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    La pureté d'un vase...

    Vase Médicis, où poussent des roses blanches…

     

    Sculpteur cherche avec soin…

     

    Sculpteur, cherche avec soin, en attendant l’extase,

    Un marbre sans défaut pour en faire un beau vase ;

    Cherche longtemps sa forme et n’y retrace pas

    D’amours mystérieux ni de divins combats.

    Pas d’Héraklès vainqueur du monstre de Némée,

    Ni de Cypris naissance sur la mer embaumée ;

    Pas de Titans vaincus dans leurs rebellions,

    Ni de riants Bacchus attelant les lions

    Avec un frein tressé de pampres et de vignes ;

    Pas de Léda jouant dans la troupe des cygnes

    Sous l’ombre des lauriers en fleurs, ni d’Artémis

    Surprise au sein des eaux dans sa blancheur de lys.

    Qu’autour du vase pur, trop beau pour la Baccante,

    La verveine mêlée à des feuilles d’acanthe

    Fleurisse, et que plus bas des vierges lentement

    S’avancent deux à deux, d’un pas sûr et Charmant

    Les bras pendants le long de leurs tuniques droites

    Et les cheveux tressés sur leurs têtes étroites.

    Théodore de Banville

    (Les Stalactites)


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    Un luxe oublié...

    S’égarer sur Belle-Ile, perdre pied en hiver, voyage  pour mieux se retrouver. 

    Et savourer le luxe aujourd’hui oublié, 

    De ne rien faire… 

    Véronique Méter.

     

    Un joli programme, se perdre, sur cette « belle île », ne rien faire et…rêver !

    Liviaaugustae


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    Le campêche...

    Campêche en fleurs…

     

    De ces jolies fleurs en grappe,

    Protégées par de longues épines acérées,

    Chauffées tout le jour

    Par un soleil en fusion, se dégagent,

    Des  effluves de miel.

    Les guêpes en robes rayées, les abeilles butineuses,

    Et les von-von* en frac de velours noir,

    Enivrés de nectar,

    Tourbillonnent  inlassablement

    Dans ces vagues d’or.

    Gros bourdons*

     

     

     

    Le campêche...

    Feuilles, fleurs et fruits de campêche…

     

    Le Campêche ou « bois de Campêche », (Haematoxylum campechianum) est un petit arbre tropical appartenant à la famille des fabaceae il peut atteindre 15 mètres de haut.

    Il doit son nom au port mexicain de Campeche d’où l’on embarquait, au XVIIie siècle, les bois de teinture pour l’exportation. L’espèce est commune en Amérique centrale et aux Antilles.

    Le campêche se distingue par son bois très dur et très lourd de couleur sombre (Haematoxylum, signifie « Bois de sang »), et sa sève de teinte rouge foncé…

    Aux Antilles, c’est un arbuste qui peut aller jusqu’à 8 mètres de haut, avec un tronc anfractueux, une écorce grise et des rameaux épineux.

     

     

     

    Le campêche...

    Feuilles et gousse de campêche…

     

    Les feuilles caduques de couleur vert-clair sont « paripennées », à 2-4 paires de folioles obovales, échancrées à l’aspex, luisantes. Ces folioles en forme de cœurs se rabattent l’une vers l’autre la nuit.

     

     

     

    Le campêche...

    Les feuilles se préparent pour la nuit…

     

    Les fleurs jaunes et très odorantes sont densément regroupées en racèmes axillaires ou terminaux. Elles sont composées d’un calice, de cinq pétales jaune  clair à filet tomenteux à la base.

    La gousse de 2 à 5 cm de long est membraneuse et contient 3 à 5 graines.

    Les Aztèques l’appelaient « quamochitl », ils sont les premiers à avoir découvert les vertus colorantes de l’hémateïne au premier millénaire.

    Après l’occupation de l’Amérique centrale par l’Espagne, l’Europe a utilisé ce colorant en quantité très importante, replaçant les colorants végétaux domestiques : guède et indigo.

