•  

     

     

     

    Jésus faisant la lecture à la Synagogue de Nazareth

    Fresque du Monastère de Sihastria Moldavie Roumaine vers 2005

    De l'archimandrite Bartolomeu Florea

     

    Jésus faisant la lecture à la synagogue de Nazareth est situé sur une voûte de la nef. Ce thème n'est jamais traité dans la peinture occidentale.

    Dans une synagogue, Jésus est debout au pupitre et lit la Bible en suivant avec son doigt. A gauche Pierre André et Jean l'écoute. A droite, un prêtre juif est assis, et une foule de 8 fidèles juifs est massée, avec des visages admiratifs, septique ou hostiles.

    L'auréole en feuille d'or du Christ, comportant une croix au centre de la composition, le fait identifier au premier coup d'œil. Il est debout devant une porte garnie d'une tenture, ce qui donne visuellement de la solennité.

    Cet épisode se place dans l'évangile de Luc juste après le baptême du Christ et sa tentation au désert, au moment de son retour en Galilée.

    « Il vint à Nazareth où il avait été élevé, entra le jour du Sabbat dans la synagogue, et se leva pour faire la lecture. On lui présenta le livre du prophète Isaïe. Déroulant le livre il trouva le passage où il est écrit : l'Esprit du Seigneur est sur moi, parce qu'il m'a consacré par l'onction. Il m'a envoyer porter la Bonne Nouvelle aux pauvres, annoncer aux captifs la délivrance et rendre la vue aux aveugles, proclamer une année de grâce du Seigneur. Il replia le livre, le rendit aux servants et s'assit. Tous dans la synagogue avait les yeux fixés sur Lui. Alors il se mit à leur dire : ce passage de l'écriture c'est aujourd'hui qu'il s'accomplit ». (Luc) Le moine fresquiste a suivit au plus près le texte évangélique.

    L'histoire tourne mal ensuite. Après avoir été admiratif de la sagesse de Jésus « tous étaient en admiration devant les paroles pleines de grâce qui sortaient de sa bouche », ils se retournent contre Lui car il lit dans leurs cœurs, et il ne sont venus que pour le voir faire des miracles.

    Il prononce alors les célèbres paroles : « En vérité je vous le dis, aucun prophète n'est bien reçu dans sa patrie » ils se mettent alors en furie et essaient de le précipiter du haut d'un escarpement. Mais l'heure de Jésus n'est pas encore venue. Ils ne peuvent lui faire aucun mal.

    Sihastria fut un des grands foyers artistique en Roumanie (le pays d'Europe où l'on trouve le plus d'art sacré actuelle) au début du XXIe siècle, grâce au père Bartolomeu. Celui-ci, pendant des années, à couvert sont monastère de fresques et d'icônes : l'ancienne église, le réfectoire, puis enfin la grande église construite après le comunisme. Il a terminé par des mosa¨ques sur la façade, à plus de 70 ans. Il y fut moine de 1966 à sa mort en 2018. Outre plusieurs églises en Roumanie, il a aussi peint des églises orthodoxes en Syrie, au Liban, en Jordanie et à Rome avec l'église Santissimo Sacramento.

    Ce monastère orthodoxe se trouve au sud de la Moldavie roumaine, région très riche en monastère. Enfoui dans la forêt (Sihastria veut dire ermitage en roumain), il est fréquenté les fins de semaine par une foule de croyants qui viennent participer à la liturgie, se confesser, entendre le chant des moines. Fondé en 1640 par le prince Ghika (ancêtre de Mrg Ghika martyr du communisme, béatifié en 2013) il fut un haut lieu de la résistance orthodoxe. *L'archimandrite Cleopa Ilie il prêchait contre la dictature athée, et du se cacher loin dans la forêt pendant 12 ans.

    *Un archimandrite est un moine orthodoxe qui a reçu un grade monastique supérieur qui n'existe pas dans le catholicisme. Il peut parler quasiment à égalité avec le supérieur, mais n'est pas le supérieur du monastère.

    Marie-Gabrielle Leblanc

    Jésus faisant la lecture à la Synagogue de Nazareth

    Fresque du Monastère de Sihastria Moldavie Roumaine vers 2005

    De l'archimandrite Bartolomeu Florea

     

    Jésus faisant la lecture à la synagogue de Nazareth est situé sur une voûte de la nef. Ce thème n'est jamais traité dans la peinture occidentale.

