la fin de 1823 que s’opéra la synthèse : l’Ode de Schiller vint couronner l’œuvre exécutée le 7 mai 1824. Les trois premiers mouvements sont puissamment ancrés au finale par une introduction qui les remémore un à un. Le « thème de la joie » y fait alors une entrée discrète, presque tendre, aux cordes graves, et commence son expansion. Ce thème, très universellement connu de toute la musique, a été l’objet d’inlassables recherches du compositeur ; on en connaît plus de deux cents états. […]Ici, il cherche son état idéal de permanence, inaltérable, inaltéré, qui sera porté par le chant innombrable. Aussi le « développement » du finale n’en est-il pas un à vrai dire, c’est l’amplification constante, la glorification d’une idée, l’incantation : par quoi ce finale porte, au-delà des salles de concert, sa destinée d’hymne ».Extrait de : Dictionnaire de la Musique, Larousse
Je vous offre cet hymne à la joie, pour nous aider à nous évader de ce monde trop terre à terre et vraiment trop morose…
Liviaaugustae
votre commentaire -
Par Liviaaugustae le 13 Juillet 2012 à 16:40BRAHMS JOHANNES.(Compositeur allemand, Hambourg 1833 – Vienne 1897)Johannes Brahms jeune homme.C’est un enfant prodige, mais la gêne financière qui pesa longtemps sur sa famille, explique en grande partie les débuts de Johannes. Si précocement doué qu’il imagina un système de notation musicale avant de voir qu’il en existait déjà un.L’enfant n’avait qu’un défaut aux yeux de son père : sa passion de la composition et du piano « un instrument de riches ». Mais il lui fit donner des leçons par Otto Cossel, un maître très estimé, lui-même élève d’Edouard Marxsen…A dix ans, Johannes donnait en privé son premier récital, qui lui valut d’être adopté par l’illustre Marxsen en personne. Il forma son élève dans le culte de Bach, de Mozart et de Beethoven. Mais le jeune Brahms dut contribuer au maigre budget familial. Entre 12 et 20 ans, il enseigna, accompagna des chanteurs ou des spectacles de marionnettes au théâtre municipal de la ville, publia sous divers pseudonymes quantités de morceaux de danse et de fantaisies sur des airs à la mode, donna des concerts, joua de l’orgue à l’église et, le soir tint le piano dans des tavernes à matelots. C’est même dans ces lieux malfamés que l’adolescent assouvit une autre passion, celle de la lecture : tout en « tapant » des valses et des polkas, il ne quittait pas des yeux un livre ouvert sur le piano. Perfectionniste, il ne devait rien conserver de cette œuvre de jeunesse.En 1849, Brahms fit la connaissance d’un violoniste hongrois, Eduard Reményi, ancien condisciple du déjà illustre Joseph Joachim, qui exerçait les fonctions de Kapellmaster à la Cour. Ce dernier, fut conquis par la personnalité et le talent de Brahms ; leur rencontre fut le point de départ d’une amitié et d’une collaboration qui allaient durer toute leur vie. Précédés d’une lettre de recommandation de Joachim pour Liszt, Brahms et Reményi se rendirent à Weimar. Brahms n’apprécia pas l’atmosphère qui régnait à l’Altenburg s’en alla sans regrets.Muni par Joachim, de lettres qui lui garantissaient l’hospitalité chaleureuse des musiciens rhénans, il descendit à pied la vallée légendaire, s’attachant à Mayence, Bonn et surtout Melhem. Et ce fut là qu’il commença à apprécier la musique de Schumann. Dès le premier contact les deux hommes sympathisèrent. Brahms qui s’était mis au piano joua sa sonate en ut majeur op. 1. Schumann l’interrompit à la fin du premier mouvement, appela sa femme Clara et pria son jeune confrère de recommencer. Clara Schumann, la première femme au monde, et la seule à avoir fait profession de virtuose du clavier fut conquise à son tour et invita Brahms à dîner. Il resta 1 mois chez les Schumann. (Cette situation avait naturellement favorisé entre Johannes et Clara une amitié propice à l’épanouissement d’un amour réciproque, qui ressemblait fort à l’idylle de Werther et Charlotte, au point que Brahms songea au suicide. Il fréquenta des femmes de petite vertu, mais ne pu jamais aimer une autre femme que Clara). Puis sur les conseils des Shumann, il se