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Par Liviaaugustae le 28 Novembre 2022 à 00:31
La Vallée-aux-loups, maison de François-René de Chateaubriand à Châtenay-Malabry au cœur du Val d'Aulnay
(image internet)
À la Vallée-aux-Loups.
Vallée-aux-Loups, frais ermitage
Qu'élut un jour Chateaubriand,
Son grand cœur est resté l'otage
De ton décor simple et riant.
Sous les tulles des soirs d'octobre,
Par les clairs matins orangés,
Il aimait pour leur charme sobre
Ces ciels imprécis et légers,
Ces pelouses, ces bois, la sente
Qui verdit sous leur frondaison,
Et Paris, cuve éblouissante,
Fumant au loin sur l'horizon.
C'était de toutes ses demeures,
Celle qu'il préférait, le nid
Qui se ferma pour quelques heures
Sur son vol ivre d'infini.
L'aigle avait replié son aile :
Un chaste amour avait soudain,
Dans l'âpre et rigide prunelle,
Fondu la glace du dédain.
À Combourg, sur les landes rases,
Plane encor son génie amer,
Et le lamento de ses phrases
Roule parmi le vent de mer.
Il ne fut ici que tendresse :
Le granit s'était animé.
Et, sur son antique détresse.
Tout un printemps avait germé.
* * * * * * *
Vallée-aux-Loups, frais ermitage
Qu'élut un jour Chateaubriand,
Son grand cœur est resté l'otage
De ton décor simple et riant.
Et c'est pourquoi nos mains pieuses,
Tressant des fleurs pour ton fronton,
Mêlent ces tendres scabieuses
Au symbolique gui breton.Charles le Goffic
La tour Velléda dans le parc
(C'est dans cette tour que Chateaubriand rédigea plusieurs de ses œuvres.)
(image internet)
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Par Liviaaugustae le 21 Novembre 2022 à 00:26
C'est une complainte amoureuse digne d'Alphonse Allais que je vous propose aujourd'hui "elles me plûtes" beaucoup !
Le baise main du cavalier
Frédéric Soulacroix
Complainte amoureuse
Oui, dès l'instant que je vous vis,
Beauté féroce, vous me plûtes ;
De l'amour qu'en vos yeux je pris,
Sur-le-champ vous vous aperçûtes ;
Mais de quel air froid vous reçûtes
Tous les soins que pour vous je pris !
Combien de soupirs je rendis !
De quelle cruauté vous fûtes !
Et quel profond dédain vous eûtes
Pour les vœux que je vous offris !
En vain je priai, je gémis :
Dans votre dureté vous sûtes
Mépriser tout ce que je fis.
Même un jour je vous écrivis
Un billet tendre que vous lûtes,
Et je ne sais comment vous pûtes
De sang-froid voir ce que j'y mis.
Ah! fallait-il que je vous visse,
Fallait-il que vous me plussiez,
Qu'ingénument je vous le disse,
Qu'avec orgueil vous vous tussiez !
Fallait-il que je vous aimasse,
Que vous me désespérassiez,
Et qu'en vain je m'opiniâtrasse,
Et que je vous idolâtrasse
Pour que vous m'assassinassiez !Alphonse Allais
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Par Liviaaugustae le 14 Novembre 2022 à 00:21
Bien qu'il va être mangé, ce cochon a pourtant l'air de rire...
(image internet)
LE COCHON
(Le plaisir et l'amour)Car tout est bon en toi: chair, graisse, muscle, tripe !
On t'aime galantine, on t'adore boudin
Ton pied, dont une sainte a consacré le type,
Empruntant son arôme au sol périgourdin,Eût réconcilié Socrate avec Xanthippe.
Ton filet, qu'embellit le cornichon badin,
Forme le déjeuner de l'humble citadin;
Et tu passes avant l'oie au frère Philippe.Mérites précieux et de tous reconnus !
Morceaux marqués d'avance, innombrables charnus!
Philosophe indolent qui mange ce que l'on mange !
Comme, dans notre orgueil, nous sommes bien venus
A vouloir, n'est-ce pas, te reprocher ta fange ?
Adorable cochon ! animal roi- Cher ange !Charles Monselet
Un mot sur le poète.
Estampe à la pointe sèche
Marcellin Desboutin
Charles Monselet, né à Nantes le 30 avril 1825 et mort à Paris le 19 mai 1888, est un écrivain, journaliste, romancier, poète et auteur dramatique français.
Surnommé « le roi des gastronomes » par ses contemporains, il est, avec Grimod de la Reynière, le baron Brisse et Joseph Favre , l'un des premiers journalistes gastronomiques français.
J''habite à deux pas de la rue Monselet à Nantes, mais je ne connaissais pas les poèmes gastronomiques de ce nantais gourmand... je ne l'ai découvert que récemment au cours d'une lecture.
Livia
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Par Liviaaugustae le 24 Octobre 2022 à 00:21
Rire ou pleurer ?
En ces jours difficiles que nous vivons, c'est la question que l'on se pose souvent.
Anna de Noailles nous explique cependant qu'il faut faire à fond et à cœur perdu tout ce que l'on fait.
Je partage son point de vue.
Il faut que notre cœur soit plein de soleil et d'étoiles afin de supporter les vicissitudes du quotidien.
Livia
Un cœur au soleil...
(image internet)
L'ardeur
Rire ou pleurer, mais que le cœur
Soit plein de parfums comme un vase,
Et contienne jusqu’à l’extase
La force vive ou la langueur.Avoir la douleur ou la joie,
Pourvu que le cœur soit profond
Comme un arbre où des ailes font
Trembler le feuillage qui ploie ;S’en aller pensant ou rêvant,
Mais que le cœur donne sa sève
Et que l’âme chante et se lève
Comme une vague dans le vent.Que le cœur s’éclaire ou se voile,
Qu’il soit sombre ou vif tour à tour,
Mais que son ombre et que son jour
Aient le soleil ou les étoiles…Anna de Noailles
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Par Liviaaugustae le 10 Octobre 2022 à 00:26
La lune éclairait la nuit de ce dimanche 9 octobre.
Et de ses rayons,
Tombait goutte à goutte un noir poison,
Qui éradiquait le sommeil...
Livia
Pleine lune au-dessus des arbres...
(image pixabay)Clair de Lune
Lune mellifluente aux lèvres des déments
Les vergers et les bourgs cette nuit sont gourmands
Les astres assez bien figurent les abeilles
De ce miel lumineux qui dégoutte des treilles
Car voici que tout doux et leur tombant du ciel
Chaque rayon de lune est un rayon de miel
Or caché je conçois la très douce aventure
J’ai peur du dard de feu de cette abeille *Arcture
Qui posa dans mes mains des rayons décevants
Et prit son miel lunaire à la rose des ventsGuillaume Apollinaire
*Arcture : Terme d'astronomie. Étoile fixe de la première grandeur, située dans la constellation du Bouvier, à la queue de la Grande Ourse.
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