    Dans une synagogue, Jésus est debout au pupitre et lit la Bible en suivant avec son doigt. A gauche Pierre André et Jean l'écoute. A droite, un prêtre juif est assis, et une foule de 8 fidèles juifs est massée, avec des visages admiratifs, septique ou hostiles.

    L'auréole en feuille d'or du Christ, comportant une croix au centre de la composition, le fait identifier au premier coup d'œil. Il est debout devant une porte garnie d'une tenture, ce qui donne visuellement de la solennité.

    Cet épisode se place dans l'évangile de Luc juste après le baptême du Christ et sa tentation au désert, au moment de son retour en Galilée.

    « Il vint à Nazareth où il avait été élevé, entra le jour du Sabbat dans la synagogue, et se leva pour faire la lecture. On lui présenta le livre du prophète Isaïe. Déroulant le livre il trouva le passage où il est écrit : l'Esprit du Seigneur est sur moi, parce qu'il m'a consacré par l'onction. Il m'a envoyer porter la Bonne Nouvelle aux pauvres, annoncer aux captifs la délivrance et rendre la vue aux aveugles, proclamer une année de grâce du Seigneur. Il replia le livre, le rendit aux servants et s'assit. Tous dans la synagogue avait les yeux fixés sur Lui. Alors il se mit à leur dire : ce passage de l'écriture c'est aujourd'hui qu'il s'accomplit ». (Luc) Le moine fresquiste a suivit au plus près le texte évangélique.

    L'histoire tourne mal ensuite. Après avoir été admiratif de la sagesse de Jésus « tous étaient en admiration devant les paroles pleines de grâce qui sortaient de sa bouche », ils se retournent contre Lui car il lit dans leurs cœurs, et il ne sont venus que pour le voir faire des miracles.

    Il prononce alors les célèbres paroles : « En vérité je vous le dis, aucun prophète n'est bien reçu dans sa patrie » ils se mettent alors en furie et essaient de le précipiter du haut d'un escarpement. Mais l'heure de Jésus n'est pas encore venue. Ils ne peuvent lui faire aucun mal.

    Sihastria fut un des grands foyers artistique en Roumanie (le pays d'Europe où l'on trouve le plus d'art sacré actuelle) au début du XXIe siècle, grâce au père Bartolomeu. Celui-ci, pendant des années, à couvert sont monastère de fresques et d'icônes : l'ancienne église, le réfectoire, puis enfin la grande église construite après le comunisme. Il a terminé par des mosa¨ques sur la façade, à plus de 70 ans. Il y fut moine de 1966 à sa mort en 2018. Outre plusieurs églises en Roumanie, il a aussi peint des églises orthodoxes en Syrie, au Liban, en Jordanie et à Rome avec l'église Santissimo Sacramento.

    Ce monastère orthodoxe se trouve au sud de la Moldavie roumaine, région très riche en monastère. Enfoui dans la forêt (Sihastria veut dire ermitage en roumain), il est fréquenté les fins de semaine par une foule de croyants qui viennent participer à la liturgie, se confesser, entendre le chant des moines. Fondé en 1640 par le prince Ghika (ancêtre de Mrg Ghika martyr du communisme, béatifié en 2013) il fut un haut lieu de la résistance orthodoxe. *L'archimandrite Cleopa Ilie il prêchait contre la dictature athée, et du se cacher loin dans la forêt pendant 12 ans.

    *Un archimandrite est un moine orthodoxe qui a reçu un grade monastique supérieur qui n'existe pas dans le catholicisme. Il peut parler quasiment à égalité avec le supérieur, mais n'est pas le supérieur du monastère.

    Marie-Gabrielle Leblanc


    26 commentaires
  •  

     

     

     

    Rose sud, cathédrale Notre-Dame (Paris), XIIIe

     

    La rose sud, dite aussi "rose du Midi", est édifiée en 1260 en écho à la rose nord, édifiée vers 1250. On ne la reverra pas avant 2024, mais elle fait toujours partie des plus belles roses de France. Elle mesure presque treize mètres de diamètre. Ses couleurs sont d’une rare intensité. On devine les douze apôtres, des saints vénérés en France dont saint Denis ou saint Pothin mais aussi des scènes de l’Ancien et du Nouveau Testament.

