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    Antiquité

     

     

    Le pèlerinage à l’île de Cythère, Watteau

    (Berlin, Schloss Charlottenburg)

     

    CYTHERE, L’ÎLE DE L’AMOUR…

     

    Quand Aphrodite (Vénus pour les romains) naquit des organes génitaux d’Ouranos, tranchés et jetés dans la mer par Cronos, Hésiode a écrit : « Tout autour, une blanche écume sortait du membre divin et de cette écume une fille se forma. » D’où le surnom d’Anadyomène, (celle qui surgit des flots) que l’on donne parfois à Vénus.

    A peine sortie de la mer, elle est portée par les Zéphyrs sur les rivages de Cythère. Elle est là, somptueusement vêtue et parée par les Saisons qui, avec les Tritons et toutes les Divinités de la mer, lui font cortège jusque dans l’Olympe. Ainsi, Cythère devient la demeure de Vénus.

    Le culte de Vénus-Aphrodite, est d’origine étrangère et vient du proche Orient par Cythère.

    Bien qu’elle apparu souvent dans la littérature grecque, comme un personnage cruel ou ridicule, les romains voyaient en elle, une figure plus sérieuse et bienfaisante : Lucrèce par exemple dans son exorde au poème De natura rerum, la salue comme la force suprême qui donne la vie.

    A la Renaissance, on redécouvre Vénus, Déesse de l’Amour par excellence.

    L’art occidental s’en empare, les poètes (Baudelaire, entre autres), les peintres, les musiciens, invitant les jeunes amants à voguer vers Cythère pour accroître leurs amours.


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    MARIAGE ROMAIN

    (Suite et fin)

     

    UN SIMULACRE D’ENLEVEMENT

     

     

    Antiquité

     

     

    Enlèvement de la mariée,

    Mosaïque de la piazza Armerina

    Sicile IIIe-IVe  siècle après J .C.

     

    Lorsque l’étoile vesper, marquant le début de la nuit, apparaît dans le ciel, commence la seconde partie de la cérémonie ; celle qui doit intégrer la mariée dans sa nouvelle famille. Pour respecter la tradition, la jeune fille se réfugie en larmes dans les bras de sa mère, et son époux simule un enlèvement. Un cortège joyeux parcourt les rues de la ville, entraînant avec lui la nouvelle épouse. A la lumière des torches, les jeunes gens chantent des refrains licencieux et lancent au mari des quolibets grivois, pratique ayant la vertu d’écarter le mauvais œil. Pour appeler sur le couple la fécondité, on lance aux passants des noix, symbole de prospérité. Lorsqu’elle arrive devant la maison de son époux, qui sera désormais la sienne, la mariée enduit les montants de la porte avec de l’huile et les décore de bandelettes sacrées. Deux hommes du cortège la soulèvent dans leurs bras pour lui faire passer le seuil, car ce serait un mauvais présage si la jeune fille trébuchait en entrant dans la demeure. Son mari l’attend à l’intérieur où il lui offre l’eau et le feu. La mariée lui adresse alors ces paroles rituelles : « Là où tu seras le maître et le père de famille, là je serai la maîtresse et la mère de famille. » Puis elle offre trois pièces de monnaie : la première à son mari ; les deux autres aux dieux du foyer et aux dieux protecteurs du quartier. Il est temps pour la pronuba de conduire le couple dans la chambre nuptiale… Et c’est dans l’obscurité que se déroulent les premières étreintes de manière à préserver la pudeur de la jeune fille.

    Catherine Salles

    Extrait de : La vie des romains au temps des Césars.

     


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    LE MARIAGE ROMAIN.

     

    « Maintenant tu peux venir, nouvel époux, l’épouse est dans ta couche. Son visage à l’éclat des fleurs, celui de la blanche camomille et du pavot empourpré. Et toi, jeune époux, tu n’es pas moins beau et protégé par Vénus. Le jour fuit : approche, ne tardes pas ! Qu’il compte plutôt les grains de sable du désert africain et les astres étincelants, celui qui voudrait compter vos mille et mille plaisirs. »

    (Chant de mariage de Catulle)

     

    LA MARIEE ETAIT EN ROUGE.

     

    Antiquité

     

     

     

    Le mariage est un acte de la vie privée qui n’est pas sanctionné par une cérémonie publique. Le jour des noces est choisi avec soin, car certaine périodes de l’année sont considérées comme néfastes.

