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    Mardi 2 novembre 2021

     

    Jour de morts.

     

     

    Les tombes dans les cimetières sont recouvertes par l'or des chrysanthèmes...

     

     

     

     

     

    Pour honorer nos morts, outre les chrysanthèmes sur leurs tombes, je vous offre le «Dies Irae », écrit par Jean de La Fontaine deux ans avant sa mort.

     

    Notre Jean malade et très affaibli avait peur de la mort, il lisait avec passion les Evangiles et priait Dieu de lui pardonner ses nombreux péchés, pour finir il se confessa à l'abbé Pouget curé de l'église Saint-Roch.

     

    Livia

     

     

     

    Pour écouter le merveilleux Dies Irae en latin, clic sur le lien ci-dessous :

     

    https://www.youtube.com/watch?v=Dlr90NLDp-0

     

     

    Le Jugement dernier

     

    Roger van der Weyden

     

     

     

    Dies Irae

     

    (1693)

     

     

     

    Dieu détruira le siècle au jour de sa fureur.
    Un vaste embrasement sera l'avant-coureur,
    Des suites du péché long et juste salaire.
    Le feu ravagera l'Univers à son tour;
    Terre et cieux passeront; et ce temps de colère
    Pour la dernière fois fera naître le jour.

     

     

     

    Cette dernière Aurore éveillera les Morts.
    L’Ange rassemblera les débris de nos corps ;
    Il les ira citer au fond de leur asile.
    Au bruit de la trompette en tous lieux dispersé
    Toute gent accourra. David et la Sibille.
    On prevû ce grand jour, et nous l’ont annoncé.


    De quel frémissement nous nous verrons saisis !
    Qui se croira pour lors du nombre des choisis ?
    Le registre des cœurs, une exacte balance
    Paroîtront aux côtez d’un Juge rigoureux.
    Les tombeaux s’ouvriront, et leur triste silence
    Aura bien-tôt fait place aux cris des malheureux.


    La nature et la mort pleines d’étonnement
    Verront avec effroi sortir du monument
    Ceux que dés son berceau le monde aura vû vivre.
    Les Morts de tous les tems demeureront surpris
    En lisant leurs secrets aux Annales d’un Livre,
    Où même les pensers se trouveront écrits.


    Tout sera revelé par ce Livre fatal :
    Rien d’impuni. Le Juge assis au Tribunal
    Marquera sur son front sa volonté suprême.
    Qui prierai-je en ce jour d’être mon défenseur ?
    Sera-ce quelque juste ? Il craindra pour lui-même,
    Et cherchera l’appui de quelque intercesseur.


    Roi qui fais tout trembler devant ta Majesté,
    Qui sauves les Elûs par ta seule bonté,
    Source d’actes benins et remplis de clemence,
    Souviens-toi que pour moi tu descendis des Cieux ;
    Pour moi te dépoüillant de ton pouvoir immense,
    Comme un simple mortel tu parus à nos yeux.


    J’eus part ton passage, en perdras-tu le fruit ?
    Veux-tu me condamner à l’éternelle nuit,
    Moi pour qui ta bonté fit cet effort insigne ?
    Tu ne t’es reposé que las de me chercher :
    Tu n’as souffert la Croix que pour me rendre digne
    D’un bonheur qui me puisse à toi-même attacher.


    Tu pourrois aisément me perdre et te vanger.
    Ne le fais point, Seigneur, viens plutôt soulager
    Le faix sous qui je sens que mon âme succombe.
    Assure mon salut dés ce monde incertain.
    Empêche malgré moi que mon cœur ne retombe,
    Et ne te force enfin de retirer ta main.


    Avant le jour du compte efface entier le mien.
    L’illustre Pecheresse en presentant le sien,
    Se fit remettre tout par son amour extrême.
    Le Larron te priant fut écouté de toi :
    La priere et l’amour ont un charme suprême.
    Tu m’as fait esperer même grace pour moi.


    Je rougis, il est vrai, de cet espoir flatteur :
    La honte de me voir infidelle & menteur,
    Ainsi que mon peché se lit sur mon visage.
    J’insiste toutefois, et n’aurai point cessé,
    Que ta bonté mettant toute chose en usage,
    N’éclate en ma faveur, et ne m’ait exaucé.


