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Par Liviaaugustae le 11 Juillet 2022 à 00:58
La maison au bord de l'eau
(image Pixabay)
La maison serait blanche et le jardin sonore
La maison serait blanche et le jardin sonore
De bruits d'eaux vives et d'oiseaux,
Et le lierre du mur qui regarde l'aurore
Broderait d'ombres les rideaux
Du lit tiède où, mêlés comme deux tourterelles,
Las d'un voluptueux sommeil,
Nous souririons, heureux de nous sentir des ailes
Aux premiers rayons du soleil.
Cette maison n'aurait sous l'auvent qu'un étage
Au balcon noyé de jasmins.
Les fleurs, le miel, ô mon amie, et le laitage
Aromatiseraient tes mains.
Un fleuve baignerait nos vergers, et sa rive
Cacherait parmi les roseaux
Une barque bercée et dont la rame oisive
Miroite en divisant les eaux.
Nous resterions longtemps assis sur la terrasse,
Le soir, lorsqu'entre ciel et champ
Le piétinant troupeau pressé des brebis passe
Dans la lumière du couchant ;
Et nos cœurs répondraient à l'angélus qui sonne
Avec la foi des cœurs à qui la vie est bonne.
Plus tard, sur le balcon rempli d'ombre, muets,
L'oreille ouverte au bruit des trains dans la vallée,
Goûtant tout ce qu'un sage amour contient de paix,
Nos âmes se fondraient dans la nuit étoilée.
Ecoutant nos enfants dormir derrière nous,
Pâle dans tes cheveux libres où l'air se joue,
Ta main fraîche liée aux miennes : " Qu'il est doux,
Qu'il est doux, dirais-tu, les cils contre ma joue,
Quand on sait où poser la tête, d'être las ! "
Mes lèvres fermeraient ta paupière endormie.
Cher asile, jardin, maison rustique... Hélas !
Car nous rêvons quand il faut vivre, ô mon amie !Charles Guérin
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Par Liviaaugustae le 4 Juillet 2022 à 00:38
Ce poème de Paul-Jean , dans lequel il pleut des fleurs de frangipanier et où se promène le soir des lucioles... me rappelle un peu les nuits de mon île, où flotte parfois la senteur des frangipaniers, tandis que volettent les lucioles (elles sont appelées là-bas « clin-clin bois ») mais heureusement...pas de feulement de tigre chez moi !
Livia
Fleurs de Plumeria-frangipanier...
(Le genre, à l'origine orthographié plumiera, fut nommé en l'honneur du botaniste français du XVIIe siècle Charles Plumier. Le nom commun « frangipanier » vient de celui d'un marquis italien du XVIe siècle Frangipani, qui avait créé un parfum à base d'amande.)
Ainsi, ce chemin de nuage
Ainsi, ce chemin de nuage,
Vous ne le prendrez point,
D'où j'ai vu me sourire au loin
Votre brillant mirage ?
Le soir d'or sur les étangs bleus
D'une étrange savane,
Où pleut la fleur de frangipane,
N'éblouira vos yeux ;
Ni les feux de la luciole
Dans cette épaisse nuit
Que tout à coup perce l'ennui
D'un tigre qui miaule.Paul-Jean Toulet
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Par Liviaaugustae le 27 Juin 2022 à 00:07
Une hirondelle, a fait ce soir trois tours sur ma maison
Et d'un coup d'aile a fait chanter mon cœur sans raison...
Le nid d'hirondelles...
(image pixabay)
L'hirondelle
Ô petite hirondelle
Qui bats de l'aile,
Et viens contre mon mur,
Comme abri sûr,
Bâtir d'un bec agile
Un nid fragile,
Dis-moi, pour vivre ainsi
Sans nul souci,
Comment fait l'hirondelle
Qui bat de l'aile ?
Moi, sous le même toit, je trouve tour à tour
Trop prompt, trop long, le temps que peut durer un jour.
J'ai l'heure des regrets et l'heure du sourire,
J'ai des rêves divers que je ne puis redire ;
Et, roseau qui se courbe aux caprices du vent,
L'esprit calme ou troublé, je marche en hésitant.
Mais, du chemin je prends moins la fleur que l'épine,
Mon front se lève moins, hélas ! qu'il ne s'incline ;
Mon cœur, pesant la vie à des poids différents,
Souffre plus des hivers qu'il ne rit des printemps.
J'évoque du passé le lointain souvenir ;
Aux jours qui ne sont plus je voudrais revenir.
De mes bonheurs enfuis, il me semble au jeune agi
N'avoir pas à loisir savouré le passage,
Car la jeunesse croit qu'elle est un long trésor,
Et, si l'on a reçu, l'on attend plus encor.