    Deux siècles plus tard, en 1950, la consommation mondiale de Campêche était encore d’environ 70 000 tonnes malgré la forte concurrence des colorants synthétiques. […]

    Texte et images wikipédia.

     

    Lorsque j’étais enfant, nous allions tous les ans passer les  « grandes vacances » à l’Anse Bertrand, chez mon grand-père, quand nous nous rendions à la crique appelée « Le trou à man* Louis » (c’était une de mes aïeules), le chemin qui y conduit encore aujourd’hui, est  bordé de campêches odorants aux fleurs d’or, au milieu desquels, vrombissaient les insectes cités au début.

     Nous nous sommes fait parfois piquer par des guêpes en furies, qui ne voulaient pas être dérangées durant leurs agapes…

    Et savez-vous ce que préconisait notre nounou ?

    De faire pipi tout simplement et de frotter énergiquement ladite piqûre, avec le liquide encore chaud!

    Oui mais, si vous aviez été piqué et que l’envie ne se faisait pas sentir elle demandait à un autre de faire pipi,  avec lequel elle voulait vous soulager !

    Imaginez, quand la piqûre se trouvait sur le visage ?

    Il s’ensuivait bien sûr de rugissantes insurrections qu’elle n’arrivait jamais à régler…

    Nous n’avons pas su si cette prescription était efficace, car nous n’avons jamais voulu la tester !

    Quand nous arrivions à la maison, nous étions encore outragés et plein de colère, (on dirait aujourd’hui : sous le choc !) maman, calmait les « rouspéteurs » et badigeonnait la piqûre, avec je ne sais plus quel onguent qui était sensé calmer la blessure corporelle, mais surtout  psychologique…

    Ma fratrie et moi, gardons de ces vacances des souvenirs impérissables, que je raconte encore aujourd’hui à mes enfants.

    Liviaaugustae

     

     

     


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    Maison de vacances...

    La maison des vacances...

     

     

    Les grands-parents font leur : Rentrée…

     

    Les grandes vacances pour tous… Sauf pour beaucoup de grands-parents. Le mois de juillet sonne pour eux au contraire comme une rentrée scolaire, entre appréhension et excitation. Ils ont préparé leur maison comme un cartable, changer les joints des lavabos comme on répare une vieille trousse, racheté non pas des feutres mais quelques housses de couettes. Avant que la première vague ne déferle.

    Quand eux-mêmes rendaient visite à leurs propres aïeules, ils se pliaient aux règles domestiques, on intimait le silence aux enfants turbulents, et nul ne critiquait les conditions de confort parfois sommaires. Les rapports familiaux ont changés, les exigences aussi.

    Les grands-parents doivent désormais fidéliser leurs progénitures comme des clients gentils, mais difficiles, qui menacent à chaque instant de passer à la concurrence. Par une qualité d’accueil irréprochable, leurs maisons deviennent des chambres d’hôtes que les enfants, devenus jeunes adultes, soumettent avec une ingénuité cruelle  à un classement digne du Gault et Millau : « chez mes beaux-parents, il n’y a pas eu un seul jour de pluie, et nous n’avions pas le bébé dans notre chambre. »

    Mon grand-père, ce héros… un héroïsme teinté de doux martyr entre détachement (non, ces traces de semelles pointure 24 sur le canapé ne donneront lieu à aucun commentaire), patience (si la petite classe des 6-7 ans monopolise la conversation à table, en prendre son partie), négociation (si ton frère s’installe cette année dans la chambre avec la salle de bain, elle sera pour toi l’an prochain), ubiquité (comment tout à la fois garder ses petits enfants à la plage et rendre visite à ses propres parents en maison de retraite). Et ce stoïcisme affectueux les honore et nous touche.

    Gabrielle Cluzel.

     

    Pour le canapé, j’ai trouvé la parade un ancien jeté de lit le recouvre entièrement (cela n’évite toutefois pas les jets de chocolat, de jus d’orange ou de yaourt à boire), mais les pointures 23 et 24 ne le marquent pas !