     

     

    Rose sud, cathédrale de Chartres (Eure-et-Loir), XIIIe

     

    La rose sud de la cathédrale de Chartres est dédiée à l’Apocalypse. Elle capte particulièrement bien la lumière tout au long de la journée. Le Christ en gloire est au centre, sur un fond rouge. Autour,d-dans un premier cercle, des anges portent des encensoirs tandis que dans le second cercle, on distingue les 24 vieillards de l’Apocalypse tenant des vases.

     

     

    Rose ouest, cathédrale Saint-Pierre et Saint-Paul de Troyes (Aube), XVIe

     

    Cette belle rose avec ces dizaines de délicates pétales, posée en 1546-1547, a été commandée par le chapitre de la cathédrale au peintre verrier Jean Soudain. Sur un fond jaune intense et lumineux, elle représente la Vision du Paradis, but premier de la vie chrétienne auquel tout fidèle doit tendre.

     

     

    Rose ouest, cathédrale Saint-Etienne de Metz (Moselle), XIVe

     

    La cathédrale de Metz est surnommée la « Lanterne du Bon Dieu » en raison de ses 6.500 m2 de vitraux. La verrière de la façade ouest comporte une grande rose de onze mètres de diamètre réalisée entre 1385-1392 par Hermann de Munster qui fut inhumé au pied de son chef-d’œuvre. Mesurant 11 mètres de diamètre, la grande rose, illustrant des patriarches, prophètes et des apôtres est surmontée de la crucifixion entourée de saint Jean et Marie.

     

     

    Rose nord, cathédrale Saint-Étienne de Sens (Yonne), XVIe

     

    La rose nord commandée par don de Gabriel Gouffier, doyen du chapitre, vers 1516 rassemble un magnifique concert céleste. Le Christ, au centre, est entourée de 62 anges musiciens avec pas moins de 32 instruments différents. Dans la partie basse, on peut distinguer cinq apparitions de l'archange Gabriel, le messager de Dieu. Dans la dernière lancette, l'archange saint Michel frappe l'Antéchrist qui tombe dans les Enfers.

     

     

    Rose ouest, Sainte-Chapelle (Paris), XVe

     

    Avec plus de mille scènes figuratives, la Sainte-Chapelle, à Paris, demeure une pure merveille à avoir vue une fois dans sa vie. La rose ouest, vers 1490, offre une splendide représentation de l’Apocalypse marquée du chiffre K du roi Charles VIII et des fleurs de lys.

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     


    17 commentaires
  •  

     

     

     

     

    Regard sur l'art chrétien...

     

    La Conversion de saint Paul fresque peinte de 1542 à 1545 par Michel Ange dans la chapelle Pauline au Vatican à la demande du pape Paul III Farnèse.

     

    Nous sommes sur la route de Damas. L'événement bien connue est raconté trois fois dans les actes des apôtres, notamment au chapitre 9 : « Une lumière venue du Ciel l'enveloppa de sa clarté. Tombant à terre, il entendit une voix qui lui disait : « Saul, Saul, pourquoi me persécutes-tu ? » La scène est extrêmement dramatique. La composition explose littéralement dans toutes les directions à partir du point central : Paul tombé rudement de son cheval, qui cherche à se protéger les yeux de la lumière fulgurante qui va l'aveugler pendant plusieurs jours. Michel Ange savait fort bien que l'apôtre n'avait qu'une trentaine d'années, mais il lui a donné ses propres traits qui étaient précocement vieillis par l'arthrose. Le cheval terrorisé par la voix venue du Ciel et la lumière aveuglante, s'enfuit vers le fond, sans que le palefrenier puisse le retenir. La vingtaine de compagnons de Saul, effrayés,ne sait où courir s'abriter. L'un deux se bouche les oreilles tant cette voix surnaturelle lui fait peur.

     

    Dans le ciel, le Christ, d'une puissance impressionnante, fait irruption et envoie le faisceau lumineux, n'est-il pas : « Lumière né de la Lumière » ? Même la multitude d'anges qui l'escortent est bouleversée. Cette dramatisation fait écho au souvenir des romains du terrible sac de leur ville en 1527.

     

    Au fond tout à droite, on aperçoit une ville blanche : Damas, où Saul comptait arrêter beaucoup de chrétiens.

