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    Art Romain

    Au dessus de la Cité antique de Capoue, qui survécut jusqu’au IXe siècle à la chute de l’Empire romain, s’éleva au Moyen Age la ville de Santa Maria Capua Vetere. C’est là que, le 04 septembre 1855, alors que l’on travaillait à la consolidation d’un palais, on trouva dans un bassin ce panneau de mosaïque datant du 1er siècle avant J.C.

    (Musée Archéologique de Naples)

     

    MOSAÏQUE.

     

    Cette pièce s’inspire d’une mosaïque très célèbre de Soso, (Grand artiste grec), le seul artiste mosaïste que Pline mentionne au livre 36 de ces « Naturalis Historiae ».

    Il s’agit ici d’une vasque reposant sur un pied de section circulaire. Les perroquets à gauche et à droite, ont été ajoutés, la colombe est exactement conforme au modèle de Soso. La distance dans le temps à l’égard du modèle se traduit également et de manière évidente par d’autres ajouts, ainsi le petit pilastre au pied duquel ont été ajouté un rameau orné de pêches ainsi qu’un lynx, évoque un autre motif très fréquent dans la mosaïque de la région du Vésuve, celui du carnassier en train de guetter les oiseaux.

    Le traitement de la surface de l’eau, sur laquelle flotte une feuille, ainsi que du plumage des oiseaux est d’une grande qualité. La taille des tesselles laisse supposer que ce panneau fut réalisé à la fin du 1er siècle avant J.C., époque à laquelle ce genre d’emblemata n’était en fait plus guère demandé.


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    Art Romain

    L’Amour aux mains liées. 1er siècle après J.C.

    (Maison des Vettii Pompéi)

     

    La statuette en marbre figure un enfant nu, debout, les mains liées dans le dos à l’aide d’un manteau. L’expression du visage joufflu est triste et irrité. Ses longs cheveux ondulés dessinent de larges boucles encadrant le visage et forment une tresse sur le haut du front ; ils sont partagés par une raie médiane comme le veux l’iconographie traditionnel d’Amour.

    La statuette illustre une des punitions que Némésis, la Déesse redresseuse de torts, inflige aux jeunes Dieux coupables d’impudence. C’est un thème iconographique riche, auquel contribuent un grand nombre de statuettes, de petits bronzes et de pierre.

    Dans le magnifique jardin de la maison des Vettii la statuette remplissait la fonction de fontaine, comme le prouve la conduite d’eau à gauche du personnage entre le bras et le corps. Elle avait pour pendant une autre statuette à tout point semblable ; toutes deux ont été découvertes dans la partie occidentale du jardin. La chevelure conserve des traces de la peinture d’origine. L’exemplaire se rattache à une production artisanale locale.


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    Antiquité

    Coffret à bijoux en forme de poule.

    (fin du 1e siècle après J.C.)

     

    COFFRET A BIJOUX EN IVOIRE.

     

    Le coffret est sculpté en ronde bosse, et affecte l’apparence d’une poule, reconnaissable à la petite crête qui surmonte la tête tournée vers sa droite, du côté de la face principale. Couchée, les pattes ramenées sous le corps, l’oiseau semble couver ses œufs. Le détail du plumage est rendu avec beaucoup de réalisme par un fin travail de gravure. Les deux parties de l’objet ont été taillées dans le même morceau d’ivoire, sans doute une défense d’éléphant, dont les dimensions ont contraint l’artiste a adapter l’attitude de l’animal, tout en répondant aux exigences fonctionnelles de l’objet.

    Le boîtier et le couvercle étaient reliés par une charnière maintenue par des tiges de bronze.

    La face principale porte encore sur l’aile une rondelle en argent qui permettait d’en faire manœuvrer le crochet.

    Sans chercher à établir de lointains parallèles avec de semblables objets du Proche Orient, de l’Egypte ou de la Grèce Mycénienne, ni même avec l’Italie, on peut remarquer que cet objet en ivoire démontre la diversité et l’ampleur des échanges dans le monde romain, non seulement autour de la Méditerranée mais sur l’ensemble du territoire selon le réseau des voies commerciales, car ce coffret a été découvert en Ardèche.


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    PORTRAIT SCULPTE DE CLEOPATRE VII.
     
     
     
     
     
    numérisation0003Tête de Cléopâtre vers 31 avant J.C.
     
    (Berlin, Staatliche Museen)
     
     
     
    Les portraits d’époque sont loin de correspondre à l’image qu’en donnent ses différentes représentations dans les arts et notamment le cinéma : jeune, belle, séduisante et sensuelle.
     