     

    Fais qu’on me place à droite, au nombre des brebis ;
    Sépare-moi des boucs réprouvés et maudits.
    Tu vois mon cœur contrit et mon humble prière ;
    Fais-moi persévérer dans ce juste remords :
    Je te laisse le soin de mon heure dernière ;
    Ne m’abandonne pas quand j’irai chez les morts. »

     

    Jean de La Fontaine

     

     

     

     

     

     

     

     


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    1er novembre 2021

     

    Je vous souhaite une bonne fête de la Toussaint.

     

    La Toussaint...

    Le couronnement de la Vierge, entré au Louvre à la suite des guerres napoléoniennes, est un chef-d'œuvre du XVe siècle peint par le bienheureux peintre italien.

    Au Moyen-Âge gothique et à la Renaissance, le paradis est fréquemment représenté, soit avec la Sainte Trinité, et la Vierge sur le trône à part, comme dans les Heures d'Etienne Chevalier de Jean Fouquet, soit avec le Couronnement de la Vierge, auquel assistent de nombreux saints.

    Le Couronnement de la Vierge du Louvre est un des deux chefs-d'œuvre peints sur bois en 1534 par le bienheureux Fra Angelico sur ce thème – l'autre est au musée des Offices à Florence. Reprenant une iconographie créée en France, au XIIe siècle, par l'abbé Suger de Saint-Denis, dans un vitrail détruit de Notre-Dame de Paris, il rompt avec l'iconographie royale de la Mère de Dieu au Moyen-Âge assise au même niveau que le Christ. Pour la première fois, Marie est agenouillée devant son Fils : le XVe siècle aime mettre l'accent sur sa vertu.

    Mais nous regarderons surtout cette fois, pour la fête de la Toussaint, les saints et les anges qui peuplent le paradis. Tout près du trône du Christ, une vingtaine d'anges, en tunique roses ou bleues brodées d'or, jouent des instruments de musique : longues trompettes d'or, violes, luth, mandoline et tambourin.

    Puis viennent les saints, sérieux, dans une joie sereine mais intériorisée. Au premier plan, en bas, nous reconnaissons, agenouillés de gauche à droite, saint Benoît et saint Louis conversant avec son contemporain saint Thomas d'Aquin qui se retourne vers le roi, tenant sa somme théologique et lui désignant le Christ. Puis saint Bernard, saint François […]

    Le Paradis est magnifiquement imaginé avec un beau dallage mis en perspective, et un spectaculaire escalier fait de marbre chatoyant de toutes les couleurs. Le baldaquin du trône gothique est en pierre sculptée, et un riche draps d'honneur brodé de fils d'or le tapisse. C'est une des plus belle figuration du Paradis dans l'histoire de l'art.

    La prédelle tout en bas représente la vie de saint Dominique.

    Ce retable d'une beauté exceptionnelle a été peint par Fra Angelico pour son premier couvent dominicain près de Florence, avant qu'il ne vienne au couvent San Marco à Florence. Il y ornait l'autel de gauche dans l'église. Lorsque Napoléon supprima les couvents en Italie en 1812, beaucoup d'œuvres d'art furent emportées en France et exposées au Louvre. Un certain nombre furent rendues à l'Italie en 1815, mais d'autres restèrent en France.

    Marie-Gabrielle Leblanc

     


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    Georges Brassens aurait fêté son centième anniversaire ce vendredi 22 octobre 2021 si un cancer ne l’avait emporté « à travers ciel »

     

     

     



     

    «Je n’ai jamais tué, jamais tué non plus, / Y’a déjà quelques temps que je ne vole plus ; / Si l’Éternel existe, en fin de compte, il voit / Qu’je m’conduit guère plus mal que si j’avais la foi», chante-t-il dans le Mécréant (!).