    Les tables sont recouvertes de nappes en plastique transparent, qui leur évite tous les jets cités ci-dessus…

    Les jouets, pour trois âges traînent un peu partout, il faut ouvrir l’œil, pour ne pas vous étaler en posant le pied sur une petite voiture oubliée au milieu du couloir…

    Les repas sont très animés, par les trois têtes blondes (chez moi, elles sont vraiment blondes), l’aînée 8 ans,  veut manger devant la télé et transporte son assiette qu’elle pose sur une petite table, bien entendu le second 4 ans veut suivre sa sœur, mais réclame un changement de programme… la troisième et dernière, 1 an, cavale dans tous les sens, rentre sous la table pour grignoter de petites miettes de pain qu’elle a égarées en mangeant tout à l’heure…

    Il y a beaucoup de mouvements, (courses dans le couloir) beaucoup de palabres, de cris, mais : c’est si triste quand ils ne sont pas là !

    Liviaaugusatae


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    « Je vis une foule immense que nul ne pouvait dénombrer ».

    (Apocalypse 7, 9)

     

     

     

    La Porte du Ciel...

    La Porte du Ciel

    Peint par un peintre belge Marcel Hasquin en 1999

     

     

     

    La Porte du Ciel...

    Le cercle de lumière, vers le haut du tableau, représente l’entrée au Paradis et le chemin vers la Lumière éternelle : Dieu.

     

     

    Ce tableau d’une étrange beauté représente à la fois l’entrée des âmes au Paradis et un hommage à la Vierge Marie, appelée dans les litanies « Porte du Ciel » (Janua Coeli, en latin).

    En effet, nous croyons qu’elle nous assitera à l’heure de notre mort, ce que nous lui demandons chaque jour dans le « Je vous salue Marie ».

    Dans une lumière à la fois dorée et argentée, une âme, au premier plan, est guidée par deux anges gardiens qui la conduisent par la main en lui montrant la direction. Derrière eux, une foule immense d’élus sont en chemin dans un tuyau de lumière, vers l’entrée du Paradis. Ne disons-nous pas dans le Credo que le Christ est  « Lumière né de la Lumière » ?

    Ruysbroek, un mystique flamand du XIVe siècle, a écrit dans «L’Ornement des noces spirituelles que «  Le rayonnement de Dieu est comme un abîme comparable à une immense lumière essentielle ».

    Les nombreuses têtes peintes sur la bordure extérieure représentent ceux qui sont déjà morts, et les formes dorées sur la bordure intérieure ceux qui vont bientôt quitter la Terre.

    Marcel Hasquin –qui travaille et expose à la communauté des Béatitudes à Mortain (Manche)- a vécu comme d’autres personnes une expérience de mort apparente et de sortie de son corps, il y a trente ans. Il vit un tunnel de lumière, sans savoir s’il était encore loin de la source de Lumière. Il cria « je ne suis pas mort » et revint à cette vie, ce qu’il regretta parfois ensuite tellement ce qu’il avait entrevu était beau.

    Il a la certitude qu’il ne s’agissait pas d’un rêve. Une musique extraordinaire et indicible, douce et forte à la fois, le portait et le faisait avancer. Il se sentait aspiré par le tunnel et accompagné par des anges, bien qu’il ne pût les voir. Tout était sombre en dehors du tunnel, qui était un couloir de lumière intense et infinie.

    D’autres peintre ont vécu une telle expérience et l’on retranscrite dans des tableaux célèbres. En Hollande, Jérôme Bosch peignit vers 1500 le triptyque des « Visions de l’au-delà » (Palais ducal de Venise), dont le volet droit, « L’Ascension vers l’Empyrée », montre des âmes guidées par leurs anges comme sur l’œuvre d’Hasquin, aspirées par l’intense lumière dégagée par un cylindre aux sphères concentriques.

    Et en 1562, dans « La Chute des anges rebelles » (Musée royaux des Beaux-arts, à Bruxelles), le flamand Bruegel l’Ancien fit tomber les anges déchus se transformant en démons du tunnel de lumière du Paradis.

    Marie-Gabrielle LEBLANC

     

     


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