     

    L'art de Michel Ange dans les années 1540 n'a plus rien à voir avec le style classique et majestueux de la voûte de la Sixtine. Un événement dramatique à eut lieu entre temps à Rome : Le sac de la ville éternelle en 1527.

     

    On réalise mal aujourd'hui le choc produit par cette tragédie dans tout le monde civilisé : pendant un an, des soldats, des troupes mutinées de l'empereur d'Autriche, non seulement des protestants mais aussi des catholiques espagnoles, italiens et français, se sont comportés comme des bêtes sauvages dans une ville admirée pour son art et sa culture, qui était aussi le centre de la catholicité. Massacre de plusieurs milliers d'habitants, tortures, viols, mais aussi saccages d'œuvres d'art, profanation répugnante et abominable dans les églises... Après cette commotion, l'art italien ne sera plus jamais comme avant. La sérénité et l'équilibre de la deuxième Renaissance se sont évanouies, un art inquiet et tourmenté se fait jour, que l'on nomme le maniérisme, la troisième Renaissance. Michel Ange, par sa sensibilité et son émotivité, fut un des artistes les plus touchés par cette révolution, déjà visible dans son Jugement denier (entre 1536 et 1541) et qui transpire aussi dans cette fresque.

     

     

     

    La chapelle du pape Paul III.

     

    Plusieurs chapelles du Vatican portent les noms de papes : Chapelle Nicoline de Nicolas V peinte par Fra Angelico autour de 1450, et bien sûr la célèbre Chapelle Sixtine bâtie pour Sixte IV de 1477 à 1483, et décorée de fresques par Michel Ange encore jeune de 1508 à 1512, pour le pape Jules II. La Chapelle Pauline, contrairement aux deux autres, ne peut être visitée par les touristes. Paul III la fit construire de 1537 à 1539 par Antnio da Sangallo. Elle est proche de la Chapelle Sixtine dont elle est séparée par l'antichambre de cette dernière, la Sala regia, mais se situe en dehors du circuit des Musées du Vatican : c'est un lieu de culte privé des papes. [...]

     

    Marie-Gabrielle Leblanc

     


    13 commentaires
  •  

     

     

     

     

     

     

    La rencontre au désert de Dieu de saint Paul et saint Antoine est la partie centrale du panneau sur bois de la Légende de saint Antoine d'Egypte.

     

    Cette rencontre illustre l'entretien au désert du premier ermite et du premier moine.

     

    Saint Antoine le grand, qui vécut en Egypte de 250 à 356, est le père des moines d'Orient et d'Occident. Il vend ses biens après avoir entendu à la messe le chapitre 19 de l'évangile de Mathieu :

     

    « Si tu veux être parfait, va, vends ce que tu possèdes et donnes le aux pauvres. Puis vient et suis moi. » Il part alors dans le désert montagneux, près de la mer Rouge, à la recherche du père des ermites, Paul de Thèbes, dont la réputation de sainteté est venue jusqu'à lui.

     

    C'est ce qui est mis en scène ici, dans un paysage complètement européen, semé de châteaux et d'églises gothiques. Les deux saints sont représentés plusieurs fois par le peintre. Paul est en prière à l'intérieur de son ermitage, puis il se lève et accueille Antoine sur le seuil de sa grotte. Ce dernier a probablement actionné la corde de la cloche en arrivant, pour signaler sa présence.

     

    Paul (à droite en vert) accueille Antoine (à gauche en noir et pourpre) dans son ermitage creusé dans le rocher. Il ne souhaite pas avoir de disciple et veut rester seul avec Dieu, mais le corbeau, avec lequel il est toujours représenté sur les icônes des chrétiens d'Egypte et qui lui apportait chaque jour un ½ pain, apporte alors un pain entier pour eux deux. Paul comprends la volonté de Dieu et accepte qu'Antoine vienne le rejoindre dans son désert.

     

    La source aménagée en fontaine est un point indispensable dans le désert. C'est aussi le symbole, en peinture, de la grâce divine et du baptême : c'est pourquoi elle est située au premier plan et coule vers l'extérieur en un ruisselet.

     

    A gauche, des diables dans les airs, fondent sur Antoine pour le tenter. Ils sont tronqués car l a scène continue sur le volet gauche. Antoine est agenouillé en prière et contemple Dieu qui lui apparaît dans le ciel.