rendit à Leipzig « cerveau » de l’Allemagne musicale. Il y rencontra son premier admirateur français : Hector Berlioz.En 1872, Brahms fut nommé directeur de la Société des amis de la musique à Vienne, ce fut un grand tournant dans sa carrière. Il décida de louer un véritable appartement, son premier et son dernier domicile fixe puisqu’il devait y mourir.Brahms passa les étés de 1886-87-88, près du lac de Thoune et de la Jungfrau, dans ce site qui l’enchantait, il composa le double concerto pour violon, violoncelles et orchestre, les sonates pour violon en la majeur et en ré mineur, la sonate n° 2 pour violoncelle, son quatrième trio, bon nombre de ses chœurs et de lieder et les chants tziganes. C’est en 1896 qu’il écrivit les « quatre chants sérieux », son chant du cygne.Johannes Brahms homme d’âge mûr.Il faut se garder de qualifier Brahms, ce nordique attiré par Vienne, par les tziganes et par l’Italie, de conservateur sur le plan esthétique. Chez lui esthétique et langage ne font qu’un. Comme nul autre à son époque, il réussit d’une part à mettre en rapport la science musicale la plus élaborée et les origines populaires de son art.« Il est probable que, sans sa science de l’écriture, Brahms se fût perdu, égaré dans sa propre forêt, étouffé par ses propres ombres, alors que, la mélancolie la plus vague, les désirs les plus ambigus, les mouvements les plus flottants, les plus changeants, les plus indéfinis du cœur, s’expriment dans le langage le plus net, le contrepoint le plus clairs qui soient » (Romain Goldron).La musique de Brahms évoque globalement un paradis perdu, elle reste la première à avoir fait cette démarche, et la seule à baigner dans la nostalgie avouée de ce paradis, dans le regret d’être né trop tard. Il ne pouvait donc qu’exclure les « feux et tonnerres » d’un Berlioz.Brahms ne songea jamais, comme avant lui Schumann ou après lui Mahler, à se lancer à la poursuite d’un idéal inaccessible. Cela éclaire les réserves qu’il suscita, mais aussi sa position unique dans la musique du XIXe siècle.Extrait de : Dictionnaire de la musique Larousse.
Brahms Danse Hongroise n° 1 (Katia et Marielle Labèque)
Note de liviaaugustae : j’ai choisi une de ses danses hongroises pour animer ce texte. Elles sont au nombre de 21, et toutes aussi belles les unes que les autres. Deux interprétations m’ont enchantées, celle des sœurs Labèque, à deux pianos et celles avec violon (Patrice Fontanarosa) et orchestre.
votre commentaire -
Par Liviaaugustae le 25 Mai 2012 à 17:14AMEDEE ERNEST CHAUSSON.Compositeur français.Amédée Ernest Chausson (1885-1899)Evoluant dans un milieu familial aisé, mais feutré, Ernest Chausson se vit confié à un précepteur, Berthous-Lafargue, qui suscita en lui le goût de l’étude et de la culture (lecture, dessin, expositions, concerts) et le fit pénétrer dans divers salons littéraires ou musicaux (Mme Jobert, Mme de rayssac). Chausson y côtoya des artistes qui devaient avoir une influence non négligeable sur son esthétique : Fantin-Latour, Odile Redon, Vincent d’Indy qui le présenta à César Franck. Son caractère grave, méditatif, voire mélancolque, s’en trouva renforcé, comme sa soif d’absolu qui le fit alors hésiter entre la littérature, le dessin et la musique.Pour complaire à sa famille, il passa la licence, puis le doctorat en droit. Reçu avocat à la cour d’appel de Paris, il préféra rejoindre au Conservatoire, les cours de Massenet (classe d’instrumentation) et de Franck (auditeur libre). A ce double enseignement qui imprègne les Mélodies de jeunesse, et le Trio – de forme franckiste « cyclique » -, Chausson ajouta l’influence de Wagner découvert à Munich.Dès cette époque, il se montra plus sûr de son langage : Sept mélodies, op 2 ; Viviane, poème symphonique, dédié à sa fiancée, Jeanne Escudier qu’il emmena après son mariage (le 20 juin 1883) en voyage de noces à Bayreuth.Chausson mena désormais une existence partagée entre famille et musique (composition, animation de la Société nationale de musique SNM). Auprès de sa femme et de ses cinq enfants, il trouva équilibre et bonheur réel, qui s’expriment bien