    La veille de la cérémonie, la fiancée est parée par ses amis et ses parentes. On lui ôte ses vêtement d’enfant pour la revêtir d’une tunique blanche, tissée d’une seule pièce et retenue par une ceinture au nœud compliqué que son mari devra dénouer durant la nuit de noces. Puis, avec un fer de lance, une femme sépare la chevelure de la jeune fille en six tresses fixées autour de la tête.

    Le matin du mariage, on lui place sur la tête un grand voile orangé, (le flammeum) d’où l’expression « prendre le voile » pour dire se marier, ou entrer dans les ordres.

    En présence des deux familles, la première partie de la cérémonie à lieu dans la maison de la mariée pour marquer sa rupture avec les siens. La jeune fille fait une offrande de lait et de vin aux dieux du foyer et dépose ses poupées sur l’autel familial. Puis la dame d’honneur (la pronuba) joint les mains droites des deux mariés. Cette « dextrarum junctio » est l’acte essentiel du rituel matrimonial, et, en tant que tel, il est très souvent représenté sur les bas-reliefs et sur les peintures. Cette cérémonie est suivie d’invocations aux divinités qui doivent apporter au nouveau couple entente et fécondité. Puis un grand banquet se poursuivant jusque dans la nuit rassemble tous les assistants.


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    Antiquité

     

     

    Devant du sarcophage de Cornelius Statius, vers 150-160 après J.C.

    Quatre scènes de la vie d’un jeune garçon.

    (Musée du Louvre)

     

     

     

    La notion de la famille contait beaucoup pour les romains, mais ils n’entendaient ce mot de la même façon que nous.

    Le Pater Familias, le Père et le Chef de la famille, avait traditionnellement tous pouvoirs sur sa maison, y compris sur les gens qui y vivaient. En théorie, il avait même droit de vie et de mort sur ses enfants, mais dans les faits sa maisonnée n’était pas tyrannisée. Sa propre épouse partageai ses responsabilités : elle veillait à la bonne marche de la maison, tenait les comptes et élevait les enfants en leur premier âge (si c’était un garçon, à l’âge de sept ans, c’est le père et les hommes de la maison, qui le prenait en charge complètement).

    Les esclaves étaient presque toujours, intégrés dans la familia.

    Au côté des nombreux esclaves occupés aux tâches domestiques, grouillaient des chiens de garde, des chiens de chasse, des chevaux et des chats pour chasser les souris, sans compter les animaux d’agrément, surtout destinés aux enfants, tout ce monde, formait « la familia ».


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    LA FETE DES MORTS

     

    « Au milieu de la nuit qui procure le silence favorable au sommeil, lorsque les chiens et les oiseaux bigarrés se taisent, l’homme respectueux du rite ancien et craignant les dieux se lève. Il est pieds nus et fait un signe avec le pouce au milieu des autres doigts afin de ne pas rencontrer une ombre, dans sa marche silencieuse. Lorsqu’il s’est purifié les mains dans de l’eau courante, après avoir pris des fèves noirs, il se retourne et les jette derrière lui : « je lance ces fèves pour les morts, avec ces fèves je me rachète, moi et les miens ». Il prononce neuf fois ces paroles sans regarder derrière lui. On pense que l’ombre ramasse les fèves et le suit sans être vu. Une seconde fois, il purifie ses mains avec de l’eau et fait retentir le bronze en demandant à l’ombre de quitter sa maison. Lorsqu’il a dit neuf fois : « mânes de nos pères sortez ! », il regarde derrière lui et il pense avoir accomplit régulièrement les rites. »

    Ainsi se déroule la fête des morts au début du 1er siècle avant et après J.C. Décrit par Ovide dans les Fastes

     

    La « fête des morts » à Rome n’est jamais représentée…

    Ici Ovide ne le précise pas, mais toute la familia, (c’est toute la famille, adultes et enfants, plus les esclaves)  et tout ce monde suit le pater familias dans toute la maison avec lavage de mains  et lancée de fèves noires…

    Je dois dire que cette coutume de la fête des morts ne m’aurait guère plu, j’aurais eu très peur que les ombres ne soient pas contentes des fèves lancées, et qu’elles me traînent avec elles aux enfers.

    (Les enfers des romains, c’est le monde de tous les morts, sur lequel règne : Pluton dieu des enfers, sa femme la déesse Proserpine,  son chien Cerbère, et Charon le sinistre nocher, (celui qui conduit, pilote une embarcation), c’est lui qui fait traverser les âmes des morts, sur le fleuve des enfers, (le Styx) dans sa barque.

    Liviaaugustae


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