     

    Le peintre, dont le vrai nom est inconnu, a été pourvu du nom d'emprunt : Le Maître de la Sainte Parenté l'Ancien, d'après une de ses peintures. IL œuvra à Cologne entre 1410 et 1440, où il dirigeait un atelier important, et pratiquait le style doux, une version rhénane du gothique international répandu dans toute l'Europe. Notre tableau est l'une de ses dernières œuvres, plus réaliste que gothique. Il s'y montre influencé, comme tout les peintres de Cologne, par la grande peinture de la Flandres voisine (Visage, traitement des paysages et des rochers) mais avec des couleurs bien différentes. Cologne fut au XVIe siècle un brillant foyer pictural.

     

    Marie-Gabrielle Leblanc

     


    20 commentaires
  •  

    Le dimanche 9 janvier dernier, nous avons fêté Baptême du Christ.

     

     

    Le Baptême du Christ

     

     

     

     

     

    Nous sommes dans la vieille église romane Saint-Aignan de Brinay, dans le diocèse de Bourges. Le Baptême du Christ est l'une des fresque (relativement abîmée) qui ornent les murs depuis le XIIe siècle. Le Christ est au centre de la composition, représenté nu et en frontalité. L'art roman, en peinture comme en sculpture, le montre toujours baptisé dans une pyramide d'eau qui enserre son corps, plus que dans un véritable cours d'eau. En effet, baptême vient du mot grec baptizeïn, qui veut dire plonger. Cette masse d'eau ondulante qui l'entoure rappelle les sculptures romanes en bronze, en particulier les fonds baptismaux.

     

    Le Christ est très hiératique, ar l'art roman met toujours l'accent sur sa divinité. Il faudra attendre le XIIIe siècle et l'époque gothique pour voir représenté aussi son humanité. L'art roman privilégie la majesté de Dieu, vu comme le Tout Autre et le Tout Puissant. Il porte une auréole, ornée d'une croix qui lui est réservée dans l'art chrétien.

     

    La colombe, de belle forme, descend vers Lui dans un trilobe vert qui symbolise la Sainte Trinité. Il faut admirer la solennité de cette scène.

     

    Jean-Baptiste, à gauche, les épaules couvertes du manteau en poils de chameau qu'il portait au désert, s'avance vers son cousin et semble vouloir lui imposer les mains, en un geste de prière. A droite, sur la rive opposée, un ange aux ailes largement déployées, revêtu d'une tunique à l'antique, déploie un linge qui va servir a envelopper Jésus au sortir de l'eau. Destiné à envelopper le corps du Christ, il annonce son linceul, et fait penser aux différents linges liturgiques : la nappe d'autel, le voile huméral pour les processions eucharistique et le salut du saint Sacrement, ou encore le corporal, sur lequel est déposé le Corps du Christ durant la messe.

     

    Le Baptême est l'un des trois événement théophaniques de la vie du Christ, c'est-à-dire où sa divinité s'est manifestée : l'Adoration des mages ou Epiphanie pour les catholiques ; le baptême qui est l'Epiphanie pour les Coptes d'Egypte et les chrétiens d'Ethiopie, et s'appelle la Théophanie pour les orthodoxes byzantins ; et la Transfiguration.

     

    Roman Berrichon

     

    Brinay se situe dans le Berry, au sud de Vierzon, dans la vallée du Cher. L'église de ce village conserve un exceptionnel ensemble de fresques romanes, dans une région qui en recèle plusieurs. Province pauvre, le Berry n'a en effet pas eut les moyens financiers, au cours des siècles, de les remplacer par des fresques gothiques, ni par des décors Renaissance ou baroques. Elles avaient été simplement badigeonnées quand on ne les a plus appréciées, et à Brinay on ne les a découvertes qu'an 1911. Le cycle des fresques retracent la séquence qui va de l'Annonciation aux Tentations du Christ. Nous retrouvons dans tout le cycle une harmonieuse et étonnante palette : ivoire, ocre jaune et rouge brique, un un ocre rouge clair presque rose, et le très beau vert amande. Les fonds sont constitués, comme partout à l'époque romane de bandes horizontales contrastées, sans aune perspective en trois dimensions. Le réalisme n'intéressait pas les artistes romans.

     

    Marie-Gabrielle Leblanc

     


    20 commentaires


    Suivre le flux RSS des articles de cette rubrique
    Suivre le flux RSS des commentaires de cette rubrique