dans sa Correspondance et dans les œuvres telles que la Nuit, le Réveil, l’Apaisement, Cantique à l’épouse.A Paris durant la saison, il recevait, en son salon célèbre du 22 boulevard de Courcelles, toute l’intelligentsia de son temps – de Mallarmé à Régnier, de Tourgueniev à Lalo, des franckistes à Debussy et Albéniz…Travailleur infatigable, Chausson s’acharne sur ses partitions, à la fois pour réduire à néant son défaitisme latent et pour ne point passer aux yeux du monde pour un amateur aisé.Tout ceci explique que, tard venu dans la musique et mort prématurément d’un accident de bicyclette à 44 ans, alors qu’il travaillait au 3em mouvement de son Quatuor à cordes, Chausson ait finalement laissé un œuvre important en nombre comme en qualité, et où tous les genres se trouvent pratiquement représentés.Amédée Ernest Chausson (1897)Cet œuvre s’étend sur quelque dix-sept années, de 1882 à 1899. Marquées par sa vaste culture littéraire […]Sous l’influence de son ami Debussy, dont il admirait les œuvres, Chausson, devenu pleinement maître de sa technique, éprouvant le désir dépurer son style et de tendre vers un classicisme fait de clarté et de concision, à la fois dans l’architecture et le discours, retrouva alors le chemin de la musique de chambre : Quatuor avec piano op.30, œuvre lumineuse, déridée ;
Ballata d’après Dante, Quelques danses et Paysage pour piano, enfin l’ultime Quatuor à cordes, austère, dépouillé, grandiose, commencé en 1897 mais que la mort l’empêcha d’achever.De tempérament intimiste (d’où les nombreuses mélodies), formé à l’école de Massenet, Franck et Wagner, de Beethoven et de Schumann, Chausson sut se dégager très rapidement des influences reçues pour retrouver le sens de l’architecture classique française et la règle qui corrige l’émotion.D’une grande probité, généreux autant que délicat (témoin son aide à Debussy ou Albéniz), lié d’amitié avec les plus grands artistes de son époque, il apparaît ainsi comme un témoin et un acteur privilégié de la sensibilité française de son temps.Tombe d’Amédée Ernest Chausson au Père Lachaise.Extrait de : Dictionnaire de la Musique (Larousse)
votre commentaire -
Par Liviaaugustae le 5 Mai 2012 à 10:36FREDERIC FRANCIS CHOPIN(1810-1849)Chopin : par Delacroix(Musée du Louvre)Son père, Nicolas Chopin, originaire de Marainville dans les Vosges, émigre en Pologne, il épouse une parente de la famille Skarbeck dont il était précepteur. Une fille, Louise précède Frédéric, deux autres filles devaient naître par la suite.Au sein de sa famille très musicienne, l’aptitude précoce de l’enfant se révèle très tôt. Premières leçons à six ans avec sa mère.Il n’aura en fait qu’un seul maître : Adalberg ZWYNY d’origine tchèque qui lui communique ses deux passions : Bach et Mozart.A sept ans, il compose une polonaise et une marche militaire.Son premier concert à huit ans (un concerto de GYROWETZ) lui vaut d’être salué comme un « génie musical » en tant qu’interprète. Mais sa réputation s’établit aussi comme compositeur. Même engouement qu’autour de Mozart enfant. Frédéric Chopin joue devant la tzarine mère et devant le grand-duc Constantin. A douze ans n’ayant plus rien à apprendre de ZWYNY, il lui dédit une Polonaise.Cet enfant prodige est doué d’un naturel très enjoué, doué pour le dessin, les imitations, le théâtre.Il va au lycée jusqu’à son baccalauréat, tout en continuant de se développer pianistiquement, étudie avec Josef ELSNER l’harmonie et le contrepoint. De cette époque datent : Variations sur un air allemand (1824), Rondo op.1 (1825), Polonaise en si bémol min. (1826), Variations pour flûte et piano sur un thème de Rossini (1826).Puis Chopin entre au conservatoire, fondé par ELSTERSon premier grand concert public a lieu à Varsovie le 17 mars 1830 au Théâtre.ADIEUX A LA POLOGNE : Son départ est décidé. Varsovie est à la veille d’un soulèvement. Dernières vacances en famille à Zelazowa Wola. Dernier concert en Pologne. Au cours du banquet on lui remet une coupe en argent contenant de la terre de Pologne. Derniers adieux le 2 novembre « jour des morts ». « J’ai l’impression que je pars pour mourir ».Chopin arrive à Paris Il y arrive à l’automne 1831 et s’y installe au 27 boulevard Poissonnière. Coup de foudre pour cette ville qui a pris parti pour la Pologne.