L'avenir nous parait l'espérance éternelle,
Promettant, et restant aux promesses fidèle ;
On gaspille des biens que l'on rêve sans fin...
Mais, qu'on voudrait, le soir, revenir au matin !
De mes jours les plus doux je crains le lendemain,
Je pose sur mes yeux une tremblante main.
L'avenir est pour nous un mensonge, un mystère ;
N'y jetons pas trop tôt un regard téméraire.
Quand le soleil est pur, sur les épis fauchés
Dormons, et reposons longtemps nos fronts penchés ;
Et ne demandons pas si les moissons futures
Auront des champs féconds, des gerbes aussi mûres.
Bornons notre horizon.... Mais l'esprit insoumis
Repousse et rompt le frein que lui-même avait mis.
Souvent de mes amis j'imagine l'oubli :
C'est le soir, au printemps, quand le jour affaibli
Jette l'ombre en mon cœur ainsi que sur la terre ;
Emportant avec lui l'espoir et la lumière ;
Rêveuse, je me dis : « Pourquoi m'aimeraient-ils ?
De nos affections les invisibles fils
Se brisent chaque jour au moindre vent qui passe,
Comme on voit que la brise enlève au loin et casse
Ces fils blancs de la Vierge, errants au sein des cieux ;
Tout amour sur la terre est incertain comme eux ! »
C'est que, petit oiseau, tu voles loin de nous ;
L'air qu'on respire au ciel est plus pur et plus doux.
Ce n'est qu'avec regret que ton aile légère,
Lorsque les cieux sont noirs, vient effleurer la terre.
Ah ! que ne pouvons-nous, te suivant dans ton vol,
Oubliant que nos pieds sont attachés au sol,
Élever notre cœur vers la voûte éternelle,
Y chercher le printemps comme fait l'hirondelle,
Détourner nos regards d'un monde malheureux,
Et, vivant ici-bas, donner notre âme aux cieux !
Ô petite hirondelle
Qui bats de l'aile,
Et viens contre mon mur,
Comme abri sûr,
Bâtir d'un bec agile
Un nid fragile,
Dis-moi, pour vivre ainsi
Sans nul souci,
Comment fait l'hirondelle
Qui bat de l'aile ?Sophie d'Arbouville
Un mot sur la poétesse
Sophie d'Arbouville, née Sophie Lecat de Bazancourt le 28 octobre 1810 à Paris et morte dans la même ville le 22 mars 1850, est une poétesse et nouvelliste française.
Elle habitait au 10 place Vendôme et y tenait un salon où l'on parlait plus de poésie que de politique. Lamartine était un de ses poètes favoris, Sainte-Beuve, son hôte le plus assidu, en fit sa muse, et lui dédia Le Clou d’Or. Elle ne lui céda jamais.
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Par Liviaaugustae le 13 Juin 2022 à 00:04
«Il est tard ; que faut-il aimer, que faut-il croire ? »
C'est la nuit sur la terre...
(image pixabay)
Prière
Seigneur, que Votre étoile à nos yeux Se révèle !
« Ah ! Seigneur, Dieu des cœurs robustes, répondez !
Quel est ce temps de doute où l'homme joue aux dés
ses croyances, l'amour et le rêve et la gloire ?
Il est tard ; que faut-il aimer, que faut-il croire ?
Vacillants et plaintifs comme un peuple de joncs,
sous le ciel triste et nu nous Vous interrogeons ;
notre âme sèche a soif d'une sève nouvelle.
Seigneur, que Votre étoile à nos yeux Se révèle !
Car déjà la nuit morne à l'horizon s'étend :
voici que le soleil se couche et qu'on entend
planer sur le sommeil de nations entières
le grand vent solennel et noir des cimetières.
Amen. »Charles Guérin.
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Par Liviaaugustae le 6 Juin 2022 à 08:39
Me voici de retour, j'ai passé un merveilleux week-end en famille, il faisait beau heureusement et nous avons pu déjeuner au jardin et pour clore cette jolie parenthèse, je vous offre un poème pour rire avec la nature en fête.
Un ruisseau riant tout en fossettes...
(image pixabay)
Chanson du rire
Quand les bois verts rient avec la joie,
Et que le ruisseau tout en fossettes rit en courant,
Quand l'air lui-même rit de nos gaies saillies,
Et que la verte colline rit en écho,
Quand les prés rient de leur vert étincelant
Et que la sauterelle rit dans ce joyeux ensemble,
Quand Marie, Suzanne et Emilie,
De leurs douces bouches égrènent les notes du rire,
Quand les oiseaux éclatants rient dans l'ombre
Où se dresse notre table offrant cerises et noix,
Viens vivre dans la joie et te joindre à moi,
Chantant le doux refrain du rire.William Blake
( Chants d'innocence )
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