    Dans le portrait le mieux conservé que nous ayons d’elle, le visage est ovale, régulier ; la coiffure est sobre et courante en ce temps-là : les cheveux séparés par une raie médiane sont tournés mèche par mèche, tirés à l’arrière et groupés en chignon. Mais le diadème est là pour rappeler son statut de reine. Le nez est légèrement aquilin, les ailes sont fortes et bien marquées. La bouche est charnue,  les commissures des lèvres sont arrondies et relevées, ce qui lui donne presque la mine boudeuse. Le menton, même s’il est peu marqué, exprime  l’énergie, comme tout le visage d’ailleurs. On ne peut dire que la femme représentée est un modèle de beauté, mais elle est dotée d’une forte personnalité et d’une apparence marquante.
     

     

     

     

     

     

     

     

     

     


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    GEMMA AUGUSTEA.

     

     

     

     

     

    numérisation0004Auguste en dominateur du monde.

    Camée en sardoine à deux couches vers 10 après J.C.

    (Vienne Kunsthistorisches Museum)

     

    Les bas-reliefs monumentaux, tels ceux de l’Ara Pacis ou de l’Arc de Constantin par exemple, avaient pour fonction essentielle de servir la gloire personnelle de l’Empereur par une mise en scène de ses actions et ses vertus, mais ce n’était pas la seule forme d’expression ou le seul support utilisé à cette fin.

    Il existait en effet un autre monde d’images qui exaltait la figure de l’Empereur, sous une perspective différente il est vrai, celle de la cour, mais avec une non moins grande subtilité. Ce monde était celui des pierres semi-précieuses qui renvoyaient elles aussi l’écho de l’imagerie officielle. Les plus importantes d’entre elles étaient les camées, taillées en relief, et les gemmes, travaillées en intailles. Ces pièces extrêmement luxueuses étaient des cadeaux ou des distinctions offertes au sein de la famille Impériale ou à des dignitaires du régime soigneusement choisis. Leur programme iconographique était semblable à celui des bas-reliefs. Il s’agissait en premier lieu de représenter sous une forme essentiellement allégorique, les vertus de l’Empereur : la valeur physique et morale  (Virtus), la piété (pietas), la clémence (clementia), la majesté (maiestas) ou la justice (iustitia). Le message pouvait aussi inclure des thèmes plus complexes : la domination sur le monde répondant à un plan divin, la dignité hors d’atteinte et quasi divine de l’Empereur, qui pouvait s’exprimer de façon explicite et atteindre le panégyrique par toutes sortes d’analogies ou d’associations hautement intellectuelles et des allusions tirées du mythe ou du monde des Dieux. Ce n’était donc pas à la portée du peuple.

    Parmi les chefs-d’œuvre de cet art de cour se trouve la gemma Augustea, une pièce qui appartenait probablement au trésor de la Maison Impériale. L’extraordinaire pouvoir d’Auguste sur terre en est le thème, pouvoir que des victoires militaires lui ont conféré. Le prince est assis à côté de la Déesse Rome casquée. Se détachant ente leur deux têtes, le Capricorne, son signe astral, rappelle le jour faste de sa conception et donc sa prédestination en tant que sauveur de l’humanité. Trois détails additionnés : l’aigle à ses pieds, sa nudité héroïque ainsi que le sceptre qu’il tient dans sa main gauche, l’associent à Jupiter, le plus grand des Dieux de l’Olympe. Derrière Auguste apparaissent Tellus, la terre, accompagnée de deux jeunes enfants, comme sur l’Ara Pacis, et Chronos, le Dieux du Temps Eternel : symboles du pouvoir éternel sur le globe terrestre. Derrière l’Empereur, l’Oekoumene qui représente la terre habitée, le couronne de la corona civica à feuilles de chênes pour le remercier d’avoir sauvé la vie de nombreux romains en mettant fin à la guerre civile. A gauche, dans cette même partie du camée, Tibère, guerrier triomphant et successeur désigné d’Auguste, descend du bige (char à deux chevaux) conduit par la Déesse Victoire. Juste à sa droite, un autre jeune homme se tient debout, à côté de son cheval : il s’agit de Germanicus, un autre prétendant au trône. Dans la moitié inférieure gauche, des soldats romains et deux héros nus érigent un trophée d’armes, un tropaeum, devant un couple de prisonnier barbare assis à leurs pieds. A droite, la femme aux deux javelots et l’homme au chapeau qui tirent par les cheveux deux captifs suppliants sont les Dieux Diane et Mercure. Les barbares sont certainement des représentants de peuples cavaliers que Tibère a vaincus pendant sa campagne militaire en Pannonie. Avec la présence de ce dernier, Auguste illustre sa volonté quand à sa succession. Pour lui, c’est là une question de la plus haute importance, qu’il traduit par un langage allégorique et en l’élevant à un niveau cosmique. Si le paysan vivant au fin fond de sa campagne n’en pouvait comprendre le sens, pour les membres de la cour Impériale, en revanche, rien n’était plus clair.

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     


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