« Le plus beau des mondes », « Paris répond à toutes les désirs », écrit-il à Titus. Enfin et surtout, Paris est à ce moment, la capitale de la musique.Paër le présente à Rossini, à Cherubini et à Kalkbrenner, ce dernier trouve : « Qu’il joue dans le style de Cramer, mais avec le toucher de Field » et lui offre de le faire travailler pendant trois ans.Pour l’heure, Chopin ne vit que grâce à l’aide paternelle. Et il songe à partir ; peut-être en Amérique, mais Valentin Radzywill rencontré par hasard l’emmène chez le baron James de Rothschild. Il conquiert son auditoire. Le voilà lancé. Dans ce milieu qui fait les réputations, il est l’événement de la saison. Cette période mondaine, fait de lui un des artistes les plus recherchés de la capitale. « Si j’étais plus sot que je ne suis, je me croirais à l’apogée de ma carrière »La première rencontre avec George Sand est plutôt négative des deux côtés : « Qu’elle est antipathique cette Sand ! » confie Frédéric à Hiller. « Est-ce bien une femme ? J’arrive à en douter. »Portrait de George Sand : par Auguste CharpentierIls se reverront pourtant plus tard, chez Chopin lors d’une soirée pendant laquelle Liszt et Chopin joueront à quatre mains la Sonate en « mi » bémol de Mochesles. Ce soir-là Sand invite Chopin à venir à Nohant avec Liszt et Marie d’Agoult.Leur liaison va durer neuf ans et leur intimité peut-être seulement quelques mois.Ils partent à Majorque à la recherche d’un climat doux, Frédéric est malade. Mais ils y arrivent à la saison des pluies, et Chopin recommence à tousser. Il se croit poursuivi par des fantômes dans ces immenses couloirs, et sur le piano envoyé par Pleyel, il travaille sans discontinuer. Ils reviennent à Nohant. Leur liaison a désormais un caractère conjugal : stabilité, imperméabilité réciproque, récriminations et jalousies, mais accord implicite. Entre George et ses deux enfants Chopin aura l’illusion d’un foyer […]Au cœur de ce que l’on a souvent appelé le « secret de Chopin », l’emploi du « rubato », cette liberté de mouvement comportant l’altération du temps dans certains passages afin de souligner l’expression. […]Temps dérobé, mesure souple (en général à la main droite), le rubato donne à la phrase mélodique dans la partie chantante un accent de terroir en soulignant l’expression. Mais lui-même, dans une formule célèbre, limite les risques d’une interprétation trop poussée d’une telle licence : « Que votre main gauche soit votre maître de chapelle et garde toujours la mesure » […]C’était un sensible, oui, mais comme peut l’être un très grand poète : à partir d’un langage original, entièrement dominé, et aussitôt identifiable. Chopin est en plein romantisme, tant par son caractère, ses goûts littéraires et artistiques, tourné vers le XVIIIe siècle. Par ses réticences personnelles face à certains témoins de son temps, il est sinon un classique, du moins un être cultivant l’intériorité, étranger à tous les messianismes, à tous les déballages prophétiques. Le premier musicien, à coup sûr, à avoir exprimé de façon persuasive son identité personnelle. Dans ces alternatives de passion et d’exigence formelle qui forment la structure de presque chaque morceau, il dessine peu à peu, par touches successives, son paysage intérieur. […]Sur le plan de la création, et alors qu’il approche de la fin, Chopin est déjà entré dans cette phase où, échappant à l’anxiété et aux fantasmes morbides, il se tourne paradoxalement vers la joie et la lumière méditerranéennes. C’est l’année suivante (1845) la merveilleuse Barcarolle, qui unit au thème ondin le chant du timonier et le balancement des eaux du Switez.
Il meurt à Paris le 17 octobre 1849, où il repose au cimetière du Père Lachaise.Extrait du Dictionnaire Larousse de la musique.Tombe de Chopin au Père Lachaise
(Image du Web)
votre commentaire
Suivre le flux RSS des articles de cette rubrique
Suivre le flux RSS des commentaires de cette rubrique