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    La Vallée-aux-loups, maison de François-René de Chateaubriand à Châtenay-Malabry au cœur du Val d'Aulnay

     

    (image internet)

     

    À la Vallée-aux-Loups.

     

    Vallée-aux-Loups, frais ermitage
    Qu'élut un jour Chateaubriand,
    Son grand cœur est resté l'otage
    De ton décor simple et riant.

    Sous les tulles des soirs d'octobre,
    Par les clairs matins orangés,
    Il aimait pour leur charme sobre
    Ces ciels imprécis et légers,

    Ces pelouses, ces bois, la sente
    Qui verdit sous leur frondaison,
    Et Paris, cuve éblouissante,
    Fumant au loin sur l'horizon.

    C'était de toutes ses demeures,
    Celle qu'il préférait, le nid
    Qui se ferma pour quelques heures
    Sur son vol ivre d'infini.

    L'aigle avait replié son aile :
    Un chaste amour avait soudain,
    Dans l'âpre et rigide prunelle,
    Fondu la glace du dédain.

    À Combourg, sur les landes rases,
    Plane encor son génie amer,
    Et le lamento de ses phrases
    Roule parmi le vent de mer.

    Il ne fut ici que tendresse :
    Le granit s'était animé.
    Et, sur son antique détresse.
    Tout un printemps avait germé.

    * * * * * * *

    Vallée-aux-Loups, frais ermitage
    Qu'élut un jour Chateaubriand,
    Son grand cœur est resté l'otage
    De ton décor simple et riant.

    Et c'est pourquoi nos mains pieuses,
    Tressant des fleurs pour ton fronton,
    Mêlent ces tendres scabieuses
    Au symbolique gui breton.

     

    Charles le Goffic

     

     

    La tour Velléda dans le parc

     

    (C'est dans cette tour que Chateaubriand rédigea plusieurs de ses œuvres.)

     

    (image internet)

     

     


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    C'est une complainte amoureuse digne d'Alphonse Allais que je vous propose aujourd'hui "elles me plûtes" beaucoup !

     

    La complainte amoureuse...

     

    Le baise main du cavalier

    Frédéric Soulacroix

     

     

    Complainte amoureuse

    Oui, dès l'instant que je vous vis,
    Beauté féroce, vous me plûtes ;
    De l'amour qu'en vos yeux je pris,
    Sur-le-champ vous vous aperçûtes ;
    Mais de quel air froid vous reçûtes
    Tous les soins que pour vous je pris !
    Combien de soupirs je rendis !
    De quelle cruauté vous fûtes !
    Et quel profond dédain vous eûtes
    Pour les vœux que je vous offris !
    En vain je priai, je gémis :
    Dans votre dureté vous sûtes
    Mépriser tout ce que je fis.
    Même un jour je vous écrivis
    Un billet tendre que vous lûtes,
    Et je ne sais comment vous pûtes
    De sang-froid voir ce que j'y mis.
    Ah! fallait-il que je vous visse,
    Fallait-il que vous me plussiez,
    Qu'ingénument je vous le disse,
    Qu'avec orgueil vous vous tussiez !
    Fallait-il que je vous aimasse,
    Que vous me désespérassiez,
    Et qu'en vain je m'opiniâtrasse,
    Et que je vous idolâtrasse
    Pour que vous m'assassinassiez !

    Alphonse Allais

     


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    Bien qu'il va être mangé, ce cochon a pourtant l'air de rire...

     

    (image internet)

     



     

    LE COCHON
    (Le plaisir et l'amour)

     

    Car tout est bon en toi: chair, graisse, muscle, tripe !
    On t'aime galantine, on t'adore boudin
    Ton pied, dont une sainte a consacré le type,
    Empruntant son arôme au sol périgourdin,

     

    Eût réconcilié Socrate avec Xanthippe.
    Ton filet, qu'embellit le cornichon badin,
    Forme le déjeuner de l'humble citadin;
    Et tu passes avant l'oie au frère Philippe.

     

    Mérites précieux et de tous reconnus !
    Morceaux marqués d'avance, innombrables charnus!
    Philosophe indolent qui mange ce que l'on mange !
    Comme, dans notre orgueil, nous sommes bien venus
    A vouloir, n'est-ce pas, te reprocher ta fange ?
    Adorable cochon ! animal roi- Cher ange !

     

    Charles Monselet

     



     

    Un mot sur le poète.

     

     

    Estampe à la pointe sèche

    Marcellin Desboutin



    Charles Monselet, né à Nantes le 30 avril 1825 et mort à Paris le 19 mai 1888, est un écrivain, journaliste, romancier, poète et auteur dramatique français.

    Surnommé « le roi des gastronomes » par ses contemporains, il est, avec Grimod de la Reynière, le baron Brisse et Joseph Favre , l'un des premiers journalistes gastronomiques français.



    J''habite à deux pas de la rue Monselet à Nantes, mais je ne connaissais pas les poèmes gastronomiques de ce nantais gourmand... je ne l'ai découvert que récemment au cours d'une lecture.

    Livia

     


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    Rire ou pleurer ?

     

    En ces jours difficiles que nous vivons, c'est la question que l'on se pose souvent.

     

    Anna de Noailles nous explique cependant qu'il faut faire à fond et à cœur perdu tout ce que l'on fait.

     

    Je partage son point de vue.

     

    Il faut que notre cœur soit plein de soleil et d'étoiles afin de supporter les vicissitudes du quotidien.

     

    Livia

     

     

    Un cœur au soleil...

     

    (image internet)

     



     

    L'ardeur

     

    Rire ou pleurer, mais que le cœur
    Soit plein de parfums comme un vase,
    Et contienne jusqu’à l’extase
    La force vive ou la langueur.

     



     

    Avoir la douleur ou la joie,
    Pourvu que le cœur soit profond
    Comme un arbre où des ailes font
    Trembler le feuillage qui ploie ;

     



     

    S’en aller pensant ou rêvant,
    Mais que le cœur donne sa sève
    Et que l’âme chante et se lève
    Comme une vague dans le vent.

     



     

    Que le cœur s’éclaire ou se voile,
    Qu’il soit sombre ou vif tour à tour,
    Mais que son ombre et que son jour
    Aient le soleil ou les étoiles…

     

    Anna de Noailles

     

     


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    La lune éclairait la nuit de ce dimanche 9 octobre.

     

    Et de ses rayons,

     

    Tombait goutte à goutte un noir poison,

     

    Qui éradiquait le sommeil...

     

    Livia

     

     

    Pleine lune au-dessus des arbres...
    (image pixabay)

     

     

     

    Clair de Lune

     

    Lune mellifluente aux lèvres des déments
    Les vergers et les bourgs cette nuit sont gourmands
    Les astres assez bien figurent les abeilles
    De ce miel lumineux qui dégoutte des treilles
    Car voici que tout doux et leur tombant du ciel
    Chaque rayon de lune est un rayon de miel
    Or caché je conçois la très douce aventure
    J’ai peur du dard de feu de cette abeille *Arcture
    Qui posa dans mes mains des rayons décevants
    Et prit son miel lunaire à la rose des vents

     

    Guillaume Apollinaire

     



     

    *Arcture : Terme d'astronomie. Étoile fixe de la première grandeur, située dans la constellation du Bouvier, à la queue de la Grande Ourse.

     


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