    Et d’ajouter, lors d’un entretien : « Je suis un chrétien dans ce qui est essentiel parce que j’aime vraiment les gens. Je me dis que, si Dieu existe, il n’accueillera pas trop mal Brassens.» Au fond, Brassens ne demandait qu’une chose : que son espérance ne soit pas désespérée. Malgré ses piques, ses excès et ses tourments, nous avons toutes les raisons de penser que le bon Dieu n’a pas trop mal accueilli Brassens.

     

     


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    Aujourd'hui 8 octobre à Nice on fête sainte Réparate, qui aurait donné à la célèbre Baie des Anges, sont nom !

     

     

     

    Et même si cette histoire, parfumée et ailée n'est qu'une belle légende, je la trouve charmante...

     

     

    Fête de sainte Réparate...

    Le bord de mer, vu depuis la colline du château...

     

    (image wikipédia)

     

     

     

    À une date que l’histoire n’a pas retenue, mais c’était il y a bien longtemps, les habitants de Nice qui observent la mer restent tout étonnés car un merveilleux spectacle se déroule sous leurs yeux : du large, alors qu’aucun vent ne souffle, vient, voiles gonflées, un délicat esquif. Quelques pêcheurs vont y voir de plus près et demeurent sans voix. Le navire, en effet, n’a pas d’équipage, ni de barre et, ce que de la terre ils ont pris pour sa voilure, se révèle en réalité être les immenses et blanches ailes d’anges qui le poussaient doucement vers la plage et l’y firent accoster tout en douceur avant de s’envoler vers les cieux.

     

    Un parfum ineffable arrivait aux narines de ceux qui se trouvaient sur la plage

     

    De l’embarcation échouée sur les galets monte un parfum ineffable qu’il faut moins attribuer aux fleurs splendides qui la recouvrent tout entière ainsi qu’à la dépouille à laquelle les roses, les jasmins et les lis servent de linceul. C’est celle d’une toute jeune fille d’une beauté exquise recouverte d’un fin voile blanc. Il est indiqué qu’elle se nommait Reparata et que, chrétienne, cette vierge a subi le martyre à Césarée de Palestine et a succombé après avoir échappé miraculeusement à une longue suite de supplices atroces. Ainsi la sainte accoste-t-elle dans la cité dont elle deviendra la patronne et dont la cathédrale recevra un jour son nom.

     

    La légende de sainte Réparate, ou Réparade, mais l’on dit aussi, curieusement, Liberata, fait sourire les beaux esprits, à l’instar de toutes les trop belles histoires fondatrices de lieux de pèlerinages. La faute en est peut-être à ceux qui voulurent, pour lui donner plus de force, l’entourer de trop de détails, à commencer par la date supposée, l’an 251, et le lieu du martyre de l’adolescente.

     


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    Fête de Notre-Dame du Rosaire

     

     

     

    C’est le 7 octobre que nous fêtons chaque année Notre Dame du Rosaire à qui est consacré ce beau mois d’automne nous menant à la Toussaint, la fête de tous les Saints dont elle est la Reine.

     

     

    Notre-Dame du Rosaire (XIIe siècle)

     

    Simone Cantarini

     

     

     

    A Marie

     

     

     

    Causa nostrae laetitiae, ora pro nobis.

     

    (La cause de notre joie, priez pour nous)

     


    L'ombre nous envahit dans ce vallon des pleurs ;
    Le deuil plane ; il s'étend à notre âme assombrie :
    Nos voix ont oublié les chants de la patrie ;
    Et plus d'azur au ciel, aux sentiers plus de fleurs !
    Sur nos pas égarés dans leur funèbre voie
    La nuit tombe, et s'allonge à l'horizon lointain…
    Vierge, n'êtes-vous plus l'étoile du matin,
    Vous, la Cause de notre joie ?

    Tous les fronts sont courbés et tous les cœurs sont las ;
    Le vent souffle la honte et pousse à la défaite.
    Au lieu des Te Deum de victoire ou de fête,
    La peur bat le tocsin, l'ennui sonne le glas ;
    L'aile du soir sur nous en linceul se déploie…
    Penchez-vous, Mère, au bord de notre obscur chemin ;
    Votre regard sera l'aube du lendemain
    Et la Cause de notre joie. [...]

    Victor Delaporte, S.J. 

     

     


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